Dance good boy ! |Pv Chang Wu|

Le vampire avait eu soudainement l’envie de sortir pour s’amuser, rester enfermer chez lui, non merci ! Du moins pas ce soir ! Pourtant, y aller seul ? Non ! Ce n’était pas pour lui, le vampire avait pris soin d’inviter son calice à venir le rejoindre sans réellement lui donner le choix. Rentrant dans la boite de nuit, le vampire alla rapidement vers le bar pour se commander un verre. Buvant tranquillement sans réel intérêt l’ancestral avait un peu de mal à se détendre dans cette masse mouvante. Pourtant habillé de façon assez avantageuse pour lui. Terminant rapidement son verre, le vampire fut rapidement attiré par une odeur qu’il connaissait bien depuis tout ce temps, celle de Chang Wu. Souriant alors, il se leva de sa place pour avancer à la rencontre du plus jeune. Il ne savait pas trop comment décrire leur relation, cela était un vrai mystère ! Mais une chose était sûre, il aimait la présence du chinois. Peut-être à cause des ses origines, il avait l’impression d’être dans son pays natal, là où il avait connu la gloire et le bonheur. Ici, il n’était qu’un vulgaire fleuriste qui vivait refermé la plupart du temps sur lui-même depuis la mort de sa fille. Regardant son calice, il fronça un peu les sourcils avant de remettre bien en place une mèche de cheveux de son petit sang sur patte avant de s’adresser à lui. « Chang Wu ! Comment te sens-tu ? Tu es venu de toi-même, j’avoue avoir eu peur de devoir ressortir pour aller te chercher… Je n’avais pas envie de passer ma soirée seul et puis j’avais besoin de te voir. » Et oui comme beaucoup de vampires avec leurs calices, Chen ressentait le besoin d’être proche de lui, de souvent le voir pour ne pas subir un sentiment de manque extrême. Attrapant la main de Chang Wu avec délicatesse dans la sienne, il l’attira à une table dans un coin tranquille pour s’asseoir lui proposant de faire de même. « Tu veux boire quelque chose ? »

L’idée de ne pas rejoindre Chen ne m’avait pas traversé une seule seconde l’esprit. Je savais pertinemment que si je ne venais pas de moi-même il viendrait me chercher. Alors j’étais venu même si allait dans un endroit qui serait certainement bondé ne me mettait guère en confiance. J’essayais de me rassurer en disant que Chen serait présent, et qu’en présence d’un vampire je ne risquais rien mais si j’arrivais avant lui, je me retrouverais seul... A présent que j’approchais de l’Octagon, je commençais à regretter de mettre habillé de manière à mettre en valeur mon corps fin et long. Il y avait ces jours où je ne pouvais m’empêcher de me préparer en espérant plaire à Chen… chose ridicule alors que d’autres jours je le haïssais d’être un vampire et d’avoir fait de moi son calice. Etais-ce ça d’être un calice ? Etre forcé à apprécier une personne et aimer sa présence à ses côtés ? Tandis que je chassais cette idée de ma tête, je pénétrais discrètement dans le nightclub, espérant qu’un videur ne viendrait me demander ma carte d’identité. L’intérieure était bondé, et je mis du temps à trouver Chen et il semblait m’avoir trouvé avant. Mon odeur certainement… un jour, j’aimerais lui demander si mon odeur lui est agréable, mais je n’aurais certainement jamais le courage de le dire. Quand il m’effleura en passant sa main sur une de mes mèches rebelles, mon corps tout entier eut comme une sorte de frisson. Oui, moi aussi j’avais besoin de le voir. Chaque moment sans lui était comparable à de la torture. A présent proche de lui, je n’avais plus peur. Que devais-je lui répondre ? Lui dire que je n’attendais que le moment où je le verrais ? Non certainement pas. J’optais pour un platonique « Je vais bien », avant d’emboîter son pas, ma main dans la sienne vers un endroit plus tranquille. Boire ? Je ne tenais pas du tout à l’alcool, rien que d’y penser ma tête tournait déjà. « Quelque chose de pas trop alcoolisé. » Je pris place avec lui. Je voulais me rapprocher encore plus de lui, me sentir encore plus protégé, mais même ça je n’osais pas le faire. Je restais donc là, immobile et gêné, sans savoir que dire ou que faire, trop timide pour agir de moi-même.

Le regardant s’asseoir un peu trop loin à son goût le vampire tira sur sa chaise pour le rapprocher de lui. Lui adressant un léger sourire, il se leva gentiment une fois que Chang Wu lui dit ce qu’il voulait pour filer vers le bar pour commander un cocktail pas trop fort pour son calice. Oui aujourd’hui il faisait attention à lui, ce qui n’était pas forcément le cas tout le temps. Revenant avec deux verres, le level 3 prit place sur sa chaise tout en tendant le verre destinait au calice. « Tiens voilà pour toi. Bois pas trop vite, même si j’ai demandé le moins fort, je ne leur ferais pas trop confiance si j’étais toi. » Lui souriant il but tranquillement une gorge dans son propre verre avant de le poser sur la table et poser son regard sur le cou désirable de son jeune calice. Se tournant vers lui tout en regardant autour d’eux pour être sûr qu’aucun rebels n’était dans le coin, le jeune homme caressa doucement le cou de sa possession avant de lui sourire. « Ton sang me manque … Tu m’as manqué. » C’était réellement étrange cette sensation de dépendance qu’il pouvait ressentir vis-à-vis de lui. Approchant ses lèvres il déposa un baiser dans son cou, s’amusant à lui mordiller la peau sans jamais le mordre réellement. Laissant enfin sa langue se délecter de sa peau, il mordit dans le cou du calice avec une grande douceur. Ce soir Chen était décidément de bonne humeur et n’avait pas envie de faire passer un sale moment à Chang Wu. Posant une main de l’autre côté du cou du chinois, il le maintenait bien en place tout en rassasiant son manque et son envie. Il n’avait pas spécialement faim, cela était plus par pure gourmandise. Après quelques gorgées, Chen lâcha le cou de Chang Wu tout en prenant soin de lécher sa plaie pour l’aider à cicatriser. Et puis laisser une odeur de sang envahir les lieux n’était pas une bonne idée avec les vampires qui pouvaient trainer dans le coin. « Tu as un goût divin ce soir Chang Wu … » Caressant doucement la joue du calice il continua de fixer son cou. Il se sentait soulagé, le manque qu’il avait pu ressentir c’était calmer, mais cela n’empêchait pas le vampire de trouver son calice très attirant ce soir. A croire que Chang Wu avait fait en sorte d’être beau ce soir, rien que pour lui.

J’étais à présent plus proche de Chen, mais il ne perdit pas de temps pour partir commander des boissons, non sans lui lancer un sourire qui me fit fondre sur ma chaise. Quand il revint, il me tendit un verre, me conseillant de ne pas trop vite le boire. Docile j’apportais le bord du verre à mes lèvres, et les premières gouttes du liquide alcoolisé coulèrent le long de ma gorge. Je reposais alors le verre, ne comptant pas vraiment terminer saoul dès le début de la soirée. Mais plus enivrant que l’alcool et plus addictif que la drogue, il y avait la proximité de Chen. Je sentais son souffle contre mon cou ou alors c’était les caresses qu’il me faisait ? Sa voix me semblait à présent lointaine. Ce sentiment s’accentua au moment où ses lèvres effleurèrent ma peau, puis au moment où il se mit à me mordiller, sans pour autant me mordre. Puis il le fit. Ses dents percèrent ma peau avec une douceur infinie, mon cœur s’affola, mon cœur me semblait plus lourd. Je laissais mon corps à l’emprise de Chen. Mes yeux regardaient la foule sans rien voir. Personne ne semblait faire attention à nous… Puis tout s’arrêta. Je sentis la langue de Chen lécher le sang qui s’était échappé de mon corps. Je sentis sa caresse sur ma joue. Sa voix me sortit de ma transe. Lui aussi avait été divin ce soir. Il avait été plus doux que bien des fois. Les dernières fois qu’il m’avait mordu n’avaient pas été aussi… ce sentiment était indescriptible. Aujourd’hui je bénissais sa douceur. « C’était… » Je ne savais que dire. Et puis, que pouvais-je bien dire après ça ? C’était incroyablement agréable ? A l’en croire je n’avais pas été dégelasse non plus. Tandis que je reprenais peu à peu mes esprits, des questions commençaient à affluer en moi. Pourquoi avait-il fait de moi son calice ? Avais-je quelque chose de plus attirant que d’autres personnes à ses yeux ? Où étais-je juste sur son chemin quand il avait ressenti le besoin d’avoir un garde-manger ? Et puis, mes pensées se tournèrent vers ceux qui étaient né pour servir les vampires. J’avais cru comprendre que leur sang été délicieux… « Pourquoi ? » Je ne savais pas comment lui poser la question. Avais-je le droit de le savoir ? « Pourquoi je suis… devenu ton calice ? » Voilà, j’avais réussis à poser la question. J’attendais à présent sa réponse, craignant ne pas être à ma place avec cette question. Je ne voulais pas entacher la bonne humeur de Chen, alors que tout se passait si bien ce soir.

Regardant son calice avec envie, le vampire semblait totalement sous le charme de son petit. Le vampire prit doucement son verre pour boire tranquillement. C’est fou, il pouvait s’amuser à boire autant d’alcool qu’il voulait cela ne semblait jamais agir sur son esprit, peut-être le rendre un peu plus joyeux, mais rien de bien changeant. Reposant son attention sur Chang Wu à sa question, le vampire fut tout de même surpris et un peu pris de court. Pourquoi lui demander cela maintenant ? Restant silencieux un moment, n’ayant pas spécialement envie d’aborder le sujet, cela était assez complexe. Surtout qu’il n’était pas spécialement dans le lieu le plus adapté. « Chang Wu tu es sûr de vouloir parler de cela ? On ne peut pas profiter de la soirée ? Je te répondrai plus tard. Mais d’abords amusons nous un peu. » Il n’avait pas envie d’aborder le sujet de suite, il n’était pas sûr d’être forcément de bonne humeur. Passant sa main dans ses cheveux, le vampire embrassa la joue du calice. Il n’était pas spécialement plus démonstratif de son affection devant les personnes. Il faut dire que vu l’âge de Chang Wu … Chen était un vrai pédophile. Soupirant doucement le vampire voulait toutefois apporté une réponse à son calice. Si cela le travaillait il n’allait pas s’amuser s’il restait sans savoir. « En réalité, quand je t’ai vu sur le pont… J’ai vu ma fille, je me suis mis à la place de tes parents et je me suis dit que ta mort aller être un enfer pour eux. Et puis … Quand j’ai vu ton visage … Je n’avais pas envie de laisser personne d’autres t’approcher… » Eh oui, Chen était possessif cela n’était pas nouveau bien au contraire. Terminant son verre rapidement il finit par embrasser de nouveau Chang Wu sur la joue. Attrapant la main du plus jeune il lui adressa un beau sourire tout en se levant de sa chaise. « Allez viens ! Allons danser ! Je veux te voir te trémousser sur la piste de danse. » Lâchant doucement la main de Chang Wu, il n’attendit pas ce dernier pour se faufiler dans la foule pour aller danser tranquillement. L’avantage d’être un vampire de 210 ans c’est qu’on a eu le temps de vivre plusieurs vies dont celle d’être un ancien chanteur et danseur populaire en Chine, cela lui permet alors de bouger sur la piste de danse sans avoir honte.

Le silence qui suivit ma question me parut interminable. Pour m’occuper les mains, je saisis le verre que j’avais jusque-là laissé de côté et l’emmenait au bord de mes lèvres. Le liquide était bon, mais je n’y portais aucune attention. J’attendais, plus tendus que je ne l’aurais voulu, la réponse de Chen. Il ne voulait pas en parler maintenant ? Je bus une autre gorgée, pour cacher la gêne qui m’envahissait petit à petit. Je n’aurais pas dû poser la question maintenant. Je n’aurais peut-être pas dû la poser du tout. Je ne m’attendais nullement à ce que Chen me laisse un baiser sur la joue, et quand ses lèvres touchèrent ma peau je du réprimer un sursaut inattendue. Son contact était toujours aussi fort et agréable, mais mes pensées restaient focalisées sur cette question sans réponse. Je commençais à imaginer des tas de raisons, mais aucune n’était semblable à celle qu’il me donna finalement. Je m’en voulu tout d’un coup d’avoir à plusieurs reprises comparé Chen aux vampires de mes cauchemars. Présentement, il était plus humain que tous les vampires de mon imagination. Le second baiser de Chen me sortit de mes pensées. Finalement, avoir posé cette question n’était pas si mal… Je ne me voyais plus à présent comme un simple jouet docile. J’emboîtais alors son pas sur la danse, avec plus d’entrain qu’un piètre danseur comme moi devait avoir. « Je ne sais pas si c'est une bonne idée... » Je tentais de suivre le rythme pour ne pas être trop ridicule. « Je suis un très mauvais danseur. » Chen lui ne semblait pas être mauvais, loin de là. Il semblait d’ailleurs plutôt à l’aise. Beaucoup plus que moi en tout cas. Comment peut-on être musicien et avoir tant de mal à rester dans le rythme ? Je me sentais idiot. Une catastrophe ambulante sur une piste de danse. J’étais bien content de ne pas avoir finis mon verre, je ne m’imaginais pas une seconde danser avec la tête qui tourne. Pire qu’une catastrophe, la fin du monde en exclusivité.

S’amusant sur la musique, le chinois était ravi de pouvoir bouger et se défouler, cela lui manquait de ne plus avoir des gens pour l’admirer et l’envier. Sa nouvelle vie de fleuriste n’était pas du même style, la gloire l’avait abandonnée. Il avait bien pensé de vendre des fleurs en dansant, mais il devait apprendre à laisser les années passer et réapparaitre plus tard pour ne plus avoir à supporter les questions de plus en plus embêtantes pour lui. Ecoutant son calice, le vampire ressentit rapidement son mal être. Lui adressant un beau sourire, le vampire alla rapidement se coller contre lui. Attrapant son visage pour qu’il le regarde, lui et rien que lui. « Ne cherche pas à suivre le rythme et ne regarde pas autour de toi, tu vas te bloquer. On s’en fout des autres. Tu es là pour moi et tu me plais ainsi. » Lui faisant un clin d’œil, le vampire alla se mettre dans le dos de Chang Wu, il se colla contre son dos et posa ses mains sur les hanches du plus jeune. Le faisant bouger en même temps que lui, il s’amusait à lui faire suivre son rythme à lui. Il faut avouer, il en profiter pour bien le coller, autant lier apprentissage et plaisir non ? « Détends toi. T’as juste à suivre mes mouvements, ne sois pas trop raide sur tes jambes. » Souriant au plus jeune, le vampire s’amusa à lui embrasser la nuque alors qu’il continuait à lui apprendre doucement à bouger sur la musique. Par chance, tout était dans le même style pour le moment, il n’avait donc pas grand effort à fournir. Laissant l’une de ses mains glisser sous le haut du jeune calice, il s’amusait cette fois à caresser sa peau toute douce. « La danse c’est comme tout, il faut pratiquer pour être doué… Tu as du t’entrainer pour être musicien, eh bien pour danser c’est pareil. » Après tout Chang Wu était un très bon musicien, il allait forcément y arriver et puis, il n’était pas plus bête que les autres, il avait surement un peu peur, mais Chen ne le trouvait pas spécialement idiot à danser. Mais bon… Il n’allait pas lui dire de suite, il pouvait s’amuser à le coller totalement, il faut dire que le vampire trouvait cette situation très agréable.

« Tu es là pour moi et tu me plais ainsi. » Cette phrase… Oui, je n’étais là que pour lui. S’il n’existait pas, je n’aurais jamais mis les pieds ici, je ne serais pas en train de me ridiculiser à essayer de danser. Non, s’il n’existait pas, je ne serais plus de ce monde. Je m’étais toujours demandé si je devais lui en être reconnaissant, ou au contraire si je devais lui en vouloir de m’avoir empêché de sauter ce jour-là. Mais ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour y réfléchir. Il était à présent coller contre mon dos, tenant mes hanches pour me faire bouger au même rythme que lui. Obéissant, je cherchais à détendre mon corps et le laisser bouger au rythme que me donnait Chen. Le contact des lèvres du vampire sur ma peau ne m’aidait pas beaucoup, je n’arrivais pas à me concentrer sur le rythme, mais peut-être était-ça la danse, laisser son corps faire le travail et ne pas trop réfléchir ? Si c’était le cas, Chen m’aidait amplement avec sa main qui commençait à se balader sous mon t-shirt. J’essayais tant bien que mal de réprimer un frisson. Ces contacts m’étaient toujours très… désagréable n’était pas le mot. Au contraire, ça l’était agréable, mais dans un sens, je détestais que les mains du vampire se fassent trop baladeuse. Si mon corps lui aimait beaucoup ça, mon esprit se faisait un plaisir de ressortir tout ce que mon père s’était chargé de m’apprendre. C’était en partit pour ça que je n’avais plus revu ma famille depuis que je connaissais Chen. J’avais peur de ce qu’ils diraient. Peur… comme toujours. N’y avait-il que ça chez moi, la peur ? Je ne voulais pas danser, parce que quelque part, j’avais peur du regard des autres, et j’avais suivis Chen, parce que j’avais peur de le décevoir, et surtout peur de ce qu’il était… un vampire. Voilà pourquoi j’étais là à danser pendant que sa main se caressait ma peau. Car la peur et la lâcheté avait fait de moi un suicidaire. Je buvais alors ses paroles, bougeant au rythme de son corps. « Où est-ce que tu as appris à danser ? » Au final, je me rendais compte que je ne savais rien de lui. Il savait tout, ou presque tout de moi, mais de mon côté… tous les calices sont-ils dans mon cas ? Je devrais demander à Jaebum, il devrait savoir lui, comment ça marche les relations vampires/calices. Quoi qu’il en soit, j’avais envie d’en apprendre plus sur Chen, je me disais que peut-être j’arriverais à avoir une relation plus… normale avec lui si c’était le cas.

Le vampire aimait l’idée d’être collé à son calice, il avait du mal à se détacher de lui. Le voyant faire, le level 3 afficha un petit sourire en coin alors qu’il continuait de balancer ses hanches tout en entrainant Chang Wu dans son mouvement. Arrêtant d’explorer sa peau, le chinois se mit à sourire en entendant la question de son calice. Oh … Il est vrai qu’il n’avait jamais eu l’occasion de lui parler de sa vie antérieure. Cela n’était donc pas évident pour lui de savoir ce qu’il avait pu faire et ou être avant qu’ils ne se rencontrent. Lâchant totalement le calice, le vampire lui embrassa la joue avant de revenir en face de lui tout en venant danser un peu contre les personnes autour d’eux. Il n’avait pas oublié la question de Chang Wu, mais à croire que ce soir il aimait se faire languir par son calice. Et puis, une demoiselle avait un déhanché si parfait qu’il avait eu du mal à la quitter pour revenir auprès de son petit calice avec un merveilleux sourire comblé sur le visage. « Elle sait bouger elle, dis donc … » Quelque peu rêveur, le vampire reposa son regard sur Chang avant de se remémorer sa question. « Hum … J’ai appris à danser il y a … Pas mal d’année, je n’ai pas toujours été un simple fleuriste, j’étais avant tout chanteur et danseur en Chine. C’était le bon vieux temps ! » Il en avait eu des humaines prêtes à s’ouvrir les veines pour lui offrir leur sang. Ah. Il n’avait jamais eu à chasser. Attrapant doucement la main de Chang Wu, il l’attira un peu plus au fond de la piste de danse pour être sûr d’être plus tranquille. Lui lâchant la main le vampire se rapprocha de nouveau de lui passant ses bras autour du cou du plus jeune pour le regarder en face. « A part me détester tu sais pas grand-chose sur moi n’est-ce pas ? » Oui dans l’esprit du vampire, le calice lui voué une haine sans limite. Il ne pouvait pas l’apprécier, bien au contraire. Après tout, il lui avait volé une partie de sa liberté bien qu’il l’avait empêché de se suicider.

Voir Chen danser trop proche d’autres personnes fit naître en moi un sentiment étrange. De la jalousie ? Pourquoi ne pouvais-je pas simplement ressentir une seule et unique chose envers le vampire ? Pourquoi je ne pouvais pas simplement le haïr comme un autre vampire ? J’aimerais tellement pouvoir le haïr tranquillement sans que la jalousie naisse en moi en le voyant avec quelqu’un d’autre. La remarque qu’il lança sur une des personnes dansant sur la piste me fit mal. Trop mal pour quelqu’un que je suis censé détester. Ses dernières paroles m’arrachèrent de mes pensées. Chanteur et danseur ? J’avais toujours imaginé Chen comme un fleuriste de longue date. Je devais trop regarder de film. Ce devait être long de faire toujours le même métier quand on est immortel. « Oh, je comprends tout… » Il n’était donc pas devenu un bon danseur par hasard. Chen ne me laissa pas plus longtemps dans mes pensées, car il me tira dans un coin de la piste plus tranquille. Il était de nouveau très proche de moi, m’entourant le cou de ses bras. La question qu’il me posa plus cloua définitivement le bec. Je n’étais d’ordinaire pas très bavard, ne voulant pas attirer trop l’attention sur moi, mais là… que pouvais-je bien répondre à ça ? Les tourments qui m’habitaient étaient-ils si visible ? Je n’avais nullement envie de répondre. Je savais pertinemment que si j’essayais de lui donner une réponse convenable j’allais m’emmêler les pinceaux. Je me contentais alors d’un simple hochement de tête négatif. Non, je ne savais rien de lui… Au début, je me disais que c’était sans importance. Qu’il n’était qu’un vampire comme les autres. Un être que l’on m’avait enseigné à détester. Quand il était doux avec moi comme en ce début de soirée, je redevenais l’humain qui l’avait vu pour la première fois au bord du vide. Ce jour-là, j’avais béni cette personne qui m’empêchait de sauter. En fait, je n’attendais que ça, qu’un secours, et il avait été là pour me l’offrir. Mais maintenant, je commençais à sentir en moi remonter la haine que je nourrissais envers les vampires. Je voulais lui dire que je ne savais plus où j’en étais, mais je n’y parvenais pas. Il y a tellement de chose que j’aimerais savoir sur lui, mais que je ne savais lui formuler. Et quelque part, j’avais peur de la réponse à la question qui me paraissait la plus importante.

Il n’osait plus rien dire, cela était assez étrange, il avait réussi à toucher un point sensible apparemment. Restant ainsi avec son calice, le vampire resta silencieux également ne lui disant plus rien jusqu’à venir doucement l’embrasser. Enfin, cela n’était pas digne des grands films à la télévision. Il faut dire que battre le baiser de spiderman, cela ne serait pas facile à faire. Les lèvres du vampire avaient plus frôlés celles du Calice avant de s’écarter. Lâchant Chang Wu le level 3 s’écarta totalement de lui et sans même le regarder un instant. Souriant en coin le vampire retourna vers leur table tout en parlant par la pensée au calice « Tu as les lèvres douces, c’est agréable. » Allant s’asseoir, Chen frotta ses lèvres l’une contre l’autre, affichant un petit sourire en coin. Il aimait beaucoup jouer avec Chang Wu, il ne savait pas vraiment ce qu’il ressentait exactement pour lui, mais plus il était tactile avec lui, plus il sentait son lien se renforcer avec lui. Reprenant un nouveau verre, le vampire se mit à boire tranquillement alors qu’il jetait des coups d’œil en direction de Chang Wu. Il l’avait certes abandonné au milieu de la piste, mais il surveillait que personne ne l’approche. Il ne pouvait supporter l’idée que quelqu’un le touche, même un simple humain. « Tu viens ? Ah moins que tu veuilles voir ma colère si quelqu’un te touche ? » Continuant de lui parler par la pensée, le vampire n’était pas stupide et il savait que son calice plaisait. En plus il était persuadé que le type non loin de lui attendait le moment parfait pour aller lui parler. Serrant ses doigts autour de son verre en prenant sur lui pour ne pas le casser. Le vampire lâcha un long grognement de colère. Il n’allait pas se lever pour aller chercher Chang Wu, du moins pas de suite, mais son regard noir semblait avoir été perçu par l’humain qui semblait hésité drôlement de se fait avant d’approcher son calice. En plus, il était moche. Non … Mais c’est vrai, un minimum quoi ! Comme ci, Chang Wu oserait le troquer contre un humain moche et sans intérêt … N’est-ce pas ?

Chen me laissa seul à mes pensées, rejoignant notre table. Je restais debout, à l’endroit même où le vampire m’avait embrassé quelques secondes plus tôt. Sa voix résonnant dans ma tête me semblait plutôt lointaine. Je ne savais pas vraiment quoi faire. Je n’avais pas envie de rester droit comme un piquet sur la piste de danse, et en même temps, je ne voulais pas rejoindre Chen. Pas tout de suite. Son silence me mettait mal à l’aise. Peut-être aurais-je aimé qu’il comble le silence que je m’étais imposé ? Je disais ne pas savoir beaucoup de chose sur lui, mais j’étais au moins sur d’une chose : le vampire était possessif, il ne me laisserait pas être approché par quelqu’un d’autre. Quelque part, ça me mettait en confiance. Je savais que prêt de lui, j’étais en sécurité. Ce sentiment fut grandement renforcé en voyant Chen faire comprendre à un étranger qu’il n’était pas bon de m’approcher. Je me décidai alors à le rejoindre, reprenant la place qui avait été mienne juste avant. Mon verre n’était pas encore vide, le finissant d’une traite, espérant sûrement que les effets de l’alcool m’arrachent un peu cette timidité et se manque de confiance, que je puisse enfin dire ce qui me trottait en tête sans gêne. « Chen… » J’avais commencé à parler sans vraiment savoir la suite de ma phrase. Je ne voulais pas rester silencieux plus longtemps, mais je ne savais pas par quoi commencer. Il y avait tant de chose qui me tourmentait. En repensant à la réponse qu’il m’avait fournie quelques minutes auparavant, sur la raison de ma condition de calice, d’autres questions m’étaient venu. « As-tu déjà eu d’autres calices avant moi ? ». Cette question avait fusé de mes lèvres avant même que je puisse y réfléchir. Je ne savais même pas si les vampires pouvaient avoir plusieurs calices. Je me souvenais vaguement avoir entendu dire que certains en avaient deux en même temps. Imaginer Chen avec un autre calice ne me plaisait guère. Quelque part, moi aussi j’étais possessif. Quelque part, je ne voulais pas le partager, et ce même si je pouvais le détester à certains moments. C’est en partit pour ça que je me retenais de lui poser certaines questions. Je ne voulais pas savoir s’il avait déjà tué un humain, et ce même si cette question ne cessait de me harceler. J’aimerais au fond de moi que Chen soit le vampire parfait. Celui qui n’a jamais fait de mal à une mouche. Un vampire plus humain que les autres… un vampire que je n’aurais pas besoin de haïr.

En voyant son calice revenir vers lui Chen afficha un sourire ravi. Il venait à lui que demander de plus, l'accueillant rapidement en venant se rapprocher de lui, le vampire semblait totalement ensorcelé par son calice. Chang Wu bu d'une traite son verre ce qui eut pour effet d'étonné le plus vieux qui ne s'attendait pas du tout à une réaction de ce genre de la part du plus jeune. Il n'avait pas souvenir de l'avoir vu boire aussi vite, il savait juste qu'il ne tenait pas l'alcool. Mais bon, il ne pouvait pas le fliquer totalement, il allait juste veiller à ce que son cadet ne soit pas malade. En entendant son prénom le vampire regarda dans les yeux le chinois en penchant légèrement la tête vers la gauche. «  Hum? » Attendant encore quelques instants rien ne vint et le vampire ne chercha pas à en connaître la suite. Haussant simplement les épaules, le jeune homme porta son intérêt sur les verres vides et leva la main pour attirer l'attention du barman qui rapidement revint avec deux nouveaux verres remplit. Souriant ravi, le vampire porta à ses lèvres son verre pour boire tranquillement, l'alcool n'avait aucun effet sur lui où après une énorme ingurgitation, mais être en soirée sans avoir un verre à la main ce n'était pas possible dans son esprit. Repris dans l'atmosphère de la soirée, le vampire en avait presque oublié la tentative de prise de parole de son voisin de chaise. Se raidissant un peu à la question de Chang Wu, le level 3 le regarda un peu surpris. Pourquoi un intérêt soudain pour cela ? Le vampire ne savait pas réellement s'il devait mentir ou pas, ce n'était pas facile, est-ce que sa réponse allait lui plaire ou pas ? «  Eh bien … Non, tu es le premier calice que j'ai en mes deux cents dix ans. Je n'ai jamais éprouvé le besoin avant d'avoir un calice. Pourquoi cette question ? Tu veux savoir si j'ai déjà eu des relations fusionnelles avec des personnes à part toi? » Chen ne mâchait pas ses mots, il faut dire qu'il avait du mal à cerner son calice par moment. Il soupira soudainement et se laissa glisser sur sa chaise pour venir contre Chang Wu, lui attrapant le menton il garda son regard dans le sien un long moment. «  Tu es le seul calice que j'aurais surement Chang Wu. Je n'ai jamais eu le besoin avant, parce qu'aucun humain n'a réussi à attirer mon regard. J'étais mal, j'ai perdu ma femme que je n'ai pu transformer en vampire puis j'ai perdu ma fille, il ne me reste que mon fils qui est si loin de moi... Tu es celui qui me donne encore l'impression de ne pas être totalement froid et sans âme. Mais ne pense pas cependant que je suis noble, aucun vampire n'a jamais tué. Nous sommes crées pour chasser et tuer les humains. » Il avait compris où le plus jeune voulait en venir alors autant lui dire ce qu'il voulait entendre non ? Caressant sa joue du bout des doigts, le vampire s'empara des lèvres du calice sans même éprouver la moindre gêne. Après tout, il était à lui.

Mon verre de nouveau rempli, je le menais délicatement à mes lèvres, buvant à petite gorgée. J’avais déjà la tête qui tournait suite au cul sec du verre précédent et je n’avais pas vraiment envie de me retrouver dans l’incapacité de marcher droit. Mais actuellement, le verre ne m’intéressait nullement. J’écoutais avec une attention toute nouvelle la réponse du vampire et une fois de plus, ma naïveté me jouait des tours. Je voulais tant que les propos de mon père ne soient que le fruit d’une haine envers un unique vampire et non pas d’une communauté toute entière. Chen se révélait être un vampire si éloigné de mes cauchemars que j’arrivais presque à imaginer qu’il était encore l’humain qu’il avait été autrefois. Si tentais que je puisse imaginer la personne qu’il était il y a deux cent dix ans. Jamais auparavant je n’aurais imaginé que Chen avait vu tant de proche mourir. Ce devait être horrible. La seule personne que j’avais vraiment perdue était encore vivante, quelque part dans cette ville, buvant certainement le sang d’un pauvre humain ayant croisé son chemin, mais comme il était encore vivant, ou du moins aussi vivant qu’un vampire pouvait l’être, je me disais qu’un jour je pourrais peut-être le revoir et lui dire tout ce que j’aurais voulu lui dire. Mais pour Chen… c’était définitif. Cette idée me rendait mal à l’aise. Quelque part, si sa femme et sa fille n’étaient pas morte, aucun vampire ne m’aurait empêché de sauter, et je serais mort. Hors, jamais autant que maintenant je n’avais eu envie de vivre. Au diable les sermons de mon père, vampire ou non, j’avais besoin de lui. « Je ne t’ai jamais remercié pour m’avoir empêché de sauter ce soir-là, alors… merci. » Tout d’un coup gêné par la situation, je repris mon verre et bue quelques gorgées de plus, maudissant au passage ma timidité. Je l’avais toujours été, même avec les personnes les plus proches, mais ça c’était accru depuis ma dernière dispute avec mon frère. Penser à lui me rendait toujours mal à l’aise, j’essayais donc de tourner mes pensées vers ce que m’avait dit Chen. Il avait été marié, et père de famille. Je l’imaginais un peu plus jeune, tenant dans ses bras un joli bébé. J’aurais aimé connaître le père qu’il était autrefois, bien des années auparavant. Un sourire naquit sur mes lèvres en pensant à un Chen dans des habits d’époque, s’occupant d’un sosie miniature hyperactif. L’idée était même plutôt marrante, c’était un tout nouveau Chen que j’imaginais là. « J’aurais tant aimé te voir père de famille à l’époque. » Il ne me fallut pas longtemps pour regretter ces mots. Il me disait qu’il avait perdu sa femme et sa fille, et moi, je rigolais en l’imaginant essayait de rattraper un petit garnement de fils. « Euh… désolé. »

Chen resta un moment sans bouger un peu surpris d'entendre Chang Wu le remercier de l'avoir sauvé. Il faut l'avouer il n'avait jamais eu l'occasion de savoir si le calice lui en voulait ou pas. Lui adressant un beau sourire, le vampire se sentait mine de rien soulagé. Après tout, il avait choisi de son plein grès de faire vivre Chang Wu. Il n'avait pas demandé à ce dernier s'il le voulait. Ah … Ce processus de transformation avait été tellement parfait. C'est vrai, lui qui se sentait seul et désemparait avait pu serrer de nouveau une personne dans ses bras. Il ne serait plus jamais sans personne. Du moins … Le temps que son calice vivra de longues années à ses côtés. «  J'avoue être un peu surpris... Mais cela fait plaisir de savoir cela.  » Caressant avec doucement les cheveux naissant sur le haut du crane du calice, le vampire se pencha rapidement sur son verre d'alcool. Dire que cela n'avait aucun effet sur lui, à la rigueur il pouvait toujours prendre le sang de Chang Wu s'il buvait pour en ressentir un peu les effets, mais son calice n'était pas du genre à boire beaucoup. Bien qu'il faut l'avouer ce soir, il semblait boire nettement plus que d'habitude. Il allait finir par devoir le ramener sur son dos. Mais qu'importe, il avait bien le droit de s'amuser un peu lui aussi, il était si jeune.
Se mettant à parler de sa vie le vampire resta un moment pensif, repensant à cette vie si lointaine, tout lui semblait si flou à présent et le visage de sa femme était par moment difficile à décrire. Est-ce qu'elle était belle ? Est-ce que ses sentiments pour elle étaient fort ? Sûrement assez pour faire deux enfants avec elle, mais l'époque joue aussi. Mais qu'importe. Revenant sur terre alors que son cadet lui adressa la parole, Chen eu rapidement un sourire amusé sur les lèvres par son propos et doublement en l'entendant s'excuser. «  J'ai fini par guérir de la perte de ma femme en plus de cents soixante dix ans. Le plus difficile c'est accepter la perte de … Ma fille.  » Soupirant tristement, Chen avait du mal à s'en remettre il faut dire qu'il avait réussi à la sauver une fois, mais pas deux.
Mais ce n'était pas le moment de se laisser abattre. Attrapant le pied de chaise de Chang Wu, Chen tira sur cette dernière pour faire approcher son calice de lui et surtout qu'il se retrouve en face de lui. «  Tu bois beaucoup ce soir... Une envie soudaine pour s'amuser ? » Lui souriant, le vampire lui caressa les lèvres avec son index. «  Ah ! C'est horrible … Mes pulsions de vampire me pousse à vouloir être si proche de toi, mais en même temps, je me dis que je passerais pour un sacré pédophile. Tu te rends compte de notre différence d'âge ?  » Grimacant légèrement, il se mit soudainement à rire, comme amusé de la situation.

Mes yeux avaient du mal à se détacher de l’expression faciale de Chen alors qu’il parlait de sa fille. « Personne ne devrait voir ses enfants mourir » C’était contre nature. Mais quand on est un vampire… on doit voir tant de gens mourir autour de soi. Et quand on est calice ? On ne vieillit plus quand on le devient et la vie est plus longue, cela signifie qu’on est condamné à voir les gens qu’on aime mourir ? Le jour où ma vie prendra fin, est-ce que ce sera un moment dur à passer pour Chen ? J’avais honte d’espérer que ma mort lui ferait du mal. Je voulais manquer à quelqu’un une fois mort, mais qui me restait-il ? Mon frère n’était plus là pour moi, et je n’avais pas trouvé le courage de revoir mes parents après ma rencontre avec Chen. Je n’avais plus que lui, et pourtant, il m’arrivait de le haïr pour ce qu’il était : un vampire. Finalement, qui était égoïste dans l’histoire, le vampire qui avait fait d’un humain désespéré au point de se suicider un calice, ou le calice, qui osait haïr un vampire parce qu’il lui accordait un tant soit peu d’attention ? Cette pensée ne m’avait jusque-là jamais effleuré l’esprit, et tout d’un coup, je me sentais bête. Je devais aussi avoir l’air très bête, à regarder ainsi fixement Chen. Ce dernier tira ma chaise vers lui. Vue de l’extérieur, cette scène devait paraître assez bizarre : Chen ne donnait pas l’impression d’être l’homme le plus musclé qui soit. Mince et pas très grand, il fallait l’avouer, tirer une chaise occupée ne devrait pas paraître aussi facile. Mais les vampires étaient tous très forts… près de Chen, je me savais en sécurité. C’était peut-être aussi pour ça que je me laissais boire autant ce soir. Je savais qu’il ne me laisserait pas à la merci de personnes peu recommandable. « Je ne crois pas avoir déjà bu autant… C’est plus agréable que je ne le pensais. » La vérité, c’était aussi que sous les effets de l’alcool, je me sentais beaucoup moins timide. Mais rien à faire, le contact avec Chen était toujours fort. L’alcool ne pouvait rien contre les frissons qui parcouraient mon échine et l’envie de me blottir contre le vampire. Mais Chen avait raison, physiquement je n’étais même pas majeur, j’étais même étonné que personne ne m’est empêché d’entrer ici. J’avais envie de lui répondre : au diable les apparences. Je voulais qu’il laisse aller ses pulsions, j’avais beau me répéter que ce n’était pas naturel… que cette attraction n’était pas plus normale que l’existence des vampires, mais rien n’y changeait. C’est à peine si je m’entendis le lui dire mentalement. « Au diable les apparences. » Et puis mince, ça m’avait échappé, et alors ? Pour une fois, je voulais dire tout ce qui me traversait l’esprit.

Il avait du mal à y croire, Chang Wu semblait décidément prendre plaisir à boire. Souriant en coin quelque peu amusé par la situation, le vampire avait rapproché de lui son calice d'un mouvement qui avait eu l'air si évident. Il était vrai que Chen avait surtout l'air d'être taillé comme une crevette, mais il avait la chance de bénéficier des avantages d'être un vampire. Regardant son calice avec envie, le vampire avait du mal à ne pas lui sauter dessus. Comment est-ce qu'ils seront perçu de cette manière, s'il venait à être plus proche devant tout le monde. Restant silencieux, il fut surpris d'entendre le calice parler par la pensée. Le regardant dans les yeux, il était si beau et si jeune. Ah ! Cela le perturber, mais leur lien le poussait à sentir son envie monter en lui. Il se pencha alors pour l'embrasser avec envie et avec une pointe de timidité. Cela était tellement étrange pour lui. Caressant la joue du calice avec douceur, il avait l'impression d'être tellement bien. Plus leurs corps se touchaient, plus Chen ressentait se désir incroyable de rester avec lui grandir. Chang Wu avait une importance particulière pour lui, il ne savait juste pas très bien l'expliquer. Lâchant doucement les lèvres du plus jeune, il resta un moment à le regarder dans les yeux, lui adressant un beau sourire. «  Tu as des lèvres très intéressantes …  » Sentant peu à peu des regards sur eux, Chen se redressa fusillant du regard les curieux avant de soupirer. Oui, ils devaient sûrement s'inquiéter de savoir si le plus jeune n'était pas en danger avec lui. Cela pouvait se comprendre bien que cela était limite vexant et blessant. «  Et si on allait ailleurs ?  » Par ailleurs il voulait bien sûr parler de chez lui. Il n'avait pas l'intention de laisser filer Chang Wu de suite. Après tout, il avait besoin de sa présence encore un moment. Chang Wu avait tendance à arriver à le détourner de ses inquiétudes, enfin, pendant qu'il s'inquiétait à ce que personne touche à son calice, il oubliait le reste. Passant une main derrière la tête du plus jeune il se rapprocha de lui pour l'embrasser à nouveau ayant comme l'envie de le dévorer littéralement.

Chen se pencha enfin sur moi pour poser ses lèvres sur les miennes. Bien plus enivrant que tout l’alcool du monde, le temps semblait s’arrêter tout autour de moi. Il n’y avait plus que lui et moi. Cette attirance entre un vampire et un calice que j’avais tant détesté, ce soir, elle était une bénédiction. Mais ça passa beaucoup trop vite. Chen se détacha de moi après un baiser qui me semblait bien trop court. Plus il me touchait, plus je me rendais compte que je voulais qu’il continue. C’était comme une drogue. D'ordinaire, j’aurais été gêné d’être observé par ces inconnus, mais pour le moment, je ne pensais pas à ça. J’essayais de garder en moi ce sentiment qui m’avait envahi au contact du vampire. Si j’avais pu, j’aurais gardé mon corps plus près de Chen plus longtemps. Mais il avait raison, les gens nous observaient, se demandant surement s’il était sûr que je sois si proche de Chen… Mais il n’y avait personne d’autre avec qui je me sentais autant en sécurité. Avec une autre personne, aller ailleurs m’aurait rendu septique. J’aurais tout fait pour rester dans un endroit en public, mais avec Chen, je le suivrais là où il voulait qu’on aille. Un endroit plus tranquille où on ne nous regardera plus comme ici. Avant de lui répondre, je pris mon verre et bu les dernières gouttes d’alcool. Je commençais à avoir la tête qui tournait, mais peu m’importait pour l’instant. « Oui ». Si mes souvenirs étaient bons, Chen n’habitait pas très loin d’ici, dans le même quartier huppé que la boîte. Ce quartier était très beau… et aussi très cher. Ce devait être un des avantages d’être un vampire : pouvoir se faire une petite fortune en peu de temps sur l’échelle vampirique. Chen me tira une fois de plus de mes pensées à l’aide d’un autre baisé. Je sentais mon cœur s’affoler une fois de plus. Plus que jamais je voulais qu’on aille ailleurs, pour ne plus être observé et être tranquille. Je me levais alors : « On y va ? »

Le regardant avec envie, le vampire sentait qu'il allait finir par craquer pour son calice une fois de plus. Chang Wu avait tellement quelque chose de différent, enfin plus exactement … Ils avaient un lien si fusionnel que cela rendait le vampire sous le charme de son calice. Et si ce lien n'avait jamais existé ? Est-ce qu'ils auraient eu une relation aussi proche tous les deux ? Cela était difficile à déterminer. En tout cas, le level 3 fut ravi de voir le calice se lever et lui demander d'y aller. Comment lui refuser cela ? Cela était bien impossible. Affichant un beau sourire le vampire se leva à son tour prêt à rentrer chez lui, en amenant Chang Wu avec lui. L'attrapant par la taille, le vampire possessif lançait des regards noirs à tout ceux qui pouvait regarder son calice, oui il était beau, sexy et jeune et ce n'est pas pour autant qu'il n'était à pas lui. Sortant de la boite de nuit, le vampire soupira presque de soulagement de ne plus avoir à supporter le regard des personnes à l'intérieur. Il guida alors son invité vers sa voiture. Un simple cabriolé de la marque Peugeot, oui cela était déjà bien pour un fleuriste, mais pas si luxuriant pour un vampire. «  En voiture, je t'emmène !  » Montant à son tour en voiture, le vampire était ravi de pouvoir frimer avec comme compagnon Chang Wu. Bon allez, on l'avoue, il faisait comme il le pouvait pour combler son complexe de taille. Il avait donc une grosse voiture qui faisait beaucoup de bruit. Et oui, tous les hommes ont besoin de combler les petits détails qui les gêne.

Suite ♥