You're my slaves, so shut up feat. Khenty & Min Hun

L'imagination de Kwang Ho m'étonnera toujours, même si elle est perverse et complètement barré. D'abord "forcé" à sucer Min Hun, j'avais eu beaucoup de mal à céder à sa demande, ne sachant comment il allait réagir. Oui, je m'attendais à tout de sa part, surtout une bonne claque ou qu'il me repousse. Mais rien. Le second calice me laissait faire, prit entre deux feux qu'il n'arrivait sûrement pas à résister. Malgré mon appréhension, je faisais mon maximum pour lui procurer du plaisir, y mettant du miens afin que cela soit agréable. Bien sûr, l'acte ne serait jamais saint pour son esprit, ni pour le miens d'ailleurs. Pourtant, comparé à l'humain, je n'étais pas si innocent que cela et Kwang Ho le savait parfaitement. Entre coups d'un soir et séance de calice, j'avais ma dose d'expérience et de pratique, montrant cela à l'instant présent où mes lèvres se jouaient de la verge de Min Hun. Ce petit manège dura quelques longues minutes avant d'être repoussé, le jeune calice posant sa tête contre mon épaule en jouissant. Notre maître n'avait pas terminé de le brutaliser, entre sa main qui le masturbait et sa langue qui parcourait son corps, retirant sa semence. Et moi, j'étais là, comme un idiot. Techniquement, je me laisse dominer et non le contraire, la raison pour laquelle je me sens mit de côté.

Rapidement remit dans le lot, Kwang Ho m'ordonnait de son regard exigeant à me caler entre les cuisses du second calice allongé sur le canapé. J'aurai voulu refuser, mais ce ne fut pas le cas. Au contraire, mon accord fut donné trop rapidement tandis que je me plaçais au dessus de lui. Ce mec voulait ma mort, c'était certains. Il ne se contentait pas de me demander une chose surprenante, il me forçait à le faire. Stressé, j'avais donc procédé comme convenu, m'enfonçant doucement en lui. Mes dents torturaient d'abord ma lèvre, avant de poser ces dernières sur celle de Min Hun. Rapidement, il avait stoppé mon geste, m'ordonnant à son tour de faire simple. Cette sensation de n'être utile persistait à me hanter, jusqu'à sentir le membre de kwang contre mes fesses. Un long frisson remontait le long de mon échine, secouant légèrement mes épaules. J'aurais dû m'en douter, j'aurais dû le savoir. Il ne comptait pas se contenter du spectacle, mais y participer aussi. C'est en lâchant un couinement de douleur, le dos se cambrant sous l'intrusion, que j'arrêtais de bouger. Mon sexe restait enfoncé assez profondément dans l'intimité de Min Hun, incapable de bouger sur le coup. J'avais mal, malgré l'habitude, c'était toujours douloureux. Les paupières fortement fermés, je tentais de reprendre mon souffle, appuyant mon front contre le torse du second calice. Vaguement à l'aise, Kwang Ho commençait à remuer, entamant des vas-et-viens de plus en plus brusque et soutenue, m'extirpant des gémissements peu discret. Mes coups de reins se calaient à ceux de mon maître, sa puissance se répercutant dans mon rythme maladroit et saccadée. N'arrivant plus à tenir, mes bras lâchèrent sous le tremblement de mes membres, mon corps se collant un peu plus contre celui de Min Hun. Je n'y pouvais rien, pris en sandwich entre les deux. Mon corps se tapait entre celui de kwang et de Min Hun, me faisant frissonner et soupirer. Malgré mes pensées contradictoires, j'éprouvais du plaisir à vivre cette nouvelle expérience.

Humiliant oui ça l'était ! Qui aurait cru qu'un jour, un homme poserait ses mains sur mon corps et abuser de ma personne. "Kwang" je pouvais le maudire dès qu'il a fait de moi son calice, mais d'autant plus lorsqu'il me força à coucher avec lui. Bon sang ! Dois-je m'exclamer aimer les hommes maintenant ? A l'heure actuelle un autre s'était emparé une troisième fois de mon intimité, à croire que c'était devenu une question d'habitude. Passer au sexe opposé et tout cela sans rechigner, c'était plutôt frustrant et à la fois une toute nouvelle expérience. Mon esprit n'était pas encore conscient de l'étendue de mes sentiments. Aimais-je vraiment cela ou ce n'est autre que cette drogue qui me poussait à prendre mon pied ? Je chassais ce questionnement de ma tête gagnant du temps afin de ne porter aucunes pensées sur la douleur qui allait suivre. Après tout, j'étais encore loin de m'habituer à partager des débats avec un homme ou plutôt devrais-je dire deux. Mon regard fuyait celui de Khenty, je me voyais mal garder un contact visuel pendant cette scène sachant très bien qu'on ne se portait pas réellement dans notre coeur. Kwang était complètement fou fallait l'avouer. Pousser son désir bestial, à octroyer un moment purement sensationnel avec ses deux calices, n'avait-il pas assez d'un seul ? Cependant aucun de nous revendiquait. Obéir à ses ordres, le désirer comme il le souhaitait, j'imagine bien l'état de notre bourreau. Émoustiller était un faible mot...

Celui-ci décida à son tour de passer à l'action, je m'attendais pas à ce qu'il participe à ce petit débat entre ses deux calices. Étrangement, je n'étais pas plus qu'étonné que cela après tout, on pouvait s'attendre à n'importe quelles idées s'émanant de sa tête. Il plongea en Khenty et heureusement pour moi mon regard se portait loin de son acte, au risque que ma jalousie prenne le dessus. Et pourtant, je l'ai tout simplement ressentie lorsque Kwang décida d'entamer ses coups sur son vis-à-vis. Ils reflétèrent dans ceux de l'autre calice me poussant à gémir de plus bel. Son front posé contre mon torse, je partageais cette douleur avec celui-ci, gémissant à l'unissons. Par la suite il se colla un peu plus contre mon corps sous les coups plus virulents de notre maître. Je n'y prêtais guère attention, préférant me concentrer à atténuer cette souffrance le plus vite possible. Mes paupières se fermaient délicatement, j’entremêlais ma voix à celle de Khenty jusqu'au moment où mes dents se plantèrent dans ma lèvre inférieure. Je m'habituais aux coups sans protester et le plaisir commença à s'intensifier. Sentir les doigts de mon bourreau se glisser entre les miens me poussèrent à ouvrir délicatement les yeux plissés, croisant par la même occasion ceux de Kwang. Un léger blush envahissait mes pommettes, je rougissais par intimidation. Se donner à tel un spectacle, il devait se languir de nous voir enivré par un tel plaisir. C'est ainsi que mon envie de lui montrer à quel point je profitais aussi pleinement que lui traversait mon esprit. J'ancrais mon regard dans le sien avec sensualité, refusant de le quitter une seule seconde et laissais mes gémissements dans une pointe charnelle lutter contre mes halètements. Il était temps pour moi de participer aussi en entreprenant de bouger mon bassin et accentuer le tout sans vraiment me soucier de ce que Khenty pouvait ressentir. Dans le fond, tout ce que j'espérais c'était de bien agir pour le bonheur de mon maître.

Jamais je n'aurais cru un jour vivre quelque chose d'aussi intense et triste à la fois. J'aimais mes deux calices, il n'y avait aucun doute là dessus et par conséquent, j'avais pris la décision d'offrir de l'attention à Khenty, de nous réunir tous les trois pour la dernière fois avant de mettre fin à sa vie d'humain. Ce que j'allais faire avait beau être horrible, j'y avais longuement réfléchi. Ce choix n'était pas simple puisque j'avais des sentiments pour lui mais je savais qu'en le gardant auprès de moi je n'arriverais jamais à m'en défaire. Il avait choisi son meilleur ami à ma place et j'avais choisi mon autre calice, mais pour que nous puissions être heureux chacun de notre côté il fallait mettre un terme à tout ça, rompre ce lien si important. Nous en souffririons, je le savais et pourtant je n'avais pas peur. Au fond je me disais qu'en agissant de la sorte, je libérais Khenty de cette prison dorée où je l'avais enfermé sans lui laisser le choix depuis que je l'avais transformé sur un coup de tête. Je m'en voulais, beaucoup même, pour faire continuellement du mal aux deux seules personnes dont j'avais réellement besoin. Mais la vie était faite ainsi et maintenant que les erreurs avaient été faites, je ne pouvais pas revenir en arrière.

Posté dans le dos de mon calice, je l'observais en silence, chassant ces nombreuses pensées morbides qui me traversaient l'esprit en cet instant avant de le posséder une fois de plus. Probablement la dernière d'ailleurs. Même si mon rythme était sec et que je restais froid, je ne pouvais m'empêcher d'avoir quelques signes de tendresse à leur égard. Cela passait par des caresses, des frôlements. Mes lèvres se posèrent à plusieurs reprises sur le dos du coréen, l'embrassant avec une douceur qui contrastait avec mes coups de reins plutôt brusques. C'était si bon et à la fois si douloureux. Lorsque je liais mes doigts à ceux de Min Hun et que nos regards se croisaient, je crus d'abord que j'allais abandonner cette idée que je m'étais mise en tête. Mais non, il ne fallait pas que je fasse cette erreur, il fallait que j'y aille jusqu'au bout, quitte à être malheureux et à regretter. Voir Min Hun rougir me faisait du bien. Sans comprendre pourquoi, je le gratifiais d'un faible sourire, me faisant plus doux dans mes mouvements mais toujours aussi profonds pour offrir à khenty le plaisir absolu. Taper contre sa prostate était le meilleur moyen de lui donner un orgasme dans les quelques minutes à venir et nous le savions tous dans cette pièce. Ma main toujours dans celle de mon cadet, je me penchais à nouveau pour embrasser le dos de Khenty, le mordillant par moment alors que je laissais s'échapper plusieurs plaintes de plaisir de mes lèvres. "Khenty…Je vais…je vais pas tenir longtemps" Je le prévenais lui, mais aussi Min Hun en lui lançant un regard qui se voulait clair sur mes intentions. Je voulais qu'ils se lâchent tous les deux, avec moi. Je voulais que la pièce soit remplie de gémissement, que chacun soit satisfait en même temps. Même s'ils en auraient honte, ils auraient vécu quelque chose de fort. Enfin, c'était ce que j'espérais. Plus le temps passait et plus je reprenais un rythme saccadé, martelant son point sensible pour le pousser à bout. Alors que je commençais à sentir le plaisir monter de plus en plus, je les prévenais tous deux, attendant encore d'être sûr de venir avec eux pour jouir dans le corps de Khenty. J'étais lessivé, c'était le cas de le dire. "merci" glissais-je alors, prêt de son oreille alors que j'essayais de reprendre mes esprits.

Devrais-je être heureux de me retrouver ici ? Jusqu'à présent, je n'ai jamais rien eu contre kwang, je pense que même à présent, il n'y a et n'aura sûrement rien contre lui. Or, cette gêne était un brin gênant, voir même blessant quand il savait ce que je ressentais pour une autre personne. Pensait-il un peu à mes sentiments ? Ceux que je garde pour mon meilleur ami ? Il devait prendre son pied, nous aussi d'ailleurs, mais je mettrais cela sur le compte de sa drogue. C'est bien la première fois que je touche à ce genre de chose, et je peux vous dire que ce sera la dernière. Qu'il me fouette ou me bouffe, rien à foutre. Je n'accepterais plus jamais de toucher à de la drogue, quelle soit en poudre, ou autre. Fait par des humains ou provenant de vampire. Qu'il ne m'en parle même plus. J'ai horreur de n'être maître de ma conscience et de mon corps, j'espérais bien qu'il le comprenne dans le fond de ma pensée chamboulé. C'était bien le cas à l'instant, alors que j'étais prit entre deux hommes. Suis-je pervers pour autant à souffler de la sorte ? D'une respiration erratique et saccadé, comme si je prenais plaisir en sentir Kwang Ho bouger en moi, ainsi que sentir l'espace étroit que m'offrait de force le second calice. Mon cerveau ne pouvait pas en encaisser autant à la fois, et le bien être qui se propageait dans mon corps devait bien sortir d'une façon ou d'une autre. Alors je gémissais contre la peau brûlante de Min Hun, ne désirant pas trop me faire entendre pour autant. C'était assez humiliant comme ça d'être au centre, à subir les deux revers de la médaille, pas la peine d'en rajouter une couche en poussant sur la voix. Du moins, jusqu'à ne plus me retenir et de laisser échapper ce peu de chose qu'il me restait à l'instant présent. Puisque mes forces restaient à désirer, mon torse se collant lamentablement à celui de l'humain. Kwang Ho n'avait jamais été doux dans ses mouvements de reins, mais il l'était néanmoins dans les autres gestes. Ces caresses me procuraient tellement de frissons que j'en soupirais entre deux geignements. Qu'il me tue direct, sinon le plaisir allait le faire.

Fuyant mon regard, le miens n'était pas revenu chercher celui de Min Hun. Mes yeux restaient immanquablement clos, mon front toujours appuyé contre sa clavicule. Je ne voulais rien voir à la scène se jouant autour de moi. Leurs regards, leurs doigts entrelacés, leurs souris. Je ne voulais même pas connaître l'existence de cette attention soudaine l'un pour l'autre. Je me sentirais de trop, comme un  bouche trou en l'occurance. Bien que ce soit un peu l'effet que je donnais à cet instant précis. être là pour combler un vide, pour donner du plaisir à un autre qui ne m'appréciait pas le moins du monde. J'aurais préféré disparaître, si ce n'est pour ressentir autant de négatif en moi. Comment pouvais-je penser ainsi, alors que mon maître faisait en sorte de me donner un plaisir immense. Il y arrivait. Suffisait qu'il touche ce point sensible pour me faire crier de bien-être, serrant légèrement les fesses sous ces coups plus divins les uns que les autres. Il y arrivait, à me rendre complètement dingue. Pourtant, j'avais toujours aussi honte de ma position, de mon rôle. Les baisers et les mordillements de Kwang Ho continuaient de me faire trembler, mes coups se faisant plus sec vers la fin. Il ne tiendrait pas, venait-il de me dire après une plainte sonnant douce à mon oreille. Moi non plus. Surtout s'il continuait de taper contre ma prostate de la sorte. Je ne tenais pas une seconde de plus avec ce traitement, me relâchant d'un coup sans pouvoir prévenir Min Hun. Dès l'instant où j'ai sentis le membre gonflé de mon maître déverser sa semence en moi, je n'ai pas tenu d'avantage. Réservant le même sort au second calice, tandis qu'un gémissement maladroit franchissait la barrière de mes lèvres. Quelle plaisir. Je me sentais bien à présent que la tension redevenait normale. J'étais bien loin de me douter des intentions de Kwang à mon égard. Bien loin de me douter que ce serait ma dernière fois avec lui. Comment l'aurais-je prit en le sachant ? Sûr, je ne veux pas abandonner ma vie de mortelle, mais je savais aussi qu'en restant humain, je disparaîtrais avant l'être aimé. Cruelle vie, cruelle destiné. Dans ce genre de situation, autant laisser faire les choses et voir le bon côté, aussi difficile soit-il. Le "merci" de Kwang me fit rougir. Pourquoi me dire cela ? Je n'avais rien fait d'extraordinaire. Pourtant, je ne lui répondais rien, attendant qu'il se dégage de moi pour en faire autant avec Min Hun. était-ce terminé ? Aucune idée.

Mon regard se noyait dans celui de Kwang, enivré pas tant de convoitises. Seulement lorsque son sourire se dessinait sur ses lèvres, il n'en fallait de peu pour que mon coeur fit un autre bond virulent. Je ne cherchais guère à comprendre ce qu'il m'arrivait, j'ai tout simplement dévié mes yeux trop honteux de rougir aussi pleinement. Sous les coups prenants de l'ampleur, j'arquais mon dos en jetant ma tête en arrière. C'était trop pour mon corps frêle, je partageais gémissement et halètements, tremblais légèrement sous le corps malmené de Khenty. Son front collé à ma clavicule, je sentais son souffle frapper mon torse submergé par la sueur. Si nos regards se fuyaient, celui de notre maître naviguait entre ses gestes tendres qu'il infligeait à son autre calice et le mien. Je pouvais conclure qu'il était au bord de son apogée. Sentir la longueur de Khenty transpercer mon être de façon abrupte, me poussait à immerger mes yeux de larmes, suppliant que ce supplice se termine une bonne fois pour toute. Ma prière fut entendue, son membre se gonfla subitement afin de me remplir de sa substance lactée. A travers un cri de délectation, je venais à mon tour en serrant fermement les doigts de Kwang. Mon visage exprimait parfaitement mon état actuel. Les larmes finissaient par perler sur mes joues pourpres et mes paupières se fermèrent peu à peu. En écoutant les gémissements entremêlés de mes vis-à-vis, je pouvais juger qu'on s'était libéré dans la synchronisation. Une situation bien délicate lorsqu'il s'agit de revenir à la réalité.

J'haletais, gardant les yeux fermés pour reprendre le peu de souffle, mais aussi effacer cette honte figurant sur mon visage. Quant à mes doigts, ils se détachèrent de Kwang et se logeaient dans mes cheveux. Voilà qu'à présent je pouvais respirer convenablement, sans trop réaliser ce qu'on venait de partager. Ce n'est que quelques secondes plus tard, qu'il était tant de rompre nos liens. J'étais le premier à prendre les devants, me détacher de Khenty en ouvrant délicatement les paupières. Le regard honteux, je ressentais l'envie de m'enfuir loin d'ici et ne plus jamais croiser leur présence. Je n'aurais jamais cru qu'un jour, je serais capable d'aller aussi loin, remettre en question le plaisir que je partageais avec les femmes. S'en était trop pour moi ! Je finis par me redresser et grimaçais face à cette douleur parcourant mon arrière-train. Voilà une scène bien embarrassante fallait l'avouer. Je préférais ignorer mon entourage et prendre les jambes à mon cou de ce pas. Malheureusement, j'oubliais à quel point notre maître faisait preuve d'un tel contrôle sur ses deux calices. Je ne pouvais fuir, il me tenait là, emprisonner dans une pièce sentant le sexe à plein nez. Je dédaignais encore d'avoir participé aux débats. Ce qu'il me restait à faire à cet instant même, s'était d'enterrer mon visage dans mes mains, éloigner mon esprit de cet endroit.

Même moi je n’aurais jamais imaginé partager un tel moment avec mes deux calices et pourtant c’était ce que nous venions de faire. Loin de regretter ce moment de pur plaisir, je laissais mon front reposer sur son dos, reprenant un souffle qui se voulait convenable alors que je venais de me déverser dans le corps de mon premier calice. Khenty ne tarda pas à venir à son tour, suivit de Min Hun qui s’était remis à pleurer pour une raison que je ne comprenais tout simplement pas. Il gémissait mais pleurait à la fois ? Je n’étais pas sûr de tout saisir mais je n’allais pas m’atteler à lire ses pensées maintenant. Tous les trois exténués, nous restions dans les bras les uns des autres pendant quelques secondes pour profiter de ces derniers instants de plaisir avant de nous séparer. En voyant Min Hun se dégager en premier, je reculais alors et allais chercher mon jeans pour l’enfiler dans le plus grand des silences. Alors que je m’étais attendu à voir mes calices fuir la pièce, je fus surpris de les voir aussi calmes. Ne désiraient-ils pas retourner dans leur chambre maintenant que nous avions terminé ? Je pouvais ressentir de la gêne chez Khenty tout comme chez Min Hun mais pour être totalement honnête, cela m’importait peu pour l’instant.

Debout face à ces deux êtres auxquels je tenais tant, je fixais celui qui cachait son visage, voulant lui dire de partir pour me laisser avec Khenty. Mais finalement je ne le fis pas et me contentais de me rapprocher de ce dernier pour le tourner face à moi et planter mon regard dans le sien. Le silence qui s’était installé dans la pièce rendait l’atmosphère lourde et désagréable, ce qui ne m’aidait pas à garder à l’esprit le but de cette soirée. Avec douceur, je portais mes mains sur ses joues pour qu’il ne cesse pas de me regarder avant de me pencher pour poser délicatement mes lèvres sur les siennes. J’aimais sincèrement Khenty sans que je ne sache réellement pourquoi et je savais que sa mort changerait tout, raison pour laquelle je profitais le plus possible des secondes où il était encore mon calice. Bientôt il ne le serait plus et notre lien serait brisé. Je savais que j’en souffrirais tout comme je savais que lui ne s’en souviendrait probablement plu à son réveil. C’était horrible de se dire que tout ce que nous avions vécu partirait en fumée dès l’instant où je mettrais un terme à sa vie d’humain. Mes sentiments pour lui ne disparaitraient pas tandis que Khenty se retrouverait totalement libéré de moi. Allait-il encore m’aimer à son réveil ? se souviendrait-il de notre lien ? Je n’en savais absolument rien et cela me faisait assez peur. Sans me soucier de Min Hun, je laissais mes lèvres appuyées sur celles de Khenty le plus longtemps avant de mettre un terme au baiser et de coller mon front contre le sien. Mes mains de part et d’autre de son visage, je l’observais en sentant les larmes menacer de couler sur mes joues. « Je t’aime, excuse moi» pensais-je à son égard pour ne pas que Min Hun entende avant que je ne fasse craquer son cou en lui tournant la tête brusquement. Puis Khenty tomba à mes pieds. Il était mort et au moins il n’avait pas souffert puisque le choc avait été fatal du premier coup. Les yeux rivés sur son corps inerte, je me penchais ensuite pour le porter jusqu’au canapé où je le couchais. Je pouvais ressentir une vive douleur transpercer tout mon être mais pour une raison que j’ignorais, je restais totalement silencieux. Je m’assis ensuite face au canapé et pris mon visage entre mes mains pour pleurer. Je n’avais pas honte de me lâcher de la sorte mais la douleur était tellement forte que de toute façon je n’aurais pas pu me retenir.

Le  temps venait de s'arrêter quand la limite fut atteinte, mon corps se relâchant dans un dernier râle en commun avec mes vis-à-vis. Si Min Hun avait honte au point de pleurer, je me sentais de trop au point de vouloir disparaître de cette pièce. C'est étrange, mais j'ai l'impression de ressentir cette chose entre eux, comme si elle me traversait de part en part. Alors que j'ignore complètement leur véritable lien, et ça devrait rester ainsi. Au fond, je tente de me convaincre que c'est mieux ainsi. Qu'ils s'aiment ou non, ceci n'est plus mon problème. Il y a lui, il y en a un autre. Celui pour qui j'ai voulu tenir jusqu'à aujourd'hui, qu'importe qui je suis ou qui je pourrais devenir. Revenant à moi, je me sentis rapidement libéré, reprenant ainsi un espace convenable avec le second calice. Tant mieux. à croire que je me renfrognais, le regardant vaguement avant de détourner mon regard de son corps nu. C'était terminé. Mon esprit redevenait étrangement léger, comme si ce fut un acte normal. Ma conscience ne culpabilise plus tellement, malgré la souffrance qui s'installe délicatement dans le creux de mes reins. C'est fini. Nous avions tous atteint notre limite, et je sentais la drogue perdre de son effet. Où était-ce simplement une douce illusion, comme si mon âme se baladait à cent milles lieux, perdu dans un désert aride de sentiment.

Le temps reprenait son cours. D'un côté, Min Hun se cachait dans son coin, et de l'autre, kwang Ho se rapprochait de moi. Au départ, mon regard était venu se plonger dans le siens, insistant et neutre. Puis le doute s'installa, suivit par l’incompréhension. Pourquoi se montrait-il si proche, si tactile. Ses deux mains se posèrent sur mes joues, captant d'avantage mon attention, mais alimentant aussi ma curiosité malsaine. Il n'y avait rien de bien joyeux à se balader dans sa tête. Fort heureusement pour un simple humain comme moi, je ne pouvais y parvenir. Laissant ainsi son flot morbide envahir son esprit torturé. Mon coeur se mit à battre plus vite, plus fort. Sûrement les derniers qu'ils pourraient produire. Le dernier écho d'un mortel. Ses lèvres rentrèrent en contacte avec les miennes, et mes paupières s'ouvrirent en grand. Pourquoi agissait-il de la sorte, d'un coup ? Mon rythme cardiaque jouait les formule un, cherchant à aller toujours plus vite, toujours plus loin. L'instant suivant, nous étions front contre front, nos yeux continuant de se perdre dans celui de l'autre. Des excuses ? Je fronçais les sourcils, ne comprenant rien à cela. Il ne me laissait le temps de rien faire, de ne rien dire. Tout se passait trop vite. Même mes oreilles ne purent entendre ma nuque se brisée sous son coup violent. Brutal et net. Un simple game over que ma conscience, ni mon âme, ne peuvent commenter. Une fin inattendue et surprenante, si je pouvais encore m'en rendre compte. Alors en cet instant présent, gisant inanimé sur le sol, les larmes et la peine de Kwang Ho ne pourraient plus m'atteindre. Ni sa voix, ni son pardon, ni son regard de pitié. Rien de plus que la pénombre sans rêve, un monde sans histoire.

Spoiler:

Ma tête entre mes mains me permettait de me projeter loin de cet endroit, mais aussi d'effacer cette honte ancrée sur mon visage. Je m'en foutais de savoir dans quel état était mes vis-à-vis à cet instant. Tout ce qu'il comptait pour moi, c'était d'oublier, attendre que cette drogue s'échappe une bonne fois toute de mon système. Il fallut plusieurs minutes avant de détacher mon visage de mes mains, ouvrir mes yeux sur cette fameuse réalité. Il était temps que tout prenne fin et c'est ainsi que je décollais du canapé afin de me rhabiller dans un silence pesant. Je n'accordais aucune attention aux deux autres, bien trop occupé par mon envie de m'échapper. C'était la première fois de ma vie que je m'habillais aussi rapidement, en un seul claquement de doigt malgré la fatigue qui planait sur moi. Traînant les pieds au sol, je me pointais vers la porte sans même porter un seul regard, sans même dire au-revoir. Ma main se posa sur la poignet en restant cloué devant la porte. Allait Min enclenche là et tu seras à nouveau libre ! Cependant, le silence s'estompait peu à peu dévoilant en fond sonore des pleures. Diable ce n'était pas mes oignons, alors pourquoi une once d'inquiétude m'envahit l'esprit ? Je soupirais un bon coup avant de jeter un regard sur la scène. Malheureusement, je ne m'attendais pas à ce qui allait suivre...

Le corps de Khenty était immobile, allongé sur le canapé octroyant ma curiosité. Pourquoi ne bougeait-il pas ? Une multitude de questions s'embobinaient dans ma tête pour au final conclure qu'il était bel et bien inerte, un regard paisible rappelant l'état funeste de certains corps inanimés. Voilà qu'à présent j'étais effrayé au point de n'avoir aucun contrôle sur mon corps. Malgré tout, la curiosité m'aidait à vaincre cette peur , me précipiter vers le corps de l'autre calice. Je refusais de croire qu'il était juste dans un sommeil suite à ce qu'il s'est passé, mais lorsque je me mis à la secouer, aucun signe de vie. Khenty était déjà mort ! Bon sang pourquoi ? Pourquoi je n'ai rien vue venir ? Même si je ne le portais pas spécialement dans mon coeur, aucun être humain n'a le droit à un tel sort. Bien que je jalousais sa liaison avec notre maître, il était loin d'être un salaud, un être infâme comme mon satané beau père. Alors pourquoi Kwang a mis fin à sa vie ? Est-ce mon tour à présent ? Ash cette enflure n'a t-il vraiment pas de coeur ? La colère montait en flèche, je voulais toutes ces réponses à mes questions. Sans plus attendre, je choppais le col de Kwang, déterminé à éclaircir cette affaire. - Pourquoi ? Merde... Malheureusement, il m'était impossible de continuer à m'en prendre à lui, car tout simplement les larmes se glissèrent sur ses joues. A mon tour j'étais attristé, blessé de voir mon maître pleurer la mort de son calice. Un côté plutôt cocasse puisque c'est lui qui en est la cause. Sans comprendre la raison, mon coeur souffrait et me poussait à l'enlacer, serrer mon étreinte contre lui. Si c'était sa façon de remercier ses calices, je ne pouvais aller à l'encontre de ses souhaits. Étais-je fou pour attendre la mort dans les bras de mon bourreau ? Sûrement !