Nothing's over between us |PV Choi Eun Ae

Le retour d’Eun Ae, dans les circonstances de celui-ci, avait bouleversé l’esprit du jeune homme. Il était certain de l’avoir effacer de sa vie pour de bon, dégouté et effrayé par ce qu’elle était devenue cette nuit ou elle avait disparue. Malgré la douleur et les efforts,  il avait réussit à se reconstruire une vie presque équilibrée et normale autour d’une nouvelle personne, sans la jeune femme. Il était parvenu à retomber amoureux de Mee Joo et Eun Ae n’avait plus de place dans sa nouvelle vie qu’il avait créer et instaurer, imposer à son cœur et son esprit. Eun Ae n’avait plus d’existence quand elle avait perdu sa vie humaine, elle était morte. C’est ce qu’il s’était efforcer à croire pendant plus d’un an, depuis sa première rencontre avec la nouvelle nature de son ancienne amoureuse. Il avait lutté pour se persuader de cette mort, fictive, pour oublier l’atroce réalité qui avait transformer la personne qu’il aimait le plus au monde en ces êtres noctambules. Accepter celle-ci sous cette forme, il en était incapable. Il n’avait pas été préparé à affronter un tel revers. Le rebel ne pouvait se pardonner un tel echec qui avait fait subir à celle qu’il aimait le pire des sorts. Comme il s’en voulait de ne pas avoir su la proteger ce jour là où elle était en danger, il n’avait pu accueillir de bon cœur le retour terni par la réalité de la jeune fille. Sans doute n’aurait il pas souffert plus si on lui avait ôter le cœur à la hache, tant il avait été assomé ce jour là. Sa réaction avait sans doute été bien plus violente comme il n’avait jamais songé à cette éventualité, pas un seul instant, si bien qu’il s’était retrouver face au plus terrible cauchemard qui pouvait le hanter. Un cauchemard qu’il avait tout fait pour oublier, le coinçant dans un coin de son être pour qu’il ne ressorte jamais. Comme un électrochoc, il avait abandonné toutes recherches et tout espoir de la récupérer, il ne voulait plus d’elle, il n’était plus capable de l’affronter dignement.

Seulement, être confronter à Eun Ae, en danger de mort, il n’avait pu le supporter. Sa vie lui était toujours précieuse, quand bien même ne pouvait il plus la prendre à ses côtés. Son cœur n’avait pas hésité un instant à volé au secours de cette demoiselle qui comblait encore son cœur par un regard, une étreinte. Il avait eu si peur de la perdre, une nouvelle fois, qu’il n’avait même pas pu la laisser fuir, pas cette fois ci. Peut être parce que blessée, elle avait bien peu de chance de resister à ces pourchasseurs, sans l’aide d’un traitre.  Yong Sun n’aurait jamais imaginé se tourner contre les interêt de ses alliés qu’il servait et défendait avec ferveur, ces rebels qui luttaient contre la menace que représentait les vampires, ces êtres infâmes à ses yeux qui lui avait prit ce qu’il avait de plus cher. Pourtant, il ne regrettait pas son geste, il avait preserver la vie d’Eun Ae et en était heureux, il n’avait su l’exprimer à la jeune fille, mais jamais il ne se serait pardonner de la voir mourir sous ses yeux, mourir tout court.

Il n’avait pas renoncé aux rebels, il était retourné à son quartier général dès le lendemain, parfaitement conscient qu’il y était attendu par ses camarades qui n’avaient été qu’assomés et blessés, sans surprise tous les membres avaient été aussitôt mis au courant de sa trahison. Il avait fait échouer une mission, mais c’était pour Eun Ae. Yong Sun n’avait pas été accueilli à bras ouvert par aucun des membres de son groupe, tous incapable de comprendre ce revirement de situation de lui qui était parmi les plus fidèles. Leur regard sur lui avait changé, comme si ils n’avaient plus confiance, plus que les réprimandes de sa chef insatisfaite mais si humaine qu’elle avait rapidement comprit ses raisons, le reste des membres des rebels ne semblait pas près à lui pardonner cet écart. Beaucoup de murmures accompagnaient dorénavant ses passages au quartier général secret des rebels. Mais Yong Sun avait réussit à conserver la confiance de sa supérieure avec qui il avait toujours été honnête, tant et si bien qu’elle lui avait pardonner, sans manque de lui crier dessus. Il ne fut nullement punit pour son acte. Il avait réussi à la convaincre d’abandonner temporairement la mission contre Eun Ae, quand bien même celle-ci avait attaqué un de leurs agents par légitime défense. Le jeune homme ne pouvait s’empêcher de la défendre par tous les moyens.

Il avait mit le temps, mais la mission contre elle était levée, Bin Ae convaincue par les arguments et la détermination de Yong Sun, lassée aussi peut être de le voir la harceler pour la vie de son ex petite amie qui n’était après tout qu’un tout petit dossier auprès des vampires de rang 1 ou encore  les dealers de blood stream.  Soulagé, le jeune homme l’était, même si l’annonce avait été mal accueillie par les deux personnes qu’elles avaient blessés et assommés, ce qui comptait pour le militaire était qu’elle ne soit plus en danger lorsqu’elle voudrait aller faire de courses.

Il pleuvait ce jour là tandis que le jeune homme avait droit à un jour de congé en plein milieu de la semaine. Il avait mal choisi son jour sans nul doute. Il n’envisageait pas de grande ballade mais l’athmosphère était triste. Mee Joo était partie travailler tôt et Yong Sun s’était trouvé seul chez lui. Il avait fait les courses et le ménage mais depuis que la jeune femme vivait chez lui, ce n’était pas une tâche qui était particulièrement longue, si bien qu’il se retrouva vite sans avoir plus rien de particulier à faire. Il avait retarder jusqu’à ce jour de retourner chez son meilleur ami, n’osant pas vraiment se rendre face à Eun Ae une nouvelle fois. Pourtant, il avait encore des affaires à elle qu’il avait une fois de plus observer dans son placard. Lui parler ne serait pas non plus inapproprié.

Une part de lui avait très envie de la retrouver, une part blessée de son cœur encore si profondément attachée à elle que le jeune homme se questionnait sur la nature des sentiments qu’il éprouvait encore pour son ex, comme si il se réveillait d’un coma ou d’une amnésie de quelques années. Il ne l’avait pas oublier, ni rayer de cet organe vital. Elle était encore profondément gravée dans son cœur, sans que Mee Joo n’empiète sur son territoire, ni ne se fasse dévorer. Seulement, le jeune homme acceptait encore avec difficulté la nature de son ex petite amie, la manière dont elle l’était devenu, et son dégout pour les vampires, pour l’idée qu’elle se nourrissait à présent de sang était toujours puissant. Il était encore effrayer de la revoir, de se trouver bloquer comme lorsqu’elle l’avait prise dans ses bras et qu’il n’avait même pas pu répondre à ses paroles qu’elle avait prononcer, qu’il lui manquait.

Il avait tourné en rond dans son appartement nombre de fois à réfléchir à si il devait se rendre auprès d’elle, elle serait seule chez Jung Hwa, son ami travaillant, il pourrait parler tranquillement, se retrouver, tenter. Il le souhaitait, mais ne savait comment faire.  Le militaire prit les trois cartons qui dormaient dans son placard et les porta à sa voiture, comme un coup de tête, hésiter n’apportait rien de toute manière. Il roula jusqu’à chez son meilleur ami, entra le digicode et monta pour frapper à la porte de celui-ci, sachant qu’il n’y trouverait que la jeune fille.

La porte s’ouvrit et il trouva Eun Ae derrière celle-ci. Il ne l’avait pas vu depuis quelque semaine et était content de la voir debout, apparemment en pleine forme. Un sourire apparu sur ses lèvres rapidement avant que son expression ne s’indifférencie à nouveau.

« - Eun Ae, comment vas-tu ? » dit il comme il entrait dans l’appartement de son ami en refermant la porte d’entrée derrière lui. Il reprit vite la parole pour expliquer sa présence en ce lieu en l’absence de son meilleur ami qu’il savait à la caserne.

«- Je sais que Jungie est au travail mais ce n’est pas lui que je viens voir. J’avais des affaires encore à toi à la maison, alors… je te les ai ramené, elles sont dans ma voiture en bas. »  Bien sur c’était une explication partielle, si ce n‘avait été s’agit que de rendre des affaires, il n’aurait pas fait bien attention à ce que son ami soit absent. Ils avaient besoin de se parler seul à seul.

Des semaines s’étaient désormais écoulées depuis son agression. Une attaque qui ne l’avait nullement laissé sans séquelle et duquel elle ne parvenait point à passer outre. Le traumatisme qu’elle avait subit à la suite de cette agression se trouvait si forte qu’elle n’était nullement en mesure de quitter les murs de cet appartement tant elle craignait pour sa vie. Elle avait été imprudente, elle ne pouvait désormais que le reconnaitre. Elle aurait du prendre conscience des risques qu’elle prenait en s’exposant ainsi à la vue de la population humaine. Seulement, elle n’avait pu refuser l’idée de son meilleur ami, qui l’avait invité à la rejoindre, appréciant tant se trouver à sa compagnie. Ce dernier se trouvait être une des rares personnes à l’accepter dans cette condition et le seul, qui faisait réellement partie de son partie. Il était pour ainsi dire, l’élément clé, le lien conducteur qu’elle ne pouvait abandonné tant elle avait besoin de lui. C’était à ses côtés qu’elle avait apprit à accepter sa nouvelle forme, arrêter de se considérer comme un monstre tant elle ne se trouvait point responsable de ce qu’il lui était arrivée. Il haïssait son créateur mais ne pouvait le mépriser pour lui avoir donné la possibilité de renaitre sous une autre forme. Il l’aimait et elle également. Elle désirait rester à ses côtés et apprendre à vivre une vie décente, quoi que à part à ses côtés. Ce bonheur utopique qu’elle pensait plus revivre semblait pourtant s’inviter dans sa vie et elle ne pouvait qu’en profiter, ne songeant pas à grand-chose, si ce n’est à Yong Sun.

Ce dernier avait prit de gros risques en prenant le partie de la sauver et elle ne pouvait que lui en être profondément reconnaissance. Cependant, elle était assez clairvoyante pour savoir que ce geste n’allait résolument pas être sans conséquence. Cette réalité l’effrayait, quand bien même se trouvait-elle incapable d’aller à sa rencontre. Elle n’avait même pas la force de demander à Jung Hwa s’il savait si ce dernier allait bien, s’il était dans son état normal. Elle avait tellement peur d’être maladroite qu’elle se cantonnait dans le silence, incapable d’agir comme à ses habitudes et ce depuis des années. Elle tentait d’oublier tout cela en se plongeant dans le travail, y mettant toutes ses forces pour rattraper le retard qu’elle avait accumulé lors de sa convalescence. Elle avait deux gros projets sous les bras et cherchait toujours à avancer le plus possible pour avancer durant la journée afin de profiter de Jung Hwa à son retour. Ce dernier se montrait toujours extrêmement doux et tendre envers elle, la couvrant de mille et une attentions, qui n’avaient de cesse de la rendre heureuse. Elle se sentait résolument bien à ses côtés et était ravie de savoir qu’il désirait qu’elle reste sienne encore longtemps. Il lui avait même proposé de vivre à ses côtés et elle n’avait pu refuser une telle proposition. Elle était enchantée de reprendre une vie « normale », du moins dans une certaine mesure, quand bien même cette dernière n’avait rien de typique. Sans doute se berçait-elle d’illusions mais elle ne pouvait réfuter ces douces pensées, profitant tout simplement de ce que la vie lui offrait.

Sagement installée dans le canapé du salon, elle s’affairait à réaliser un design pour le site d’un client, appliquée à sa tâche, elle jonglait entre les recommandations de son client et son logiciel sans penser à rien d’autre. C’est donc avec surprise qu’elle entendit quelqu’un frapper à la porte. Intriguée et quelque peu inquiète, elle s’était levée rapidement pour se rendre jusqu’au judas de cette dernière afin d’identifier l’individu. Elle fut quelque peu décontenancée d’y reconnaitre la silhouette de son ex-petit ami, ne sachant nullement quoi penser de sa présence en ses lieux alors que Jung Hwa était encore à la caserne. Elle ne pouvait nier être anxieuse tandis qu’elle ouvrait la porte, s’efforçant de lui sourire timidement, mal à l’aise. Elle fut quelque peu rassurer de voir un léger sourire apparaitre sur les lèvres de son ami tandis qu’il entrait dans la pièce, lui demandant si elle allait. Il savait que Jung Hwa était au travail mais ce n’était pas lui qu’il venait voir. Il avait encore des affaires à elle chez lui et il venait les lui ramener même si, elles se trouvaient actuellement dans sa voiture. Elle comprit aisément qu’il ne s’agissait pas que de cela mais n’en toucha point mot, se contentant seulement de fermer la porte alors qu’elle répondait dans une voix mal assurée mais douce.

« Bonjour Yong Sun… ça va bien… je reprends des forces mais, j’ai pas encore eu le courage de sortir de l’appartement… Enfin… Et toi ? Comment ça va ? Tu n’as pas eu trop de soucis avec tes camarades ? Tu as eu des ennuis ? Je… »

Elle se mordit doucement la lèvre alors qu’elle glissait sa main derrière sa nuque, quelque peu mal à l’aise tant elle se disait que ce dernier n’aurait peut être que faire de savoir si elle s’était inquiétée pour lui. Elle se contenta alors seulement d’ajouter dans un soupir.

« Merci pour les affaires… Je n’ai jamais osé revenir après ce jour… Mais, je comprends que cela ne soit pas être agréable pour ta petite amie de voir mes affaires trainer dans un coin de votre appartement… »

Remarquant la réaction presque imperceptible de ce dernier, elle vint ajouter précipitamment dans le même ton, s’avançant au centre de la pièce pour fermer son ordinateur, le fixant difficilement.

« Jung Hwa m’a dit pour ta petite amie et toi… Tu veux peut être quelque chose à boire ? Installes-toi également si tu le souhaites, je travaillais seulement. »

Sa voix se trouvait toujours mal assurée et empli de questions, ne sachant nullement quoi pensée de sa présence en ses lieux, s’en sentant néanmoins heureuse. Il ne semblait plus la fuir, la regarder avec ce mépris qu’il avait pu avoir à son attention et indirectement, cela la rendait heureuse tandis qu’elle finissait simplement.

« Je suis ravie de te voir en pleine forme, ça me rassure. »

Elle ne pouvait nier être quelque peu nerveuse à la présence de Yong Sun dans l’appartement. Quand bien même savait-elle qu’elle ne risquait absolument rien avec lui, leur dernière rencontre s’étant plus ou moins bien déroulée dans une certaine mesure, elle ne pouvait que se sentir étrange. Leur dernier entrevu seul à seul remontait à deux ans désormais et ce dernier ne s’était pas déroulé de la meilleure façon qu’il soit. Sa nouvelle forme avait effrayé, dégouté l’homme qu’elle avait aimé assez pour vouloir continuer à vivre. Elle tenait si profondément à lui, qu’elle n’avait pas voulu le rendre profondément malheureux en voyant son corps sans vie défiguré par ces marques écarlates de canines qui auraient percées à jamais sa nuque. Elle savait ô combien le jeune homme souffrirait de voir une telle chose se reproduire et elle avait fait de son mieux pour combattre la mort, la surpasser, adoptant cette forme qui la condamnait à jamais à une vie éternelle.

Elle avait longtemps hésité avant de revenir du côté des vivants, protégeant ceux qu’elle aimait de loin, s’assurant qu’ils allaient bien. Combien de fois l’avait-elle vu totalement dépité et sombre, arpentant les rues à sa recherche ? Une expression qui l’avait toujours cruellement blessée, sans être en mesure de faire quoi que ce soit pour l’en préserver. Elle n’avait pu aller vers lui avant d’atteindre le niveau 2 de sa transformation par peur de ne pas être en mesure de maitriser, ses nerfs se trouvant si faible qu’elle était une bombe ambulante. Elle avait seulement tenté de le protéger en s’interposant lorsqu’un vampire voulait lui faire du mal alors qu’il était en mission. Des actions dont il n’avait nullement connaissance, qu’elle se gardait bien de lui dire, de peur qu’il n’interprète mal son geste. Quoi qu’il en soit, son désir de le protéger se trouvait toujours là, intimement présent dans sa chair, l’obligeant à s’inquiéter pour lui. Pourtant, il n’était plus rien officiellement pour elle si ce n’est cette place d’ami qu’elle désirait tant le voir retrouver, sans être certaine d’y parvenir.

Elle lui était profondément reconnaissante pour ce qu’il s’était passé, qu’il soit venu à son aide à l’instant où sa vie s’était trouvée menacée. Elle avait été si terrifiée de perdre la vie, de lui arracher involontairement son meilleur ami par égoïsme. Comment le jeune homme qu’elle avait aimé aurait pu accepter la disparition de deux personnes qu’il avait tant chéries ? Elle n’osait à peine y songer, refusant cette possibilité tant elle se sentait cruellement coupable. Il ne méritait pas toutes ses épreuves qu’il avait du, qu’il pourrait à avoir faire face, son cœur si aimant et tendre. Elle souhaitait qu’il retrouve le bonheur qu’il avait pu vivre à ses côtés, qu’importe si ce dernier devait se faire auprès d’une autre. Elle avait assisté aux prémices de cet amour au loin dans les ruelles de Seoul lorsqu’il raccompagnait la jeune femme jusqu’à chez elle.

Indirectement, elle n’avait pu s’empêcher de sentir jalouse tant l’impuissance de le récupérer l’avait étreint profondément. Pourtant, auprès de cette femme, elle avait la sensation de retrouver le Yong Sun dont elle était tombée amoureuse, cet homme apaisé et souriant, riant faiblement aux remarques de celle qui devait peu à peu prendre sa place. Elle s’était faite alors peu à peu une raison, sachant profondément que son destin ne pourrait plus être lié à cet homme. Elle avait donc poursuivie sa route difficilement, n’ayant alors que peu d’objectifs précis en tête. Elle avait erré seule sur le chemin de la vie, sans espérer quoi que ce soit, s’étant presque fait une raison sur son ancienne vie.

Si elle n’avait pas sombrée dans la détresse, la folie, c’était aux SMS de Jung Hwa qu’elle le devait. Ses derniers s’étaient trouvés si profondément désespérés, si aimants qu’elle avait essayé de retenir la femme qu’elle avait été et qui manquait si cruellement de partir. Si elle était en mesure de se tenir là, c’était à cet homme qu’elle le devait, si aimant et compatissant, qui en dépit de sa nouvelle forme : ne semblait pas pouvoir vivre sans elle. Elle n’en voulait pas à Yong Sun d’avoir pu passer à autre chose, l’oublier. Il n’avait juste pas la capacité de l’accepter telle qu’elle était, son esprit encore bien trop traumatisé par le corps scarifié de son père, qui avait perdu la vie à la suite d’une attaque de sa nouvelle communauté. Elle avait fini par le comprendre même si la cicatrice avait eu du mal à se résorber mais, elle ne pouvait pas non plus passer sa vie, sans lui dans son environnement. Il lui manquait cruellement, quand bien même s’efforçait-elle de le masquer, consciente que son désir pouvait être mal interprété. On ne pouvait revenir sur dix ans de relation, d’amitié, d’affection et d’amour. Elle en était bien incapable alors qu’elle tenait précieusement à lui.

Quoi qu’il advienne, elle n’avait pu qu’être rassurée d’apprendre qu’il allait bien, qu’il n’avait pas trop eu d’ennui à la suite de son agression. Ces camarades avaient été que brièvement blessé alors ils lui en voulaient un peu mais sinon ça se passait bien. Elle ne chercha pas plus à avoir de détails, croyant à sa sincérité alors qu’il l’informait qu’il était heureux qu’elle ait récupérer. Il lui murmura qu’elle devrait pouvoir ressortir bientôt, ses camarades ne devraient plus s’occuper d’elle, bien qu’il se méfierait tout de même de celui qu’ils avaient assommés. A ces paroles, elle vint simplement hocher faiblement la tête dans un faible sourire, bien consciente qu’il avait du agir pour que son cas ne soit plus une priorité mais, cela ne venait nullement amoindrir le choc qu’elle avait subit à la suite de cette soirée. Elle n’était pas prête de ressortir seule malheureusement mais, elle se garda bien de l’avouer.

Elle était donc venue le remercier pour les affaires, comprenant que cela ne devait pas être aisé pour sa petite amie de voir trainer ses affaires dans un coin, l’informant que Jung Hwa lui en avait parlé. En effet, ce dernier lui avait expliqué que Yong Sun avait demandé à Mee Joo de vivre avec lui lors de leur dernier diner et cette dernière avait accepté. Une nouvelle qui l’avait quelque peu prise de court bien malgré elle mais dont elle s’était finalement ravie, consciente que Yong Sun avait réellement tourné la page, près à vivre un nouvel amour avec une jeune femme, comme elle était en train de vivre auprès de Jung Hwa. Seulement l’évocation de cette situation sembla troubler le jeune homme, s’attendant sans doute pas à ce qu’elle aborde le sujet si brutalement ? Elle ne pouvait le dire. Elle le vit se mordre la lèvre tandis qu’il l’informait que cela n’était pas dérangeant, il avait juste pensé qu’elle aimerait les récupérer, même s’il s’agissait de vieilles affaires. Il ignorait quoi en faire et il pensait qu’ils lui revenaient de droit. Elle se contenta alors simplement d’hocher la tête faiblement à sa réponse, ne sachant quoi dire tandis qu’il s’installait sur le canapé, lui signifiant qu’il voulait bien un peu de jus d’orange.

C’est donc dans un léger sourire qu’elle vint s’absenter un instant pour lui servir un verre de jus d’orange, revenant vers lui lorsque se fut fait, s’installant pas trop loin de lui. Elle lui tendit donc le verre, ne sachant quoi dire, ses lèvres scellées par cette gêne, cette interrogation qui n’avait de cesse de lui taraudait l’esprit. Elle fut bien incapable de formuler sa question, l’observant seulement du coin de l’œil, les mains posées sur ses cuisses, rigides, anxieuses. Un silence quelque peu gênant, étrange, sachant qu’il était nouveau entre eux, empli de non dits. Ce fut lui, qui vint interrompre ce dernier, lui signifiant qu’il était heureux qu’elle aille mieux. Il s’était inquiété pour elle. Il avait été terrifié que son camarade ne tire sur elle lorsqu’il l’avait vu sous cette arme. A vrai dire, il ne pensait pas qu’il aurait eu si peur de la perdre de nouveau.

Des paroles qui ne purent que la toucher profondément alors qu’elle sentait des larmes montées à ses yeux. Elle s’efforça de les contenir en resserrant ses poings contre le tissu de son jean, ses dents mordillant doucement ses lèvres tant elle se trouvait troublée par ses paroles qu’elle n’avait plus espéré recevoir de la part du jeune homme. Apprendre qu’il tenait encore profondément à elle, au point d’avoir peur de la perdre de nouveau se trouvait être un miracle auquel elle n’aurait jamais cru si cela ne s’était pas produit. Sensible et surtout émue à ce message qu’il lui transmettait, ses larmes ne purent s’empêche de couler plus longtemps, une d’entre elles forçant la barrière de ses yeux pour venir se choir sur sa joue, suivie par ses compères. La gorgée nouée par l’émotion qui la submergeait, elle vint simplement murmurer.

« Merci… Merci du fond du cœur pour ses paroles… Je… Je n’osais plus y croire, ni même les espérer… Pourtant… elles sont cruellement bienfaitrices pour mon cœur… Je sais… Je sais que tu as tourné la page, que tu aimes sans aucun doute cette demoiselle qui fait partie de ta vie… Mais… Si seulement, si tu pouvais accepté de redevenir mon ami, celui que tu as toujours compté pour moi… Je ne pourrai que m’en sentir cruellement chanceuse. Tu me manques… Ton amitié me manque cruellement, tu sais ? »

Sur ses mots, son regard qui s’était fait fuyant tant elle se trouvait confuse par les paroles de son ex-petit ami, qui comptait encore cruellement pour elle, vint se poser sur le sien, empli d’espoir et d’affection pour lui. Elle s’était résolue à vivre sans lui durant un moment mais si tel qu’elle semblait l’entrevoir, elle pouvait avoir une infime place dans sa vie, elle voulait saisir cette chance, désirant plus que tout retrouver l’amitié de cet homme qu’elle appréciait si profondément.

L’atmosphère entre les deux anciens amants était lourde et étrange. Elle ne se trouvait pas  tout à fait semblable à celle qui pouvait naitre en deux personnes qui se revoit après une longue séparation et qui se rende compte qu’il ne sont plus devenu l’un pour l’autre que des étrangers, ou tout au plus une tendre image du passé. Leur histoire était digne d’un roman tant elle se trouvait douloureuse, un conte de fée qui tourne en tragédie. La fin ne semblait pouvoir être heureuse tant elle avait engouffré le rebel dans tant de souffrance et de malheur. Se remettre de tant d’épreuve, d’avoir été martyrisé et piétiné de desespoir et de haine ne saurait être possible pour aucun des deux ex sans aucun doute. Il semblait impossible qu’une braise d’amour soit encore éveiller pour l’autre en leur cœur comme ce feu s’était noyé sous la fureur et le refus de cette réalité qu’on lui imposait. Il s’était trouvé si désorienté qu’il avait plongé tête la première dans ces sentiments négatifs à l’égard de cette fille dont il avait été si éperdument amoureux. Comme il était simple de se laisser aller à l’aveuglement pour ne pas affronter , denier toute responsabilité et tendresse. Il n’avait laisser aucune chance à cette dernière de revenir, jusqu’à ce qu’il la trouve menacé à mort. L’amour ne pouvait refaire surface en ses instants, pas pour elle. Ses meilleurs sentiments rendu esclave de sa volonté de ne plus rien avoir à voir avec cette si précieuse Eun Ae avait fini par se dissimuler et ceder la place à  Mee Joo. Une demoiselle qu’il aimait de la façon la plus tendre et sincère.Si bien que même cette visite à Eun Ae semblait être un adultère, ou peut être était ce l’inverse, d’habiter avec sa petite amie ui en était un. Yong Sun ne saurait vraiment différencier les deux.

En voyant Eun Ae, Yong Sun éprouvait un complexe mélange de sentiment qui semblait envahir et faire suffoquer son être sans qu’il ne soit vraiment capable de les définir par des mots tant ils se trouvait nombreux à faire battre son coeur. Ce n’était ni agréable, ni désagréable, il le tiraillait un peu en tout sens pour dire vrai . Même son propre corps ne savait réagir et interprêter  ce flot d’émotion le traversant, si bien qu’il ne pu offrir qu’une seule parade à celui-ci, des tremblements.  

C’est dans cet état complexe qui le rendait ml à l’aise qu’il ne put s’empêcher de lui avouer ses douce pensées à son égard, son inquiétude pour sa sante, son soulagement de la retrouver en vie, sa peur de la perdre encore une fois. Il était si heureux de la savoir en vie, même si elle n’avait pas garder la forme d’humaine, sans nulle doute qu’il ne souhaitait pas plus la voir morte. Retrouver son corps sans vie, qu’elle disparaisse de ce monde, l’avait déjà tant fait souffrir. Il n’osa pas  se tourner vers elle après ses paroles, il n’avait pas besoin de le faire pour savoir qu’il l’avait toucher. Il sentit un leger mouvement à ses côtés comme il se contentait de regarder son verre par respect, il ne voulait pas se montrer invasif. Yong Sun voulait lui laisser l’intimité de réagir à sa manière sans qu’elle ne se sente gener par son regard, c’est pourquoi il ne se préoccupa pas de tourner ses yeux vers elle.

Eun Ae finit par prendre la parole pour le remercier d’une voix qui ne laissait aucun doute sur le fait qu’elle  pleurait. Elle n’osait plus y croire ou les espérer, elle se trouvait pourtant bienfaitrices pour son cœur. Elle dit qu’elle savait qu’il avait tourner la page, qu’il aimait sans aucun doute la nouvelle demoiselle qui faisait parti de sa vie. Si seulement il acceptait de redevenir son ami, celui qu’il avait toujours été pour elle. Elle s’en sentirait terriblement chanceuse. Elle finit par lui demander si il savait qu’il lui manquait , que son amitié lui manquait.

Il aurait voulut la prendre dans ses bras, la serrer contre lui mais il se retint. Le militaire se mordit les lèvres et fixa plus intensément encore son verre, comme si il y trouvait quelque chose de particulièrement interessant. En vrai il ne le voyait même pas, terriblement bouleversé par les paroles de la jeune fille.  Ses paroles le rendait pourtant aussi joyeux que triste. Son cœur perdu ignorait ce qu’il voulait offrir à Eun Ae, et une nouvelle fois, l’entendre évoquer Mee Joo  le rendit mal à l’aise. Revoir Eun Ae comme une amie, elle qui avait été son premier amour, elle qu’il lui avait été si précieuse, elle qu’il avait échouer à protéger et laisser entre les griffes de ses créatures ennemis, elle dont il avait du broyer les sentiments en fuyant devant elle, en refusant cette réalité. Elle réclamait qu’il lui offre cette amitié à nouveau, Yong Sun tenait toujours précieusement à elle, seulement, il ne se sentait plus digne de recevoir la sienne, il n’avait pas réussi à la protégé et avait fuit ses responsabilté en la blessant plus encore tandis qu’elle devait être déjà completement déprimé. Pourtant, elle était heureuse de le revoir, s’inquiétait pour lui, voulait son amitié. Chacun de ses gestes, de ses paroles, ne rappelait que la femme qu’il avait aimer, pas le vampire qu’il s’était efforce d’imaginer pendant deux ans. Comme le rebel se sentait honteux en cet instant face à Eun Ae.

« - Eun Ae… Je…Je suis désolé. »

Il but une gorgée de jus d’orange et posa son verre sur la petite table devant lui. Ses yeux fixèrent le sol, sec mais son corps tremblait encore, de même que sa voix, dénoncant son trouble et ses émotions. Quand il reprit la parole, sans doute fut il difficile de déterminé si il parlait pour lui même ou bien à Eun Ae.

« - Tu n’as pas changé, tu …tu n’as pas changé de l’humaine que tu étais. Tu es resté douce, sensible et pleine de bonté.  Tu es exactement la même Eun Ae . Comme je m’en veux, Eun Ae ! Comme je suis désolé. Tu ne méritais pas ca ! Tu ne méritais pas cette vie là. Je voulais t’offrir la plus jolie des vies, Eun Ae. Comment peux tu me pardonner tes souffrances ? »

Cette question le tourmentait plus que tout, car lui ne pouvait le faire, se pardonner d’avoir échouer à la proteger, de l’avoir blesser et marqué à jamais, de lui avoir rendu une vie si misérable quand il avait tant souhaiter la rendre heureuse. Il en avait été incapable et avait même sans doute accentuer son malheur en la rejetant de tout son être.

Heureuse, elle ne pouvait que l’être à l’entente des paroles si bienveillantes de son ex-amant tant elle n’avait jamais cru pouvoir en être le sujet. Cela faisait désormais trois ans qu’elle avait pris cette forme si peu valorisante aux yeux de cet homme qu’elle avait tant aimé. En prenant cette apparence, elle avait cru en vain être en mesure de regagner l’affection de l’homme qu’elle aimait, la personne pour laquelle elle avait lutté contre la mort pour ne point l’abandonner. Elle n’avait point voulu le faire souffrir en lui donnant la possibilité de trouver son corps scarifiés par la morsure d’un être, qui par le passé lui avait déjà arraché sa figure paternelle. Sans doute avait-elle pensé qu’il aurait pu se réjouir de la savoir en vie plutôt que morte, que son amour aurait pu lui permettre de s’accommoder de l’apparence, la créature qu’elle était. Elle avait eu tort et l’avait cruellement payé les deux années qui avaient suivis le rejet profond de l’homme qu’elle aimait. Elle mentirait si elle ne s’était pas sentie totalement perdue, si son être ne s’était pas laissé consommer par la désolation. Sans doute serait-elle dans le même état si l’affection et l’amour de Jung Hwa ne l’avait pas arraché de sa léthargie dans laquelle elle s’était sagement installée. Elle s’était contentée d’être qu’une simple ombre de la ville, sortant que lorsque son corps lui réclamait des forces, s’obligeant presque à adopter un rythme qui la détruisait peu à peu. Elle n’avait alors à ce moment que peu de chances d’escompter une meilleure vie, un avenir plus clément.

Seulement, beaucoup de choses avaient changés au cours de ses dernières semaines et elle avait semblée retrouver un certain équilibre, qui lui permettait enfin d’avancer. Elle se sentait enfin bien dans sa peau et voyait la vie de façon positive, quand bien même se savait-elle condamnée à vivre éternellement de la sorte. Quoi qu’il en soit, elle se trouvait émue par les paroles de son ami et ne pouvait que l’en remercier du plus profond de son cœur. Elle n’avait plus osé y croire, sachant éperdument qu’il avait déjà tourné la page, qu’il aimait sans aucun doute la demoiselle qui faisait partie de sa vie mais, oui, s’il pouvait accepter de redevenir son ami, celui qui a toujours compté pour elle, elle ne pourrait que s’en sentir honorée. Il lui manquait, son amitié plus exactement lui manquait car il avait été un être précieux à ses yeux avant de devenir son premier amour. Elle ne voulait pas abandonner un tel lien, elle tenait précieusement à ce dernier, plus encore que le souvenir de leur relation.

Ses larmes trop longtemps contenues n’avaient pu s’abstenir de le faire de nouveau, ces dernières s’étaient mouvées sur sa chair. Elle avait tentée en vain de les camoufler, les essuyant du bout de ses phalanges mais, sa voix n’avait pu masquer sa fébrilité, son agitation. Tout comme le jeune homme, elle sentait ses mains trembler légèrement, secouées par l’émotion forte qui la submergeait. Elle avait reprit foi au travers des paroles de son ami et cette agitation qu’elle percevait au travers de la fébrilité du regard de son ami, lui faisait comprendre qu’elle n’avait pas tort. Il vint murmurer faiblement son prénom, lui annonçant qu’il était désolé avant de boire une gorgée de jus d’orange et le poser sur la table basse. Elle vit ses yeux fixer le sol, son corps tremblant encore légèrement, de même que sa voix. Elle l’écouta silencieusement, le laissant poursuivre tandis qu’il murmurait qu’elle n’avait pas changé, elle, elle n’avait pas changé de l’humaine qu’elle était. Elle était restée douce, sensible et pleine de bonté. Elle était exactement la même Eun Ae. Il vint enfin lui avouer qu’il s’en voulait, comme il se sentait désolé. Elle ne méritait pas ça, elle ne méritait pas cette vie là. Il avait tant désiré lui offrir la plus merveilleuse des vies. Comment pouvait-elle lui pardonner ses souffrances.

Des paroles qui ne purent que la troubler alors qu’elle le fixait avec surprise et douceur. C’est tout naturellement qu’elle sentit sa main venir se poser délicatement sur celle du jeune homme, la serrant tendrement. Au travers de ce geste, elle cherchait seulement à le rassurer dans une certaine mesure. Elle ne savait que répondre à de telles paroles, inspirant doucement tandis qu’elle murmurait faiblement.

« Tu n’y es pour rien Yong Sun… ce… ce qu’il m’est arrivé n’est qu’un effroyable accident. Si… si je suis devenue ce monstre… c’est avant tout par pur égoïsme… je ne voulais pas mourir… je ne voulais pas te voir souffrir en voyant mon corps sans vie… je ne désirais pas partir avant de t’avoir dis ô combien j’étais désolé pour les paroles que j’avais pu te dire. Je tenais si profondément à toi, désirais tant te rendre heureux mais, au final, cela n’a pu que te faire souffrir d’autant plus. Lorsque je suis revenu vers toi… je n’étais sûre de rien… j’espérais juste qu’on pourrait passer au-delà de cette forme mais, tu n’as pas pu. Je ne t’en tiens pas responsable, je suis la seule fautive… »

Elle fit une légère pause, le temps d’inspirer profondément comme pour tenter d’amoindrir son trouble, les sanglots muets dans sa voix d’être plus présent. Elle ne désirait pas qu’il se sente responsable de ce qu’il lui arrivait, elle était devenue ce qu’elle était par sa propre décision.

« Je ne peux nier que les mois qui ont suivis nos retrouvailles ont été cruellement pénibles. J’avais passé l’année écoulée à lutter pour me contrôler, arrêter d’être une bombe humaine… Cela fut particulièrement éprouvant de savoir que tu me voyais comme un monstre et non plus comme une femme, celle que j’étais encore. Je suis resté de longs mois cloitrés chez mois, j’ai adopté un mode de vie marginal, en retrait de tout. Mais, cela va beaucoup mieux désormais, grâce à Jung Hwa. Il est toujours aussi prévenant et adorable avec moi, il me donne vraiment l’impression d’être toujours la Eun Ae d’autrefois, c’est tellement incroyable. Je suis vraiment soulagée qu’il ne m’est pas repoussé, mais, même si je suis heureuse grâce à lui désormais, il me manque quelque chose d’important : toi. »

Souriant faiblement à son ami, c’est avec douceur qu’elle vint caresser ses phalanges, mêlant ses doigts au sien comme pour affermir cette proximité innocente et amicale. Elle vint donc inspirer de nouveau pour regagner son souffle, se mordant faiblement la lèvre pour ajouter.

« Je tiens à toi Yong Sun et ne désire plus que ton bonheur, qu’importe s’il désormais il se trouve auprès d’une autre. Tu mérites sincèrement de le trouver… c’est vraiment tout ce que je peux te souhaiter mais, si je pouvais avoir une petite place infime dans ton bonheur en tant qu’amie, je ne pourrais que trouver le bonheur également… »

En prononçant ses paroles, elle n’avait cherché qu’à rassurer le jeune homme au sujet de sa transformation. En effet, elle sentait dans ses paroles, ses gestes, une forme de culpabilité dont il ne pouvait pas se déroger et qui le dévorait petit à petit. Elle ne pouvait nullement restée indifférente à cet état de fait alors qu’il n’avait de cesse de lui montrer ouvertement. Sa culpabilité, si on pouvait la nommer ainsi car elle n’était sans fondement pour elle, n’avait eu de cesse de plonger son être dans des ténèbres étouffantes et sans fond. Elle ne pouvait le laisser continuer de la sorte, se sentir coupable de ce qui avait pu lui arriver. Jamais… Jamais elle ne pourrait penser de la sorte, il n’y était pour rien et elle refusait qu’il songe de la sorte. Quoi qu’il ait pu se passer par le passé, ils ne pouvaient revenir là-dessus alors à quoi bon se tourmenter éperdument à ce sujet. Elle l’avait bien trop fait par le passé et il était évident que c’était grâce à Jung Hwa qu’elle était parvenue à renouer avec ce dernier. Il ne l’avait point quitté, elle y avait toujours été solidement attachée quand bien même avait-elle inévitablement changée. Elle était et restait celle qu’elle était, c’était un fait qu’elle avait pu prendre conscience grâce à l’amour de Jung Hwa et elle désirait sincèrement que Yong Sun cesse de songer à tout cela. Elle ne voulait se préoccuper que du présent désormais et si elle pouvait escompter une petite place à ses côtés, elle ne pourrait que s’en sentir honorer.

Elle avait donc mêlée ses doigts aux siens pour affirmer ses pensées, les partager au jeune homme. Elle fut heureuse de le voir relever son visage au sien sans avoir cette expression que quelques semaines auparavant lui avait arraché le cœur. A ses paroles, elle le vit soupiré doucement en la fixant, touché mais sans doute pas assez pour être en mesure d’être si clément avec lui-même. Ses paroles ne firent même que l’accentuer tandis qu’il lui murmurait qu’il ne savait que lui dire. Il savait qu’elle ne lui en voulait pas mais, il ne pouvait en faire autrement. Il vint alors lui demandait si elle connaissait les raisons qui l’avait mené à intégrer les rebels. Contrairement à ce qu’elle avait pu penser ce n’était pas pour son père mais, pour ce qu’ils lui ont fait, qui avait fait qu’à dix-huit ans, il avait rejoins leur rang car il avait quelqu’un à protéger de leur menace : elle. Il aurait donné la terre entière pour qu’elle ne rencontre jamais l’un d’entre eux. Il était terrifié qu’ils ne la prennent à lui comme ils l’avaient fais avec son père. Elle n’aurait pas du sortir seule ce soir là pour rejoindre Jung Hwa, il n’aurait pas du quitter leur appartement. Il aurait du la garder auprès de lui plutôt que de la laisser.

Il vint baiser de nouveau son regard vers le sol, quelque peu fébrile, submergé par le regret, la suite de ses paroles ne pouvant que confirmer cette sensation. Elle s’en voulait tant car quelque jours avant qu’elle ne se fasse mordre, l’un d’eux lui avait échappé, il aurait du le tuer mais, ça s’était mal passé, très mal et il s’était enfuit. Ils ne l’avaient revus depuis mais, s’il ne l’avait pas laissé filé… il ne pouvait avoir de preuve mais, ce vampire était assez sadique et empli de vengeance pour la suivre et la mordre. Cela ne pouvait pas être une coïncidence, comment pourrait-il se le pardonner d’être responsable de cette dénaturation de sa personne. Un aveu qui ne pu que la laisser quelque peu surprise, ne sachant nullement comment elle se devait de réagir à une telle annonce. Elle resta donc muette, le cœur gonflé dans sa poitrine tandis qu’elle le voyait porter son poing libre à ses lèvres, les pressant dessus pour calmer son trouble. Elle sentit à cet instant un puissant désir de le prendre dans ses bras, de lui supplier d’arrêter de se torturer de la sorte mais, ce dernier vint l’en lui empêcher en reprenant la parole. Il ne voulait pas qu’elle meurt, s’il l’avait retrouvé morte, sans doute que même Mee Joo n’aurait pu apaiser son cœur. Même encore aujourd’hui, il aurait souhaité qu’elle ne rencontre jamais sa route. Il savait qu’on ne pouvait revenir en arrière mais, il se sentait si pitoyable d’avoir échouer.

A tous ses aveux, elle ne pu que se sentir d’autant plus troublé et triste par cette culpabilité qui résidait au creux de l’âme de son ami. Ses doigts toujours entrelacés à ceux de son ex-petit-ami, elle vint d’autant plus renforcer leur présence alors qu’elle venait délicatement à sa hauteur pour lui embrasser délicatement le front. Sa main gauche libre vint alors tendrement caresser sa mâchoire, sa joue alors qu’elle murmurait tout près de lui.

« Je t’en prie… cesse de te torturer de la sorte. Qu’importe la réalité, tu as toujours tout fais pour me protéger, tu es un homme extraordinaire, n’en doute jamais. Tu es humain, tu n’es pas un super héros et malencontreusement certaines choses nous échappe totalement. Cesse de te sentir coupable sunnie. Je ne le souhaite pas, tu ne mérites pas cette tourmente. »

A ses mots, elle ne pu que laisser son doux regard le regarder avec tendresse et amour, cette même affection qui ne l’avait jamais abandonné et qui semblait renaitre auprès de lui. Elle tenait encore profondément à lui, désirait qu’il soit heureux et regagne ce visage doux et apaisé qu’il avait eu à une douce époque. Où se trouvait cet adorable idiot qui aimait faire des pitreries juste pour arracher un rire à un ami ? Si son créateur avait agit par vengeance, elle ne pouvait que le mépriser d’autant plus, même s’il lui avait épargné d’offrir son corps sans vie aux yeux de son ami. C’est donc avec cette même tendresse qu’elle vient caresser sa joue du bout de son pouce avant de venir lui embrasser tendrement le front, murmurant avec la plus grande douceur qu’il soit.

« Tu es un homme extraordinaire, la personne qui a su me protéger lorsqu’il le fallait, qui a su me faire rire lorsque j’étais à deux doigts de pleurer, celui qui m’a rendu heureux durant tant d’années. Je… Je refuse de te voir dévorer par le monstre de la culpabilité, de la peine. Je veux te savoir heureux de nouveau, que tu parviennes de nouveau à redevenir ce véritable rayon de soleil qui me faisait rire à en pleurer. Tu mérites ce bonheur alors s’il te plait, cesse donc de ressasser tout cela, le passé ne pourra en aucun cas être modifié alors, n’est-il pas mieux de continuer d’avancer tout ensemble vers un avenir bien plus rayonnant ? »

Yong Sun avait dévoilé toute cette culpabilité qui berçait son être depuis bien trop longtemps. Celle-ci qui dévorait sa raison et son esprit, qui torturait son cœur que Mee Joo tentait sans cesse de recoudre bien en vain. Non que sa petite amie se trouvait impuissante, elle l’avait beaucoup aidé, mais les cicatrices restaient gravées à vie. Sans Mee Joo dans sa vie, il n’aurait pas fait tout ce chemin vers ce qu’il était aujourd’hui, certes moins enjoué qu’avant la disparition d’Eun Ae, mais plus calme. Mee Joo ignorait cependant tout de ce qu’il venait d’avouer à son ex petite amie, il doutait qu’elle n’eut été en mesure d’évaluer l’intensité du moindre des sentiments dont il venait de faire part à Eun Ae. Il avait ruminer dans son cœur cette amertume depuis tant d’année que l’exposer à qui que ce soit se trouvait éprouvant et soulageant. Il se sentait plus léger comme si énoncer à haute voix le poids de cette souffrance avait permit de l’amincir. Comme si la prononçait la rendait subitement moins importante, moins écrasante. Sans doute qu’Eun Ae n’était pas tout à fait étrangère à la flamme chaleureuse qui se créait une petite place dans son cœur, l’éveillant du froid qui l’enveloppait depuis tant de temps.

Il sentit la jeune femme serrer sa main et resta immobile quand elle vint, si près de lui, pour déposer un si doux baiser sur son front tandis qu’il s’obstinait à regarder le sol, se sentant terriblement désolé pour son amie à laquelle il avait toujours tenu si précieusement. Il ne pouvait gagner aucun combat contre la nouvelle nature de son ancienne amante, il ne pouvait pas même l’oublier, l’effacer de son esprit et de sa vie, tant de chose le ramenait à elle, elle qui se tenait sous ses yeux à présent.

Les paroles réconfortantes qu’elle eut à son égard , sans détruire ses sentiments d’échec qu’il n’arrivait à se pardonner, eurent au moins le mérite de lui prouver qu’il ne s’agissait que d’un sentiment unilatéral, elle ne lui en avait jamais voulu, ni ne le tenait pour responsable, ni même ne pouvait lui reprocher quoi que ce soit, pas même son violent rejet sans doute. Elle lui demanda de cesser de se torturer. Il avait toujours tout fait pour la protéger, pas assez au gout de l’homme qu’il était. Elle dit qu’il était un homme extraordinaire, qu’il ne devait pas en douter, mais il restait un homme, pas un super héros et certaines choses nous échappaient malheureusement. Elle lui demanda de cesser de se sentir coupable , prononçant alors ce surnom qu’il n’avait pas entendu depuis si longtemps comme elle était la seule à le nommer ainsi, Sunnie. Elle ne souhaitait pas cela, il ne méritait pas de se tourmenter ainsi.

Il se mordit les lèvres, en proie à cette peine et cette tendresse qui s’emparait de lui. La douceur de la jeune fille était apaisante, repentante en un sens. Comme elle venait à nouveau embrasser son front avec douceur. son cœur ne désirait plus rien d’autre qu’aller se fondre dans ses bras, d’abandonner son grief et lui redonner cette tendresse qu’il avait pour elle, qui ne l’avait jamais quitté. Il n’aurait pas tant souffert si il ne l’avait pas aimer autant.

Eun Ae reprit la parole, une nouvelle fois vint clamer qu’il était un homme extraordinaire, qu’il avait su la protéger lorsqu’il le fallait, la faire rire quand elle était sur le point de pleurer. Il était celui qui l’avait rendu heureuse durant tant d’année. Elle ommetait le mal qu’il lui avait fait, la peine qu’il lui avait causé mainte fois. Elle refusait de le voir dévorer par ce monstre qu’était la culpabilité et la peine, même si ses dernières s’était déjà trop repu de son être. Elle voulait qu’il soit heureux ; qu’il redevienne ce rayon de soleil qu’il avait été pour elle. Il méritait ce bonheur et non de ressasser tout cela. Ils ne pouvait pas modifier le passé, il leur fallait avancer coûte que coûte. N’était il pas mieux de le faire ensemble vers un avenir plus rayonnant.

Sans doute que l’esprit cynique de Yong Sun se demanda quel avenir brillant pouvait attendre un vampire comme elle l’était devenu, mais il ne dit rien. Les regrets ne pouvaient le quitter simplement à la demande de cette femme qui comptait tant pour lui. Ca ne s’effaçait pas facilement et il ne savait si il saurait redevenir cet être idiot et joyeux qui avait disparu de son attitude en même temps qu’Eun Ae.

Il resta silencieux un instant, son visage poser sur les traits fin de son ex petite amie. Il était proche d’elle et comme il l’observait, il se remémora combien il l’avait adoré, combien cette personne lui manquait. Ses bras vinrent naturellement entourer le corps de la jeune fille au niveau de sa taille pour l’enlacer. Empli de tendresse et d’émotion, il vint la serrer contre lui. Comme il avait tardé à venir, ce geste auparavant si naturelle, ce geste qui avait été frustré par la funeste découverte plus d’un an auparavant. Il parvenait enfin à la reprendre dans ses bras, à la serrer contre lui dans une expression silencieuse de son amour pour elle. Il tenait profondément à elle, encore aujourd’hui, ca ne l’avait jamais tout à fait quitter. Ses sentiments se trouvaient si profonds auparavant que sa colère, sa peur et ses regret n’avait su les effacer tout à fait, il n’avait peut être qu’agit pour les maintenir au contraire.

Son visage se posa contre ses cheveux, respirant le parfum de ceux-ci en constatant qu’elle n’avait pas changer de shampoing, il retrouvait l’odeur de cette demoiselle qui l’avait quitté, elle avait les même traits, le même regard. Yong Sun aurait pu fermer les yeux et se réveiller en se rendant compte que ses trois années n’était qu’un terrible cauchemars. Mais c’était bien réel. Comme il la serrait contre lui, ce ne sont pas des larmes qui marquèrent ses yeux, mais un sourire. La joie de retrouver son ex disparu rejaillit dans son cœur.

« - Tu m’as manqué… Eun Ae. Tu m’as tant manqué ! Je suis heureux que tu ailles bien. »

En prononçant ses paroles ô criantes de vérité, la jeune femme n’avait souhaité qu’apaisé la culpabilité de son ami. Ce dernier semblait tellement s’accabler de toutes les épreuves qu’elle avait du endurer au cours des dernières années, qu’elle ne pouvait le supporter. Elle avait été heureuse à ses côtés, il avait su la protéger du mieux qu’il pouvait à cette époque et rien que pour cela : elle ne pouvait que lui être profondément reconnaissante. Il avait toujours été là quand elle avait eu besoin d’une épaule solide pour verser ses larmes de colère, de dissolution et de peur. Il avait su lui redonner l’envie de sourire alors qu’elle ne se sentait pas en mesure de le refaire de sitôt. Il avait été un ami, un amant ô précieux et le demeurait dans une certaine mesure. Quand bien même son rejet l’avait profondément meurtri, elle n’avait pu lui en vouloir, connaissant inconsciemment les raisons de cette dénégation de sa part. Au travers de ses dernières paroles, Yong Sun avait éclairci ce sujet, s’excusant de n’avoir pu la préserver d’une telle épreuve et que cela se trouvait être la majeure conséquence de sa culpabilité. Il ne pensait plus être digne pour être à ses côtés et sans doute était-ce cet élément qui la troublait si profondément à cet instant. Seulement, elle ne voulait nullement laisser ses questions se soulever, venir frôler la chair de ses lèvres tant les réponses pourraient mettre à mal tout ce qu’elle s’efforçait à reconstruire avec Jung Hwa.

Elle ne devait jamais les poser, s’efforçait de les garder en elle jusqu’à que celles-ci n’aient plus de sens. Les conséquences pourraient alors terriblement psychologiquement si elle apprenait qu’il aurait fallut qu’un peu de courage de sa part pour s’imposer à celui qu’elle avait aimé pour que tout redevienne comme avant entre eux. Elle prenait conscience qu’il tenait encore profondément à elle, qu’il ne l’avait pas totalement oublié, qu’il se trouvait encore prisonnier de leur histoire dans une certaine mesure comme elle mais, cela ne devait en aucun cas remettre en cause les choix qu’ils avaient pris pour leur avenir. Ils ne le devaient en aucun cas, du moins, c’est ce que sa raison lui intimer de penser de la sorte afin de ne commettre aucunes stupidités, aucuns impairs. Elle s’efforçait seulement de le regarder avec douceur, ne sachant quoi ajouter à cette déclaration de reconnaissance qu’elle venait de lui offrir. Ce dernier sembla rester silencieux à ces paroles, relevant son visage pour venir poser son regard sur ses traits. Il la regardait quelque peu troublé, plongé dans ses pensées tout comme elle, respirant à la fois doucement et difficilement, leurs corps quelque peu malmenés par les émotions qui les submergeaient. Elle sentit les bras du jeune homme se mouvoir autour de sa taille avec tendresse et émotion pour la prendre dans ses bras, l’enlaçant soudainement. Une étreinte qu’elle ne pu qu’accepter avec émotion, se sentant cruellement heureuse de le voir agir ainsi, lui faisant prendre conscience que ses espérances n’étaient peut être pas vaines. Elle avait besoin de lui dans sa vie et ce qu’importe le statut que ce dernier pourrait avoir. Il restait à ses yeux : une personne très chère à son cœur.

C’est donc tout naturellement qu’elle vint à son tour l’enlacer, laissant ses fins doigts rejoindre les courbes de son dos avec douceur pour l’étreindre en douceur. Elle ne pu que se sentir troublée et à la fois heureuse de sentir le visage de son ami se poser contre ses cheveux, laissant son souffle effleurer sa nuque au travers de sa respiration calme mais difficile. Une réalité qui se trouvait sienne également alors qu’il lui murmurait qu’elle lui avait manqué, terriblement manqué. Il était heureux qu’elle aille bien. Des paroles qui exprimaient pleinement les pensées du jeune homme, capable enfin d’exprimer ouvertement ce qu’il ressentait, laissant ses sentiments s’ouvrir à elle. Des mots qui ne purent que la troubler d’autant plus, sentant délicatement son étreinte se renforcer contre son dos, se serrant plus fermement contre lui. Cette chaleur, cette douceur, tout celui lui avait cruellement manqué comme la tendresse de ses paroles, de sa voix. Elle sentait de nouveau ses yeux s’embrumer de larmes muettes qu’elle vint contenir fortement en venant blottir sa tête contre l’épaule de son ex-fiancé, laissant son être s’imprimer de cette douce réconciliation qui semblait lui ouvrir des portes qu’elle pensait jusqu’alors fermée.

Les yeux clos, elle vint inspirer doucement pour s’imprégner de l’odeur si apaisante du corps de son ami, laissant son cœur battre doucement dans sa poitrine à un rythme un peu plus rapide qu’en accoutumé tandis que ses doigts renforçaient leur étreinte sur le tissu du t-shirt du jeune homme. Elle resta silencieuse quelques minutes, incapable de dire ou faire quoi que ce soit, laissant ses mots résonner dans son esprit, alors qu’elle vint simplement murmurer au creux de son oreille, dans une voix très faible.

« Merci Sunnie… Merci pour ses paroles… »

Il n’avait pu resister à la prendre dans ses bras, à la serrer contre lui, enfin. Après tant d’année, il retrouvait entre ses bras la taille fine de cette fille qu’il avait tant aimé et n’avait pas tout à fait oublié. Il se découvrait encore attaché à elle, prisonnier de l’amour qu’il lui avait porté pendant si longtemps et qui vivait encore. Pour Eun Ae, il s’en rendait compte à présent, des sentiments avaient persisté à l’encontre de toute la colère qui l’avait caché à la conscience du militaire. Il ne s’en était nullement aperçu, seulement ainsi lotti contre le corps de sa précieuse Eun Ae , il se remémorait les gestes et la tendresse qu’il lui portait.  Son corps n’avait nullement oublié le contact de son ex petite-amie. Il lui avait apporté tant de bien être et de joie. Il avait beau avoir Mee Joo qui le comblait, Yong Sun était venu chercher la chaleur de cette femme, comme inéluctablement attiré par celle-ci. Son esprit fragilisé par cette rencontre, les émotions de celle-ci comme chacun avait remis à plat ce que leur relation avait connu de pire, mais aussi leur tendresse l’un pour l’autre qui ne les avait jamais tout à fait quitté.

Il lui avoua qu’elle lui avait manqué en se rendant compte qu’il n’y a pas que lui  qui été bouleversé par leur rencontre. Il la sentait contre lui, tout aussi faible et troublée qu’il pouvait l’être, et un peu heureuse aussi.  Elle resta silencieuse dans ses bras,la tête reposée sur son épaule en s’agrippant avec un peu plus de force à son t-shirt. Il resta ainsi à la serrer, sans penser un seul instant à déchirer cette étreinte trop douce. Il n’avait pas la force, ni l’envie de se dissocier de la demoiselle qui se trouvait là profitant à nouveau de cette femme qui lui avait terriblement manqué. Elle le remercia pour les paroles qu’il avait prononcé à son encontre, témoins de l’amour qu’il lui portait encore, de la culpabibilité et l’inquiétude.

Il aurait dut la lâcher aussitôt, ne pas laisser perdurer ce câlin si tendre et nostalgique. Yong Sun avait une petite amie envers lequel il s’était engagé. Il vivait ensemble à présent. Mee Joo l’avait recueillie quand il se trouvait perdu suite à la disparition d’Eun Ae. Elle avait eu un pouvoir apaisant sur son âme blessé et sans doute était elle la seule qui ne l’avait pas laissé complètement indifférent dans ces années perdus et destructrice. Mee Joo avait eut le pouvoir de l’apaiser, puis de l’aider à se reconstruire. C’est à ses côté qu’il avait pu se relever, retrouver une certaine joie de vivre qui l’avait complètement quitté. Elle était très importante pour lui. Il l’aimait réellement et sincèrement. Il était tombé sous le charme de sa personnalité à la fois douce et débordante de joie, il avait appris à la connaitre et à l’aimer. La décission de vivre avec elle n’avait pas été prise à la légère, il y avait réflechi longtemps et s’était senti prêt à franchir cette nouvelle étape significative. Les images de son avenir avait changé, Mee Joo avait remplacé Eun Ae lorsqu’il imaginait la fille qui défilerait sur l’allée, la mère de ses enfants, celle qui rirait en faisant sauter leur petits enfants sur ses genoux. Toutefois comme il retrouvait Eun Ae, réellement, ses images ne pouvait qu’être mise à mal, affrontant une nouvelle fois les deux jeunes femmes, sa petite amie et son première amour qu’il n’avait jamais pu effacer.

Le jeune homme tourna légèrement le visage vers celui de son amie qui était posé contre lui. Comme il se trouvait très proche d’elle, il pouvait voir le détail de sa peau blanche, de ses cils, sentir l’odeur de son parfum. Il avala sa salive, le cœur battant si fort contre sa poitrine. Il était un peu perdu, bouleversé et sans doute affaibli. Il ne réfléchit pas reellement à ce qu’il était en train de faire. C’était en soi presque naturel, comme un reflexe. Il baissa le visage vers elle très doucement, l’arrete de son nez venant rencontré celle d’Eun Ae. Il pouvait alors encore reculé, encore reprendre contenance et s’éloigner d’elle. Ne se devait il pas de reculer pour ne pas trahir Mee Joo. Pourtant il resta immobile dans ses bras, la gardant prisonnière de son étreinte. Sa bouche, sans qu’il puisse lutter contre, vint se déposer sur les lèvres da son ex petite amie, à la fois coupable et désireux de ce baiser entre eux. Ce geste indécent et incontrôlé ne le laissait pas indifférent mais perplexe. Pourtant, il ne décolla pas ses lèvres  de celle d’Eun Ae, savourant leur goût dans ce geste complètement insensé.

Blottie contre l’échine de cet homme qui avait été son premier amour, Eun Ae s’efforçait de ne penser à rien tant elle ne savait plus quoi penser de ce qu’elle éprouvait. Fébrile, elle ne pouvait que l’être de retrouver la douceur protectrice et masculine de celui qui l’avait tant rendue heureuse comme malheureuse. Quand bien même leurs précédentes retrouvailles ne s’étaient pas déroulées de la manière dont elle l’avait souhaité, ayant eu son cœur brisé par cette dernière, elle ne lui en avait jamais tenue rigueur. Elle comprenait désormais les raisons qui avaient pu le faire réagir de la sorte mais, cela ne venait nullement amoindrir ses tourments. C’était comme s’il lui disait qu’il n’avait jamais cessé de le l’aimer, que son rejet si violemment de sa part n’était du qu’à la culpabilité qu’il n’avait pu s’empêcher de ressentir lorsqu’il l’avait vu, qu’il avait prit conscience en la voyant sous cette forme. Toutes ses pensées soulevaient bien trop de possibilités à ses yeux, mettant à mal tout l’équilibre sur lequel elle avait reconstruit sa vie. Elle refusait de se laisser aller à ses dernières, ne désirant pas revenir en arrière. Elle ne le devait pas, ils ne le devaient pas. Leur histoire d’amour devait connaitre une fin aussi brusque et amère soit-elle. C’était à quoi elle assimilait cette étreinte, ces paroles qu’il lui offrait enfin, ayant pleinement conscience qu’il s’agissait plus d’un besoin vital qu’une obligation.

Elle se contentait donc d’inspirer le parfum si apaisant du jeune homme, les yeux clos. Son cœur encore troublé par ce qu’il venait de vivre ne l’épargnait nullement au sujet des souvenirs que cette odeur lui renvoyait. Elle avait tant passé d’heure nichée au creux de cette nuque qu’elle pouvait entrevoir ses instants défilés sous ses yeux. Inconsciemment, elle entendait le cœur de son ami battre promptement dans sa poitrine, un rythme dont elle s’était toujours sentie si heureuse. Perdue dans cette projection de leur passé commun qui se trouvait encore tant ancré dans sa mémoire. Plongée dans ses tourments, elle ne vint nullement rejeter l’action de son ancien fiancé, se sentant quelque prise dans un souvenir qui se trouvait tant réel. C’est donc quelque peu troublée qu’elle sentit l’arrête du nez de Yong Sun se coller à la sienne, laissant son souffle agité frôler ses lèvres. Sans être en mesure de l’arrêter dans son action, n’en ressentant même pas l’envie durant ce laps de temps très court, c’est avec agitation qu’elle sentit les lèvres de son ami se poser sur les siennes avec douceur. Des lèvres à la fois coupable et désireuse, maladroite mais nullement déplaisante qui vint délicatement se mouvoir contre ses jumelles. Un délicat baiser auquel elle se sentit naturellement répondre à son tour, venant caresser à son tour les commissures de celui qui l’avait tant fait rêver et planer par le futur.

Seulement une image plus récente vint frapper son esprit à l’instant même où elle se laissa aller à cette étreinte. Le visage de Jung Hwa vint s’initier dans son esprit, l’obligeant à rompre ce baiser quelques secondes plus tard. Comme si elle était en train de se bruler les ailes, c’est en douceur mais avec fermeté qu’elle vint s’éloigner de son ami, le regard troublé.

« On devrait pas faire cela, Yong Sun. Il ne faut pas. » Murmura-t-elle faiblement alors qu’elle s’éloignait totalement de lui pour regagner sa place, glissant ses phalanges dans ses cheveux pour tenter de camoufler son trouble et la culpabilité certaine qu’elle éprouvait.

« Tu as une petite amie… elle serait profondément triste si elle apprenait ce qu’il venait de se passer, et je ne le veux pas. Je ne veux pas la blesser, tout comme je peux le faire avec Jung Hwa en m’ayant laissée aller à ce baiser… Je ne veux pas que ses sentiments profonds qu’on a l’un pour l’autre nous aveuglent… Tu as l’air d’être heureux avec Mee Joo, et je ne veux pas détruire tout cela alors que, tu le mérite tant. D’autant plus que j’ai également retrouvé le bonheur avec Jung Hwa… je ne veux pas tout détruire. »

En murmurant ses paroles ô déstabilisantes pour elle, elle n’avait pu s’empêcher de trembler légèrement, sans doute bien trop bouleversée par ce qu’il venait de se produire tant elle se trouvait perdue. La seule chose à laquelle elle songeait à cet instant, c’était ce baiser qui n’aurait pas du et qu’ils devaient plus que tout oublier.