[FLASHBACK] Pourras tu me pardonner ?

La solitude... La solitude est la pire sentiment qui soit, en particulier quand celui ci dure depuis des centaines d'années. Les vampires n'ont alors plus que deux choix. Soit ils deviennent des monstres, soit il souffrent tellement que même l'enfer semble minuscule, à coté de ca. Yuki était l'un d'eux. Il aurait pu entrer dans la Milice pour etre constamment entourés de ses semblables, mais le vampire avait toujours été totalement réfractaire à leurs pratiques consistant à lever une grande armée de jeunes vampires assoiffés de sang qui allaient sans aucun doute annihiler la race humaine un jour ou l'autre.
Il était tellement réfractaire à ces choses qu'il élevait ses propres enfants de façon à ce qu'ils deviennent des vampires pacifiques, qui puissent vivre en harmonie avec les humains, bien que lui même n'aie jamais vraiment réussi.

Sa relation inconfortable avec les humains avait commencé à l'instant ou il avait décidé de ne plus partager le mode de vie de ses semblables. Au début, il s'était isolé dans les forets pour ne se nourrir que de sang animal...Mais il s'était avéré que le sang animal ne lui convenait pas, et c'est à moitié mort de faim qu'il avait du se faire une raison. Il fallait qu'il se trouve un calice.
Depuis, il avait collectionné les tentatives. Beaucoup étaient morts dans le processus, pas mal l'avaient quittés et encore plus avaient été tués par ses ennemis : et dieu sait qu'il en avait, des ennemis.

3 ans auparavant, après la mort de son dernier calice, le jeune homme avait décidé d'arreter de chercher un calice et de se nourrrir a nouveau sur les humains, mais seulement les criminels... Voila comment il marchait depuis trois ans. Le manque de sang le rendait casanier, et il ne sortait plus vraiment. Sa seule facon de s'évader avait été les livres, et la musique, bien sur, qu'il pratiquait le plus souvent chez lui.
Et finalement, les livres étaient devenus ses amis, ses amours, mais aussi sa nourriture. Il lui en fallait toujours plus. La pièce réservée à la bibliothèque dans son manoir était plein de plus d'un millier de livres, qu'il avait bientôt tous lus plusieurs fois... Il se devait d'en trouver d'autres... et quand il avait lu le livre d'un tout jeune auteur inconnu, et qu'il s'était rendu compte que c'était la fille d'une famille d'Aureus Sanguinis qu'il connaissait bien, il se mit a la suivre.

Il ne vivait pratiquement plus que ca. Je sais que ca fait pervers mais meme si la jeune femme s'avérait particulièrement belle, elle l'attirait surtout pour sa sensibilité... Son esprit et son sang. C'était presque insupportable de se trouver près d'elle si il ne s'était abondamment nourri.
Pendant quelques mois, cela lui suffit, de simplement la regarder, veiller sur elle … Puis finalement, il s'était mis a en vouloir plus, surtout quand elle lui adressa la parole pour la premiere fois. Il se dit qu'il aimerait avoir une belle femme comme elle pour lui tenir compagnie, pour parler …
Alors il commenca sérieusement a se demander si il ne devrait pas choisir un nouveau calice. Il hésita longtemps, très longtemps en se disant qu'il n'avait aucun droit sur sa vie, qu'elle voudrait la continuer normalement, qu'elle le détesterait forcément...

Mais l'envie ne disparut pas au fil des semaines. Et quand la mère de la jeune femme lui dit qu'elle préfèrerait qu'il soit celui qui choisisse sa fille plutot qu'un autre, il finit par prendre sa décision. Il voulait faire d'elle sa calice.
Ce qui voudrait dire qu'elle ne devrait plus se séparer de lui, pile ce qu'il voulait, justement... Mais, le jour ou il acceuillit la jeune femme dans son manoir, vide de ses habitants pour l'occasion, le vampire ne se rendait pas compte du mal qu'il avait fait... Il ne pensait pas que la jeune femme serait si en colère contre lui que si ses yeux avaient pu le tuer,il serait déjà mort depuis bien longtemps.

Il la laissa entrer dans sa maison, avec sa mère. Les yeux baissés vers le sol, il n'osait dire mot et se mit dans l'ombre tandis que la jeune femme disait aurevoir a sa mère. Celle ci n'habitait pas loin et pourrait évidemment venir la voir quand elle le voudrait, mais il se doutait que cette séparation devait tout de meme etre douloureuse pour les deux femmes. Après avoir promis à la mère de la jeune femme de prendre soin d'elle, ils se retrouvèrent seuls... dans le grand hall de la maison.
Yuki dévisagea l'arrivante, cherchant a savoir si elle le tuerait encore du regard si il se mettait a parler.
En déduisant qu'il ne risquait rien, il se mit a parler ;

- Tu veux... visiter ?

June trébucha sur le gravier, les sourcils froncés, les yeux rouges et très en colère. Elle avait passé toute sa soirée et une bonne partie de la nuit à pleurer sur l’épaule de son meilleur ami, Jun Hyun, après avoir appris ce que sa mère lui demandait de faire. L’obligeait à faire, plutôt. Tout ce qu’elle craignait depuis des années commençait à se matérialiser et elle ne voulait pas de cette vie d’esclave de sang. Elle aurait voulu continuer à faire de la pâtisserie et écrire des livres normalement, sans quelqu’un qui la commande et la surveille dans son dos, ou lui demande d’être son garde-manger préféré. De plus, sa mère lui avait dit qu’elle devait passer 1 semaine chez lui, avant de procéder au traitement pour devenir calice. La femme n’avait rien voulu dire de plus à ce sujet, mais à cette évocation ses yeux s’étaient emprunts d’une grande douleur, faisait de plus en plus peur à June. En quoi ça consistait exactement ? Pourquoi aucun livre ou aucun article n’en parlait ? Qu’elle sache à quoi s’attendre…

Le trajet jusqu’à l’immense villa du vampire fut morne, la jeune fille refusant d’adresser la moindre parole à sa mère. Elle lui en voulait terriblement de faire ça. Peut-être qu’elle avait une chance de rester libre toute sa vie ! Alors pourquoi précipiter les choses avec un vampire qui, selon elle, serait parfait et mieux qu’un autre qu’elle n’aurait pas choisi ? Cela ressemblait presque à un mariage arrangé entre un vieux milliardaire et une jeune paysanne…Rien qu’à cette pensée, elle fut encore plus en colère. Elle commençait déjà à regrettait le studio qu’elle partageait avec Hwan su depuis quelques temps. Sa solitude, sa liberté, son indépendance…durant cette semaine, tout ça allait disparaitre ! En espérant qu’il la laisse au moins aller travailler !

La villa semblait d’époque, et était immense. Si grande que June se demanda combien de personnes vivaient là-dedans. Selon sa mère, le vieux vampire et ses « enfants », comme elle les appelait…en fait, toutes les personnes qu’il avait transformées. C’était glauque ! Elle n’avait pas envie de ça ! Vivre parmi des créatures qui voudraient toutes la manger…beurk. Elles entrèrent, la pâtissière suivant sa mère en lançant des éclairs avec ses yeux, méfiante. Malheureusement pour elle, la seule personne en qui elle avait compté un peu s’en alla trop rapidement à son goût, et malgré ses ressentiments, elle lui dit au revoir, s’empêchant de la supplier de la ramener. Elle tourna le dos à la femme qui retournait à la voiture pour rentrer chez elle, et inspecta du regard le hall de la villa, tout en lissant nerveusement sa mèche. Son regard furieux croisa alors celui d’une autre personne, qu’elle devina être le propriétaire des lieux, et de sa propre personne bientôt. Et pendant qu’il la dévisageait, elle fit de même.

Sa petite taille manqua de la faire rire, parce qu’il en perdait presque de la crédibilité ainsi. Mais elle n’en fit rien, ne sachant pas quel comportement adopter en sa présence pour l’instant. Elle n’avait aucune idée de s’il était agressif si elle s’opposait à lui ou lui manquait de respect, et mieux valait ne pas tenter le diable. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle allait se laisser faire ! Il était très beau, et soudain elle se souvint de son visage, qu’elle avait déjà vu une fois…pour son livre. Pourquoi lui ? Elle n’avait alors même pas remarqué qu’il était un vampire…Fin et musclé, il avait des yeux doux qui contrastaient affreusement avec sa nature. Ne pas se fier aux apparences, se fit June…

- Tu veux... visiter ?
« Ai-je vraiment le choix ? » répondit-elle sèchement.

Plus les minutes passaient, et plus l’idée de rester ici se faisait désagréable. La jeune femme jaugea ses quelques maigres affaires à ses pieds et croisa les bras sur sa poitrine, toujours aussi méfiante et l’œil noir.

« Je vous suis. Mais je vous préviens, je n’ai pas totalement accepté d’être votre… » elle eut une expression de dégoût « ...garde-manger. »

Même si elle savait bien que ce n’était plus à elle de décider à présent. Selon sa mère, les vampires décidaient de qui ils voulaient, et la personne devait se résigner, tout simplement…elle plus qu’un humain normal, puisqu’elle était un sang d’or, pas mal recherché par les anciens vampires ! Gardant une certaine distance entre eux, elle le laissa avancer, prête à le suivre pour découvrir ce qui serait sa maison pour une semaine entière…

Il y avait pensé pendant toute une semaine, de ce qu'il devrait faire lors de son arrivée... Devrait t'il lui faire préparer des plats que les humains apprécient ? Devrait t'il lui fait un cadeau, lui préparer sa plus belle chambre...Lui offrir des fleurs ? En fin de compte, cela lui semblait parfaitement déplacé... Le jeune homme s'en voulait et il était presque sur que la jeune femme lui en voudrait terriblement aussi....Qui serait assez fou pour rejoindre la personne qui se nourrirait sur vous comme sur un objet avec un grand sourire aux lèvres ? C'était tout simplement impensable... Alors finalement, il n'avait fait de chichis, sa maison en imposant déjà assez pour ca. Il avait seulement bien fait en sorte que personne ne soit la pour ne pas choquer la jeune femme, bien qu'elle savait déjà plus ou moins a quoi s'attendre.

Il se frotta les mains encore une fois l'une contre l'autre, sentant presque son cœur se remettre à battre, tant il était nerveux... Ses pensées n'étaient meme plus cohérentes. Il entendit le son d'une voiture qui se gare dans l'allée. Se dirigeant vers les rideaux, il regarda à l'extérieur et vit la jeune femme qui le fascinait tant depuis des mois entiers. De loin meme, il pouvait sentir son désarroi... Elle avait pleuré. Par sa faute. Malgré ce que sa nature pouvait laisser croire, Yuki n'avait jamais voulu du mal à une personne, à part les membres de la Milice qui formaient des machines à tuer pour passer le temps.
Eux, il les méprisaient. Mais pas les autres vampires, pas les humains non plus, et surtout pas cette jeune femme...

Mais le mal était déjà fait, et maintenant, il devait assumer. Se tourner vers la porte et leur ouvrir, à elle et sa mère. Il faisait encore jour, aussi le jeune homme resta derrière la porte, dans l'ombre.
Il ne faisait techniquement pas sombre dans sa maison. Il tenait a ce qu'elle soit aussi chaleureuse et lumineuse que possible. Il les fit entrer... la mère ne s'attarda pas longtemps, surement trop bouleversée pour le supporter. Elle ferma la porte derrière elle en sortant, et le vampire resta seule avec la belle.
Il était complètement noyé par son parfum et il ne s'approcha pas trop, de peur de craquer.
Ils se jaugeaient en chien de faillance, et il était certain d'avoir vu une petite lueur de défi dans les yeux de la jeune femme...

Il finit par briser le silence en lui demanda si elle voulait visiter la maison. Une demande franchement banale pour une situation qui ne l'était pas.
Le jeune homme n'avait jamais fréquenté d'Aureus Sanguinis. Jusqu'ici, il n'avait pas été celui qui choisissait son calice, mais c'était calice qui lui demandait simplement de le transformer... Et ils étaient simplement heureux quand cela arrivait. Mais il n'avait jamais vu une jeune femme le regarder avec autant d'indifférence et …. de dégoût.

« Ai-je vraiment le choix ? »
Le vampire sursauta, déstabilisé par son ton. Il était un vampire particulièrement respecté par son grand age, et meme les vampires de la Milice, parmis les plus vieux, eux aussi, lui témoignaient énormément de respect... Il n'était pas habitué à ce qu'on le traite comme ca. Mais il baissa la tete et ne dit rien, acceptant humblement les reproches.
« Je vous suis. Mais je vous préviens, je n’ai pas totalement accepté d’être votre… » elle eut une expression de dégoût « ...garde-manger. »
-Je le sais... Mademoiselle.
Peut etre un peu tot pour l'appeler par son prénom, n'est ce pas ? Sans rien dire de plus, le jeune homme fit signe à un homme se tenant dans un coin de la pièce de prendre les affaires de la belle, et de les monter dans la chambre.
-Je pense que tes parents t'ont parlé de la maison, déjà.... Une dizaine de personne vit ici... Chacun à son propre « coin »... Tu ne devrais pas en croiser beaucoup cette semaine...
Il se dirigea vers un grand salon, dotée d'un écran plasma, puis d'une cuisine, doutée d'une grande table pour manger. Puis il pivota dans un grand escalier menant à l'étage, principalement composé d'un énorme couloir, il y avait bien sur les chambres vides des vampires qui vivaient ici, une salle tv et jeux.

Une fois devant une des portes, il lui tendit une clé.
-C'est pour ta sécurité... dit t'il en souriant légèrement, essayant d'avoir l'air aussi bienveillant que possible.
Il ouvrit alors la porte de la chambre de la jeune femme, au moins pendant une semaine. Une belle petite chambre avec un grand lit king size au centre de la pièce, une télévision, un bureau orné d'un ordinateur neuf, et une salle de bain avec baignoire et wc, bref, tout le nécessaire pour une jeune femme était la... Comme quoi il n'avait pas tout raté...
-Et j'ai... une bibliothèque. Tu peux y aller n'importe quand. Viens...

Il l'emmena donc dans la pièce d'a coté.
Construire sur deux étages, la bibliothèque était énorme et contenait des milliers de livres, vieux et récents, épais ou fins... il y en avait pour tous les gouts.
Malheureusement, personne a part lui ne les utilisaient. On ne pouvait pas dire que ses protégés avaient vraiment le goût de la lecture.
-Tout ce qui est a moi est a toi...
Il l'observa sérieusement.
-Est ce que tu sais... ce qu'il va se passer ?

Même maintenant, elle se demandait encore ce qu’elle faisait là. Elle avait envie de s’enfuir en courant, peu importe si elle laissait ses affaires ici. Elle était sûre qu’en-dessous de son air gentil et gamin, ce vampire était un vrai tueur et ferait ce qu’il voudrait d’elle…ou essaierait. Parce qu’elle ne comptait pas se laisser faire comme un vulgaire bout de viande ! Et June se permit de le lui faire remarquer.

Etrangement, il sembla capituler, alors elle le suivit sans histoire alors qu’il lui faisait visiter l’immense bâtisse.

- Je pense que tes parents t'ont parlé de la maison, déjà.... Une dizaine de personne vit ici... Chacun à son propre « coin »... Tu ne devrais pas en croiser beaucoup cette semaine...

Elle hocha simplement de la tête, ne trouvant rien à rajouter. Oui, sa mère lui avait dit qu’ici, elle aurait sa propre chambre et qu’il ne devrait pas y avoir de problèmes avec les autres occupants…et si elle croisait un jeune vampire affamé hein ? Cette simple idée la faisait frissonner de peur et de dégoût. Silencieuse, elle garda ses distances avec l’homme, regardant autour d’elle avec attention. Tout était dans des tailles démesurées, du salon aux cuisines, jusqu’à l’escalier lui-même. Elle se sentit étrange en passant dans un couloir, devant une bonne dizaine de porte, puis s’arrêta à son tour quand il lui montra une des portes, identique aux autres.

- C'est pour ta sécurité...

Ne murmurant même pas un merci, June prit rapidement la clé. Sa sécurité hein ? Il essayait vraiment de lui faire gober qu’il serait bienveillant et tout gentil…de toute façon, elle doutait qu’une porte en bois soit très efficace face à des vampires assoiffés de son sang ! Mais elle ne dit rien et rentra dans ce qui était sa chambre, pour une bonne semaine épouvantable.

L’endroit, comme tous les autres, était spacieux et à la pointe de la modernité. C’en était presque trop pour elle, jeune fille qui vivait dans la simplicité. A part l’ordinateur, elle ne voyait pas l’intérêt de telles dépenses. Une simple baignoire et un lit en bois lui aurait suffit…et puis il y avait trop d’espace ! Trop de vide…qu’elle ne comptait pas vraiment remplir.

- Et j'ai... une bibliothèque. Tu peux y aller n'importe quand. Viens...

L’attention de la demoiselle s’en trouva titillée et c’est avec plus d’enthousiasme qu’elle le suivit jusqu’à sa bibliothèque personnelle…qui ressemblait à une vraie exposition. Il y avait des livres partout, presque plus que dans la bibliothèque nationale ! De plus, à en juger rapidement, c’étaient principalement les premières éditions de célèbres ouvrages, de grands auteurs. Fascinée, elle en fit rapidement le tour, repérant déjà ce qu’elle pourrait lire.

« Jolie bibliothèque… »

Dit-elle en essayant de ne pas être sèche et méchante. Après tout, il lui faisait presque cadeau de la lecture de toutes ces œuvres ! Ce n’était pas négligeable…même si ça ne le rendait pas plus gentil à ses yeux !

- Est ce que tu sais... ce qu'il va se passer ?
« Ah, on rentre dans le vif du sujet à ce que je vois ! La partie la plus intéressante pour vous, je suppose ! »

Fit-elle avec un petit ton narquois. Remarquez, elle n’avait pas tort n’est-ce pas ? Après tout il ne la voulait pas ici pour jouer au scrabble ! Ce qu’il voulait, c’était la manger, un point c’est tout. Normal qu’il pose ce genre de questions, celles qui la feraient presque vomir.

« Non, je ne sais presque rien. Je ne sais pas comment ça se passe, ni avant, ni pendant, ni après. Je ne sais pas comment vous ferez de moi définitivement votre garde-manger, ni comment ça se passera après. Ce qui reste sûr cependant, et que je sais, c’est que je vais revendiquer mon indépendance. Peu importe notre soi-disant ‘lien’, je veux continuer à travailler et à dormir dans l’appartement que je loue en colocation. Ce n’est pas discutable. De plus, si je veux continuer à écrire, il me faut de l’isolement. Cela vous dérange-t-il ? »

Elle était certaine que oui, après tout si elle avait bien compris sa mère, Yuki demandait à ce qu’elle soit constamment près de lui…et puis quoi encore ???? Elle n’était pas sa femme non plus ! Juste…de la nourriture. Donc elle avait encore le droit de vivre sa vie comme elle l’entendait. June s’était battue trop longtemps pour laisser tomber maintenant…

Dès la création de son refuge, Yuki avait mit un point d'honneur à offrir l'environnement le plus confortable et le plus paisible aussi pour aider ses enfants, ou tout autre personne qui demandait sa protection. A l'époque, le vampire avait déjà beaucoup d'argents. L’accumulation de différents travaux au fil des temps, mais aussi du patrimoine de sa famille lui avait permis de devenir millionnaire.... Mais il n'avait jamais été proche de son argent, il préférait la simplicité... Aussi il préférait utiliser cet argent pour être utile aux gens, à sa façon.
Depuis une cinquantaine d'années, la maison n'avait cessé de s’agrandir par des extensions et elle pouvait maintenant accueillir plus d'une dizaine de personnes, dizaine de personnes qui vivaient très bien ici...En fait, c'était la première fois que quelqu'un qui pénétrait dans sa maison avait été aussi en colère ou réticente.

Ce qui expliquait pourquoi il ne savait pas vraiment comment se comporter avec elle. Si il jouait les protecteurs, il était évident qu'elle ne le croirait pas. Après tout, elle était la pour qu'elle lui serve de garde manger, comme il le lui avait dit... Il était évident qu'elle ne devait pas l'aimer.
Il finit donc par la faire visiter, lui montrant chacun des recoins de la maison : de la cuisine (qui ne servait pas beaucoup en général, à sa chambre pour une semaine, située au premier étage). Il l'avait volontairement entourée de level 2, qui étaient les plus sages et les moins dangereux. Il avait confiance en eux, après tout, ce n'était pas la première fois que des personnes bien vivantes séjournaient dans le manoir.

Mais ca ne semblait pas rassurer la jeune femme, bien évidemment. Tous ses efforts semblaient complètements vains.... Alors il sut qu'il n'avait pas le choix....Il devait sortir sa dernière carte pour l'intéresser un minimum. Il l'emmena alors dans sa plus grande fierté après sa musique et sa réussite en temps que chanteur et musicien : sa bibliothèque.
Celle ci était témoin des nombreuses années qu'il avait vécu sur terre, et sur le temps qu'il avait passé à chercher dans tous les marchés, les ventes aux enchères du monde les pièces extrèmement rares de sa collection.
Il n'était pas contre partager sa trouvaille, ainsi peut être trouveraient t'il un sujet d'entente et du quel il pourraient parler sans que la jeune femme ne le fusille du regard.

D'ailleurs, la jeune femme semblait bouche bée et plutôt impressionnée, sur le coup.
« Jolie bibliothèque… »
Le jeune homme acquiesca et sourit. Elle n'aurait jamais fini de tout lire et donc ne s'ennuierait jamais, surtout que chaque semaines, de nouveaux spécimens étaient stockés ici après qu'il les aie réparés lui meme.
Elle semblait plus douce, mais malheureusement, il savait bien qu'il allait devoir évoquer un sujet très délicat, notamment à propos de sa transformation. C'était terriblement génant. C'était comme si il était un ex drogué expliquant comment il se dégotait de la coke, avant. Il lui demanda simplement si elle avait été briefé sur ce qui allait se passer.
La réaction ne se fit pas attendre, évidemment.
« Ah, on rentre dans le vif du sujet à ce que je vois ! La partie la plus intéressante pour vous, je suppose ! »

Le jeune homme n'aimait évidemment pas parler comme ca... Parce que voler le sang de quelqu'un n'était pas à proprement dit « intéressant » pour lui.
Ca l'aidait à survivre et ca lui procurait un immense plaisir, mais ensuite, il vivait un vrai supplice. Les remords remontaient à la surface et parfois, il avait envie de s'enfermer dans sa propre chambre et de se laisser mourir.
Mais il savait que ce n'était pas possible, de sa nature vampirique prenait forcément le dessus sur lui, à chaque fois.
Mais elle ne pouvait pas le comprendre, évidemment... Elle détestait les hommes comme lui et le fait qu'il lui raconte ce qu'il vivait ne changerait rien.
« Non, je ne sais presque rien. Je ne sais pas comment ça se passe, ni avant, ni pendant, ni après. Je ne sais pas comment vous ferez de moi définitivement votre garde-manger, ni comment ça se passera après. Ce qui reste sûr cependant, et que je sais, c’est que je vais revendiquer mon indépendance. Peu importe notre soi-disant ‘lien’, je veux continuer à travailler et à dormir dans l’appartement que je loue en colocation. Ce n’est pas discutable. De plus, si je veux continuer à écrire, il me faut de l’isolement. Cela vous dérange-t-il ? »

Le jeune homme se doutait qu'ils devaient évoquer ca. Allait t'elle rester avec lui après sa transformation ? Evidemment que non. Il ne l'espérait meme pas, meme si ca le rassurerait, le problème étant qu'en restant loin de lui, elle avait le pouvoir de le faire profondément souffrir, voir le tuer, bien que ca mettrait sa vie en danger à elle aussi.
Le jeune homme lui fit signe de s'asseoir sur l'un des moelleux fauteil de la bibliothèque, et croisa les doigts devant lui.
-Je ne suis bien évidemment pas contre une telle chose. Tu peux travailler, vivre ou tu le veux, je ne suis personne pour t'imposer de rester ici sans rien faire. Je veux bien t'assurer d'une chose : tu ne m'appartiens pas. Je ne suis pas de ces vampires qui prennent leurs calices pour des objets, quoi que tu puisses penser.
Il n'y a qu'une chose que je te demandes, c'est de ne pas quitter la ville sans moi. Cela pourrait mettre ma vie, mais aussi la tienne en danger et ce serait très facheux. Il frissonna doucement.

Il estimait que pour un vampire, il était plutôt gentil, sur ce point la... et elle espérait qu'elle en tiendrait compte quand ils se parlaient. Il voulait bien faire toutes les concessions possibles pour rendre sa vie plus facile.... il ne voulait surtout pas perdre à nouveau un calice....

-Je me dois de te parler du processus, à présent...Il soupira, sachant qu'elle réagirait sans aucun doute très mal. Cela se déroule en quatres étapes, le tout sur quatres jours... Il ferma les yeux quelque secondes puis dit : Le premier jour, je me devrais de mordre une première fois, simplement. Le deuxième jour, je te mordrais une nouvelle fois et tu devrais boire mon sang, toi aussi. Premier obstacle... elle n'allait pas aimer ! Le troisième jour risque d'etre le plus difficile. Tu seras très faible, pendant la création du lien. Mais je serais la pour veiller sur toi... et au quatrième jour... il se mordit la lèvre. Je te mordrais une quatrième fois et pour compléter le lien... vous devrons nous unir... sexuellement.

Qu’il ne croit pas qu’il allait l’acheter avec une simple bibliothèque rempli de livres ! Bien que ça rende l’endroit un poil plus attirant, ça ne l’aiderait en rien dans sa quête de faire d’elle sa nourriture quotidienne. Elle était juste impressionnée de voir autant d’ouvrages, même si elle n’avait pas de préjudices comme quoi les vampires seraient dénués de savoir-vivre et d’intelligence…après tout, pour certains, avant d’être ainsi ils avaient été des êtres humains ! Sauf pour le sien, bien évidemment…

La conversation – si conversation il y avait – dériva sur l’objet de sa présence ici : son rôle de calice. Elle n’arrivait toujours pas à s’y faire, et s’y opposait toujours un peu, au fond. Il lui était inconcevable de devenir ainsi, bien que ce soit son destin et qu’elle en ait conscience. Elle se fit donc dure et sèche, certaine que c’était tout ce qui intéressait cet animal assoiffé de sang. Non, elle ne savait rien, et comme sa mère ne lui avait rien dit, elle n’était pas prête de savoir non plus ce qu’elle allait devoir subir…Suivant ses indications, elle alla s’asseoir dans un des fauteuils et resta bien droite, le toisant sans une once de gentillesse.

- Je ne suis bien évidemment pas contre une telle chose. Tu peux travailler, vivre ou tu le veux, je ne suis personne pour t'imposer de rester ici sans rien faire. Je veux bien t'assurer d'une chose : tu ne m'appartiens pas. Je ne suis pas de ces vampires qui prennent leurs calices pour des objets, quoi que tu puisses penser.
Il n'y a qu'une chose que je te demandes, c'est de ne pas quitter la ville sans moi. Cela pourrait mettre ma vie, mais aussi la tienne en danger et ce serait très facheux. Elle ne comprenait pas vraiment en quoi, sa mère lui avait juste évoqué un lien spécial. June ne pensait pas vraiment quitter la ville, mais le jour où elle en aurait envie, elle allait devoir se trimballer avec son vampire pour ça ? C’était absurde…mais elle n’y pouvait rien. Apparemment, les règles étaient comme ça, et si c’était pour sa survie…mais il allait falloir qu’elle se renseigne un peu plus à ce sujet. Silencieuse, elle hocha de la tête et attendit la suite.

- Je me dois de te parler du processus, à présent. Cela se déroule en quatres étapes, le tout sur quatres jours... Le premier jour, je me devrais de mordre une première fois, simplement. Le deuxième jour, je te mordrais une nouvelle fois et tu devrais boire mon sang, toi aussi. June ne se retint pas pour faire une grimace d’horreur. Sérieusement ? Boire de son sang ??? Hors de question ! Elle n’était pas un monstre elle ! Non, qu’il trouve une autre solution. Elle ne ferait pas ça. C’était dégueulasse !

Le troisième jour risque d'etre le plus difficile. Tu seras très faible, pendant la création du lien. Mais je serais la pour veiller sur toi... et au quatrième jour... Veiller sur elle, mes fesses oui ! L’idée d’être à sa merci pendant un jour entier, et de souffrir, ne l’emballait pas du tout…Et le quatrième jour ? Plus rien hein ? Je te mordrais une quatrième fois et pour compléter le lien... vous devrons nous unir... sexuellement. La stupéfaction la rendit muette, alors que l’information montait jusqu’à son cerveau. Unir…sexuellement ? Mais…Non ! Hors de question également ! Non mais il se prenait pour qui celui-là ? Il pensait pouvoir la mordre, la faire boire du sang puis la violer histoire de mieux s’en servir comme garde-manger après ? Jamais ! Elle n’était pas folle non plus. Destin ou pas, elle s’en fichait. Elle ne ferait pas ça ! Rien que d’y penser, ça lui donnait envie de…de…

« Je crois que je vais vomir. » La jeune femme se leva rapidement de son fauteuil et sortir rapidement de la bibliothèque, cherchant les toilettes. Elle finit par les trouver, à force de courir dans les couloirs, et pu se relâcher enfin. C’était horrible, dégueulasse et pas normal du tout. Et il y avait des gens qui faisaient ça ? Sa mère avait fait ça ? Elle avait trompé son père avec un vampire pour mieux se faire avilir après ? C’était affreusement stupide ! Elle n’allait pas se laisser faire. Il y avait bien un autre moyen non ? Se redressant, toujours aussi digne, elle se lava puis s’essuya la bouche et se tourna vers le vampire.

« Vous comprendrez qu’il est hors de question pour moi d’accéder à vos requêtes. Me faire mordre, ça passe à peine. Me faire boire du sang, c’est si ignoble que je me demande même comment vous avez eu l’idée ! Et me faire coucher avec vous…c’est dégueulasse ! Je ne le ferais jamais, trouvez autre chose. Je ne ferais jamais tout ça. Qu’est-ce que j’en tire moi ? Rien du tout. Parce que je ne serais qu’une esclave. Si vous me voulez vraiment, ce ne devrait pas être à moi de subir ces atrocités ! » Et voilà, elle était en colère. Très en colère. Si en colère que ses narines frémissaient et qu’elle réajustait sa frange toutes les cinq secondes. Il fallait qu’elle trouve un moyen de le faire changer d’avis, pour elle ou au moins pour sa manière de faire. Ah ! Mais oui ! Il ne pouvait pas si…

« De toute façon, je suis vierge. Et il est hors de question que je me fasse dépuceler par un vampire. De plus, vous devriez savoir que lors d’un premier rapport, il y a toujours des saignements. Vous feriez comment dans ces cas-là ? » Finalement, elle n’avait même pas envie de connaître les conséquences sur le vampire que ferait la perte de sa virginité…

Le jeune homme n'espérait pas l'acheter avec tous ces livres. Cette collection avait tout d'abord été pour lui. Cela lui avait demandé énormément de temps pour réunir une telle collection, et beaucoup d'argents, aussi. Bien des vampires Level 3 ne s'embetaient plus à payer si ils voulaient quelque chose de cher. Ils leur suffisaient de jouer de leurs charmes et leurs relations pour l'obtenir.
Mais le vampire, jusque dans les petits détails avait toujours tenu à se démarquer de ses homonymes à dents pointues. Aussi avait t'il tenu à payer chacune de ces pièces meme si il lui avait fallut attendre dix longues années pour économiser.
Maintenant qu'il était immensément riche, il n'avait plus vraiment à se préoccuper de ces choses la, et prenait plus de plaisir à les admirer qu'a les acheter.

Il entrevit pourtant une lueur d'espoir quand la jeune femme observa l'énorme bibliothèque avec des yeux d'enfants. C'était sans compter sur un petit détail. Tous les Aureus Sanguis ne connaissaient pas forcément la procédure de transformation et bien évidemment, ca n'allait pas lui plaire. Au fond, il espérait que ses parents lui avaient parlé de ca, mais il se rendit rapidement compte que ce n'était pas le cas. Il allait donc devoir le lui dire lui meme... Ca n'allait pas etre facile. Elle allait sans aucun doute essayer de s'enfuir.
Mais il décida finalement de se lancer, et rapidement, tandis qu'il énumérait les nombreuses étapes, la jeune femme se mit à palir.
Elle n'avait sans aucun doute pas imaginé ca....

Honnêtement, le processus n'avait rien d'agréable pour lui non plus. Il n'éprouvait qu'un plaisir coupable et ravageur en se nourrissant. Quelque chose qu'il ne pouvait pas controler, bien évidemment. Car pour lui, c'était comme boire une grande bouteille d'eau après avoir marché dans le désert.
Et ca ne l'étonna pas plus que ca quand la jeune femme courut hors de la pièce en lancant d'une voix tremblante :
« Je crois que je vais vomir. »
Elle fila rapidement dans le couloir, et le vampire eut très envie de la suivre pour s'assurer qu'elle aille bien. Mais il se dit que si il le faisait, ca serait encore pire. Aussi attendit t'il dans la bibliothèque, très nerveux. Elle finit par revenir, l'air parfaitement furieuse. On ne s'y attendrait pas, mais Yuki était très impressionné par la jeune femme. C'était la première fois qu'il parlait aussi longtemps avec un humain depuis des mois, et il avait encore beaucoup de mal.
En plus, elle n'était pas du tout effrayée par lui, de toute évidence.

« Vous comprendrez qu’il est hors de question pour moi d’accéder à vos requêtes. Me faire mordre, ça passe à peine. Me faire boire du sang, c’est si ignoble que je me demande même comment vous avez eu l’idée ! Et me faire coucher avec vous…c’est dégueulasse ! Je ne le ferais jamais, trouvez autre chose. Je ne ferais jamais tout ça. Qu’est-ce que j’en tire moi ? Rien du tout. Parce que je ne serais qu’une esclave. Si vous me voulez vraiment, ce ne devrait pas être à moi de subir ces atrocités ! »
Le jeune homme était complètement démuni. Livide, il bafouilla quelques petits mots avant de prendre la parole.
« Je.... je suis désolé mais c'est la seule solution... crois le ou non ca ne me plaît pas plus que ca non plus.. »
Il se mordit la lèvre.
« Je ne peux pas te promettre que ca t'apportera quelque chose de positif, mais je veillerais à ce que ce soit le moins pénible pour toi, je te l'assure. Je ne suis pas un monstre... enfin, pas comme ca ... »
Il savait qu'elle n'allait pas le croire. Elle le détestait. Ce n'était pas comme avec les autres. Ils ne s'étaient jamais parlé et soudainement elle était « achetée » à ses parents, puis il allait l'obliger à coucher avec lui pour qu'ils soient liés à jamais.
Le jeune homme soupira. Non, il ne pouvait l'obliger à faire ca. Ce n'était juste....pas lui. Il allait lui donner le choix. C'était dangereux pour lui certes mais il ne voulait pas passer les prochaines années à s'en vouloir.
« De toute façon, je suis vierge. Et il est hors de question que je me fasse dépuceler par un vampire. De plus, vous devriez savoir que lors d’un premier rapport, il y a toujours des saignements. Vous feriez comment dans ces cas-là ? »
Le vampire n'était pas un novice. Il avait apprit à se maitriser depuis longtemps, meme devant une grande quantité de sang. Envers un autre vampire, cette remarque n'aurait eu aucun effet. Mais il savait combien une première fois était importante pour une jeune femme, et ca l'inquiétait beaucoup, de la lui prendre.
« Ca n'a aucun effet sur moi....Je peux te l'assurer »
Il se leva et se tourna vers l'atre, soudainement plus loquace.
« Ecoute. Je n'ai aucune intention de te forcer à faire ca pour moi. Je pense que tout le monde devrait etre libre. Malheureusement, avec la population de vampire qui grandit toujours plus dans le coin, les personnes comme toi ne pourront tout simplement pas y échapper. Tu ne me crois surement pas, mais je n'ai jamais fait de mal a aucun de mes calices.
Saches cependant que tous n'ont pas autant de scrupules. En fait, ils sont soi très violents ou très vicieux. Tu finiras par tomber sur l'un d'eux et soit sure que tu sauras rapidement ce que ca veut dire, d'etre esclave. Pire encore, ils pourraient te tuer rien que par plaisir. Réfléchis y bien. »

Il se tourna vers la porte.
« Si tu désires toujours t'en aller, vas y, je ne t'en tiendrais pas rigueur. »

Au fond, il espérait qu'elle resterait. Non seulement parce qu'il avait besoin d'elle mais aussi parce qu'il désirait réellement sa compagnie. Pouvoir enfin parler à quelqu'un qui ne le traitait pas comme un vampire noble... qui le comprenne dans sa passion et ses envies... c'était son vœu le plus cher.

Comme si ça n’allait pas lui faire plaisir de lui faire tout ça…elle n’y croyait pas une seule seconde. Au contraire, elle était certaine qu’il ne prendrait jamais autant son pied de toute sa vie ! Et ça la dégoûtait. La bouffer puis la violer, c’était immonde et contre-nature…enfin, tout dans cette ‘maison’ était contre-nature, jusqu’à son propriétaire. Elle n’allait pas changer d’avis : c’était non. Jamais elle n’accepterait de faire une telle chose, si dégradante et qui ne lui ressemblait pas. Ça ne lui apportait absolument rien à elle, pas vrai ? Au contraire. Au moindre souci chez son vampire, elle risque de mourir…Deux fois plus de risques de mourir, ce n’est pas supportable comme situation !

« Je ne peux pas te promettre que ca t'apportera quelque chose de positif, mais je veillerais à ce que ce soit le moins pénible pour toi, je te l'assure. Je ne suis pas un monstre... enfin, pas comme ca ... »

June rigola, ou plutôt ricana. Comme si elle allait croire à ses balivernes…il n’en avait rien à faire d’elle ou de ses sentiments. Tout ce qu’il voulait, c’était un garde-manger à portée de main. Efficace, non ?
Et surtout, il était hors de question que sa première fois soit avec un vampire. De toute façon, comment allait-il faire ?

« Ca n'a aucun effet sur moi....Je peux te l'assurer »

Mince…elle comptait lui présenter un obstacle avec ça, mais elle se retrouvait sans armes.

« Ecoute. Je n'ai aucune intention de te forcer à faire ca pour moi. Je pense que tout le monde devrait etre libre. Malheureusement, avec la population de vampire qui grandit toujours plus dans le coin, les personnes comme toi ne pourront tout simplement pas y échapper. Tu ne me crois surement pas, mais je n'ai jamais fait de mal a aucun de mes calices.
Saches cependant que tous n'ont pas autant de scrupules. En fait, ils sont soi très violents ou très vicieux. Tu finiras par tomber sur l'un d'eux et soit sure que tu sauras rapidement ce que ca veut dire, d'etre esclave. Pire encore, ils pourraient te tuer rien que par plaisir. Réfléchis y bien. »

La jeune femme fronça les sourcils, tentant de ne pas paraitre effrayé. Les options qui s’offraient à elle ne lui plaisaient pas du tout…Pourquoi avait-elle l’impression, justement, qu’elle n’avait pas de choix ? Tout était tracé pour elle sans qu’elle ne puisse y faire grand-chose…et ça lui donnait envie de vomir, qu’elle soit aussi désarmée face à son propre sort…n’y avait-il aucun échappatoire, comme le disait ce vampire ? Elle ne se voyait pas lui faire confiance, pourtant elle savait qu’il avait raison quand il parlait de ces vampires abominables qui courraient les rues à la recherche d’amusement.

« Si tu désires toujours t'en aller, vas y, je ne t'en tiendrais pas rigueur. »

C’était tentant, et June regarda la porte ouverte devant elle avec intérêt et envie. Il lui suffisait de la passer, de traverser ce long couloir pleins de chambres de vampires, de descendre les escaliers, de récupérer sa valise (en espérant qu’elle soit toujours vers l’entrée) puis de sortir pour de bon, sans se retourner. Elle pouvait faire ça, elle avait le courage. Bien sûr, sa mère serait déçue, parce qu’elle comptait apparemment énormément sur ce lien entre eux-deux. Peut-être qu’elle craignait ce dont Mizuki parlait un peu plus tôt…de ces vampires sans foi ni loi qui prenaient leurs calices pour des esclaves. Ce serait la pire des choses, et oui, elle ne voulait pas de ça…mais elle ne voulait pas non plus de ce traitement. Non, elle voulait juste vivre en paix !

Déterminée, la chinoise leva le menton et sortit de la pièce sans un mot. Elle marcha résolument dans le couloir, passa devant la bibliothèque et les nombreuses portes de chambres, desquelles elle avait peur de voir sortir ces monstres assoiffés de sang. Enfin, elle entra dans ce qui était normalement sa chambre et y découvrit son sac, sur l’immense lit. Calmement, elle le prit, l’ouvrit et en sortit les affaires, avant de les ranger dans une des gigantesques armoires qui se présentaient à elle. Il y avait de quoi faire tenir une garde-robe entière là-dedans ! Ses quelques petits vêtements pas du tout féminins – ou peu – faisaient tâche…Quand elle eut fini, elle referma les portes, rangea son sac avec toujours quelques affaires dedans, puis se tourna vers le vampire, qui l’avait bien sûr suivi.

« Cela ne veut pas dire que j’accepte votre traitement. J’aimerai avoir la semaine pour y réfléchir. Je vous donnerai ma réponse à la fin de celle-ci… »

C’était ça, ou rien. Cela voulait dire qu’elle n’acceptait pas, mais qu’elle ne refusait pas non plus…et elle ne pouvait pas faire mieux. Pour l’instant.

Le vampire n'espérait pas que la jeune femme le croie quand il disait qu'il ne trouvait pas de réel plaisir dans ce processus de transformation ! Il savait que c'était difficile à croire de toute facon, étant donné qu'il y avait des dizaines de vampires, qui cummulaient énormément de calice, simplement pour pouvoir faire une transformation. Ils étaient comme drogués, ils aimaient avoir du pouvoir sur une tierce personne, ca leur donnait la sensation d'etre encore vivant. Pour Yuki, c'est différent. Il avait toujours travaillé dur pour ne pas etre associés aux autres vampires et à la Milice, mais pour une humaine qui avait toujours tout fait, pour vivre éloignée des vampires et qui donc ne le savait pas, c'était évidemment très dur à croire.

Le jeune homme se sentait coincé. Comment faire pour la convaincre de rester ? Il n'avait pas envie d'user de la force, mais il était évident qu'il avait besoin d'elle. Avec la multiplication des vampires en ville, il aurait perdu énormément de force avant d'en trouver un autre. Et il ne pouvait pas se permettre de s'affaiblir, avec le nombre d'ennemis qu'il collectionnait, en ville. Ils en profiteraient pour menacer ses enfants...
Ca ne lui plaisait pas, mais il fallait qu'il la convainque autrement. Qu'il lui laisse le choix. Et qu'il lui fasse confiance pour faire le bon, tout simplement.

Il ne lui mentit pas pour lui faire peur. La situation qu'il lui dépeignait, elle était totalement véridique. Il avait receuilli plus d'une fois des calices qui avait du s'enfuir de chez leur maitre pour échapper à leur cruauté. Quand ils venaient à lui, le vampire les placaient sous sa protection, et en général, ca se finissait bien. Mais il arrivaient qu'ils n'aient pas tous le réflèxe de demander de l'aide, et finissaient par mourir dans d'atroces souffrances. Les vampires se fichaient de tuer leurs calices, en particulier quand ils étaient aussi vieux que lui. Non seulement ils n'avaient aucun mal à en retrouver, mais ils ne craignaient pas de mourir eux aussi.
Ca les amusaient. Chacun combattaient l'ennui à leur façon. Le japonais préférait largement la lecture et passer ses nuits à protéger les humains imprudents contre ses pairs.

Il vit que son discours ne laissait pas la jeune femme indifférente. Il avait tiré le bon numéro. Il lui offrait non seulement une liberté dont elle ne bénéficierait nulle part ailleurs mais aussi la liberté de partir tant qu'ils n'avaient pas encore créé le lien. Après, ce serait trop tard. Elle n'aurait pas de meilleure offre nulle part, elle le savait aussi bien que lui. Et ils finiraient pas la trouver, tot ou tard. Quand on était un humain sans histoire, on pouvait espérer vivre loin des vampires... Pour elle c'était totalement différent, c'était inscrit dans ses genes, elle ne pouvait lutter contre. Ils la sentiraient et quelqu'un viendrait la prendre, qu'elle le veuille ou non.
Ils se toisèrent pendant quelques minutes, avant que la jeune femme détourne les talons pour sortir.
La gorge serrée, le jeune homme la suivit, persuadé qu'elle allait passer sa porte d'entrée pour ne jamais revenir.

Mais finalement, elle dépassa l'escalier et se dirigea droit vers la chambre qu'il lui avait choisi. Il manqua de soupirer de soulagement quand elle se mit à déballer son sac, mais ne préféra pas le faire, elle avait sans aucun doute quelque chose derrière la tete. Aussi il attenda sagement qu'elle daigne lui parler.
C'est au bout de quelques minutes de son manège qu'elle se tourna vers lui.
« Cela ne veut pas dire que j’accepte votre traitement. J’aimerai avoir la semaine pour y réfléchir. Je vous donnerai ma réponse à la fin de celle-ci… »
Ca semblait plutot équitable pour le vampire, et il devait avouer qu'il n'allait pas argumenter, étant donné qu'il n'était vraiment pas à l'aise en sa présence. Il était particulièrement intimidé par sa beauté et son assurance.
Il acquiesca donc rapidement, une mèche rebelle de cheveux noirs tombant devant ses yeux.
-Très bien alors, le diner te seras servi ici dans une heure... Je suis toujours dans la maison, si jamais tu as une question...Ou un soucis quelconque. N'hésites pas à demander ce que tu veux.
Dit t'il en refermant la porte de la chambre derrière lui, tout rouge. Il soupira et se dirigea droit vers sa salle de musique, son havre de paix, loin des agressions extérieures. Le vampire était particulièrement craintif, et avait besoin de se retrouver seul avec lui meme pendant quelques heures pour se ressourcer.
Il commenca à chanter, accompagné de sa guitare. Apaisé par le son de la musique, il en oublia ses peurs, son dégout de lui meme, ses soucis, cette sensation d'avoir énormément vieilli en très peu de temps... Tout ca s'envola sans aucun problème alors qu'il fredonnait une mélodie apaisant, une vieille berceuse aux accents rock, grace à sa guitare.
C'est alors qu'il arretait de chanter qu'il sentit la présence de la jeune femme sans meme avoir à se retourner...


-...Oui ?

C’était à s’en tirer les cheveux tellement prendre une décision était difficile. Elle n’avait vraiment pas envie d’avoir à subir ça, vraiment pas. Mais elle sentait aussi, au fond, que c’était là sa seule chance d’avoir une vie un tant soit peu normale tout en acceptant sa condition de calice prédestiné. C’était loin de lui plaire, on s’en doute. Mais Mizuki avait l’air plus sage et plus retenu que tous ces vampires qu’on lui avait déjà décrits. Elle le trouvait même plus acceptable que le vampire de son meilleur ami, qui ne lui inspirait pas confiance. En réalité, ce qu’elle n’acceptait vraiment pas, c’était le processus pour devenir une esclave alimentaire. Se faire mordre était déjà dur à envisager, et rester collé à lui encore pire. Mais subir toutes ces choses, souffrir pour devenir ainsi…non, jamais. Ne faisait-elle pas déjà assez d’efforts en acceptant son marché ? Etait-ce vraiment à elle de souffrir pour lui faire plaisir ? Et l’inverse ? S’il la voulait vraiment pour calice, c’était à lui de souffrir…

Au final, elle ne pouvait ni dire oui, ni dire non. Elle comprenait la motivation de sa mère mais ne l’acceptait pas, tout simplement. Il allait lui falloir du temps pour l’intégrer et peut-être envisager d’accepter. June lui indiqua un délai d’une semaine, tout en sachant très bien que ça ne lui serait jamais assez suffisant pour bien y réfléchir. Mais passer plus d’une semaine enfermée ici, aussi, n’était pas des plus plaisant…qu’allait-elle faire, à part lire ? Elle regrettait déjà d’avoir posé ses congés au travail…

- Très bien alors, le diner te seras servi ici dans une heure... Je suis toujours dans la maison, si jamais tu as une question...Ou un soucis quelconque. N'hésites pas à demander ce que tu veux.

‘Comme un chien à qui on donne la pâtée’, pensa-t-elle. Elle devait être une des seules ici à manger normalement…Et qu’est-ce qu’on allait lui faire à manger, hein ? La jeune chinoise avait envie de tout contredire et de poser des conditions, mais elle le laissa partir et soupira en se couchant sur le lit.

Un peu plus tard, elle se décida à sortir de cette chambre qui lui paraissait hostile, et où elle n’avait visiblement pas sa place. Il lui restait du temps avant qu’ « on ne lui serve son dîner » donc elle se balada dans les couloirs, évitant le plus possible les salles potentiellement remplies de vampire malveillants. C’est au détour d’un de ces immenses couloirs froids qu’elle entendit une douce musique émaner d’une des pièces et se répercuter sur les murs en pierre de la bâtisse. C’était beau, et June s’étonna d’entendre une chose aussi humaine dans ce manoir. Y avait-il un autre humain avec qui elle pourrait parler de sa malchance ? Quelqu’un comme elle ? Elle suivit le son jusqu’à entrer dans une salle agréablement aménagée, avec de multiples instruments à l’intérieur : à cordes, à vents…un musicien y trouverait son bonheur. Mais ce qui la surprit le plus fut le vrai auteur de cette jolie musique. Il s’agissait en réalité de son hôte, cet être qu’elle pourrait mépriser sa vie entière, cet être si vieux et qui, pourtant à cet instant, ressemblait à un jeune homme de 20 ans jouant de sa guitare. Et ça la contraignait de découvrir qu’il pouvait jouer ainsi, car elle était forcée de moins le détester…Avant qu’elle n’ait pu faire le moindre pas supplémentaire, il sembla la remarquer.

- ...Oui ?
« Euh… »

En fait, elle n’avait pas grand-chose à dire. Elle s’était retrouvée ici un peu par hasard. Parce qu’elle pensait retrouver quelqu’un comme elle, et pas celui qui venait de transformer sa vie en cauchemar. Elle ne pouvait pas lui dire non plus que sa musique lui plaisait énormément, et qu’on aurait dit que c’était un humain qui la jouait. Elle aurait pu, pour lui faire du mal, mais à quoi bon ? Elle n’était pas comme eux. Comme lui. De plus, ça ne lui servirait à rien. June ne voulait pas prendre ce risque avant d’avoir percé la vraie personnalité de son peut-être vampire.

« Je préfère préparer ma nourriture moi-même, mais je ne trouve pas les cuisines. »

Bonne excuse ! Elle se félicita intérieurement. Elle avait pu trouver un bon échappatoire qui restait cohérent.

Il pouvait comprendre que le processus pour devenir un calice lui fasse si peur, étant donné qu'il avait déjà subit celui pour devenir un vampire. Et étant donné qu'il était l'un des originels, il n'avait jamais eu le droit à l'aide qu'on offrait maintenant aux gens de son espèces. Les médecins n'avaient pas trouvé d'explications à son état. Et quand finalement, il s'était totalement transformé, ils étaient cherché à le décapiter, à le bruler... Tous ces gens qui autrefois l'appréciaient c'étaient liguées contre lui à cause d'une chose qu'il n'avait lui meme pas pu controler.
C'était quelqu'un d'autre qui avait prit la décision de le faire immortel. Ou plutot, c'était le jeu maléfique d'une déesse qui l'avait fait courir à sa perte.
Si il avait beaucoup de mal à se souvenir des circonstances de sa mort, bien évidemment, mais celle de sa renaissance étaient gravées dans sa mémoire. Cela avait été les jours les plus douloureux de toute sa vie. C'était comme si on nous plongeait dans un bac de glace avant de nous lancer dans les flammes de l'enfer....

Le vampire préféra la laisser seule aussi rapidement que possible, pour la laisser respirer. Il voyait bien que tout lui faisait peur, qu'elle était perdue, seule dans cette maison, mais il n'était pas sur que sa présence à ses cotés l'aide particulièrement, au contraire. Aussi, il se dépécha d'aller demander aux cuisiniers de préparer quelque chose de bon et de bien chaud pour la jeune femme. Et il fit ammener deux couvertures de plus pour son lit, étant donné qu'ils ne mettaient pas de chauffage dans la grande maison, la vampire ne supportant que très difficilement la température...

Il s'assura que tout soit mis en ordre pour qu'elle ne se sente pas trop mal non plus... et surtout garda les portes de la bibliothèque ouvertes pour qu'elle puisse aller lire quand elle le voudrait. Après quoi il s'isola dans sa salle de musique pour jouer.
C'était son petit plaisir à lui. Depuis qu'il n'était plus humain, la notion de plaisir avait été un peu effacée de sa vie étant donné qu'il n'avait plus de « sentiments ». Il n'avait plus le goût des aliment, plus de désir à proprement parler non plus.... Tout ce qui le faisait se sentir vivant, c'était quand il buvait le sang d'un humain...
Sauf qu'évidemment, dans son cas, ca ne lui provoquait rien d'autre qu'un plaisir coupable....
Il soupira, las, alors qu'il fredonnait une vieille comptine.
La musique avait été la seule chose qui le fasse tenir, en quelques sortes... qu'il en fasse profiter ou non d'autres personnes.

Mais aujourd'hui, on dirait qu'un intrus s'était invitée à sa petite démonstration personnelle. Il la sentit bien avant qu'elle n'entre dans la salle de musique, mais loin de lui l'idée de l'empecher de rentrer. Ce serait peut etre un jour chez elle (surement pas, mais bon, sait on jamais), et de toute facon, il n'avait strictement rien à cacher.
Il sentit le désarroi et un millier d'interrogation, chez elle.
« Euh… »
Le jeune homme fut clairement amusé de sa réaction, mais essaya de se faire le plus respectueux possible évidemment, attendant sagement qu'elle veuille bien lui dire ce qui la tracassait.

« Je préfère préparer ma nourriture moi-même, mais je ne trouve pas les cuisines. »
-Tu es très loin des cuisines la... dit t'il, sans cacher son amusement. Je vais t'y conduire...
Dit t'il en posant sa guitare et se levant pour passer devant elle.
Ils parcoururent la volée de porte en sens inverse et empruntèrent le grand escalier en marbre du grand hall pour se rendre directement dans les cuisines étincellantes.
Il congédia gentiment les cuisiniers, les remerciant gentiment pour leur aide, puis se tourna vers la jeune femme...
-Alors... tu as à peu près de tout ici, il n'est pas rare que je recoive des invités humains ici.... Mais si il te manque quelque chose, dis le moi et j'enverrais quelqu'un en acheter. Pour ce qui est des ustensiles...
Il lui montra les différents tiroir qui en contenaient, puis finalement, se posa sur une des grandes chaises.

-J'ai une question a te poser... je peux ?
Il n'attendit pas vraiment qu'elle aie répondu pour lui poser, sa question, mais elle n'était pas indiscrète.
-Est ce que tu as l'intention de publier un autre livre ? C'est impressionnant, une jeune fille aussi jeune qui écrit tellement bien... j'ai vraiment adoré.
Il avait l'air d'un enfant qui rencontrait son idole, et non pas d'un vampire devant son calice, justement...
-Il me semble que tu aimes les vieux livres, non ? Une fois que tu auras mangé, je pourrais te montrer ma collection, si tu veux.
Je ne les entrepose pas dans la bibliothèque pour les vieux parce qu'ils risqueraient de s'abimer... Mais plutot dans le sous sol !

Elle chercha rapidement une excuse et la trouva. June n’était pas connue pour être une menteuse mais savait cacher la vérité quand le besoin s’en faisait ressentir pour elle. Elle ne pouvait pas dire certaines choses à ce vampire, alors elle inventa quelque chose qui n’était pas tout à fait faux. Elle cherchait bien les cuisines, mais pas que. Heureusement, cela passa comme une lettre à la poste et elle se félicita d’avoir un aussi bon cerveau qui lui permettait de se sortir de situations quelques peu délicates.

- Tu es très loin des cuisines la... dit t'il, sans cacher son amusement. Je vais t'y conduire...

Comme si elle ne le savait pas…N’était-il pas en train de se moquer d’elle par hasard ! Mizuki devrait faire attention, car la jeune femme pouvait être susceptible et mal prendre ses petites pointes de rigolades…déjà qu’il n’était pas en bonne position dans son cœur ! La chinoise le suivit cependant sans discuter jusqu’aux immenses cuisines étincelantes qui, à son humble avis, ne servaient à rien puisque la majeure partie des habitants de ce manoir était composée de vampires…qui n’avaient pas ce genre de cuisine pour alimentation principale. Oh oui, elle savait que d’autres calices comme elle étaient là, et qu’ils devaient être nourris mais…pourquoi aussi grandes hein ? June ne pu s’empêcher de remarquer à quel point il avait du respect pour ses employés…et ça lui mettait les nerfs en pelote. Elle préférait trouver quelque chose à reprocher encore plus au vampire, au lieu qu’il paraisse si doux et gentil.

- Alors... tu as à peu près de tout ici, il n'est pas rare que je recoive des invités humains ici.... Mais si il te manque quelque chose, dis le moi et j'enverrais quelqu'un en acheter. Pour ce qui est des ustensiles...

Elle regarda avec attention ce qu’il lui montrait et quand il eut terminé, elle le remercia. Pensant qu’il s’en irait tout simplement, elle recommença à fouiller pour trouver de quoi manger à sa convenance. Sauf que, contrairement à ce qu’elle pensait, le vampire resta…et pour faire la causette apparemment. Chose qui ne lui plaisait pas forcément, dans le moment présent. De plus, il voulait lui poser une question. Quoi donc ? Elle hésita à répondre « non », mais au final se tut. De toute façon elle n’aurait pas pu en placer une vu qu’il avait enchaîné sur sa question à peine après lui avoir demandé sa permission. Permission qu’il n’avait pas obtenue. Quel sans-gêne…

- Est ce que tu as l'intention de publier un autre livre ? C'est impressionnant, une jeune fille aussi jeune qui écrit tellement bien... j'ai vraiment adoré.

Ouah…alors elle s’attendait à tout, sauf à ça. Mais c’est vrai qu’ils s’étaient rencontrés essentiellement parce qu’elle était jeune auteure, et que son roman lui avait plu. Sauf qu’avec ce qui se passait présentement dans sa vie, June n’était pas forcément d’humeur à écrire…du moins pas en ce moment, alors qu’elle avait tant de questions dans sa tête sur son propre destin.

« Je ne sais pas. Je n’ai rien en cours pour l’instant. Ecrire, ça ne se fait pas comme ça, et je refuse de proposer un navet sous prétexte qu’on me réclame quelque chose. » Elle était étonnée aussi qu’il ait découvert sa vraie identité. En effet, elle avait toujours publié ses livres sous le pseudonyme de Summer. Comment lui, avait pu le savoir ? Ah oui, sa famille…C’était étrange également de le voir si animé pour quelque chose…et à son égard. Alors ses livres lui plaisaient vraiment tant que ça ? Elle essaya de ne pas être trop flattée et se concentra sur sa cuisine.

- Il me semble que tu aimes les vieux livres, non ? Une fois que tu auras mangé, je pourrais te montrer ma collection, si tu veux.
Je ne les entrepose pas dans la bibliothèque pour les vieux parce qu'ils risqueraient de s'abimer... Mais plutot dans le sous sol !

June allait dire oui, quand elle entendit parler du sous-sol…et se rétracta. C’était vraiment glauque, comme endroit, surtout connaissant la nature de la personne qui l’accompagnerait, et le lieu dans lequel ils se trouvaient. Elle ne répondit pas tout de suite et continua de cuisiner, attentive, méthodique et consciencieuse de son travail. Comme l’écriture, elle ne plaisantait pas avec la cuisine : une chose sacrée que personne ne devait bousiller. Ou à leurs dépends. Elle prit son temps et ce ne fut qu’une fois son plat terminé et installée sur la petite table de la cuisine, qu’elle leva enfin les yeux vers lui, suspicieuse.

« Je ne suis pas contre voir vos livres. C’est vrai, j’affectionne les livres anciens et je ne doute pas que vous devez avoir une collection impressionnante. Mais pour être franche avec vous, le truc du sous-sol là…je ne marche pas. Je n’ai pas encore assez confiance pour vous suivre n’importe où ! Surtout dans un endroit lugubre, sombre et froid où il pourrait m’arriver n’importe quoi sans que personne ne soit au courant. J’espère que vous comprenez ! » Sans craindre d’être trop dur, elle espérait ne pas l’avoir trop froissé non plus. A vrai dire, elle était de plus en plus consciente qu’il faisait tout son possible pour la mettre à l’aise et en confiance…mais c’était au-dessus de ses forces. Elle n’y arrivait pas. Elle ne pouvait pas cautionner le fait qu’elle serait sûrement prisonnière ici…

La jeune humaine qu'était June rependait sa chaleur comme un incendie dans la maison. Depuis la porte, il pouvait entendre les battements réguliers de son cœur...pouvait presque entendre le sang circuler dans ses veines.... C'était l'une des choses qui faisaient la particularité des vampires... Cette ouïe extrêmement fine qu'ils possédaient et qui leurs permettaient de répérer leurs ennemis de très loin.
Si bien que meme si elle n'était pas son ennemie, de toute évidence, il savait déjà qu'elle était à à le regarder fixement depuis plusieurs minutes. Si bien que sa réaction en se retournant l'amusa beaucoup. Elle avait le regard d'une petite fille prise en faute mais ses paroles le défiaient toujours.
Elle cherchait les cuisines... Très loin. Il lui avait montré ou elles se trouvaient en arrivant et elle devait tout de meme se rappeler que celles ci étaient au rez de chaussée. Mais il ne releva pas, trouvant cela plutot mignon, et décida de l'emmener lui meme dans la cuisine pour qu'elle puisse se faire à manger.

Et il décida qu'il valait mieux y aller au culot, pour faire connaissance. Elle ne semblait pas etre le genre de femme à aimer qu'on la prenne avec des pincettes, au contraire. Au lieu de s'éclipser silencieusement comme il avait l'habitude de le faire, il s'assit tranquillement sur le comptoir, les jambes dans le vide...Il avait tellement de questions à poser, tellement de choses à savoir ! Cette femme l'intéressait encore plus que les livre qu'il avait passé des années entières à décortiquer.
Il lui demanda la plus important pour lui. Allait t'elle réécrire de nouveaux romans ? Celui qu'il avait acheté par hasard l'avait tellement bouleversé qu'il avait en grande partie motivé le choix qu'il avait fait de la choisir comme calice, même, si évidemment, il allait omettre ce détail, pour son bien.

« Je ne sais pas. Je n’ai rien en cours pour l’instant. Ecrire, ça ne se fait pas comme ça, et je refuse de proposer un navet sous prétexte qu’on me réclame quelque chose. » Le jeune homme hocha vivement la tete, tout à fait d'accord avec elle....même si il doutait qu'un livre de son cru ne soit jamais un navet. Elle avait un talent indéniable pour toucher son cœur de glace, grâce à sa plume. Il ne savait pas si d'autres personnes avaient eu la même sensation que lui, mais il avait eut la sensation de se trouver face à un livre « universel ».
-Je voulais savoir, d'ailleurs...Ou est ce que tu as trouvé toute cette inspiration ? Est ce que tu l'as vécu personnellement ?

Il avait l'air d'un enfant découvrant quelque chose qui lui semblait totalement fascinant, devant un adulte qui lui voyaient les choses sous l'angle de la routine, et non pas avec un œil aussi frais.
Il continua de lui poser des questions diverses et variées sur son livre et sur sa méthode d'écriture...jusqu'a ce qu'il consente finalement à changer de sujet.
Il se dit que si il voulait créer un semblant de relation de « complicité » entre eux, il allait devoir donner, de son coté...
Honnêtement, la moitié de sa vie était racontée dans les vicieux canards du pays...Il décida donc de jouer sur quelque chose de moi dangereux....Sa collection de manuscrits extremement rare dans sa cave.
NON. Les vampires ne dorment pas dans les caves. Ce n'est qu'un mythe idiot étant donné qu'un vampire n'avait pas besoin de dormir, généralement.

Mais la jeune femme sembla immédiatement dérangée par quelque chose... et il comprit immédiatement par quoi.
« Je ne suis pas contre voir vos livres. C’est vrai, j’affectionne les livres anciens et je ne doute pas que vous devez avoir une collection impressionnante. Mais pour être franche avec vous, le truc du sous-sol là…je ne marche pas. Je n’ai pas encore assez confiance pour vous suivre n’importe où ! Surtout dans un endroit lugubre, sombre et froid où il pourrait m’arriver n’importe quoi sans que personne ne soit au courant. J’espère que vous comprenez ! »
Le jeune homme la regarda avec de grands yeux, terriblement crédule. Parfois, quand il avait une conversation réellement accaparante avec un humain, il n'avait alors plus l'impression d'etre un marginal...un vampire.
-Oh...bien sur... le sous-sol...les dents pointues … Ca n'apporte rien de bien à mon image....
Je suis désolé...Mais on peut aussi aller dans mon bureau...Je vais chercher un livre....D'accord ?
Il descendit seul au sous-sol, donc. L'endroit était totalement normal. Pas d'armes cachées dans un coté de la pièce, mais seulement des étagères en bois ainsi que des jarres, déposées sur le sol.
Pendant un moment, il dut chercher celui qui ne risquait pas grand chose si il le transportait, et finalement, trouva sur la Bible de Gutenberg...

Vous me direz bien évidemment : Pourquoi une créature du mal s'obstinait à garder une encyclopédie pareil ?
Non seulement ce document était d'une valeur inestimable mais elle constituait aussi une grande partie de son passé.... Il remonta lentement les marches, livre en main, et retrouva la jeune femme devant une table moins dangereuse que celle de la cuisine...

Il posa le livre sur la table et sourit :
-Et voilà la Bible de Gutenberg.... pas mal non ? Tu peux la consulter...fais juste attention aux pages... elles ont tendances à s'arracher...
Ils se penchèrent tous deux sur le livre.... Une étrange odeur de poussière émanait du livre...mais c'était fascinant d'avoir sous les doigts un papier qui avait été imprimé presque 600 ans auparavant...

-Magnifique n'est ce pas ? Tu dois etre la première dans cette maison à le voir, à part moi...

Vécu personnellement ? Elle manqua de ricaner. On pouvait dire ça comme ça…en fait, c’était totalement ça. La seule chose dans ce livre qui était fausse, c’était le nom du personnage principal. Et de tous les autres personnages. Ecrire avait longtemps été un défouloir avant d’être un plaisir et elle avait retranscrit dans ces pages toute cette douleur, cette incompréhension, ces doutes et cette colère. Qu’un vampire millénaire puisse aimer ça la rendait encore plus perplexe mais elle n’en laissa rien paraître. Elle ne voulait toucher personne, juste raconter les choses telles qu’elles s’étaient passées…comme si ce n’était pas arrivé à elle. Beaucoup faisaient cela. C’était libérateur, ça permettait de penser à autre chose ensuite, de se dire « c’est bon, je l’ai écrit maintenant c’est sortit de ma tête et je n’y penserai plus ». Mais ce n’était pas tout à fait ce qu’il se passait. Tout ça, elle y pensait encore…

Elle cru déchanter quand il lui proposa d’aller dans la cave. C’était une blague hein ? Elle n’était pas très clichés, mais ça c’était vraiment glauque. Même s’il n’avait pas été un vampire, elle aurait dit non. Elle ne savait même pas à quoi ressemblait cette cave en plus ! Bien entretenue comme le reste du manoir, ou sombre et pleine de toiles d’araignées et de cadavres de rats ? Brrr, rien que d’y penser, ça lui filait des frissons…Mais il sembla comprendre son appréhension, bizarrement, et il descendit seul. Finissant de manger, la jeune femme lava sa vaisselle et le retrouva, un peu plus tard, dans son bureau. Ce magnifique bureau qui n’avait rien à envier à la Maison Blanche ! C’était presque trop beau et coûteux…

June le vit revenir avec un énorme ouvrage ancien et, aussitôt, son attention fut attirée. Elle se trouvait même stupide d’agir de la sorte…comme si on pouvait l’acheter avec un vieux livre. C’était presque ça…elle avait tellement envie de le voir maintenant, de le feuilleter ! C’était plus fort qu’elle ! L’impatience la rendait presque fiévreuse…

- Et voilà la Bible de Gutenberg.... pas mal non ? Tu peux la consulter...fais juste attention aux pages... elles ont tendances à s'arracher...
« Ouah, c’est…c’est… »

Elle n’arrivait pas à y croire. Elle avait la vraie Bible de Gutenberg entre les mains ! Elle la touchait ! C’était exceptionnel…à cet instant, elle se sentit exceptionnel. Une des rares personnes à pouvoir en toucher le papier user, à tourner délicatement chaque page comme si tout était un trésor, de la fibre du papier à l’encre, jusqu’à la reliure. Elle n’en revenait pas…

- Magnifique n'est ce pas ? Tu dois etre la première dans cette maison à le voir, à part moi...
« Incroyable…je veux dire…comment vous l’avez eu ? C’est inestimable ! Depuis combien de temps est-il entre vos murs ? Et vous avez de l’équipement nécessaire pour en prendre soin ? »

La santé et la sécurité du livre étaient devenues presque plus importantes que la sienne, soudainement…Mais c’était un choc pour qui était féru de livre ancien et de patrimoine. Une perle, et tout ça dans un endroit infesté de vampires…D’un certain côté, on pouvait dire que c’était bien gardé !

« Personne ne sait donc qu’il est ici ? On a jamais essayé de vous le voler ? C’est un…trésor. »

Elle continua à tourner quelque page, s’imprégnant de la sensation du papier usé contre ses doigts, de l’odeur vieilli du livre et de son contenu. Malgré l’état du livre, il brillait. Par sa valeur, par ce qu’il contenait, par ce qu’il signifiait. Devrait-elle le remercier de lui avoir donné cette opportunité ? Probablement, et elle était trop polie pour ne pas le faire mais…elle était tout de même en colère d’être là, en colère contre lui. Confuse…C’était impossible de réfléchir correctement. Ce livre, la transformation, son destin de calice, tout ce qu’il lui offrait en échange…elle n’arrivait pas à réfléchir. June fut prise d’un malaise et se retint difficilement à la table, le visage aussi blanc qu’un linge…

Le jeune homme avait observé la jeune femme assez longtemps, l'avait suivie assez longtemps pour savoir tout ce qu'elle affectionnait. Et au dessus de tout, c'était les livres...Mine de rien, ce n'était pas SI évident. Il avait connu des centaines d'écrivains pendant toute sa vie, et ceux ci étaient bien plus intéressés par les chaudes soirées ou l'argent qu'ils pourraient gagner en publiant leurs livres..Il trouvait cette fille intéressante et authentique. Elle savait parfaitement apprécier la beauté d'un vieux livre et manier leur langue, la rendre plus belle et plus poétique tout en parlant de vrais événements avec un réalisme cru et sans langue de bois. C'était bien ce dont ils avaient besoin, et si le jeune homme aimait tellement cela c'est parce qu'il avait vu pendant des centaines d'années la civilisation s'enfoncer dans ses vices...les humains tout comme les vampires.

Elle avait des idées novatrices et bien précise, les memes que les siennes, qu'il n'avait pas su coucher sur papier... Un monde ou plus personne ne serait obligé de se soumettre à la volonté d'un peuple plus puissant. Un monde ou tout le monde serait égaux en droit. Un monde qu'on avait tenté d'instaurer auparavant, en vain.
Finalement, il fit un tour dans sa cave ou se trouvaient tous ses livres les plus précieux et les plus fragiles et ou il s'installait aussi pour les entretenir. Il passait une grande partie de la journée protégé dans la cave du manoir, à rassembler des morceaux de parchemins, à retirer la moisissure des pages et à reconstituer les couvertures de ces volumes. Après soit il les rangeait en bas, ou dans sa bibliothèque.

Avec une infinie précaution, il ramena son volume le plus précieux dans la cuisine...Il avait peur de l’abîmer, mais il avait beaucoup trop envie de le lui montrer. Et il savait que sa surprise avait fait son petit effet.
« Ouah, c’est…c’est… »
-Oui, effectivement. Dit t'il en souriant, et en lui prêtant ses gants, pour qu'elle puisse ouvrir l'ouvrage. Celui ci était celui sur lequel il avait le plus travaillé, et il était donc en assez bon état pour qu'on puisse l'ouvrir et tourner les pages, maintenant.
Ce qu'elle fit immédiatement, très doucement, pour voir les authentiques enluminures et le texte écrit en latin. Il l'a regarda faire avec calme, souriant en voyant à quel point elle était bouleversée par ce qu'elle voyait.

Elle ne semblait pas en croire ses yeux, et lui devait avouer que lui même avait eu cette meme réaction quand il avait enfin pu trouver ce livre. A l'époque ou il était tombé dans sa possession, le livre ne valait pas ce qu'il valait aujourd'hui. En fait, il venait d’être découvert. Et depuis, il avait été son légitime propriétaire, meme si il avait laissé ce livre à bien des scientifiques pour qu'ils puissent l'étudier.
« Incroyable…je veux dire…comment vous l’avez eu ? C’est inestimable ! Depuis combien de temps est-il entre vos murs ? Et vous avez de l’équipement nécessaire pour en prendre soin ? »
-Ca fait seulement 30 ans, qu'il est ici...Mais je l'ai accepté il y a 150 ans. Tu peux voir à quel point j'en ai pris soin. C'est ma deuxième passion, remettre en état des manuscrits pour que des scientifiques puissent les étudier.
Lui meme avait commencé à le faire et avait publié une thèse sous un faux nom quelques années auparavant. Et oui, c'est fou tout ce qu'on a le temps de faire quand on ne veillit pas, et qu'on a pas besoin de dormir

« Personne ne sait donc qu’il est ici ? On a jamais essayé de vous le voler ? C’est un…trésor. »
-Il est évidemment recensé, dit le vampire. Mais personne n'oserait me le voler, c'est l'avantage d'avoir un peu d'influence.
Parce qu'a part ça, il ne voyait franchement pas l’intérêt d’être un vampire puissant... ca n'attirait que des problèmes. Il préférerait avoir une vie normale, et de pouvoir voir le soleil, ressentir les bonnes comme les mauvaises choses.

Soudainement, il sentit l'aura de la jeune femme vaciller, un peu paniqué, il releva la tete, et la vit tourner de l'oeuil, tituber.
Il réagit immédiatement, sans réfléchir. Il l'attrapa et la souleva doucement dans ses bras, allant jusqu'au salon pour la poser sur le canapé.

-Hey...Hey, ca ne va pas ?
Il fila dans la cuisine pour lui prendre un verre d'eau et quelque chose de sucré (il avait lu quelque part que ca calmait les malaises). Il s'agenouilla près d'elle, réellement inquiet, et lui tendit le vers d'eau.
-Tu te sens barbouillée ? Tu veux que j'appelle un médecin ?