Un parapluie pour deux [Mee Yunh]

Jun Min se méfiait constamment des nouveaux calices et réalisait des enquêtes pointues pour cette raison-ci. Il ne manquerait plus que le calice soit une personne politique de poids dans l’ombre ou qu’elle ait des liens avec une quelconque autorité humaine ou avec des rebels et allaient se plaindre ou piéger le vampire. Il était peut-être paranoïaque sur les bords mais deux siècles d’existence l’ont amené à se méfier des turpitudes des humains et de servir de seconds cerveaux à certains cerveaux inconscients et tête en l’air des vampires. Pour rien au monde on ne devait menacer sa communauté ! Deux siècles qu’il avait travaillé pour la bâtir et l’amener à ce qu’elle était aujourd’hui, il était hors de question qu’on lui détruise toute cette œuvre en raison de quelques stupides caprices.

Ainsi, et malheureusement pour un calice, Jun Min se pencha davantage sur son cas pour trois grandes raisons. D’une La demoiselle semblait être maladroite en attirant l’attention de plus d’un vampire – ce qui n’était jamais bon pour un calice si le vampire était trop possessif et protecteur -. De deux, la demoiselle semblait sans cesse écrire mais il ne savait pas sur quoi. Il était curieux de savoir quel était le sujet de ces écrits, s’il mettait en péril ou non sa communauté. En effet, il suffirait qu’elle dise telle ou telle habitude de vampires ou expliquer en détail le fonctionnement de la communauté – faiblesses et forces bien visibles par conséquent –, qu’elle perde ce journal et qu’il tombe entre de mauvaises mains. Enfin, et détail troublant, le frère n’était plus dans les « radars » des humains. Son histoire, passé, présent comme futur étaient assez belliqueux.

Bref. Le Chef de la Milice était curieux. Il avait soif de connaissance sur cet calice. Cependant, comment entrer en contact avec la dame sans en avertir son vampire ? Jun Min ne voulait absolument pas s’embarrasser de la présence d’un de ses congénères, subir leur questionnement stupide et avoir à négocier plusieurs clauses tout aussi inutiles que les questions.

Heureusement pour lui, et pour le calice, Il n’eut guère à réfléchir longtemps et ainsi mettre ses nerfs à grande épreuve. La dame avait le don de s’attirer les ennuis les plus improbables et il saisit cette simple opportunité pour apparaître comme un « sauveur ». La situation ? Elle était forte simple, et résumons-la.

Un déluge soudain et non prévu, beaucoup de monde sans son parapluie, une jeune humaine – calice filée par le Milicien – dans la rue, une flaque d’eau, une voiture qui passe rapidement, une belle vaguelette et le tout donne une demoiselle complètement trempée.

Jun Min ne se fit pas prier pour s’approcher de la dame avec son parapluie et de partager cet abri artificiel. Il faut savoir que le Milicien était un grand collectionneur de parapluie pour plusieurs raisons : un parapluie protégeait depuis la nuit des temps les vampires des coups de soleil meurtriers – avant l’arrivée de la casquette et de la crème solaire – et cela offrait un air noble et classe selon les modèles. Enfin, Corée attaquait tout doucement le mois de Septembre, il fallait donc s’attendre à quelques petites averses … et il détestait être trempé. En temps ordinaire, un tel moment, soit il la passe dans un café, soit il rentre chez lui. En aucun cas, il ne trainerait sous la pluie.

- Vous allez bien mademoiselle ? demanda-t-il plus par formalité que par réels intérêts.

Cependant, il jouait bien son rôle d’homme plus ou moins intéressés. Deux siècles l’avaient bien rôdé à l’art de l’hypocrisie.

- Je vous conseille de vous réchauffer dans un petit café, autour d’un bon thé ou café. A moins que vous n’habitiez loin, disait-il avec ce sourire affable et poli de l’homme simple d’esprit.

Or son esprit n’était en rien simple. Il réfléchissait à toutes les répliques à sortir selon les différentes situations plausibles et imaginables. Il était hors de question de rater cette belle opportunité de gagner sa confiance et la faire un tantinet parler.

Cependant si aujourd'hui cela ne marchait pas, il tentera encore une fois. Le plus important était de la mettre en confiance ou du moins aiguiser sa curiosité.

Mee yung ne savait comment réagir face aux vampires, ces créatures dont elle n'avait entendu parlée seulement dans les livres jusqu'à il y a peu de temps. En effet, la belle avait été mordu par un vampire alors qu'elle achetait son manga favoris de la belle Yuri San, ce jour là restera à jamais gravé dans sa mémoire, du moins, en tout cas, ce qu'il lui en reste comme souvenir, malgré les tonnes de questions qu'elle pouvait poser au jeune, ou du moins d'apparence, Jong woon, l'homme ne lui donnait jamais de détail concret sur ce qu'il c'était passer ce jour là. Elle avait réussit à tomber dans ses bras le temps d'une soirée. L'homme lui avait tout pris, entièrement tout, jusqu'à son sang et rien que d'y penser la belle en frissonna. C'était vraiment absurde comme comportement tout de même, non ? Elle se posait tellement de question sur cet homme, celui qui était désormais son vampire... Cet idée lui plaisait pas mal, après tout il était bon garçon et lui avait donnée un vrai plaisir durant cette nuit là... M'enfin, ne nous égarons pas du vif du sujet, là n'est pas la question si la belle avait prit du plaisir ou non ce soir-là ! La question est : Que pourrait-elle bien vouloir aux vampires pour les espionner autant et noter chaque choses qui ce défilait sous son regard curieux. La belle ne savait pas trop elle même ce qu'elle recherchait exactement, elle voulait simplement apprendre à comprendre Jong woon qui ne lui disait décidément que très peu de choses aux sujet de ce qu'il est. De nature très curieuse - et maladroite, mais passons. - la belle n'avait pu s'empêcher de trouver le moyen d'espionner des vampires, évidemment cela restait secret, ni son frère et ni même son vampire, surtout pas lui d'ailleurs, n'était au courant de ces manigance. Toujours à s'attirer des ennuies avec sa maladresse, elle avait déjà trouvée des tonnes d'excuses, les plus pitoyable les unes que les autres, afin de ne pas servir de buffet face à un vampire, internet était pas mal pour en apprendre plus sur les vampires, mais cela ne la satisfaisait pas, tout ce qu'elle avait appris sur le web était de ne pas rester dans les pattes d'un vampire lorsqu'il est en colère.

Dix huit heure ; Mee yung vagabondait dans les rues humides et surtout trempées d'une fraîche averse, on pouvait entendre le son de la ville, nous y étions en plein coeur, les voitures passante, les tramway et les passants ce dépêchant de rentrer à l'abris afin d'échapper à la prochaine averse qui n'allait probablement pas tarder, mais au milieu de tout cela se trouvait la jeune femme, marchant calmement, perdu dans ses nombreuses pensées. La journée avait été longue, elle n'avait pas entendu parler de Jong woon de la journée, aucun sms reçu pour un quelconque rendez-vous et encore moins d'appel venant du jeune homme. La jeune femme ce posait tellement de question, elle ressentait même, comme un manque de sa personne.

Tellement absorbée par ses multiples pensées à l'égard du beau brun qui faisait d'elle une Calice, la jeune femme ne fit pas attention qu'une voiture passa dans une grande flaque d'eau et manqua de peu de la trempée de la tête au pied.... Heureusement pour elle un homme à la voix grave fit son apparition avec un parapluie à la main qu'il positionna au dessus de leurs deux tête. Qui était-il ? Mee yung s'arrêta net et regarda l'homme en cherchant qui cela puisse bien être tout en revenant peu à peu à la raison et surtout, au monde réel. " Vous allez bien mademoiselle ? " demanda-t-il d'un air intéressé par l'état de la jeune femme à moitié trempée.

- Je vais bien, merci. annonça-t-elle calmement en l'observant, plissant légèrement ses yeux, cherchant décidément dans les moindres détails de ses souvenirs si elle n'avait pas déjà aperçu cet homme auparavant, bien que, apparemment cela ne soit pas le cas.

L'homme ne manqua pas de répondre à la suite de ses remerciement, " Je vous conseille de vous réchauffer dans un petit café, autour d’un bon thé ou café. A moins que vous n’habitiez loin, disait-il avec ce sourire affable et poli de l’homme simple d’esprit. " La demande lui semblait un peu déplacée, elle se remit à marcher, serrant la bandoulière de son sac à main un maximum entre ses doigts, tenant de son autre main son téléphone portable prête à appeler les secours, imaginons que ce soit un pervers ? La jeune femme manqua de tomber en trébuchant, voulant simplement éviter une flaque d'eau, ce rattrapant alors au bras de l'homme qui tenait le parapluie. Elle s'inclina alors en avant, s'arrêtant de nouveau.

- Excusez moi... Je n'ai pas fais exprès... Vous n'êtes pas mouillé ? Demanda-t-elle un peu gênée, puis repris la parole pour ne pas être impolie et lui donner réponse à sa question, prenant pour excuse la première idée qui lui passa par la tête. Je suis désolée, mais je n'ai pas de quoi payer quoi que ce soit, je ne suis qu'une étudiante et puis, je dois rentrer pour le repas, je risque d'être en retard, je n'habite pas tout près d'ici.

En effet, tout n'était pas mensonger dans ses paroles, la belle ne devait pas être en retard si elle ne voulait pas que son frère débarque la chercher, et surtout si elle voulait manger. L'heure du repas était.. Disons, sacré dans la famille, et surtout, on ne devait pas faire attendre ses parents quand nous avons que dix neuf ans, et ça, on lui répétait déjà assez souvent depuis que Jong woon la retenait régulièrement à l'heure des repas, puis-ce qu'il était l'heure pour lui aussi de ce nourrir. En pensant à cela, la jeune femme regarda alors l'heure sur son téléphone, pourquoi n'appelait-il donc pas ? Avait-il trouvé un autre repas pour ce soir ? Il n'avait peut-être pas envie de sortir avec ce temps, de là, la jeune femme ce rassura avant de repenser à l'homme qui était toujours à coté d'elle, lui adressant un léger sourire de remerciement avant d'ajouter.

- Ne vous inquiétez pas pour moi monsieur, je vais rentrer en bus et faire attention sur la route !

De la, la jeune femme repris alors son chemin d'un pas décidé alors que la pluie ce remettait à tomber. Soupirant elle s'abrita alors avec son sac à main, espérant que l'homme ne la suive pas, ce n'est pas qu'elle avait peur mais elle n'était jamais rassurée lorsqu'un homme l'aborde dans la rue, il y a bien trop d'histoire morbide qui passe à la télé sur ce genre de situation.

« Je ne m’inquiète pour toi que pour le vampire. Il t’arrive quelque chose, et c’est mon congénère qui va en subir les conséquences » se dit-il. Il détestait cette idée d’avoir un calice sincèrement. Il préférait soit mordre une humaine, soit la transformer, soit user et abuser des vampires. Quelle idée de s’attacher à la vie et à la mort à un humain faible, fragile et dont la seule fonction était d’être une nourriture ? Sincèrement, à moins de la transformer en vampire, il n’en voyait aucun intérêt !

Pendant que la demoiselle s’éloignait en tenant un sac au-dessus de sa tête de linotte, Park Jun Min jeta un regard critique à l’endroit où la main trempée de la dame s’était posée. Il détestait être « sale » et surtout, il se demandait si elle avait gardé la moindre odeur de sa personne. Si oui, il espérait qu’elle se dirigeait chez elle et non auprès de son vampire.

Enfin, la façon dont il avait été « ignoré » avait vexé son orgueil de level 3. Il était rare que son petit numéro ne fasse pas son petit charme. En effet, peut-être qu’un humain normal paraîtrait louche mais un vampire, surtout s’il est de level 3, avait ce charisme, cette façon d’envouter ses « proies ». Cependant, cette humaine semblait être un cas en soi et malheureusement, il existait certaines personnes assez peu réceptives à ce charme démoniaque. Il se contenta donc d’hausser les épaules, de fermer son parapluie et de s’effacer de ce paysage diluvien.

Contrairement aux humains qui avaient ce besoin de ne pas perdre de vue sa « victime », un vampire pouvait laisser une grande distance entre sa personne et celle qui l’intéressait et la suivre à l’odeur ou rattraper cette dernière avec cette vélocité qui leur était propre. Ainsi, Jun Min se réfugia au coin d’une ruelle quelques minutes, et n’en sortit qu’après être certain que la calice s’était un tantinet éloignée.

Maintenant deux choix s’offraient à lui. Soit il la suivait quelques temps, le temps d’apprendre beaucoup de choses. Soit il déclenchait une autre rencontre. Etrangement, la première la tentait. Et c’est ce qu’il fit. Il se dirigea donc tout droit vers la demeure de la dame, avant que celle-ci n’arrive avec ses pauvres moyens d’humaine, inspecta les lieux et se décida à aller dans le toit de l’immeuble d’en face. Avec la pluie qui ne semblait pas s’arrêter, la nuit, personne ne verrait rien.

« Bon sang. N’a-t-il donc pas la décence de la faire vivre comme une calice respectable ? Il la laisse avec ces moyens d’humaine encore. Il veut sa mort ».

Voilà une autre chose qu’il ne comprenait guère. Pourquoi, dès qu’une personne s’engageait à faire d’un humain son calice, ne le gardait-il pas auprès de lui ou au moins ne lui donnait-il pas des moyens de vivre aisément et dans la sécurité. Cette fillette était exposée au danger continuellement – et le vampire par la même occasion-. Elle vivait comme une humaine basique.

Une nuit ne suffisait guère au Milicien. Sa curiosité devenait plus grande. Ce frère qu’il voyait trainer autour de l’humaine dégageait quelque chose d’étrange et il se disait attendre encore une nuit ou deux, passant ses journées à dormir tranquillement dans son petit logis. Et très rapidement il sut pourquoi ce frère le dérangeait. Dès la seconde nuit, il sortit tardivement et se dirigea vers quelques ruelles peu recommandables, à la recherche d’une chose bien précise : un vampire. L’avait-il senti ou avait-il quitté son logis volontairement pour tuer le premier vampire rencontré ? Voilà un mystère. Jun Min se contenta de regarder ce qui passait – ce n’était qu’un stupide level 1 instable de surcroît – et surveilla le moindre fait et geste du frérot. Finalement, à la toute fin, il dévoila sa vraie nature. Une nature qui eut le don de rendre fou Jun Min ! Le frère d’une calice devait être le pire ennemi des vampires ? Il devrait la tuer, ainsi que son frère, immédiatement. Mais une idée semblait germer dans son esprit et il ne fit rien, pour le moment.

Il continua son observation, plus que jamais décider à gagner la confiance de l’humaine.

Une nuit encore et A nouveau la pluie semblait sévir la belle ville de Séoul, et à nouveau la petite dame était dans les rues, à courir pour rentrer chez elle au plus vite. Et à nouveau, un petit accident se produisit – un énième autre, à croire que c’était un aimant à accident - : des voyous sans grandes envergures barrèrent le passage à la belle, et l’un semblait être un level 2.

Il observait de loin l’attitude des jeunes et bougea à peine son petit doigt lorsque l’un se montrait bien trop proche de la dame, un brin trop vulgaire avec un petit soupçon de perversité. Il se décida à agir quand la situation semblait vraiment « désespérée », soit quand le jeune vampire gagna en confiance et s’approchait avec son pas de félin, une faim bien visible dans ses yeux.

- Laissez-la tranquille.

Jun Min avait finalement voulu se montrer de manière conventionnelle. C’est-à-dire qu’au lieu d’apparaître à la vitesse de l’éclair ou sauter d’on ne sait quel toit, il a préféré descendre de son perchoir, emprunter la rue et arriver en marchant, abrité sous son précieux parapluie.

Le level 2 le lorgna un certain moment et finit par s’effacer. Cependant, ses petits voyous humains ne comprenaient pas le repli craintif de leur « leader ». Ils se moquèrent effrontément du level 2 qui continuait à fuir la queue basse, et sans plus lui accorder d’attention, les humains se dirigèrent tout droit vers Jun Min. Dès qu’un eut la mauvaise idée de poser un doigt sur son précieux manteau, il lui brisa le bras. L’un se retrouva avec quelques côtés brisaient, et l’un pouvait se considérait comme handicapé à vie. Les gestes avaient été rapides, maîtrisés, vifs et ne nécessitaient aucun effort pour le vampire.

Les voyous à terre, il s’approcha à nouveau de la calice et, l’abritant sous son grand parapluie, il la targuait de haut.

- Je vous conseille de rester à mes côtés à cette heure-ci.

Et si elle comptait le fuir comme la dernière fois, il la retiendrait. Cependant, pour son grand bien, il valait mieux qu’elle le suive docilement.

- Allez-vous n’êtes pas blessés. Levez-vous et ne trainons pas plus longtemps ici voulez-vous ?