Should I become a traitor for you? (pv Eun Ae)

Son cœur n’avait de cesse de battre de façon effrénée au sein de sa poitrine comme à cette douce époque où elle était qu’une simple humaine parmi tant d’autre. Un rythme cardiaque qu’elle avait longtemps oublié, s’étant habitué à celui-ci faible que sa condition de vampire lui avait intimé d’avoir. Ce changement soudain dans son corps n’était nullement du au hasard, il n’était que le résultat d’une angoisse qui n’avait de cesse de la poursuivre alors qu’elle parcourrait aussi vite qu’elle le pouvait les parvis des ruelles qui n’avaient de cesse de défiler comme un long et suffoquant tunnel dont elle ne semblait point voir le bout. En venant près de cette caserne afin de retrouver Jung Hwa, qui l’avait invité à le rejoindre à la fin de son service afin qu’ils se baladent un peu ensemble, elle ne s’était nullement attendue à subir une attaque d’humains rebelles, qui assoiffé de haine et de vengeance, ne viennent l’attaquer.

Surprise par son assaillant dont elle ne connaissait nullement l’identité, ni sa motivation, elle s’était trouvée totalement déboussolée et avaient été rapidement mise à terre, n’ayant nullement eu le temps de riposter quoique ce soit, si ce n’est de recevoir pour son grade toutes les insultes qu’il pouvait exister sur terre. Des paroles qui l’avaient terrassé au point qu’elle n’avait su quoi répondre, bien désemparée par ces mots si cruels. Elle n’avait su quoi lui répondre, recevant un premier coup dans l’abdomen qu’elle se serait bien passée, dans un gémissement de plainte qu’elle n’avait pu contenir. Une peine qui semblait résolument amuser son attaquant qui vint porter le second coup. Elle ne comprenait pas pourquoi il s’en prenait à elle, pourquoi elle ? Elle n’avait rien fait de mal, elle n’était qu’un vampire qui s’efforçait de vivre dans son coin sans montrer la moindre animosité envers cette population dont elle avait fait partie auparavant. Elle n’était nullement en mesure d’indiquer durant combien de temps elle supporta d’être victime de coups avant que son instinct ne se mette en marche. Incapable de se retenir, ayant bien trop mal pour être consciente, elle avait riposté avec force, le faisant tomber à terre pour l’attaquer à son tour. Ses dents s’étant montrées, prête à mordre, son assaillant devait la vie sauve à son camarade qui vint rapidement à sa rescousse.

Elle s’était donc enfuie, commençant cette course effrénée dans les ruelles alors qu’elle souffrait d’hématomes qu’elle pouvait sentir au niveau de son abdomen. Elle mettait toute ses forces pour ne pas perdre du terrain, ayant du mal à aller aussi vite qu’à ses habitudes. Une erreur de calcul de sa part vint la mettre au pied du mur, prise au piège de ce nouvel assaillant qui semblait bien plus féroce que son camarade. Incapable de faire quoique ce soit pour se sortir de cette impasse, elle s’était retrouvée sauvagement plaquée contre le mur de brique, gémissant de cette violence qui n’avait de cesse de blesser son échine ainsi que son intégrité. Elle avait peur, terriblement effrayée de perdre la vie alors qu’elle n’avait de cesse de penser à Jung Hwa, qu’il vienne à sa rescousse. Elle ne voulait pas mourir, ne désirait pas que sa mort n’en résulte à celle de son meilleur ami, qui était devenu son calice. Elle était bien plus inquiète par ce fait que pour sa propre vie, elle n’était après tout qu’une âme sans vie, qui avait juste rapprit à vivre aux côtés de la seule personne qui ne l’avait pas encore abandonné, l’unique être qui avait voulu d’elle dans cette condition. C’est pour cette raison qu’elle se mit faiblement à geindre de douleur, de tristesse, de détresse. Le bout du révolver tout contre sa poitrine, elle le sentait prêt à tirer à la moindre seconde alors qu’elle versait des larmes de désespoir. Elle l’implorer faiblement de lui épargner la vie, qu’elle ne voulait pas qu’il le tue en me tuant. Sa voix si faible lui demandait cette unique chose, qu’il ne la tue pas, si il voulait la blesser, si il voulait la torture, tout lui convenait, tant qu’il ne la tuait pas, tant qu’il ne le tuait pas.

C’est à ce moment là qu’elle entendit une nouvelle personne arriver dans son champ de vision. Un autre compagnon de ce dernier, différent de la première personne qui l’avait attaqué. Aveuglée par ces larmes qui s’échouaient sur ses joues sans aucune gêne, ni fierté, elle mit un certain temps à prendre que ce visage appartenait à la personne qu’elle avait tant chérie, qu’elle n’avait pas pu se résoudre à mourir pour le laisser seul, sans elle. Elle n’avait aucune idée si sa présence pouvait se retrouver bénéfique ou néfaste pour elle, elle n’était nullement en mesure de certifier quoi que ce soit, elle avait tellement été déçue et blessée par lui. C’est pour cette raison qu’elle ne le lâcha pas de son regard désemparé, qui n’avait de cesse de lui quémander de l’aide, murmurant faiblement son prénom comme pour qu’il ne vienne l’extirper de tout cela. Elle ne voulait pas mourir, il y en encore quelques semaines, sans doute se serait-elle laissée faire sans broncher mais désormais ce n’était plus le cas. Elle possédait une raison pour continuer d’exister et ne voulait nullement l’abandonner, tuer cette personne qui avait prit la décision de suivre le chemin à ses côtés tout simplement.

Tenue : 01

Terrifiée, elle ne pouvait nier l’être à l’heure actuelle. Inquiète, son cœur n’avait de cesse de palpiter dans sa poitrine, du moins autant qu’il le pouvait. L’angoisse qu’elle ressentait au sein de sa poitrine était si profonde, qu’elle avait l’impression de revivre cet instant où elle avait manqué de mourir, attaquée par un vampire au regard froid, qui avait jeté son dévolu sur elle. Ce qui n’était résolument pas le cas, ce soir. Contrairement à la fois précédente, ce n’était pas des canines acérées qui étaient venues se choir sur sa nuque mais le métal froid d’un canon de révolver, un des rares objets qui pouvait lui retirer définitivement la vie. Sa vie se résumait à une dizaine de centimètres qui séparaient la balle de sa poitrine. En effet, il suffisait simplement que son assaillant appuie sur la cachette, pour que ce projectile ne l’atteigne en plein cœur, la vidant à jamais du peu de vie humaine qu’il lui restait, la laissant devenir un corps sans vie.

Une réalité qu’elle ne pouvait nullement se permettre à l’heure actuelle tant elle tenait résolument à la vie. Cette période où elle n’avait que faire de vivre ou mourir était résolue, pourquoi la vie s’acharnait-elle à lui faire vivre de tels tourments. Elle savait que sa vie ne tenait plus qu’à un infime fil, une corde sur laquelle elle n’avait aucun point si ce n’est d’espérer que son attaquant n’ait pitié d’elle. Ses yeux gorgés de larmes, elle n’avait de cesse de l’intimer de la relâcher, qu’elle ne désirait pas mourir. Elle n’avait rien fait pour mériter une telle haine. Certes, elle avait blessé son coéquipier mais ce geste n’avait été qu’un acte de survie incontrôlable de sa part comme ces dizaines de personnes qu’elle avait malencontreusement tué lors de ses premières années d’existence en tant que vampire. Des crimes qu’elle reconnaissait, s’en expiant dès lors qu’elle le pouvait mais cela faisait bien des semaines qu’aucun être humain n’avait à craindre d’elle. Elle avait une personne à ses côtés, un humain qui voulait bien lui donner son sang pour qu’elle puisse se nourrir sans faire de mal à quiconque. Un être auquel elle tenait plus que tout et dont elle ne souhaitait pas qu’on lui fasse du mal. Si jamais on ne la tuait, il allait également mourir et cette idée lui était insoutenable.

Il est donc évident que son regard s’était figé de désespoir lorsqu’elle avait vu Yong Sun entrer dans son champ de vision. Quand bien même, une partie d’elle-même désirait profondément lui faire confiance, l’autre n’avait de cesse de la prévenir de nouveau contre une déception. Une désillusion qui par le passé l’avait totalement désemparée au point de devenir cette ombre qu’elle était restée durant près de trois ans. Elle s’était exclue des deux mondes, ne faisant partie réellement d’aucun d’eux tant elle vivait à la marge de ces dernières. Seulement, il était actuellement son dernier recours, le seul être qui pourrait l’aider à fuir ce destin funeste que son camarade désirait lui infliger. Elle n’avait de cesse de l’implorer du regard, remarquant à peine l’état de frigidité dans lequel sa vision avait plongé son ex-compagnon, qui sans dire le moindre mot avait déjà contrôlé son assaillant, le plaquant fortement contre le mur afin de le désarmer et lui donner le champ libre de s’enfuir.

Cet acte si soudain de la part de son ex petit ami vint totalement la désarmer au point qu’elle mit un certain temps avant de prendre conscience de ce qu’il venait de faire. Il était venu la sauver, un geste qu’elle n’était nullement en mesure d’expliquer tant elle n’y avait presque pas cru, n’était-il pas supposé la haïr comme ses pairs. Son regard dévisageant celui de son sauveur, qui si déterminé n’avait de cesse de bloquer son camarade, elle ne savait que faire. Devait-elle fuir désormais qu’elle en avait la possibilité ? Pouvait-elle réellement le faire en sachant qu’elle allait laisser son ami face à sa victime qui le traiterait comme un traitre ? Elle n’osait à peine réfléchir à tout ceci, s’en sentant résolument incapable, cherchant du coin de l’œil, le moindre objet qui pourrait venir assommer celui qui l’avait attaqué. Remarquant l’arme qui quelques minutes auparavant était pointé sur sa poitrine, tout conte son cœur, elle vint rapidement la prendre en main pour se diriger vers les deux hommes, frappant le premier à la nuque comme son père lui avait apprit à le faire étant enfant. Se sentant navrée, elle ne pu s’empêcher de lancer un faible désolé en lui assénant son coup. Un coup qui vint avoir l’effet désiré, remarquant que ce dernier s’effondrait, la laissant en tête en tête avec Yong Sun, qui s’était déjà penché sur ce dernier pour s’assurer de son état.

Ce dernier semblait tout simplement inconscient. Elle soupira de soulagement de ce fait alors que son regard rencontrait enfin franchement celui de l’être qu’elle avait longtemps aimé, qu’elle aimait toujours bien que différemment. Fébrile et intimidée, elle ne savait quoi dire, ni quoi faire pour le remerciait de son aide, sentant son cœur se comprimer dans sa poitrine, tant l’angoisse se trouvait forte. C’est ainsi, qu’au moment où elle s’apprêtait à s’exprimer, qu’elle entendit des pas se diriger vers eux à quelques ruelles d’eux. Ne désirant nullement envenimer la situation plus qu’elle n’était, c’est avec douceur que sa main vint prendre celle de Yong Sun pour l’intimer à la suivre, s’engouffrant dans une ruelle plus une autre aussi vite que ses jambes et son corps le pouvait. Encore meurtrie par les hématomes qu’elle avait reçus de la part de son précédent attaquant, elle vint stopper sa route, sentant la douleur s’éveillait cruellement qu’elle tâcha de cacher difficilement.

Elle ne savait pas combien de mètres, ils avaient parcourus, ni même si ces derniers étaient suffisant pour éviter qu’ils ne soient rattrapés mais, elle ne se sentait plus la force d’avancer. La douleur s’était faite soudaine, sans doute en réponse au contre coup que l’angoisse lui avait fait vivre mais elle avait horriblement mal. Sans doute avait-elle quelque chose de cassé mais, ce n’était résolument pas le bon moment pour tout cela. Sa douleur s’exprima par une légère plainte alors que l’une de ses mains se portaient à ses côtés, à l’endroit ô précis où elle avait mal au point qu’elle ne relâche sa main, s’appuyant contre un mur, un instant, tentant de reprendre ses sens pour continuer d’avancer, en vain... La souffrance était juste trop forte pour son frêle corps qui n’avait jamais été très fort, tout simplement.

En effet, quand bien même la jeune femme s’efforçait-elle de surmonter la douleur profonde qui semblait prendre possession de son être, il n’en restait pas moins qu’elle était particulièrement virulente. Cette sensation était si désagréable qu’elle n’avait pu qu’être frappée violemment par cette dernière après que le contre coup de son agression et de tout ce qu’il venait de se produire. Sans doute était-ce sa crainte, son angoisse d’être tuée qui lui avait permit de passer outre tout cela, l’adrénaline s’écoulant dans ses artères comme une drogue donc on ne prenait conscience de la dure réalité que lorsqu’elle s’était dissipée. Ce qui était résolument le cas à l’heure actuelle et pourtant, elle ne pouvait pas se permettre de s’arrêter, de laisser cette souffrance vaincre son corps. Ils n’étaient pas à l’abri, leurs assaillants ne devaient être qu’à des centaines de mètre derrière eux mais elle ne pouvait plus avancer. Le supplice de son être était profond, insoutenable presque pour son frêle corps, qui n’était pas habitué à subir toutes ses blessures. Elle n’était nullement en mesure de déterminer quels étaient ses blessures mais elle les sentait sérieuses sous la pulpe de ses doigts, qui posaient sur ces dernières tentaient de les apaiser en vain.

Elle savait ce geste inutile et pourtant il se trouvait naturel. Elle n’aimait pas cela, l’idée de perdre du temps alors que la situation de Yong Sun et la sienne était en danger. Elle se méprisait à cet instant d’être si faible, quand bien même cela semblait alarmer son ex petit ami, qui prononça son prénom. C’était une sensation étrange de l’entendre de nouveau le prononcer ainsi, les mois s’étaient tant écoulés depuis la dernière fois qu’elle avait pu l’entendre parler. C’était également le premier mot qu’il venait de prononcer, lui qui n’avait eu de cesse de fuir son regard comme s’il refusait de lui faire face. Et pourtant, il était en train de la fixer désormais, lui demandant si elle allait bien et n’était pas blessée. Surprise, elle ne sut quoi répondre alors qu’elle baissait le regard, confuse. Elle avait envie de lui dire qu’il pouvait continuer, qu’elle se débrouillerait sans lui pour être sure que son acte ne lui porte pas trop préjudice mais elle ne pouvait nier qu’en l’état actuel des choses, elle avait besoin de lui. C’est pour cette raison qu’elle se contenta simplement de le regarder, sans dire mot, tentant de canaliser sa douleur qui n’avait de cesse de lui piquer l’échine comme si on lui donnait des coups de poignards.

Il vint alors l’avertir qu’il fallait encore avancer, lui demandant si elle pouvait le faire alors qu’elle se sentait faiblement grimacer face à un pique de douleur, ne pouvant cette fois-ci camoufler sa douleur qui se fit connaitre par une légère expression de souffrance. C’est ainsi qu’il lui intima de s’accrocher à lui, prenant son bras pour le passer autour de son épaule alors qu’il glissait son bras autour de son dos. Une proximité qui vint délicatement la troubler alors qu’elle pouvait sentir de nouveau l’odeur si particulière de son eau de Cologne chatouiller ses narines, lui remémorant ses instants où dans le passé, elle venait niquer sa tête au creux de son dos après un rendez-vous quelque peu éprouvant pour ses pieds. Après tout, n’était-il pas le devoir d’une femme de se rendre féminine pour l’homme qu’elle aimait ou du moins avait aimé ? Si mais elle préféra oublier ce souvenir alors qu’ils avançaient de nouveau. S’appuyer contre lui, lui permettait d’avancer sans vraiment subir cette douleur, quand bien même se faisait-elle cruellement présente. La douleur ne désemplissait pas alors qu’elle se mordait les lèvres pour la contenir. Ils avançaient doucement, bien trop à son gout. Elle s’en voulait de mettre leur vie en danger de la sorte… si cruellement.

« Yong Sun… Désolée… vraiment… de t’avoir embarqué dans tout cela... »

Elle avait eu beaucoup de mal à prononcer ces simples mots tant la douleur se trouvait forte. Quand bien même Yong Sun se trouvait être d’une aide précieuse, chaque parcelle de sa peau en contact avec la sienne, lui faisait mal, ses hématomes exprimant alors leur présence sur sa chair alors qu’elle poursuivait très faiblement.

« Je sais combien tout cela te coute… de m’aider… mais… merci… du fond du cœur…je ne pouvais pas mourir… c’était juste impossible… »

A ses dernières paroles, elle ne put empêcher une plainte de se faire connaitre de nouveau, les faisant s’arrêter un instant alors qu’elle murmurait.

« Je crois que j’ai une côte cassée et de nombreux hématomes… je suis vraiment désolée pour ton autre coéquipier mais je n’ai pas pu me retenir, c’était instinctif... Peut être devrais-tu partir devant pour te mettre à l’abri, je t’ai assez ennuyée ce soir… je suis vraiment navrée… »

La douleur présente devenait intense alors qu’elle fronçait les sourcils à un nouveau flux de souffrance qui la traversait. Elle ne voulait pas le mettre davantage dans les soucis alors qu’il avait déjà fait beaucoup pour la sortir de ce guêpier, après tout, il faisait parti des leurs, n’est-ce pas ?

Désolée, elle ne pouvait que l’être d’avoir entrainé le jeune homme dans tout cela. Quand bien même ne l’avait-elle nullement forcé à le faire, elle ne pouvait s’empêcher de lui en être reconnaissante. Pourtant, ce jeune homme n’était résolument pas n’importe qui dans son existence, il avait fait partie intégrale de sa vie, de son quotidien, avait volé son cœur au point qu’elle n’avait point désiré l’abandonner même lorsqu’elle avait senti la vie la quitter. Elle l’avait aimé, du plus profond de son cœur, durant des années, cet homme avait été le seul être auprès de qui elle voyait construire sa vie. Ils avaient formés un couple parfait sous tous les rapports, se complétaient entre leurs défauts et leurs qualités. Un équilibre si salvateur qu’elle avait désiré du plus profond de son cœur qu’il devienne son époux et le père de son enfant. Des projets que tous deux avaient partagés, projetant déjà ces derniers dans l’avenir en économisant pour qu’ils se réalisent. Tout s’était trouvé si parfait, que même à l’heure actuelle, son âme avait encore du mal à accuser le coup. Elle avait longtemps hésité à revenir à sa rencontre deux ans plus tôt, terrifiée à l’idée qu’il ne la repousse, qu’il ne haïsse sa nouvelle forme. Elle savait ô combien ce dernier n’aimait pas les vampires, ô combien il avait souffert par leurs fautes mais elle avait voulu croire que leur couple, leur amour serait assez fort pour surpasser cette épreuve.

Une effroyable erreur de sa part qui l’avait contraint à fuir toute civilisation possible. Ce regard la hantait horriblement, la blessait plus que de raison alors qu’elle le voyait apparaitre de nouveau sur l’expression de son ex-petit ami, sentant son cœur se comprimer de nouveau à cette vision. Une image qui l’avait rendue immédiatement plus mal alors qu’elle avait détourné son regard, changeant de sujet pour ne plus faire face à cette douleur qui revenait. Elle avait beau avoir tiré un trait sur leur histoire, sur leur amour, il n’en restait pas moins que son cœur était toujours sensible à son regard. Un faible cœur qui se sentait désemparé par la froideur de ce dernier, qui la traitant sans doute égard sans nulle affection. Pourtant, elle n’avait pas changé, elle était et demeurait toujours la même. Elle se trouvait sans doute moins forte psychologiquement que par le passé, les blessures qu’elle avait reçue se trouvant si difficile à résorber mais elle était toujours elle. Il lui était alors si pénible d’affronter la haine de Yong Sun, ne faisant accroitre que sa douleur, qu’elle lui suggéré qu’il ne la laisse derrière lui pour se mettre à l’abri. Après tout, n’était-ce pas ce qu’il avait fait deux ans auparavant en la rejetant de la sorte. Elle saurait s’en sortir de nouveau, elle voulait croire à sa chance, ayant bien conscience qu’il n’était pas venu à son secours par gaieté de cœur mais sans doute parce qu’il s’agissait d’elle.

Quand bien même blessée à plusieurs reprises par les mots et les gestes du jeune homme, elle avait au moins conscience de cela même si cela ne changeait absolument rien à leur situation. Ainsi, elle ne fut pas tellement surprise par la réaction toujours aussi froide de ce dernier lorsqu’il lui lança qu’il ne pouvait pas la laisser alors qu’elle était blessée. Après tout, il n’était pas venu à son aide pour qu’elle meure dix minutes plus tard. Sans doute avait-il raison sur ce point mais cela ne la prévoyait nullement de la blessure que ses paroles raisonnées pouvaient lui infliger. Tout ne semblait qu’être obligation aux yeux du jeune homme et indirectement cela la rendait malheureuse, tout en sachant que cela n’avait point de sens. Elle avait eu suffisamment de temps pour passer outre tout cela, ce rejet, cette douleur et pourtant, elle était là toujours cuisante. Ce n’était plus la flamme de l’amour qui brulait en son être pour la personne de son ex-meilleur ami mais celle de l’affection qu’on avait pour un proche, un ami. Il lui manquait, son amitié lui manquait aussi profondément qu’avait pu la faire souffrir l’absence de son amour. Pourtant, elle ne se faisait pas d’illusion, l’espérait de nouveau se trouvait une utopie qui ne se réaliserait sans doute jamais.

C’est pour cette raison qu’à la fin de ses paroles, elle se contenta simplement d’hocher la tête en signe d’assentiment sans ajouter le moindre mot. Elle obéissait à son ordre, se laissait guider par lui, lui donnant toute sa confiance tout en s’efforçant de ne point devenir une trop grande gêne pour ce dernier, supportant sa douleur tant bien que mal alors qu’ils reprenaient la route, en silence, le cœur lourd...