Yoon Riyû ► feat. Xi LuHan [EXO]

Bonjour mon nom est Yoon Riyû, comme répété deux fois plus haut, je suis un jeune homme de 21ans depuis déjà quelques temps…Mon âge réel ? Il semblerait que j’aie actuellement 21ans et que je sois d'origine anglais/japonais/coréen. Je fais partie des Calices et je ne sais pas encore si j'ai trouvé ma vocation mais pour le moment je suis étudiant en médecine. Même si ma vie privée ne vous regarde pas, je suis actuellement célibataire et je ressens une forte attirance pour les femmes de préférence Humaines.

   

qualités    Affectueux    Réaliste    Fidèle    Franc    Taquin    Imprévisible    Serviable   Courageux   Protecteur    Gracieux

défauts    Irascible    Aigre    Inaccessible    Tacticien    Lunatique    Blasé    Importun    Comédien    Intéressé    Violent   Maniaque

Les pleures de sa naissance n'ont été que le prélude d'un combat d'acharnement et de conviction qui dura les dix-huit premières années de sa vie. Après avoir survécu à la misère et à la restriction, avoir vu le vrai visage de tous ces Hommes et ce dont ils étaient capables, il était naturel que plus rien ne puisse l'atteindre. Paré à toutes les éventualités, il vous faudra une bonne dose de créativité et de courage si vous espérez un jour réussir à le surprendre. Blasé et confiant, l'intimidation sera quant à elle aussi efficace qu'une vulgaire pichenette sur son bras, au mieux vous arriverez à lui faire esquisser un sourire. Le respect est sans doute le terme qui le caractérise le mieux. Vouvoyant ses interlocuteurs et ce, jusqu'à ce qu'on lui autorise le tutoiement, Riyû a horreur des personnes insolentes et immatures. Montrant un désintérêt le plus absolu envers ce genre de personnage, il se contentera de vous juger sévèrement du regard en se demandant si vous êtes un cas social ou tout bonnement un simple d'esprit.

De caractère habituellement sérieux, calme et posé, il sait se fondre dans la société mieux que personne, entrant dans un environnement inconnu et s'intégrant avec finesse pour mieux s'en extirper tout en emportant avec lui de nouvelles relations plus importantes les unes que les autres. « Ceux qui négligent le petit peuple ne pourront jamais espérer pouvoir un jour atteindre le trône ».Oui, qu'y a-t-il de plus attrayant que d'observer les gens dans leurs milieux naturels ? Les voir réagir et converser entre eux, voir leurs réactions, mais aussi leur façon de vivre ? Cette observation, Riyû la fait automatiquement avant de faire quoi que ce soit d'autre, ne tenant pas à être pris de court, voir pire : dire quelque chose de regrettable qui risquerait de faire tomber son masque de grand comédien.

« Les paroles s'envolent alors que les écrits restent ». Cela était peut-être exact autrefois, quand les Humains étaient encore au pouvoir, aujourd'hui il serait bien naïf de croire en cette phrase. Dites à haute voix vos pensées et on vous retrouvera gisant dans une ruelle deux lunes plus tard. La parole est un art qu'il faut affuter avec le temps et ça, Riyû l'avait bien compris. Chacun de ses mots et de ses gestes sont calculés, son habitude étant toujours d'avoir un coup d'avance sur les autres. Savoir peser ses mots lors d'un échange est selon lui la clé de la réussite en ce bas monde.

« Tout est toujours sous contrôle ». En effet, aucune faute n'est tolérée pour Riyû, car cette faute ou cette faille, pourrait très bien se révéler être le chemin menant droit à sa perte. Que vous soyez un simple clochard, un futur prince, un vampire sanguinaire ou un humain despotique, il agira toujours de façon réfléchie afin de s'attirer les faveurs des personnes qu'il côtoie : chaque personne à un rôle important dans son ascension vers l'empyrée. Un sourire, certes faux mais quasiment impossible à desceller, un visage adorable et le tour est joué. Lors de ses comédies, il ne laissera pas de place pour la méfiance, l'hésitation et la froideur. Si quelqu'un veut faire sa connaissance, il ne l'enverra jamais balader, bien au contraire. Vous deviendrez tout simplement un nouveau pion sur son jeu d'échec.

Sa gentillesse, sa compassion ou sa confiance, il ne l'accorde plus à personne depuis bien longtemps. Les gens d'aujourd'hui ne savent que mentir pour ensuite se servir de cette « amitié » qu'on leur a gracieusement offerte. Cette leçon, Riyû l'avait bien retenu. Tendez la main à quelqu'un et il vous arrache le bras quelques mois plus tard. L'amitié n'est qu'un concept crée par des faibles, pour des faibles. Si Riyû est faible ? Comme tout Homme. S'il aime être entouré ? Plus que personne. Mais la crainte d'une trahison l'effrayant bien plus que la solitude, son choix avait été vite fait. Etudier pour oublier, voilà la voie qu'il avait choisie. Ne dit-on pas que le bonheur ne vient qu'avec du travail et de l'acharnement ?
Il existe un temps pour la réflexion et un autre pour l'action : le laps de temps entre les deux pouvant varier en fonction de l'être humain en question. Vous connaissez Hulk ? Et bien Riyû partage le même laps de temps que lui, c'est-à-dire un laps de temps tout simplement inexistant. Passer soudainement d'une profonde réflexion à une colère noire au beau milieu dans votre salon, en cassant par la même occasion tous les objets à proximité, c'est tout lui. De caractère explosif, Riyû a toujours eu du mal contenir ses excès de colère et pour être franc, il a bien compris qu'il était inutile d'essayer, après tout à quoi bon se contenir quand on sait se contrôler au moment décisif ? N'agissant de la sorte qu'avec les personnes qu'il chérit, il passe le plus clair de son temps à s'enflammer pour un oui ou pour un non, pouvant être extrêmement difficile à vivre pour son entourage. Même si son visage s'en voit déformé par la rage, il n'en est pas pour autant menaçant ; à son plus grand désespoir ; gardant toujours cet air d'enfant à la fois agacé et frustré, perdant ainsi toute crédibilité aux yeux de ses spectateurs.

Quand l'humeur s'y prête, une nouvelle facette de sa personnalité pointe timidement le bout de son nez : joueur et affectueux, Riyû aime qu'on prenne soin de lui, qu'on le dorlote ou qu'on lui offre des choses. Il ne vous l'avouera sans doute jamais, mais lui ne l'oubliera pas et sera profondément touché par votre geste. Souriant et serviable, il est prêt à se plier en quatre pour les personnes qui ont su le comprendre et surtout le soutenir dans ses choix. Derrière ce caractère à problèmes se cache un enfant qui ne demande qu'à rire et s'amuser, ou devrait-on dire « croquer la vie à pleines dents » ? Pour se faire ? Rien de mieux que de titiller ses aînés avec de bonnes railleries ou encore de nombreuses blagues de mauvais goûts. Tant que Riyû ne se sent pas invisible ou mis de côté, il sera un véritable amour, mais si part malheur vous avez l'audace de l'ignorer, il en sera tout autre. Pour vous faire comprendre son mécontentement et sa frustration, il s'immiscera dans votre conversation pour la détruire depuis la racine en prenant soin de vous faire remarquer à quel point celle-ci était inintéressante et bruyante. Voir des gens rire à ses côtés alors qu'il n'a pas été invité à participer l'exaspère au plus haut point, une fois de plus vous allez pouvoir compter sur sa langue aiguisée pour briser ce petit bout de paradis. Dans ces moments-là, oubliez la délicatesse et la courtoise, Riyu sera tout simplement intransigeant et direct. Il  fera ça méthodiquement et surtout il le fera avec classe. Les niaiseries? Très peu pour lui.

Ses antécédents ainsi que sa vie dans les rues de Séoul ont développé chez le garçon un certain nombre de troubles obsessionnels compulsifs tels que la phobie de la saleté, le perfectionnisme ou encore le désir de contrôle. Il ne sera pas rare de le voir se mettre à tout nettoyer, tout ranger même s'il ne s'agit pas de ses propres affaires. Voir des choses traîner lui torture tout bonnement l'esprit. Pouvant déplacer et replacer le même objet sans interruption, jugeant qu'il ne s'agissait pas de la place qui lui convenait le mieux, même pour lui ses troubles sont devenus un véritable handicap qu'il essaye malgré lui de contrôler : en vain.
Ses yeux ont un besoin constant de symétrie, que cela soit dans l'écriture, l'image ou l'organisation. Les couleurs devront être rangées par ton et ne devront surtout pas êtres mélangées entre elles. Autant vous dire que la fois où on l'avait traîné dans un musée d'art abstrait, ses yeux étaient à deux doigts de saigner...Heureusement, il avait pu s'échapper de cet enfer au bout d'une dizaine de minutes après avoir simulé à la perfection une crise de foie.

Chaque battement de son cœur, chaque inspiration qu'il prend, il les doit à son père, car sans lui il serait déjà mort depuis bien longtemps. Cette personne est à la fois sa raison de vivre et sa force. Égratignez-le et vous comprendrez rapidement le véritable sens du mot « vengeance ». S'en prendre à cet être revient directement à taper sur les barreaux d'une cage, réveillant la bête qui sommeille au plus profond de Riyû et qu'il s'évertue à garder endormie. Ses petits excès de colère ne sont rien à côté de cette frénésie aveuglante pour l'esprit. Votre âge, votre sexe ou même votre joli minois n'y changera absolument rien. Vous aviez un nom, vraiment ? Pour Riyû vous n'en aurez pas, vous serez simplement la personne à éliminer, ni plus ni moins. Qui ose s'en prendre à sa précieuse famille doit le payer de son sang, même si pour ce faire Riyû doit y laisser quelques morceaux.

Haiko est à ce jour le seul à être au courant du plus lourd secret de Riyû qu'est sa maladie. Un anévrisme cérébral qu’il ne révèlera à personne par peur d’être pris en pitié.

사람의 about the vampires Riyû et les vampires c'est une longue histoire d'amour. Il fut un temps où il éprouvait une certaine jalousie pour cette race supérieure, forte et surtout libre. Mais bien vite, il avait compris sa naïveté : il n'existait aucune race libre en ce bas monde. Car même eux étaient prisonniers, esclaves de leurs émotions, du temps et pour les plus primitifs, de leur soif. Craindre les vampires est un comportement naturel : les proies ont toujours fui les prédateurs, mais se soumettre sans broncher n'était tout simplement pas envisageable pour le garçon. Peut-être ont-ils la force et le pouvoir, mais leurs dons se limitent à des attributs physiques. Pour égaler un vampire, il faut utiliser sa tête et le battre dans son propre petit jeu de manipulation et d'intimidation. Riyû a conscience de son infériorité et pourtant il ne l'accepte et ne l'acceptera jamais, c'est pour cette raison qu'il n'hésite pas une seconde à tenir tête aux plus importuns afin de leur montrer qu'un Humain aussi peut faire bouger les choses. L'arrogance des jeunes vampires et leurs airs supérieurs l'ont toujours amusé au plus haut point, comme s'ils n'avaient absolument rien compris à la vie. Riyû n'avait que 21ans et pourtant, il en savait tellement plus qu'eux...Quoi qu'il en soit, aujourd'hui il ne fait aucune différence de traitement envers les Vampires et les Humains, à ses yeux les deux races devraient se trouver à égalité et non en constante compétition. Si un homme influent et riche se présente, qu'il soit vampire ou non, il agira avec politesse et courtoisie. A l’inverse si un petit malin s’évertue à vouloir le faire sortir de ses gonds, il n’hésitera pas une seule seconde à le remettre à ça place, Vampire comme Humain, ainsi va la logique des choses. Riyû a eu la chance d'être pris sous la tutelle d'un puissant vampire du nom de Shin Haiko et même s'il refusera de l'admettre cela lui a sauvé la mise une bonne dizaine de fois... Bien évidemment, il utilise l'autorité d'Haiko quand dernier recours, évitant ainsi de clamer son nom haut et fort à travers la ville. Aucun vampire ne souhaitant attiser la colère d'un level 3, c'est un véritable joker pour Riyû. Jusqu'au jour où Haiko apprendra qu'il se sert de son statut pour provoquer les vampires de rang inférieur. Là, ça risque de mettre un peu de piment durant le soupé...

1 Nous sommes en 1994, dans une petite bourgade anglaise du nom de Canterbury dans le sud-est de l'Angleterre. D' habitude paisible, la petite cité se retrouvait être aujourd'hui la scène de théâtre d'une dispute de couple. Qui aurait pu penser qu'une famille fraîchement soudée par les liens du mariage pouvait en arriver à de la violence conjugale...L'histoire que je vais vous conter aujourd'hui est celle de la famille Yoon et tout débuta au cours de la deuxième année de leurs fils, Riyû. *** « Quel est le nom de cet homme ? Tu refuses de me le dire c'est ça ?! Regarde Riyû, regarde ton fils innocent dans les yeux et dis-lui que tu as trompé son père pour un homme fade d'intérêt ! Moi qui fais tout pour subvenir aux besoins de notre famille ! Alors que toi....Tu ne penses qu'à ton petit plaisir, ton petit bonheur ! Femme égoïste et inutile! ». D'un ample mouvement de la main, l'homme venu frapper violemment le blême visage de la femme qui se tenait en face de lui. Par la force du coup, celle-ci se rattrapa de justesse à la table avant de lancer un regard rempli de colère à son "tendre époux", Yoon Kwang Hee. « Vois plutôt comment la boisson t'a rendu mégalomane ! Tu es devenu complètement dépendant...! Tu n'arrives même plus à distinguer la réalité de ta propre folie ! ». Un nouveau claquement retenti dans le salon, encore plus puissant que le précédent car celui-ci entraîna la mère de l'enfant, Watanabe Ema, au sol dans un bruit de fracas. « Et tu oses me défier ?! N'y a-t-il donc aucune limite à ton insolence ?!! Je refuse que mon fils grandisse avec une salope pour mère !». Empruntant bruyamment les escaliers, le père de famille pénétra dans la chambre de l'enfant pour s'en emparer sans ménagement. La forte odeur d'alcool qui émanait de l'homme provoqua instantanément une crise de larmes chez le jeune garçon qui avait le don d'exaspérer son géniteur. L'enfant d'un bras et un sac à dos de l'autre, Kwang Hee refit apparition dans le salon quelques minutes plus tard, lâchant un dernier regard de mépris vers Ema. Sous le regard choqué de sa femme, il fila droit vers la sortie  en prenant soin de claquer la porte de la petite maisonnée de toutes ses forces. Les murs tremblants, un lourd silence venu par la suite s'installer dans les boyaux de la maison à présent sans vie. Seule une douce brise venue caresser le visage larmoyant de cette femme brisée...Oui, il s'agissait du vent du changement. 2 12/04/2002, Manchester « …Je suis rentré.. ». D’un pas mal assuré et l’angoisse au ventre, un jeune garçon d’une dizaine d’années fit son apparition la mine désemparée. L’anxiété, le stress, la peur, tout cela faisait à présent partie de son quotidien et même si cela durait depuis déjà huit longues années, Riyû ne s’était toujours pas fait une raison. Bien trop chétif et trop pâle pour son âge, on pouvait aisément voir que sa souffrance mentale n’était rien à côté de celle qu’il devait endurer physiquement. « Tu tombes bien. Apporte-moi ma bière et viens par ici, j’ai quelque chose à te montrer ». Après avoir emprunté le chemin habituel vers la cuisine, le garçon pris place à côté de son père en lui tendant nonchalamment sa bière. « Regarde, il m’a fallu beaucoup de temps et d’argent…Mais..Ha ha…Mais j’ai finalement réussi à mettre la main dessus..! On a réussi à mettre la main dessus, mon fils ! Tu..Tu sais comment ça s’appelle hein…?! ». Effrayé par l’euphorie dont faisait preuve son père, il se contenta d’observer le petit flacon qui contenait un liquide pourpre avant de tenter d’un ton hasardeux et rempli d’inquiétudes : «…Bloody steam… ? ». « Bingo ! Ah ah ah ah !! Mon fils a bien appris sa leçon !! ». Esquissant un faux sourire, le fils en question tenta une échappée en se relevant doucement, mais fut rattrapé par son père qui l’obligea à se rassoir. De ses doigts crasseux, Kwang Hee racla la vapeur de cette substance avant de l’approcher du visage de l’enfant. « A toi l’honneur mon fils ! Je te dois bien ça hein ?! Ah ah». D’un mouvement brusque de recule et surtout terrifié par l’idée de se droguer, Riyû frappa accidentellement son père au visage ce qui le fit instantanément tomber dans une colère noire. « Vas-tu te tenir tranquille oui ?! Ce que je t’offre là est unique ! Arrêtes de te débattre et goutes-y ! ». « Je ne veux pas lâche-moi !! ». Devant son insolence irritante, Kwang Hee finit par le frapper de toutes ses forces avant de lui jeter sa bouteille de bière au visage. « Dégage d’ici fils indigne !!!! Va donc jouer à la marelle avec tes petits copains pleurnichards ! ». En effet, il n’en fallait pas plus pour Riyû qui s’enfuit à toutes jambes hors de la maison encore sonné par les coups qu’il venait de recevoir, même si habitué à ce genre de traitements... *** Au plus profond de lui, il s’en voulait. Car à cause de sa lâcheté son père était mort d’une overdose. Il aurait du essayer de le calmer, de l’empêcher de continuer dans cette voie…Même s’il savait pertinemment que ses paroles seraient entendues par un sourd. Les larmes aux yeux il regardait l’ambulance s’éloigner, l’assourdissante sirène résonnant de plus belle dans son esprit torturé. S’agissait-il de larmes de tristesses ou encore de soulagement ? Était-ce là une libération ? Bien sûr que non…Riyû savait très bien que les choses sérieuses allaient à présent commencer. Une nouvelle cage allait lui servir d’habitat et cette prison portait le nom de "foyer" par les assistantes sociales qui l’avaient pris en charge à la suite de cet incident. Un tournant décisif de sa vie venait de se produire. 3 01/05/2002, Manschester « Prends place et mets-toi à l’aise. Tu t’appelles Riyû c’est ça ? Je peux te tutoyer ? » « Vous avez mon dossier dans les mains et vous le faites déjà ». Hochant rapidement la tête, un petit sourire gêné sur le visage, le psychologue qui s’occupait de suivre l’évolution des nouveaux arrivants commençait à se dire que ce cas là, n’allait pas être des plus reposants. Comme demandé si gentiment, le garçon pris place dans un large siège en face de cet homme qui venait de déposer le dossier sur son bureau d’un mouvement lasse. Proposant par la suite un verre d’eau au plus jeune, que celui-ci refusa poliment, il s’approcha de lui le visage niaisement irritant. Il fallait véritablement mettre un terme à toute cette comédie et le plus rapidement possible…! Au bout de plusieurs secondes, le psychologue du nom de Matthew se décida enfin à lui adresser la parole, voyant bien l’impatience se dessiner sur son visage. « Très bien…Comment te sens-tu ? Est-ce tu te plais ici ? ». Première question, première connerie. Comment pouvait-on poser ce genre de question à un enfant que l’on venait de lâcher au beau milieu d’un foyer alors que sa seule famille venait de lui être arrachée ? Je sais bien qu’il fallait commencer quelque part…Mais quand même. « Et bien euh…Il y a une grande diversité de nationalités… ». L’incitant à poursuivre sur sa lancé, Mattew lui fit un petit signe de la main, toujours le même petit sourire agaçant sur les lèvres. «…Il y a également une…Euh…Une bonne ambiance, beaucoup d’animations et surtout à l’heure des repas...Si je devais faire une comparaison voyons…Cela me ferait penser un peu à..Un zoo ? C’est ça. Un zoo. Les visiteurs viennent pour nous regarder, nous juger, voir s’ils peuvent nous adopter sans prendre trop de risque et pourquoi pas nous donner à manger en même temps ? C’est convivial, tout le monde peut venir avec ses petites bananes et participer…C’est festif. Personnellement j’aime beaucoup. C’est vraiment fantastique comme environnement. Cela est assez difficile de s’entendre avec les autres…Spécimens. Après tout, on m’oblige à côtoyer des enfants qui passent le plus clair de leurs temps à se lamenter sur leurs sorts ou encore à rêver d’une famille aimante…Seulement…Ils n’ont pas encore compris que ça n’existait pas. Les familles heureuses n’existent pas ». Un lourd silence s’était installé dans la petite pièce. Ce qu’il venait de dire était véritablement ce qui lui pesait sur le cœur, sa vision des choses aussi rustre soit-elle. Rien ni personne n’arriverait à le faire changer d’avis et ça il en était convaincu. S’attendant à une quelconque phrase pompeuse et philosophique de la part de Mattew, il fut surpris de sa réponse. Il n’hésitait pas à en remettre une couche le saligot ! « Je sais qu’entre toi et ton père ce n’était pas.. » « Je n’ai pas de père ». Couper ainsi une personne n’était pas dans son habitude, mais il ne voulait pas en parler. Pas maintenant. Un nouveau silence, bien plus lourd que le précédent et plus pesant sur l’esprit du garçon, qui se mettait à bouillir intérieurement d’une grande rage. Reprochant soudainement à ses parents de l’avoir mis au monde pour ensuite l’abandonner de cette façon : des lâches, des égoïstes…Des monstres... « Tu penses peut-être être né au mauvais moment, mais c’est faux. Tu n’es peut-être le fils de personne, mais il faut que tu deviennes l’homme, puis le père de quelqu’un ». Une phrase stupide, qu’un enfant de 10ans aurait pu sortir lui-même et pourtant si frustrante…Si irritante et si…Juste. Baissant doucement la tête, Riyû finit par laisser glisser de nouvelles larmes cristallines le long de ses joues. Se promettant intérieurement qu’il s’agissait des dernières qu’il laissait ainsi s’échapper contre sa volonté. Il lui fallait à présent relever la tête et se battre, car plus personne n’était là pour l’épauler comme l’aurait fait...un vrai père. 4 11/09/2009, Manchester « Est-ce que vous allez bien… ? ». Si sa conscience lui disait de partir vite et loin, sa curiosité elle, le poussait à braver les ténèbres de cette sombre ruelle. L’obscurité à proprement parlé n’avait jamais été quelque chose qui l’effrayait, bien au contraire il s’y sentait protégé, car s’il ne pouvait rien percevoir, les gens malintentionnés ne le pouvaient pas plus que lui. Les bruits qui s’échappaient de l’impasse étaient semblables à des..Jappements ? Non, c’était bien plus Humain que ça…S’approchant rapidement, mais prudemment il découvrit une jeune fille recroquevillée sur elle-même, le visage enfoui dans ses mains tremblantes. Les sons imperceptibles qu’il avait entendu venaient en réalité de cette demoiselle, qui répétait sans cesse les mêmes paroles comme rongée par l’anxiété et la peur : « Pitié...Assez…Assez…Allez-vous en..Pitié...Assez…Assez…Allez-vous en..». D’une main ferme mais tendre, il venu attraper son épaule en se mettant à son niveau. S’il agissait de la sorte, c’était simplement pour lui faire comprendre qu’il n’y avait plus rien à craindre à présent, la ruelle était bel et bien vide. Il n’y avait que lui…Et elle. « Ne t’approche pas…Pars d’ici….Pars..Je ne tiens plus..Pars ». « … ? Tout va bien…Qu’est-ce que…? ». Lors cette remarque, le garçon réussi à entrevoir des canines bien trop proéminentes pour être rassurantes dans la bouche de cette fille…C’était la première fois qu’il approchait un vampire d’aussi près. Cette race supérieure, puissante et libre. Osant à peine bouger, il la regardait avec incompréhension. Pourquoi un vampire agissait-il de la sorte… ? « Je…suis désolé.. ». La suite se déroula rapidement : une douleur perçante, saisissante même et une peur paralysante. Accrochée telle une sangsue à son cou, elle buvait si rapidement le sang de sa proie que la tête lui tourna au bout de quelques secondes à peine. C’est alors que de nombreuses questions s’entrechoquèrent dans son esprit. Les vampires n’étaient-ils pas tous fiers et puissants ? Pourquoi avait-elle l’air si dépassée, comme si son corps ne l’écoutait plus ? Perdant peu à peu connaissance, sa vue finit par se troubler ne lui laissant qu’une image apocalyptique de cette scène. Quelle ironie…Et dire qu’il était venu de son plein gré dans ce coupe-gorge…Sans qu’il ne comprenne pourquoi, le vampire relâcha finalement son emprise avant de s’enfuir à toute vitesse. De son visage blême et sans expression, il pouvait sentir la chaleur de son sang se répandre peu à peu sur son cou ainsi que sur son visage…Il allait se vider de son sang, c’était une évidence. Le regard vide et avec les dernières forces qu’il lui restait, il tenta de ramper jusque sur le boulevard, espérant ainsi attirer l’attention, que des gens puissent lui venir en aide...En vain. S’écroulant d’épuisement sur le sol froid, il sombra finalement dans un lourd sommeil dont il ne risquait pas de voir la fin si aisément. *** « Poussez-vous s’il vous plait. Laissez-moi passer ! ». Une petite femme arriva à toutes jambes dans l’hôpital, bousculant sans ménagement le personnel présent dans les couloirs. Sans attendre d’y être autorisée, celle-ci pénétra dans la chambre avant de lâcher un hoquet de terreur en voyant qu’il s’agissait bien de Riyû allongé sur le lit. « Je vous prie de vous calmer madame, vous êtes la mère de l’enfant ? » « Non je.. » « Il a perdu beaucoup de sang, mais ses jours ne sont plus en danger. Je suis navré, mais nous allons vous demander de quitter les lieux. Il a besoin de repos et les visites sont terminées pour aujourd’hui… ». Refermant doucement la porte de la chambre, l’infirmier fit signe à ses collègues de raccompagner l’assistante sociale à la sortie. Même s’il n’en était pas persuadé, il lui avait semblé apercevoir un sourire sur le visage de l’adolescent endormi. Ce genre de sourire amer que l’on pourrait lâcher après avoir atteint la vérité. Aucune race n’était libre. 5 23/11/2010, Séoul Debout sur le pallier d’une petite maison délabrée mais étrangement chaleureuse, un papier à la main Riyû allait tenter sa chance, même si celle-ci ne lui avait pas souri jusqu’à aujourd’hui. Ses recherches lui avaient permis de mettre la main sur une possible grand-mère du côté de son père. Tout du moins c’est ce qu’il espérait trouver en ces lieux. Doucement, la porte s’ouvrit de quelques centimètres pour ne laisser paraître qu’un œil affolé et veineux. « …Bonjour. Je suis désolé de vous déranger, mais connaîtriez-vous un homme du nom de Yoon Kwang Hee .. ? » « …Qui êtes-vous ? » «…Je m’appelle Yoon Riyû je suis.. » « Je ne connais pas de Kwang Hee ». Calquant violement la porte au nez du plus jeune sans éprouver quelconques remords, il resta un moment immobile avant d’ajouter les dents serrés : « Son fils……. ». Planté comme un piquet, les yeux encore piquant à cause de la bourrasque qu’il venait de se prendre avec la violente fermeture de la porte, il commençait à se dire que toute la famille Yoon n’était qu’en réalité une lignée de tarés. Au bout de plusieurs minutes et n’entendant plus signes de vie de l’autre côté de la porte, il finit par se retourner et descendre les marches de la petite maisonnée avec lenteur. Soudainement la porte se rouvrit pour laisser apparaître une vieille femme à l’allure inquiétante. « …Qui êtes-vous.. ? » Surpris, Riyû remonta quelques marches, soulagé par la réaction de cette femme : « Je suis Riyû son… ». Une fois de plus la porte se referma violemment. Sentant la colère monter dangereusement, il tenta de faire baisser la pression en soufflant doucement, les mains crispées sur son malheureux bout de papier. Le visage encore rouge de colère la porte se rouvrit de nouveau, était-ce là de la provocation ? Il n’en savait rien, mais il allait une fois de plus faire un effort en se disant qu’elle était juste un peu…Spéciale. « …Qui êtes-vous ? » « Son fils ». Et la scène se répéta ainsi sur plusieurs minutes, la même question pour la même réponse. Comme si à chaque fois que la porte se refermait, le temps faisait un saut temporel pour revenir à son point de départ. Au bout d’un certain temps et sa patience ayant atteint sa limite, Riyû fini par atteindre le point de non-retour. « Qui êtes-vous ? » « Vous voulez voir mon cul ? ». « Qui êtes-vous ? » « Tagada tsointsoin, chabadabada ». Abandonnant finalement cet échange vide de sens, il ignora les autres interpellations de cette vieille carcasse, mieux valait-il partir d’ici avant de faire un meurtre. Tant pis pour la famille. « Sale chouette dégarnie. Bon, combien il me reste… ? ». Fouillant dans sa poche pour en sortir un portefeuille miteux, il fit une légère moue de contrariété en voyant deux malheureux billets se battre en duel. Les temps allaient être durs.. *** 09/12/2010, fleuve Han Dormir le jour et vivre la nuit, voilà la solution que bien des sans-abris ont trouvé pour éviter de se faire maltraiter gratuitement et Riyû opta pour ce même mode de vie. Cela faisait un peu plus de deux semaines que le jeune homme vivait de petites débouilles après avoir épuisé tout l’argent qui lui restait. Les lèvres gercées, des cernes très marquées et les ongles sales, il aurait pu repousser une armée de zombies à lui seul avec l’odeur qu’il dégageait. Seulement l’heure n’était plus aux petits caprices, mais bien à la survie et les nuits glaciales de la capitale le rongeaient à petit feu. Abrité sous des cartons imbibés par l’humidité au bord du fleuve Han, Riyû luttait avec tant de bien que de mal contre le climat qui ne jouait pas en sa faveur.  C’est ici même qu’il fit la connaissance d’Haiko, un homme imposant et droit qui était venu lui adresser la parole. Le garçon s’attendait à recevoir de l’argent ou encore un coup de pied bien placé, au lieu de ça ? Cet inconnu lui proposait un toit. Pour être honnête, cela puait aussi fort que le coup de la ruelle à Manchester, malgré tout et à bout de force, Riyû finit par accepter son offre. La vie dans la demeure Shin était loin d’être déplaisante bien au contraire. Certes autoritaire et exigeant, Haiko n’en était pas pour autant méchant ou agressif. Rapidement Riyû voyait en cet homme l’image de la perfection, un véritable modèle à suivre. Lorsqu’Haiko lui annonça sa vraie nature, il n’y eu pas vraiment de réaction du côté du plus jeune, des vampires, il en avait vu d’autres et surtout de plus agressifs que ça. Petit à petit leur relation se solidifia, devenue plus intime et Riyû n’osait se l’admettre, mais il venait de trouver un père…Un vrai et le seul qu’il gardait à présent dans son esprit. Pour cet être, il aurait été capable de tout et quand il lui proposa de devenir son calice, il accepta. Une nouvelle vie avait commencé, ou devrait-on dire qu’il commençait enfin à vivre sa vie ? Oui cela était plus adapté. Au bout d’une longue année de travail, Riyû le clochard avait laissé place à Riyû le fils parfait.

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