Flashback ; Welcome to my life ! [Ahn Tae Ryeong]

Tae Ryeong & Jae Min

« Tu finiras par t'habituer à moi ! »

J’avoue, j’étais un addict aux douches. C’était bien une chose qui n’avait pas changé chez moi depuis ma transformation. J’aimais me sentir propre et par-dessus tout, j’aimais cette sensation de détente que produisait l’écoulement de l’eau sur ma peau. Tout mon corps en recevait les bienfaits, et mon esprit ne pouvait pas y résister. Il m’arrivait de prendre trois ou quatre douches par jour, juste histoire de relaxer mon corps. La température de l’eau n’avait que peu de conséquence, mon corps étant toujours plus froid que celui des humains, mais j’adorais quand elle était bien chaude. Le contraste que cela produisait sur ma peau au contact était indescriptible, mais tellement bon à vivre. Si bien que j’aurais pu rester des heures debout sous la douche à attendre que le temps passe. Surtout maintenant que j’avais l’éternité à vivre. Cependant, éternité ou pas, on n’avait pas toujours ce qu’on voulait. On frappa à la porte, brisant ainsi mon instant de sérénité. Tae Ryeong… Je ne pouvais cependant pas lui en vouloir, après tout, c’était peut-être de ma faute s’il était réveillé. J’allais devoir apprendre à être plus discret quand je rentrerais au milieu de la nuit. Vivre avec quelqu’un avait ses inconvénients. Je m’apprêtais à lui répondre négativement jusqu’à ce que je repense à mon t-shirt qui trainait toujours sur le plancher du salon. S’il restait là trop longtemps, il risquait d’imbiber le plancher de sang. « Ouais ! J’ai un T-shirt qui traine par terre dans le salon. Tu peux le prendre et le mettre à un endroit ou il ne tachera rien ? Au pire, jette le dans l’évier, je m’en occuperais plus tard ! ». Habituellement, je les jetais dans le lavabo de la salle de bain histoire de ne rien salir mais pour le moment, il ne pouvait pas rentrer. Finissant d’effacer le sang qui avait recouvert une bonne partie de mon corps, j’arrêtais le jet d’eau pour sortir de la douche et me sécher. Enfilant un caleçon et un jean, je profitais de ce petit passage dans la salle de bain pour vérifier mes hanches. Les griffures étaient toujours présentes, mais la blessure semblait moins grave. Preuve que j’étais déjà sur le chemin de la guérison.

Sortant de la salle de bain torse nu, je regardais le calice avec un léger sourire. Il n’avait pas l’air en excellente forme, mais ça se comprenait. Après tout, il allait lui falloir le temps de s’habituer à certaines choses, et à moi aussi. C’était un grand pas pour nous deux. M’approchant de lui, je dégageais du bout des doigts quelques mèches qui couvraient son visage pour le regarder dans les yeux. « Ca va mieux ? Tu tiens le coup ? Je veux dire, t’as passé une semaine difficile, n’en fait pas trop, et n’hésite pas à te reposer si besoin. ». Je le connaissais à peine, mais j’admirais sa force de caractère. Il avait passé une semaine difficile, autant physiquement que moralement. Il avait été gravement blessé, avait perdu beaucoup de sang, puis avec eut des nausées à cause de la finalisation du lien, et tout le reste, peu d’humains auraient réussit à survivre à tout ça, alors oui, ça forçait un peu le respect. Même s’il devait certainement pensé le contraire. Pourtant, si je l’avais sauvé, ce n’était pas pour lui pourrir la vie ou lui donner des ordres à longueur de journée. Non, si ça avait été ça, j’aurais certainement engagé une femme de ménage. Il était désormais ici chez lui, et je voulais qu’il le comprenne. « Tu sais, t’es pas obligé de venir me demander si tu peux ou dois faire un truc. T’es chez toi ici maintenant, alors, t’es libre de faire ce que tu veux. Enfin, presque. Parce que je t’interdis de te droguer. En autre… Des questions ? ».

Tae Ryeong & Jae Min

« Tu finiras par t'habituer à moi ! »

L'ambiance était un peu tendu. Je ne le sentais pas à l'aise, ni moi d'ailleurs. Ca allait prendre un peu de temps avant de réussir à nous connaitre et de prendre nos marques dans cet appartement et l'un par rapport à l'autre. On allait devoir apprendre à se parler, à se respecter, à vivre ensemble, de façon la plus simple possible. Je ne voulais pas qu'il voit en moi un maître ou un être supérieur.  On était tout les deux des humains. Ou du moins je l'avais été,  et on avait tout les deux connu la mort. Enfin, lui l'avait frôlée.  Tout était relatif, mais on avait certainement plus de point commun qu'il n'y paraissait, même si nous n’étions pas tout à fait de la même espèce. Personnellement, ça ne posait aucun souci de vivre avec lui. Je me forçais à vivre comme les humains un jour sur deux, et il me donnait l’impression d’avoir un esprit assez complexe et contradictoire. J’allais m’amuser à essayer de le comprendre. Ca m’occuperait pendant mes longues journées d’ennuis. Et puis ça servirait surement pour la suite. Contrairement à ce que certains pouvaient raconter, la relation entre un vampire et un calice ne me paraissaient pas si idyllique. J’avais plus d’exemple de duo  – si je puis dire – qui s’embrouillaient que de « duo » qui semblaient vivre une relation tranquille. Je crois quand même que c’était les calices qui souffraient le plus dans cette histoire. Même bon, si je voulais le faire souffrir, j’aurais juste fait en sorte de le laisser agoniser quelques heures de plus sur le trottoir au lieu de le sauver.

Saisissant le t-shirt, je m’occupais moi-même d’aller l’étendre dans la salle de bain, prêtant toujours attention aux paroles de Tae Ryeong. A mon retour dans la pièce, je commençais à lui apporter certaines réponses. « J’ai pas envie de boire de sang d’un toxico. Et puis, ça ne pourra rien t’apporter de bon de toute façon. » . Si j’étais dans ma jeunesse un grand consommateur d’alcool, j’étais loin d’adhérer à la drogue, malgré mes activités. Pour la simple et bonne raison que la drogue rendait faible, et que je ne tenais pas à retrouver mon calice dans une quelconque embrouille qui pourrait mal tourner. De plus, si je devais me nourrir de son sang, j’estimais quand même avoir mon mot à dire sur son alimentation. Il pouvait manger ou boire ce qu’il voulait, mais je lui refusais la drogue. C’était pas si terrible comme interdiction. Tournant la tête pour regarder l’appartement, j’acquiesçais d’un sourire en guise de réponse. A la base, l’appartement avait été pensé pour accueillir deux ou trois personnes, et j’avais déjà signé un contrat lorsque j’étais humain. J’avais espéré pouvoir emménager avec mon jumeau ou Kyung Min, mais les évènements avaient fait que je m’étais retrouvé seul dans un appartement bien trop grand pour quelqu’un comme moi. La présence du jeune calice apportait déjà une autre atmosphère à cet endroit.

Les paroles suivantes du calice me laissaient sans vraiment de réponse. Je voyais bien où il venait en venir avec cette question, elle était existentielle, d’une façon ou d’une autre pour toute personne de cette maudite planète. J’avais appris à y répondre, de façon professionnelle et spécifiquement à chacune des personnes qui pouvaient la poser. Après tout, cela faisait parti de mon boulot, et c’était une question plus que récurrente. Mais cette fois-ci, pas de professionnalisme, seulement une opinion personnelle pouvant se résumer en trois mots. « Et pourquoi pas ? » . J’aurais pu lui expliquer les véritables raisons de mes actes, j’aurais pu lui soumettre des hypothèses, le poussant à réfléchir, ce qui aurait transformé cette discussion en psychanalyse, ce qui n’était pas mon but. Je le regardais, appuyé à la fenêtre, frissonnant à cause du vent qui entrait dans l’appartement. A cet instant je me surpris à l’envier. Plus jamais je n’aurais à souffrir du froid. Lui indiquant la porte de la chambre, je l’invitais encore une fois à faire comme chez lui. « Tu peux aller fouiller dans l’armoire, choisir quelque chose qui te convient. En attendant qu’on fasse venir tes affaires. T’es libre de faire ce que tu veux. Que ce soit pour la salle de bain ou le reste. Pas de couvre-feux, tu rentres à l’heure que tu veux, tu peux même découcher si ça t’amuse, mais essaye quand même de prévenir avant. Que je puisse garder l’esprit tranquille. T’es libre de travailler, de sortir, de voir tes amis, enfin, dis-toi que rien n’a changé. T’as juste… Un nouveau colocataire quoi ! Donc je t’en prie, tutoie-moi et fait ce qu’il te plait ! La salle de bain est à toi ! ».

Tae Ryeong & Jae Min

« Tu finiras par t'habituer à moi ! »

Sans dire un mot, je le laissais se balader librement dans l’appartement. L’observant seulement, fouiller à droite ou à gauche dans ce lieu qui serait son nouveau chez lui d’ici quelques jours. Je le laissais occuper la salle de bain un petit moment, profitant de ce moment de solitude pour nettoyer mon arme, ce que je n’avais pas fait en rentrant. Je m’installais sur la table du salon, et démontais l’arme pour y nettoyer le sang qui se trouvait sur le canon, ainsi que toute la poudre, un verre de whisky à mes côtés. Non, je n’étais pas un alcoolique. J’avais une bonne maitrise de l’alcool étant humain, je ne vous dis pas celle que j’avais en étant vampire. J’avais la sensation que plus jamais je ne prendrais de cuite. C’était peut-être pas si horrible au fond. Un mal pour un bien. Seulement, les habitudes ont vite fait de vous rattraper, notamment les mauvaises, et je ne vous parle pas de la nostalgie. A chaque fois que je rentrais de mission, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à Kyung Min. Il me manquait. Certainement trop pour quelqu’un qui n’a soit disant plus de cœur. Bien plus qu’un ami, il était devenu un frère pour moi, celui qu’on m’avait enlevé pendant mon enfance. Mais ce soir-là, le soir de ma mort, j’avais perdu deux frères, mes espoirs, ma raison d’exister. Pourtant, j’étais toujours là. Et certaines fois, comme tout être faible de ce monde – car nous étions tous faibles à notre façon – je ne pouvais m’empêcher de me demander « Pourquoi moi ? ». Quelques gouttes de sang commençaient à couler le long de ma joue. Je pleurais, et je n’arrivais toujours pas à me faire à la nouvelle couleur de mes larmes.

La porte de la salle de bain s’ouvrit tandis que je cachais l’arme dans un des placards. Il n’était pas utile que Tae Ryeong apprenne ça dès aujourd’hui. Le sujet finirait bien par tomber assez tôt. Je le détaillais, tandis qu’il se servait un café, m’en proposant un par la même occasion. Un geste sympathique que je dus cependant refuser, lui montrant d’un coup de tête le verre de whisky, toujours posé sur la table. Je carburais à autre chose que le café, mais ça, c’était pas un changement. Il fit le tour de l’appartement, regardant les ouvrages qui étaient posés sur ce qui pouvait me servir de bibliothèque. Pour une fois, c’était rangé. « Oui, je suis étudiant en psychologie. J’espère pouvoir exercer au plus vite ». J’adorais ça, tout simplement. Et voir l’évolution de la conscience et du subconscient humain pour l’éternité me paraissait être une bonne occupation. Se laissant glisser, contre le mur, le calice s’assit à même le sol, ce qui m’arracha un sourire.  Bientôt, entre lui et moi, on pourrait enlever les chaises si ça continuait ainsi. Prenant conscience que je n’avais pas encore eut l’occasion de lui faire visiter l’appartement, je me contentais de lui expliquer simplement les choses. « Il y a une deuxième chambre. Tu pourras prendre celle que tu voudras, mais elles sont quasi-identiques. Je suis pas sur qu’il existe une formation du parfait calice. Fais les choses à ta façon, soit naturel, ça me suffit amplement. ». Que pouvais-je bien lui dire d’autres ? De suivre à la lettre tout ce que je lui dirais ? Non, je ne voulais certainement pas de ça.

Soudainement, il se releva et quitta la pièce pour soit disant aller dormir. J’avais un peu du mal à y croire, quelque chose tendait l’atmosphère, et à mon humble avis, il en avait juste marre de cette discussion. Ou de moi… Il y avait un fossé entre lui et moi, c’était clair, mais je crois que c’était comme ça pour tous les calices. Tous avaient visiblement un souci à accepter leurs conditions, disant qu’ils étaient déshumanisés. Mais si eux n’avaient déjà plus d’âme, qu’en était-il pour ceux de mon espèce. Je n’avais pas choisit de devenir vampire, pourtant, je n’avais plus le choix. Je lui laissais quelques minutes de solitudes avant d’aller le rejoindre dans la chambre. Il ne dormait pas, je le savais. J’entendais battre son cœur. Il n’avait pas le même rythme que quand il dormait. Je le regardais, allongé, la main posé sur son coup. « Ca paraitra moins douloureux avec le temps… Je vais pas pouvoir t’empêcher de me détester, ou de détester l’espèce à laquelle j’appartiens, mais crois-moi, t’es pas la pour que je te pourrisse la vie. Essaye de comprendre. Dis-toi qu’y a quelques mois, moi aussi, j’étais humain. On m’a pas non plus laissé le choix… J’ai pas envie de me battre avec toi à longueur de journée. J’en aurais pas la force. ». Sans ajouter un mot de plus, je retournais dans le salon et me laissait tomber sur le canapé, soupirant et fatigué.

Tae Ryeong & Jae Min

« Tu finiras par t'habituer à moi ! »

J’étais un peu dégouté de la tournure qu’avait prit les évènements. Même si on m’avait prévenu mille fois que les relations avec les calices n’étaient jamais roses, je m’étais dit que si j’étais différent des autres vampires, plus proche de mon calice, alors notre relation pourrait être amicale. Mais il fallait croire que ça ne marcherait pas comme ça. Les calices et les humains avaient une haine et un dégout injustifié envers les vampires, et rien de ce qu’on pourrait faire ne changerait ça. Nous ne serions que des brutes assoiffées de sang. L’opinion générale s’arrêtait là. Je me levais du canapé pour aller chercher une poche de sang dans le frigo. J’avais faim... Il y avait toujours dans mon frigo quelques poches de sang, car c’était comme ça que j’avais prit l’habitude de me nourrir. Depuis les premiers jours. Pas d’humains attaqués la nuit au détour d’une ruelle. Pas d’acte barbare envers mes anciens congénères qui pourrait les vider de leur sang. J’allais régulièrement à l’hôpital prendre des pochettes de transfusions, et je me nourrissais avec. Quelques fois il m’arrivait d’aller chasser quelques gibiers dans la forêt, mais ça n’allait jamais plus loin qu’un ou deux lapins. Comme vampire, on pouvait le dire, j’étais nul ! Ou du moins, pas ordinaire.

Sirotant ma poche de sang comme un enfant qui siroterait un jus de fruit – et je vous accorde que cette vision pouvait remettre en cause l’autorité de n’importe quel vampire – je fus frappé par la voix de mon calice qui résonnât dans ma tête. Directement ! Comme si je pensais. Ne répondant pas à ses pensées, je me contentais de l’écouter sans l’interrompre, cherchant à comprendre où il voulait en venir. Je commençais à en apprendre plus sur lui à cet instant. La perte de sa mère, la présence des vampires dans sa vie, et la haine habituelle de l’humanité. J’avais tellement de chose à répondre à ça, tellement d’arguments pour me défendre, mais sur le moment, aucun ne voulait sortir. Au fond de moi je le sentais bien, j’étais comme une bombe à retardement. Et j’espérais que personne ne serait là quand j’exploserais. Je restais comme inerte, debout, appuyé contre un meuble de la cuisine. J’avais mal.

Tae Ryeong arriva dans le salon. Je pouvais le voir depuis l’endroit où j’étais. Aucun mot de sortait de ses lèvres, ni des miennes. J’étais toujours là, avec ma poche de sang entre les mains, le regard à peine lever vers lui, je ne voulais pas qu’il voit sur mon visage à quel point j’étais mal. Faisant un signe de tête, je me dirigeais vers la seconde chambre, dans laquelle j’avais rangé toutes les couvertures et des oreillers de rechange. Je me regardais un moment dans le miroir de cette chambre, observant le rouge coloré mes yeux. Je n’avais plus de rêves, plus d’espoirs. J’étais condamné. En réalité, j’étais un peu jaloux du calice. Il avait encore la chance de pouvoir vivre une vie presque normale, tandis que moi… J’avais perdu ceux qui m’étaient chers et j’allais devoir vivre l’éternité avec leurs simples souvenirs. En réalité, je n’avais plus la possibilité de m’attacher à qui que ce soit sans ressentir le désespoir que j’avais ressenti à la mort de Kyung Min. J’allais vivre éternellement, et les gens que je pouvais aimer, eux, seraient certainement briser par le temps aux bout des quelques années. Au fond de moi, j’avais cette rage de savoir que jamais je ne serais en paix. Ma souffrance et mes peines seraient éternelles, et il était possible que personne ne puisse les apaiser. Frappant le miroir devant moi d’un bon coup de poing, je finis par me laisser tomber au sol, le poing et les yeux couverts de sang. J’avais fini par craquer, faiblement, comme un enfant de 5 ans. Mais pour les vampires, c’est exactement ce que j’étais, un enfant.

Tae Ryeong & Jae Min

« Tu finiras par t'habituer à moi ! »

Ma poitrine se serrait à mesure que je respirais. Chaque inspiration devenait plus douloureuse, comme si on m’enfonçait un pieu en plein cœur. Il y avait longtemps que je n’avais pas souffert de la sorte. En réalité, je crois même que ce n’était jamais arrivé. J’avais toujours été un garçon fort et fier, bien trop pour se laisser aller et craquer de la sorte. Seulement, je n’avais plus la force de faire comme si tout allait bien dans ma vie. Quand j’y repensais, j’avais tout perdu en une nuit, et rien, pas même l’éternité ne pourrait réparer ça. La voix du calice résonna une nouvelle fois dans ma tête. Si ça allait ? Non, et il le savait. Pour autant je ne répondis pas. J’étais encore trop fier, trop fier pour demander de l’aide à qui que ce soit, même pour me sauver. Il était derrière la porte. J’arrivais à entendre les battements de son cœur et sa respiration. Doucement, j’essayais de me synchroniser à lui dans le but de me calmer. Au bout des plusieurs minutes, cela commençait à faire son effet. J’étais tellement concentré sur ses battements que je ne fis pas attention à son arrivée dans la pièce. Restant à genou au sol, comme inerte, tentant tant bien que mal de me calmer, avant que tout cela ne dégénère.

Il avait du courage, quand même d’affronter seul cette situation. A sa place, j’aurais peut être fait comme si de rien n’était et foutu le camp. Mais au lieu de ça, lui, tentait de me réconforter. Baissant la tête au plus bas, je fus surpris qu’il tente de me toucher. Son geste m’apaisa doucement. Je n’avais pas le droit de préserver cette colère, surtout pas contre lui. Il n’était pour rien dans mon mal-être alors, je me devais de ne pas le blesser. Mon corps semblait réagir à nouveau quand Tae Ryeong sous-entendit qu’il me devait des excuses. En réalité, c’était certainement moi qui lui en devais. En plus de quelques explications certainement. C’était difficile pour moi d’aborder de sujet, mais si je devais partager ma vie future avec lui, il avait le droit de savoir. Après tout, lui aussi m’avait tout raconté. Sans pour autant ouvrir les lèvres, je commençais mon histoire. « J’ai un frère jumeau. On a été séparé quand on était enfant par nos parents. Y a environ quinze ans, on s’est pas revu depuis, et j’espérais qu’une fois adulte, on pourrait rattraper le temps perdu. C’était le rêve de ma vie, seulement… Mon rêve est mort, en même temps que moi, la nuit où j’ai été transformé. Ce soir là, j’ai également perdu un ami. Un très bon ami. ». Je marquais une pose et en profitait mon me relever et masser mes paupières avec mes doigts. J’avais les mains couvertes de sang, entre les coupures du miroir et mes larmes. Sortant de la chambre, je me dirigeais vers la salle de bain pour aller me laver les mains et le visage, faire disparaitre le sang de mon corps, cette vision de moi-même arrivait à me dégouter.

Sortant de la salle de bain, je retournais dans la chambre sortir les couvertures tout en continuant mon histoire. « Il finira par mourir, un jour, mon jumeau… Et quand j’y pense, je n’éprouve plus que rage et désespoir. On aurait du grandir et vieillir ensemble. Au lieu de ça, lui va dépérir tandis que je vivrais éternellement. Seul. Ca n’excuse pas tout, mais je pense comprendre pourquoi les autres vampires sont si violents. On est condamné à vivre, pour l’éternité, en regardant ceux qu’on apprécie mourir à petit feu. Ca à de quoi rendre malade, tu ne penses pas ? ». Pour ma part, ça me rendait malade. Certes, ça ne pardonnait pas toute la barbarie dont pouvait faire preuve l’espèce à laquelle j’appartenais, mais au final, les humains faisaient preuve de la même barbarie quand il s’agissait de se venger, ou quand il souffrait. A la différence que nous avions une force bien plus importante que la leurs. Sortant les couvertures de l’armoire, je les tendis au calice d’une main, alors que je plongeais mon regard dans le sien. Cette fois-ci, mes lèvres se décidèrent à s’ouvrir. « Tu n’imagines pas tout ce que je serais prêt à offrir pour être à ta place… ».

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« Tu finiras par t'habituer à moi ! »

Si j’avais pu, j’aurais très certainement disparu après ma transformation. Je n’étais pas du genre violent, ni même enragé. Certes, j’avais des activités qui pouvaient induire le contraire, mais ce n’était pas mon cas. Et depuis ma transformation, toute ma crainte était la. Devenir comme mes congénères. Une simple bête, assoiffée de sang, ne faisant preuve ni de sentiments, ni de savoir-vivre. J’étais loin d’être ce genre « d’homme ». Je n’aimais pas faire du mal volontairement. Et si j’avais pu me réfugier dans un lieu où j’étais certain de ne faire de mal à personne, je l’aurais fait. C’était aussi pour ça que j’avais emménagé seul au début. J’avais peur, au-delà qu’il ne découvre la vérité, que mon père soit mit en danger par ma faute. Certes, nos relations étaient quelque peu délicates, mais il restait mon père, et pour rien au monde je ne lui souhaiterais malheur. Même dans mon « travail », je faisais en sorte que mes victimes n’ais pas à souffrir. Une balle en argent en pleine tête, le plus souvent possible. Une mort simple et propre, comme je les aimais. La torture et moi étions loin d’être de bons amis. D’une part car ce n’étais pas dans ma nature de faire souffrir pour le plaisir, d’autre part parce que je trouvais ça lâche de faire appelle à la torture quand on a la possibilité de tuer quelqu’un rapidement sans le faire souffrir. Et ça n’arriverait pas avec Tae Ryeong, pas avec moi en tout cas. Je l’avais sauvé de la mort, ce n’était pas pour l’entrainer doucement en enfer dans un quotidien où il ne verrait que la peine et la douleur. Non, je voulais qu’il vive, et surtout, qu’il se donne une chance d’être heureux. Donc, même si je n’avais pas répondu à sa question, il n’avait pas de soucis à se faire, jamais je ne profiterais de ma position de vampire pour lui faire du mal ou le torturer, pas même pour me nourrir.

La nuit poursuivait son cours, je n’allais pas tarder à me retrouver face à ma solitude et mon ennui habituels. C’était une des milles raisons qui m’avait poussée à faire de Tae Ryeong mon calice. En réalité, ce geste, même si je le revendiquais purement comme un acte de bonté et altruiste, était plus ou moins intéressé. Depuis ma transformation, j’étais seul, et je m’ennuyais à mourir. Et quoi de mieux que de forcer quelqu’un à vivre avec vous pour changer tout ça ? Je ne supportais pas l’ennui, rester là à ne rien faire en regardant les heures défiler. Penser que mon éternité pourrait ressembler à ça me donnait parfois l’envie d’abréger moi-même mon éternité. Mais on m’avait parlé de cette alternative, pour tout vampire : les calices. Qu’importe la relation qu’on pouvait avoir avec lui, notre calice mettait toujours plus d’animation dans notre vie qu’on ne pouvait l’imaginer. Bon, Tae Ryeong n’en donnait pas l’air comme ça, mais quelque part au fond de moi, je voulais qu’il arrive à apaiser mes souffrances, sans même s’en rendre compte. Mais pour cette nuit, il allait falloir que je refasse équipe avec ma bonne vieille solitude. Je ne pouvais pas en vouloir au calice de vouloir –ou même d’avoir besoin – de dormir.  C’était un besoin naturel chez l’homme qui préservait la survie. Seulement, j’avais besoin de me persuader que mon futur ne serait pas aussi sombre que les premiers mois passés dans ma condition de vampire.

Saisissant doucement le bras de Tae Ryeong, je le tirais un peu vers moi avant qu’il ne quitte la pièce. L’égoïsme inné de l’espèce humaine faisait son retour, et je n’y étais pas complètement insensible je devais l’avouer. C’était là ma première nuit avec de la compagnie depuis ma transformation, et je ne voulais pas y mettre un terme aussi rapidement. « Reste avec moi, juste pour cette nuit, s’il te plait ! ». J’étais trop faible pour avouer la vérité et admettre que j’avais plus besoin de lui que lui n’avait besoin de moi, et je ne pouvais pas m’empêcher d’essayer de le cacher, et là, était la seule façon de lui demander de rester sans trop en balancer sur moi et mon état d’esprit. J’étais faible, mais fier avant tout, et je savais bien qu’un jour cette fierté me causerait du tort, mais pour l’instant je voulais juste un peu de compagnie.

Tae Ryeong & Jae Min

« Tu finiras par t'habituer à moi ! »

Je devais avouer, que mon amour propre et ma fierté avait prit un sérieux coup ce soir. Mais c’était une chose à prévoir, quelque chose que j’aurais du voir venir le jour où j’avais fait de Tae Ryeong mon calice car tout simplement, ce soir là, je l’avais invité à prendre une place importante dans ma vie, sans même me soucier des conséquences que cela entrainerait. En y réfléchissant, j’avais peut-être fait une connerie, mais il était trop tard pour faire marche arrière. L’attachement et l’amour ne m’avait rien apporté. Mon frère m’avait été arraché, les liens avec mes parents étaient brisés, et le seul ami en qui j’avais véritablement confiance était mort. Peut-être que j’aurais du apprendre de ces histoires. Peut-être que j’aurais du prendre la décision de continuer seul, sans donner à qui que ce soit la possibilité de m’atteindre désormais. Au lieu de ça, j’avais choisi un inconnu, presque par hasard, et je lui avais donné la possibilité de me détruire à tout instant. Pire que ça, j’avais instauré entre nous une certaine proximité – au début physique – et maintenant, psychologique. Il en savait déjà trop sur moi, trop par rapport à ce que je mettais promis, trop par rapport à ma fierté. Pourtant, je gardais un espoir. Au plus profond de moi, j’ai l’espoir que les choses seraient différentes, l’espoir que ça pourrait marcher, l’espoir qu’un jour, j’arriverais quand même à retrouver mon jumeau. Car c’était ces espoirs, aussi infimes soient-ils qui me permettaient de continuer ainsi. S’ils n’étaient pas là, j’en aurais certainement fini avec ma vie par moi-même… Après tout, l’espoir fait vivre.

Et finalement, il restait. J’en fût le premier surpris. Après ce qu’il m’avait dit, après le point de vue qu’il avait développé sur l’espèce à laquelle j’appartenais, je n’attendais pas autant de compassion et de compréhension. Il avait du courage, il avait du cœur, et peut-être serait-il possible, avec le temps, de le faire changer d’avis sur les vampires, ou au moins sur celui que j’étais. Il s’assit à côté de moi, tentant de détendre l’atmosphère avec un trait d’humour. C’était raté, certes, mais cela m’étira un léger sourira. Il aura essayé comme il pouvait, je n’allais pas lui jeter la pierre pour ça. Il essayait, il faisait des efforts, je pouvais le voir sans me tromper dans son regard, que je trouvais plutôt attirant. Je le suivais du regard alors qu’il se levait, prendre un verre d’eau. Pendant ce temps, je réfléchissais à un problème qui bientôt se poserait à nous. Celui du partage du frigo. Je n’étais pas certain qu’il apprécierait de voir les poches de sang qui si trouvaient – même si sa présence en ferait considérablement réduire le nombre – et j’avais une haine inconsidéré envers certains aliments, ne serait-ce que pour leurs odeurs. Certes, étant vampire, plus rien n’avait de gout, mais les odeurs, elles, avaient été amplifiées par cette nouvelle nature, ce qui n’était pas toujours facile à vivre. Le durian, un jour aurait certainement ma peau.

A son retour dans la chambre, je le regardais frissonné à cause d’un courant d’air qui passait par la fenêtre de ma chambre, grande ouverte. De façon nonchalante, je me relevais et allait la fermer. Je n’étais pas sensible aux températures, et j’avais prit l’habitude  d’ouvrir un maximum, tout simplement car j’aimais sentir les courants d’airs, même s’il n’avait aucun effet de chaleur ou de froid sur ma personne. La fenêtre fermée, je souris à mon calice. « Je te montrerais comment fonctionne les radiateurs, tu t’en occuperas, puisque pour moi, qu’il fasse 16 ou 22 degrés dans l’appartement, ça ne me fait rien. Mais j’aimerais que toi tu ne tombes pas malade. ». Je revenais m’assoir à ses côtés, alors que je l’écoutais me parler des problèmes qu’il avait eut, que ce soit avec les humains ou les vampires. Je ne pouvais que le comprendre. Pour moi, il n’y avait pas d’espèces meilleures que d’autres. Il y avait seulement des âmes. Certaines prêtes à faire le bien, d’autres le mal. Encore fallait-il avoir la même notion du bien et du mal. Ce qui me poussait à revoir mes jugements, simplement pour ne voir que des âmes, défendant leurs intérêts, uniquement. « Je pense que je suis bien placé pour comprendre dans l’ensemble. Mais ne t’inquiète pas, tu n’auras personne à supporter de force, si ce n’est moi. Je ne t’imposerais aucune présence, aucune contrainte. Comme je te l’ai dit, tu es libre de continuer à vivre comme il te plaira, et si tu préfères fuir le monde, c’est ton choix, je ne m’y opposerais pas. ». Me tournant légèrement, je rapprochais mon visage du sien, tandis que mes mains venaient se poser sur son torse. C’était difficile à admettre, mais quelque chose chez lui m’attirait. Ce n’était peut-être pas le bon moment, mais je me fichais bien de le savoir, et dans cette irrésistible attirance, je déposais mes lèvres sur les siennes.

Tae Ryeong & Jae Min

« Tu finiras par t'habituer à moi ! »

Après ce qu’on venait d’échanger, nos points de vue sur les espèces qui nous entouraient, je m’étais préparé à l’éventualité qu’il me repousse. C’était même ce qui me paraissait le plus logique. Il avait lui-même avoué, que me détester et donc me repousser serait plus simple, alors j’étais loin d’imaginer qu’au lieu de rétablir une distance convenable entre nous, il allait la réduire. Ses mains s’entremêlèrent à mes cheveux alors que ces lèvres m’embrassèrent avec plus de fougue que voulu, mais ce n’était pas si déplaisant. Son odeur, la chaleur de son corps, sur le mien, affreusement froid créaient une sensation nouvelle à laquelle je n’avais encore jamais gouté. Il avait beau reculer, se bloquer entre le lit et moi, le contact ne fut pour autant pas brisé. Je me laissais entrainer avec lui, avant en même temps qu’il reculait. Je ne savais pas vraiment dans quel état d’esprit il se trouvait, si bien que je me contentais uniquement de ses lèvres. Je ne voulais pas qu’il se sente forcé. Je ne voulais pas qu’il voit soit comme une obligation du fait qu’il était mon calice. Je voulais qu’il partage la même envie et le même désir brulant que moi. Quelque chose chez lui m’attirait plus que chez n’importe qui d’autre. C’était peut-être tout simplement relié à notre lien, pour autant, je voulais rendre ça encore plus plaisant, à condition qu’il soit d’accord pour aller plus loin.

Sa voix résonna une nouvelle fois dans ma tête, alors qu’il rompit le contact entre nos lèvres, plongeant son regard dans le mien. J’aimais cette façon de communiquer. Elle permettait de vivre dans un monde presque à part, ajoutant toujours plus d’intimité à la situation. Mes mains se posèrent sur ses joues, tandis que je rapprochais nos visages, appuyant doucement mon front contre le sien. « Cesse de réfléchir. ». Même si j’étais curieux de savoir tout ce qu’il pouvait penser à ce moment, je ne voulais pas qu’il commence à se torturer sur le pourquoi du comment. Peut-être étions-nous en train de faire une erreur, peut-être pas. Pour les regrets, on aurait le temps de les accueillir plus tard. Ses mains glissèrent le long de mon corps jusqu’à mes hanches, où elles saisirent le vêtement que je portais afin de me l’enlever. J’affichais dans mon regard une certaine surprise, loin de penser qu’il aurait été capable d’aller aussi loin. Mais puisqu’il semblait vouloir la même chose que moi, autant en profiter… Nos lèvres se rencontrèrent à nouveau, avant que les siennes ne dérivent sur une bonne partie de mon corps, m’arrachant un léger frisson à chaque contact, surpris par la différence de température entre nos deux corps. Corps qui se rapprochaient un peu plus à chaque instant selon la volonté de Tae Ryeong. Ses bras vinrent se poser sur mes épaules, tandis que ses jambes encerclèrent mon bassin.

Sans briser le contact de nos lèvres, je passais mes bras autour des hanches du jeune homme pour le soulever en même temps que je me levais, le déposant ensuite sur mon lit avec une grande délicatesse, que je n’avais jamais soupçonnée jusque là. Rompant le contact avec mon calice, je profitais de ce moment pour lui retirer le pull que je lui avais prêté un peu plus tôt. Seulement, je ne m’arrêtais pas à ça. Mes mains glissèrent le long de son corps pour venir déboutonner son pantalon, tandis que mes lèvres se posaient déjà sur son torse. A califourchon sur le jeune homme au niveau de ses cuisses, je prenais appui sur le lit d’une main tandis que l’autre caressait déjà son entre-jambe grâce à la légère ouverture que laissait son pantalon ouvert. Mon corps, instinctivement se penchais tout de même en avant afin que mes lèvres viennent trouver un contact. Cependant, je me limitais le nombre de contact afin de ne pas succomber à tous mes désirs. Car en plus de vouloir son corps, je commençais à vouloir son sang, mais ce n’était clairement pas le moment. Pas pour moi en tout cas. Ce genre d’envie pourrait bien attendre un peu que l’on termine ce qu’on venait de commencer.

Tae Ryeong & Jae Min

« Tu finiras par t'habituer à moi ! »

La situation prenait une tournure de plus en plus inattendue. Je ne pensais pas me laisser aller à une telle luxure dans ma situation, pas avant encore plusieurs mois. Depuis ma transformation, j’avais renoncé à tout plaisir charnelle afin d’éviter un malheureux accident. J’étais un jeune vampire, et même si je n’étais pas un des plus instables, ma faim – ou plutôt ma soif – restait parfois inattendue et incontrôlable. J’avais décidé de ne mettre personne en danger pour un simple plaisir personnelle, alors depuis quelques mois, je refoulais en moi certains désirs que je n’avais pas l’habitude de réprimer. Me laisser alors aller de la sorte avec Tae Ryeong était à la fois plaisant et angoissant. Plaisant, car j’éprouvais un plaisir disparu et désormais nouveau, angoissant, car je ne savais justement pas ou me mènerait cette nouveauté. Et je ne voulais pas le blesser, Tae Ryeong. Je l’avais sauvé il y avait plusieurs nuits, et c’était la première fois qu’on partageait quelque chose depuis notre rencontre, je ne voulais pas tout gâcher. Je me laissais donc faire. Tel un chat, j’étais docile à souhait, ne m’opposant en rien au calice. Je lui laissais le contrôle de la situation. Et je fus surpris par ce contrôle. Il semblait différent, dégageait bien plus d’assurance que j’aurais pu lui soupçonner, et surtout, bien plus de savoir faire. A la fois une torture et un immense plaisir, dont il semblait s’amuser.

Après avoir torturé mes tétons, il commença les choses un peu plus sérieuses, déclenchant sur mon visage une certaine surprise. Il me déshabilla d’une traite et prit mon sexe dans sa bouche. Je laissais alors un premier gémissement franchir mes lèvres, sans aucune gêne. Contrairement à lui qui semblait s’être retenu quand je le caressais, je n’avais aucune gêne à laisser paraitre le plaisir qu’il me procurait. Si bien que lorsqu’il commença ses mouvements de va et vient avec sa bouche, d’autres gémissement parurent tandis que je serrais dans mes mains les draps, me laissant complètement aller au plaisir. Et ce n’était certainement qu’un début, car ce gamin semblait prendre un réel plaisir à me torturer physiquement de la sorte. Pour ne pas mentir, je jouis rapidement. Même trop rapidement. Mais toutes ces sensations étaient étranges, nouvelles, comme si j’étais à nouveau puceau… Comme si je recommençais ma vie à zéro depuis ma transformation. Mais il n’était pas question pour lui que je me laisse torturer de la sorte sans rien dire pendant le restant de la nuit. Non, j’avais ma fierté, et je comptais bien lui rendre la monnaie de sa pièce, en douceur. Ses lèvres vinrent se déposer dans mon cou, tandis que je fis de même, me lançant moi aussi dans les confessions. « Je ne pensais pas non éprouver tant de choses à ton égard… ». Il s’agissait pour ma part bien plus qu’un désir physique. Tae Ryeong représentait pour moi un vrai cas d’étude psychologique, et j’entretenais une certaine fascination à son égard. Son changement d’attitude me surpris une nouvelle fois. L’assurance qu’il affichait auparavant disparaissait pour laisser place à la pudeur et à la gêne, tandis que je me redressais peu à peu, prêt à reprendre le dessus sur son esprit à nouveau faible. Mais avant ça, je ne pouvais refuser de lui faire plaisir. Me redressant pour pouvoir lui faire face, j’attrapais ses cheveux avant de poser mes lèvres sur les siennes dans le but de l’embrasser langoureusement. Et sans qu’il s’y attende, je le plaquais doucement contre le lit afin de reprendre le dessus. A moi de jouer désormais !

Mon corps dominant le sien, je le regardais de longues secondes dans les yeux avant de bouger. J’avais certainement un esprit bien plus sadique et malsain que lui, et il n’allait surement pas mettre longtemps à s’en rendre compte. Approchant mon visage de son entre-jambe, je passais  doucement ma langue sur son membre par-dessus son caleçon. Moi, un salaud ? A peine ! Quelques coups de langue rapides en plus, et j’enlevais alors son caleçon. Posant mon front contre son torse tout en y déposant mes lèvres, je lui volais une certaine chaleur corporelle tandis que mes mains entouraient son membre, commençant de légers mouvements de va et vient. Mais je ne comptais pas me contenter de ça. J’étais bien plus avide de luxure que lui. Mes lèvres descendirent, en même temps que mes mains, tandis que j’écartais un peu plus ses jambes. Ma bouche se posa son membre, commençant de forts moments de va et vient, accentués par moment avec la pression de ma langue, tandis que j’incérais doucement deux doigts dans son intimité. Je ne savais rien de ses relations et pratiques sexuelles avant notre rencontre, et si je ne m’en étais pas soucié au cours de la transformation, cela me posait un vrai cas de conscience à cet instant. La bouche toujours sur sa verge, je relevais régulièrement les yeux pour essayer de voir son visage, dévoré par le plaisir, j’en étais certain. Je le sentais venir et contrairement à lui, je n’eus pas le réflexe de retirer ma bouche de son sexe. Je n’avais donc pas d’autre choix que d’avaler, mais après tout, je n’étais plus à ça prêt. Retirant également mes doigts de son intimité je me contentais de le regarder, à genou face à lui. Je fixais ses yeux en quête d’une quelconque réaction de sa part. Désormais, pour aller plus loin, j’avais besoin de son accord. Il n’était pas un esclave, je n’étais pas un bourreau, nous étions deux hommes sur le même piédestal, et il avait le droit de refuser.