A night with a maiden [PV : Mei]

« Mei, si un jour, il te vient à l’idée de chasser, pense à me prévenir, ok ? » Les mots de son sauveur résonnaient encore et toujours dans son esprit. Et, elle avait été une sage disciple lors de ces précédentes années. Néanmoins, plus le temps passait, plus elle s’éloignait de sa bonne conduite. Comme une adolescente qui hurlerait son émancipation à ses parents. Même si, ce n’était ni son genre d’hurler, ni encore moins celui d’admettre appartenir à quelqu’un. Notre chinoise réfléchissait à ses plans. Autour d’elle, une salle d’entraînement quasi déserte régnait. C’était son jour de repos. N’ayant pas l’habitude de flamber sa carte de crédit dans les magasins, d’être massée par je-ne-sais-qui, de manucurer ses ongles ou tout simplement, de prendre soin d’elle, Mei frappait durement dans le sac de frappes. Encore et encore. Lorsqu’elle releva les yeux, il ne restait plus qu’un homme aux appareils de musculation. Ses mains rattrapaient le sac, qui se bascula légèrement d’en avant, en arrière. Sa force n’allait pas le faire valdinguer.. Elle en avait belle et bien conscience ; elle n’était pas aussi forte. Avec tout l’acharnement du monde, elle le savait et pourtant.. Embarquant son sac de sport, elle passa par les douche avant de s’en aller de la salle d’entrainement. C’était tout pour ce soir.

Il avait tenté de la rejoindre plusieurs fois dans la journée. Tel un automatisme, Mei appuya sur la touche rappeler. « Je suis bientôt de retour à la maison, ne t’inquiète pas pour moi … Oui … J’avais éteint mon téléphone dans la salle … Hm, à tout à l’heure. » Un sourire éclair se dessina sur ses lèvres. Sa faible carcasse d’humaine se laissa tomber dans le bus. Si elle était autrement, surement ne s’inquièterait-il plus pour elle ? Si elle n’était pas si faible, elle ne se sentira plus si dépendante malgré elle… Sur la buée des vitres, la jeune chinoise gribouilla quelques traits ici et là. Puis, à force de découvrir l’extérieur, elle le remarqua. Ni une, ni deux, elle se redressa et se leva même pour demander l’arrêt du bus. Prétextant d’avoir loupé son arrêt, le chauffeur l’abandonna là. Dans un quartier loin d’être super accueillant et à des années lumières d’être affilié au monde des bisounours. Laissant une dizaine de mètre voir plus entre eux, Mei suivit le jeune homme. C’était dangereux. Sa conscient savait cette information. Pourtant, elle continua toujours à le suivre, même dans cette ruelle si sombre. Ses mains accrochées à la lanière de son sac, elle glissa l’une d’entre elles à l'intérieur où se trouvait son poignard à la lame en argent. Habitude de chasseur, ne jamais sortir sans arme. Ce n’était pas pour lui, c’était davantage pour ces être de la nuit errant dans ce genre de ruelle..

Mei n’avait jamais eu l’occasion de le voir en pleine action. Voir un Ksrnik en chasse, elle ne souhaitait pas rater ça ! Cependant, elle oublia une variable ; elle n’avait pas la faculté de voir dans le noir. En effet, plus elle s’avançait, plus sa vision s’obscurcit..  Finalement, ce fut davantage le hasard qui la faisait avancer dans cette ruelle. Cette noirceur, cette humidité, elle se serait damnée pour un peu de luminosité. Son cœur s’emballa en associant cet endroit à ceux de son pays natal et aussitôt, elle se concentra pour calmer ses  battements. Il ne manquerait plus qu’elle soit repérée pour cette raison. Seulement, quelque chose ou quelqu’un la frôla, elle sursauta avant de plaquer sa main sur sa bouche pour n’émettre aucun bruit. Lui ou vampire ? Son dos se plaqua à ce qu'il semblait être un mur et avança le long de celui-ci. Ses yeux tentaient toujours de s’habituer à l’obscurité. Un quart de seconde, elle porta l’attention sur la lueur de la grande route, au loin de ce cauchemar naissant. Courrait-elle assez vite ? Y arriverait-elle ? Son avancé s’arrêta à cause d’une poubelle. C’était de la folie. Néanmoins, elle contourna lentement mais surement cet obstacle pour continuer son avancé dans ce capharnaüm. Au même instant, sa main armé de sa lame se dégagea de son sac.