I think, we will be good friends. feat Liu Chen

Je vais vraiment finir par sortir l'artillerie lourde et provoquer un attentat chez les Bang si ça continue. Qu'ils sont égoïste! Il ne pense qu'à leur propre plaisir! Du petit matin, jusqu'à l'heure de se coucher. Ne pouvait-il pas parfois penser aux autres et essayer d'être aimable, au moins?! Je ne leur demande pas d'être de parfaits vampires, mais au moins de respecter un minimum les humains et un peu plus les calices, si possible! Il n'a jamais été écrit qu'un vampire ne devait que créer terreur et boire du sang, sans respect à sa victime! Est-ce que je me trompe? J'en doute fort.
Ah! Je les hais! Pourquoi ce foutu Alexander m'a choisi comme Calice?! J'aurais pu avoir une vie paisible, sans soucis, même avec un autre vampire, mais là, chaque jour est une corvée. Au lieu de n'appartenir qu'à l'un d'eux, j'appartiens à ces trois buveurs de sang. J'aurais tellement voulu avoir un vampire, qui prendrait soin de moi et qu'il ne laisserait personne me toucher. Un vampire qui me chérirait et vivrait une histoire parfaite avec moi... Huh. La vie ne mérite même pas d'être vécu avec ce genre de maître...

Je n'avais pas pour habitude de haïr les vampires, avant. Surtout que j'ai baigné dans les éloges que mon père et le reste de ma famille faisaient des vampires. Je les appréciais énormément quand je n'étais encore qu'enfant de Calice, même après avoir vécu une ou deux péripéties avec quelques uns d'entre eux, je réussissais à leur trouver facilement de bon côté.
En parlant de ces vampires là, KangDae est toujours aussi collant. Ne pouvait-il pas régler ses problèmes de couple sans me mettre dedans? Ce vampire a failli me tuer en buvant une grande partie de mon sang, il y a un moment, alors que je venais d'être lycéen et un jour, par magie, il est réapparu dans ma vie, en temps que maître de mon meilleur ami. Dégoûtant. Horrible. Rien que d'y penser, j'ai envie de vomir... Il me dégoûte tellement que je ne peux rester tranquille quand il est dans mon champs de vision.

Ce dernier avait décidé de me suivre toute la journée, alors que je venais de vivre une nuit horrible en compagnie d'un des frères Bang. Il voulait me parler d'un futur plan pour rendre Ki seol jaloux, mais ce qu'il n'avait pas du comprendre, c'est que je n'étais vraiment pas d'humeur à parler ou à le supporter. J'avais juste un énorme besoin de me mettre dans un coin et de pleurer, jusqu'à ce que mes larmes s'arrêtent d'elles-même et penser à autre chose, parler d'autre chose que de mes problèmes.

Voyant au loin une petite rue, je décide alors de me mettre à courir, d'un coup, sans crier garde, pensant que c'est le seul échappatoire pour l'instant, puis j'entre alors rapidement dans un magasin de fleurs. Enfin, je ne le sus pas vraiment sur le coup, car je m'étais glissé contre la porte pour la maintenir fermer et empêcher le vampire de me retrouver et de me saouler encore plus.

Quelques secondes après, je remarque que le magasin est très silencieux. Je n'ose pas ouvrir les yeux et je soupire doucement, me relevant, arrangeant les affaires que je porte, passant mes mains sur mes fesses, comme pour les dépoussiérer. On allait vraiment me prendre pour un fou à entrer comme ça et fermer la porte, tel un voleur qui allait se lancer dans un hold-up.

J'ouvre doucement les yeux, puis remarque qu'il n'y a personne et que je suis chez un fleuriste. Un sourire étire alors mes lèvres, car j'aime beaucoup les fleurs et en recevoir, même si c'est très rare que j'en reçois. Regardant un peu partout, je tombe sur une personne. Sûrement le propriétaire des lieux. Le rouge me monte aux yeux et je ne sais alors plus quoi faire, baissant la tête, honteux d'être rentré aussi brutalement, mais un peu soulagé qu'il n'y a personne.

-Bonjour...

Je chuchote alors ces mots, ne bougeant pas d'un poil de ma place, trop gêné.

Je pinçai alors doucement mes lèvres quand l'une des personnes travaillant dans cet endroit vint me parler. Cette personne avait l'air assez jeune, alors je doutais qu'elle soit le directeur de ce lieu. Enfin, peut-être que je me trompais... Je décidai alors de plonger mon regard dans ses yeux, n'arrivant pas à cacher les sentiments que je ressentais à ce moment même, alors que d'habitude, j'arrivais facilement à ne rien laisser transparaître sur mon visage.

« Bonjour … Vous allez bien ? »

Je le regardai un moment, mais je détournai rapidement mon regard, le posant sur mes mains qui étaient croisées entre elles. Devais-je mentir ou bien lâcher à cet inconnu tout ce que j'ai sur le coeur? Enfin, si je me mets à lâcher tout ce que je retiens depuis un moment, je risque d'en avoir pour la journée à tout expliquer en bonne et du forme . A dire vrai, j'étais même surpris que quelqu'un me demande si j'allais bien, car cela faisait un moment que personne ne s'était inquiété pour moi. A force d'être la zen attitude incarné, j'ai fini par craquer il y a un moment et ne plus être joyeux. Me voir sourire était même devenu assez rare ces jours-ci. J'aurais tellement voulu qu'on puisse m'emmener loin de ces vampires, loin de ces personnes immondes qui me bousillent la vie. Je pense que ça aurait été plus simple pour moi de ne pas avoir eu dans ma vie l'un des frères Bang. Ma vie aurait continué d'être douce et paisible.

-Je... Je...

Je n'arrivais pas à parler, je n'arrivais pas à mentir. Je n'arrivais pas à cacher ma tristesse... Je me sentis si faible à ce moment-là. Même s'il est vrai que je n'étais pas non plus un homme très fort physiquement, j'avais cependant un très fort mental qui m'avait permi de supporter plusieurs épreuves et instants tragiques dans ma jeunesse. J'avais même fini par arrêter de ne trouver rien à haïr, mais cette période prit fin quand je devins le calice de Bang Alexander. Depuis que je côtoie les Bang, tous les vampires que je rencontrai ne me firent que du mal, mais je n'arrivai cependant pas à les détester. Je m'entête à croire qu'il y a de bons vampires, qu'il n'y a pas que des fous furieux qui ne pensent qu'à blesser et tuer.

Je reposai les yeux sur le jeune homme, mais je fus surpris de le voir se rapprocher de moi, laissant qu'un petit espace entre nous deux. Ne sachant pas ce qu'il allait faire, je cachai rapidement mon visage grâce à mes avant-bras. Une odeur assez agréable s'infiltra dans mes narines et me détendit. Je renifla légèrement et compris rapidement que c'était l'homme face à moi qui sentait cette bonne odeur. Il devait vraiment passer énormément de temps avec les fleurs pour sentir autant les fleurs. Voyant que rien ne m'arriva, je baissai alors mes bras et le regardai. Il était entrain de regarder par la vitre à la recherche de quelque chose et je compris rapidement qu'il se doutait un peu de ce qui se passait.

Je soupirai d'aise alors en voyant qu'il n'avait rien trouvé de suspect. Cela voulait dire que KangDae n'avait pas tourné dans cette rue ou il était déjà parti, ce qui veut dire qu'il n'est sûrement pas dans les parages. Tant mieux qu'il ne soit pas venu par là. Je ne voulais pas le voir et je ne voulais pas non plus que sous la colère il se mette à tout détruire sur son chemin. Il y avait de jolies fleurs autour de nous, alors c'est mieux comme ça.

J'hoquetai de surprise quand sa main se posa sur le haut de mon dos. Que faisait-il? Allait-il me faire sortir du magasin? Non! Tout mais pas ça. Enfin, pas maintenant... Je me sentis pousser loin de la porte et je relâchai légèrement mes épaules, comprenant qu'il n'allait pas me chasser d'ici.

« Ne restez pas devant la porte, vous risquerez de vous prendre un coup si un autre client arrive… Je peux faire quelque chose pour vous ? »

Je décidai alors de me rapprocher du comptoir où se trouver la caisse et je posai rapidement mes bras dessus, mordillant mes lèvres, l'épuisement se faisant ressentir que maintenant. Mes jambes commencèrent à me faire mal et je dus me faire violence pour rester encore un moment en appui sur celle-ci.
Fallait-il que je lui dise la vérité? Il n'était pas préférable de mentir, car vu dans l'état dans lequel j'étais, je doutais que je pourrais cacher un mensonge, aussi futile soit-il.

-Je... Puis-je rester un moment ici? J'ai... Il y a une personne qui me veut du mal et je n'ai pas où me cacher... S'il vous plait... Ne me mettez pas dehors! Je... Je n'embêterais pas! Je vous le promets. Je peux même aider!

Je laissai quelques larmes coulées sur mon visage, sans que je ne puisse les retenir, mettant tourner vers le brun, mes lèvres tremblant légèrement. La fatigue fut encore plus présente et je dus alors m'agripper, sans crier garde, au jeune homme, me tenant contre lui, pour ne pas tomber parterre.

Ayant déjà commencé à pleurer dans ses bras, je décidai alors de ne plus me retenir et je me laissai donc aller contre son torse, posant ma tête sur ce dernier, éclatant encore plus sanglot, tel un enfant qui ne retrouvait pas son chemin.
Cela faisait combien de temps que je ne m'étais pas blotti contre le torse d'une personne proche et que j'avais laissé mes émotions prendre le dessus? Depuis un bon moment, ça c'est sûr et là, il a fallu que je rencontre ce pauvre jeune homme et que je verse mes larmes sur lui. Le pauvre...
Je me doutais bien que ce jeune homme que je prenais pour un employé allait me repousser et me dire de sortir, car j'allais faire peur aux clients ou les embêter, mais pour l'instant, je profitais de laisser ma peine s'échappait pendant le peu de temps qu'il me reste avant qu'un client décide de rentrer ou que le brun ne me repousse de ses bras.

J'avais peut-être bien fait de venir ici me cacher. Une belle rencontre s'y fit.

« Ne vous en faites pas, vous pouvez rester ici le temps qui vous faudra, reprenez des forces et calmez vous, je ne laisserez personne vous faire de mal ou entrer dans ma boutique en cherchant à vous faire du mal. »

Mes lèvres s'étirèrent légèrement en une grimace, alors que j'essayais pourtant de lui sourire pour le remercier de me garder ici.
Alors, il était donc le propriétaire de ce si beau lieu? J'avais eu faux. Moi qui pensais qu'il n'était qu'un employé... Il devait avoir une petite fortune quand même pour avoir ce beau magasin pour lui si jeune...
Je divaguais légèrement dans mon monde, essayant de comprendre la personne qui m'autorisait à rester au milieu des fleurs pour me cacher. Il ne laisserait personne me faire du mal? Je sentis mon coeur battre un peu plus vite, touché par ses mots. Alors il y avait bien quelqu'un sur Terre qui me protégerait un tant soit peu? Ces paroles me firent du baume au coeur et je me pressai alors encore plus dans ses bras.
Je n'avais pas été repoussé, quel soulagement... Il avait juste été surpris je pense que je lui saute dessus, alors que l'on se connait à peine. La chaleur de quelqu'un qui vous protège, ça faisait longtemps que je n'y avais pas goûté. A force d'être traité comme une vulgaire chose, j'avais été habituer à être maltraité et jamais affectionné... Dieu voulait-il me tester ou bien me faire payer une quelconque erreur du passé?

Je sentis des doigts se glisser sur ma nuque et un frisson s'échappa de mes lèvres, mais je ne me décollai pas pour autant de cet être si doux. Il passa l'un de ses bras sous mes cuisses pour me porter et je devins alors tout rouge, telle une tomate, ne comprenant pas ce qu'il voulait faire. Enfin, je le sus rapidement après, il voulait juste me faire m'asseoir sur un fauteuil, car il avait du comprendre que je ne tenais plus du tout sur mes jambes.

Je posai mes mains sur mes genoux et baissai la tête, ne sachant pas quoi dire, me sentant gêner d'avoir laissé court à mes émotions, mais je dus relever mes yeux, pour croiser ceux de la personne face à moi qui me caressait la joue, comme pour m'apaiser et cela marchait vraiment. Prenant le mouchoir qu'il me tendait, j'essuyai rapidement mes yeux qui étaient devenus tout rouge à cause des larmes.

« Calmez vos pleures. Vous n’avez plus rien à craindre ici. »

Un timide sourire se dessina alors sur mes lèvres et je chuchotai un petit "merci" à mon ange gardien. Oui, en à peine quelques minutes, il avait réussi à me calmer, alors ça ne peut pas être l'acte d'un simple humain, pas vrai?

« Il ne faut pas se mettre dans de tel état… Qu'est-ce qui vous chagrine de la sorte ? Je peux vous écouter, j’ai du temps à offrir il n’y a personnes dans la boutique. »

Il avait du temps alors pour moi? J'avais enfin pu trouver une oreille à qui me confier, mais... Si c'est un simple humain... Il serait surpris non, si je lui parle de vampires... Il va certainement me traiter de cinglé et me faire sortir à coup de pied de sa boutique.

-Merci de me laisser rester ici... Même s'il n'y a personne, je dois déranger quand même... Venir me cacher, comme ça... C'est mal poli, non? Je vous présente mes excuses...

Je baissai les yeux et fixai mes mains qui ne tremblaient plus, mais qui étaient jointes entre elles. Le voyant se relever d'un coup, je pinçai mes lèvres, ayant peur d'avoir mal agi ou autre. Je restai alors quand même à ma place, essayant de réguler ma respiration et de ne plus penser au Bang ou à d'autres méchants vampires. J'avais avec moi une gentille personne, alors il était mieux pour moi d'essayer de tisser des liens avec celle-ci.

Après quelques minutes, il revint, avec une tasse à la main. Je levai un sourcil et compris qu'elle était pour moi quand il me la tendit. Je le remerciai d'un petit sourire qui se voulait franc et soufflai doucement sur la boisson chaude.

« Il n’y a rien de mieux pour se remonter le moral qu'une bonne tasse de chocolat chaud … Ah … Si je n’étais pas un vampire je crois que j’aurais été nourris avec cela … »


J'ouvris grand les yeux et la tasse s'échappa de mes doigts, surpris par cette révélation. Un vampire? N'avais-je donc aucune chance de rencontrer des humains assez sympathique au lieu de n'avoir qu'à faire à des vampires. Je reculai alors légèrement, mais une information passa rapidement dans mon cerveau. Ce gars était doux comme un agneau avec moi, alors pourquoi avais-je peur? Il ne voulait simplement que me consoler depuis le début. Il n'a jamais essayé d'être violent et ne m'a même pas méprisé une fois. Papa avait raison alors, il y a vraiment de gentils vampires qui ne veulent pas que faire souffrir les humains.

-Vous... Vous savez alors que je suis un calice, n'est-ce pas? Vous avez du sentir... Les odeurs...

Je le regardai, les larmes remontant alors une nouvelle fois, menaçant de revenir salir mon visage. Il avait du comprendre que je n'étais vraiment pas un calice qui était sagement dans les bras d'un vampire protecteur qui ne partage pas... Il avait du sentir que vu que je sentais au moins trois vampires, cela ne présageait rien de bon.
Devais-je m'apitoyer sur mon sort devant lui? Non, je ne le devais pas, pas maintenant, je ne savais encore rien de lui... Peut-être que sous ses airs, c'était le genre de vampire qui avait le même sale caractère que les Bang.
Ne sachant pas trop quoi faire, je décidai de ne rien dire, mes tremblements reprenant alors.

Je regardais la tasse au sol pendant un moment, culpabilisant de ne pas avoir pu la tenir bien comme il faut et avoir tremblé comme une petite fillette de cinq ans. Je relevai alors mes yeux sur le vampire et laissai une petite moue se dessiner sur mes lèvres, comme pour demander pardon.

« Je sais ce que tu es, mais je pense que toi par contre, tu es trop sur la défensive. Si j’avais de mauvaises attentions j’aurais surement agit de suite et je ne t’aurais pas offert une chaise ni un lieu pour te cacher. Du moins, je pense que je t’aurais déjà sauté dessus pour gagner du temps. »


Je l'écoutais alors, gêné d'avoir cru qu'il me voulait du mal, mais il était rare ces jours-ci qu'un vampire ne veuille autre chose que me vider de mon sang ou me faire subir des atrocités qu'il était préférable de ne pas citer.
Je le regardais ramasser les bouts de la tasse qui était alors en mille morceaux et je chuchotais, me doutant bien qu'il pourrait bien m'entendre.

-Je la rembourserais. Promis... Encore désolé... Je suis vraiment maladroit..

Je le laissais s'en aller pour revenir après quelques minutes et se remettre à sa place. Il me regarda un moment, puis pencha la tête, ce qui me fit rougir et détourner le regard. Pourquoi me regardait-il comme ça? Avais-je quelque chose sur le visage? Ou bien devais-je avoir une mine horrible? Un sourire se dessina sur ses lèvres et il prit enfin la parole.

« Je ne pense pas être le meilleur vampire au monde, mais … Je pense que ta situation à l’air très délicate. Le fait de sentir autant d’odeur sur toi, me laisse perplexe. Est-ce que tu es bien traité ? Tu as un lien précis avec l’un des trois ? »

Les vampires avaient une intelligence et un odorat qui me laisserait toujours bouche-bée. Il avait tout de suite compris ma situation et je ne pus que mordiller mes lèvres, ne sachant pas vraiment quoi faire. Mentir, pour ne pas avoir la colère des Bang ou de Dae sur moi, ou bien lui dire la vérité et le supplier de ne rien dire. J'optai pour la deuxième solution.

-Est-ce qu'il existe un vampire dans ce monde qui puisse traiter bien son calice? Je doute. Même si on vous serre de poche de sang, la moindre des choses et de ne pas nous pourrir la vie. On dit que les vampires sont susceptibles, mais ils ne le sont que quand quelque chose ne leur va pas. Le bon Dieu est entrain de me faire payer je ne sais quoi en m'ayant mis sur la route des Bang...

Je lâchai un long soupir et repris en essayant de ne pas me mettre à nouveau à chialer.

-L'un d'eux est mon maître, mais on va dire que plus le temps passe, plus j'ai vraiment l'impression de ne pas être son calice.

Après quelques instants, le vampire se leva et alla vers ses plantes, les bichonnant pendant un moment. Je le regardai faire, me demandant si j'avais pu dire quelque chose qui avait pu l'offenser, mais quelques secondes après, il revint vers moi et me tendit une fleur.

« Elle te correspond bien … Tu devrais garder la prendre. Je te l’offre. »

Je pris alors la fleur entre mes doigts et la tournai entre mon pouce et mon index, essayant de me rappeler le nom de cette fleur. Lys? Oui. C'est sûr, c'est ça. Mon père était un fan des fleurs et il avait toujours voulu avoir un petit magasin de fleur, pour pouvoir être entouré de leurs bonnes odeurs.

-Merci beaucoup... Même si je doute que le Lys me corresponde.

Je lui fis un petit sourire, qui se voulait franc, ne voulant pas qu'il pense que j'étais dégoûté par sa présence. Bon nombre de vampires me dégoûtaient depuis que j'étais devenu calice, mais il restait quand même quelques vampires qui restaient dans ma première vision des vampires et celle que mes parents ont voulu que j'ai.

« Au fait … Je m’appelle Chen et toi ? »

Je lui tendis alors ma main libre, pour qu'il me la serre, voulant reprendre notre rencontre du début, effaçant l'épisode où je viens me réfugier dans son petit magasin à l'odeur envoûtante.

-Je suis Nam Kyung, Lee Nam Kyung... Tu es chinois?

Mon sourire refit surface, voulant à tout prix m'entendre du mieux que je le pouvais avec ce vampire qui m'avait offert un peu de son temps pour me consoler, moi, petit calice.

Je le regardai ramasser les bouts de la tasse, honteux de ne pas avoir pu la tenir un peu plus fort. Après qu'il est fini de ramasser les morceaux et qu'il soit revenu, je lui racontais ma petite histoire avec mes "merveilleux vampires". Il n'avait rien dit pendant que je parlais et laissa un petit silence de quelques secondes, avant de prendre la parole:

«  Je pense que cela relève surtout de la mal chance. La vie n'est pas toujours comme on s'y attend. Je ne pensais pas un jour avoir moi-même un calice et pourtant, je me retrouve avec un jeune homme sous le bras.  »

Malchance? Oh oui, il n'y avait que de la malchance quand il s'agissait de moi. Jamais j'avais pu vivre tranquillement depuis que j'étais devenu le calice d'Alexander. Triste réalité, n'est-ce pas? Il fallait que je devienne un homme fort pour pouvoir rester pendant des années et des années à leur côté et tenir bon... Enfin, si aucun d'eux ne me tue à cause de leur jalousie obsessionnelle.

Le Lys en main, je le contemplais, humant son odeur, un petit sourire aux lèvres, la tenant de mes deux mains, ne voulant absolument pas la faire tomber, au risque de l'abîmer. C'était vraiment une magnifique fleur, alors que ce vampire pense qu'elle me correspondait bien, me mis le baume au coeur, même si je n'y pipais mot.

Après m'être présenté et lui avoir demandé s'il était chinois, car son nom de famille me rappeler étrangement celui d'un ami chinois que j'avais connu lors d'un voyage d'affaire avec mes parents, il m'avait répondu que oui, mais que cela faisait un bon bout de temps qu'il n'y était pas allé. Le sourire aux lèvres, je lui tapotai l'épaule et après un petit rire, je lui dis:

-Si jamais tu y vas, emmène moi avec toi, d'accord? ... Un rire s'échappa d'entre mes lèvres et je vins tapoter ton épaule. Je rigole avec toi, hein.

J'avais voyagé énormément en Asie et en Amérique, quand j'étais assez jeune, avec mes parents et dans les écoles dans lesquelles j'avais étudié. J'avais pu aussi, découvrir, très jeune, que dans chaque pays, chacun avait sa façon de vivre et que nous n'étions pas tous fan de nouilles. Oui, j'avais rencontré, lors d'un voyage en Californie, un jeune allemand, à qui je voulais faire gouter la nourriture coréenne. Après une bouchée, il avait vomi. Super classe, hein?

«  Dis moi … Tu viens d'une famille de calice non ? Tu as une odeur plus prononcée que les autres calices. J'avoue que je suis assez curieux sur ce genre de famille et je trouve que peu d 'ouvrage sur cela. Pourtant les bouquins sur les vampires il y en a, mais jamais on aborde en précision les calices. Vous êtes un peu notre talons d'Achille après tout.  »

Sortant de mes pensées, je tournais le regard vers lui, passant ma main dans mes cheveux, ne sachant pas si je devais être fière ou gênée d'être né dans une famille qui sert les vampires depuis une éternité.

-Mh... Oui, nous sommes des Aureus Sanguis. Je crois qu'on fait parti de la plus vieille famille à servir les vampires. J'avais aussi cherché quelques livres, par rapport aux anciens aureus sanguis, mais je n'ai pu trouver que dans le grenier de notre ancienne maison, une sorte de grand bouquin, où était répertorié les calices de ma famille, depuis le neuvième siècle, mais à cause de sa fragilité, il est tombé en poussière quelques jours après l'avoir sorti du grenier.

Honteux de ne pas avoir fait gaffe, ma mère était tombée dans une rage incontrôlable. Je n'avais plus eu le droit de sortir pendant deux mois. Mon père avait réussi à sauver quelques pages, mais au lieu de les garder, il avait préféré les donner à son frère, mon oncle, qui lui aussi est un calice... Histoire un peu compliqué.

-Tu penses que je devrais devenir chercheur? Et me spécialiser dans l'histoire des calices? Cela serait pas mal, non?

Un énorme sourire aux lèvres, je me mis à rêver d'être un aventurier, en plein milieu d'un chateau ancien, à la recherche d'une quelconque trace de mes ancêtres. Je ne mettais même pas rendu compte que pendant ma rêverie, Chen avait disparu de ma vue, mais quand il me parla et que je tournai ma tête pour voir ce qu'il regardait, je bondis de ma place et lui sautai dessus, lui arrachant le paquet de Dragibus, sans me rendre compte que je m'étais accroché à lui, tel un koala.
Les Dragibus... Une si grande histoire d'amour. Jamais un vampire ou un humain n'a pu me combler autant que cette douce merveille. Ces bonbons sont tellement délicieux, que je ne pouvais jamais rester tranquille à la vue d'un paquet.

Embrassant la joue à Chen, en criant un merci, je le relachai et ouvris rapidement le paquet, tel un drogué qui faisait face à un sachet de cocaïne. Je fourrai quatre ou cinq dragibus dans ma bouche et un soupir de plaisir s'échappa de mes lèvres, pendant que je refermais les yeux, pour savourer ces petites boules de joie.