J'ai le chic pour me retrouver dans la merde~Feat Andreis Evan

Marchant en pleine nuit dans les rues de Myeondong, les mains négligemment enfouies dans mes poches, je flânais depuis déjà quelques heures parmi le quartier des êtres des ténèbres. Les nuits sont longues, trop longues, en particuliers celles ou nous devons prendre une décision importante, pouvant avoir de mauvaises répercutions sur nous-mêmes ou sur un personne qui nous est chère.

Un dilemme, un important dilemme, il s’agissait de cela, qui animé mes craintes ce soir-là, sans compter sur le fait qu’il m’était impossible de rentrer chez moi car mon père, aussi protecteur qu’il soit, verrait en un clin d’œil que quelque chose me tracassé et, bien que je lui vouais une confiance aveugle, je ne pouvais me résoudre à lui en parler. Curiosité mal placée, stupidité juvénile, les informations que je détenais me porteront la poisse, cela m’en a tout l’air d’être une évidence.

Soupirant, c’est avec regret que je m’éloigne du chemin menant vers ma maison et avec une certaine appréhension que je me dirige en direction de la demeure des frères Bang. Les triplets, Alexander, Aiden et Alan, ainsi que leur frère aîné, Aaron, vivaient dans un immense manoir, situé en plein quartier vampirique avec domestiques et tout le tralala des bons bourgeois, non loin du manoir dans lequel mon père et moi vivions. Sur le pas de leur porte, je sonnais et étrangement, les domestiques me laissèrent entrer sans me poser de questions sur ma présence chez leurs maîtres, comme si, ils avaient étaient avertis de ma venue, comme si, les maîtres de maison savaient, bien avant que je le décide moi-même, que je viendrais me présenter sur leur territoire.

Montant les étages, longeant les couloirs à la recherche du plus vieux des triplets, répondant au nom de Alexander et faisant parti de la milice, je réfléchissais à la façon dont je pourrais présenter les choses sans que cela sonne comme étant une nouvelle effroyable. Malgré ma concentration, quelque chose attira mon attention et revenant sur mes pas, j’humais l’air, reconnaissant une odeur, une odeur de parfum qui m’était familière, une odeur de peau, d’humain, que je reconnaissais…Evan ? Entrant sans s’y avoir été invité, sans avoir annoncé mon arrivée, je reconnus une vieille connaissance, un ami que j’avais rencontré il y a plus de deux ans et qui m’avais, à de nombreuses reprises, aidé « Evan ? C’est vraiment toi ? Mais…qu’est ce que tu fais ici ? »

Choqué de le revoir en de pareilles circonstances mais tenant à rester de marbre, j’observe avec attention les traits de son visage. Vieilli…oui, il est humain lui, pas comme moi. Dommage qu’il se soit fait prendre, aussi loin que remonte notre rencontre, son cul m’a toujours émoustillé « Non officiel ? » J’arque un sourcil, ayant du mal à comprendre « Donc, tu ne lui appartiens pas vraiment, n’est-ce-pas ?...Enfin bon,  je suis heureux de te revoir » Approchant, c’est avec délicatesse que j’entoure sa nuque de mes bras, posant ma tête contre son torse et humant cette odeur qui m’avait tant manqué « T’es toujours aussi grand toi, voilà un truc qui n’as pas changé ». D’un geste tendre, mes doigts viennent se poser sur sa joue, la caressant doucement « T’inquiète, à la base, je porte pas vraiment les frère Bang dans mon cœur mais je devais voir l’aîné pour une affaire urgente, mais ça peut largement attendre »

Des années que je ne l’avais pas revu, enfin deux ans, peut-être même trois, mais je devais avouer qu’il m’avait terriblement manqué. Notre rencontre date du temps ou je dansais contre une barre d’acier dans un club de strip-tease et un soir, il me vint en aide contre des types qui m’avaient trouvé tout à fait à leur goût sur scène. Retirant mes bras, je lance un regard circulaire à la pièce, désireux de savoir si mon ami avait tout ce dont il avait besoin dans cette pièce, il le méritait. « C’est quand même pas mal ici et cette baraque est immense. Mais plus important, comment tu t’es fait prendre ? Qu’à-tu fais durant tout ce temps ou on ne s’est pas vu ? Toujours dans les films X en tout cas, ton dernier film m’a beaucoup plût. Tu te lance quand dans le porno pour mecs ? » Un détail pourtant insignifiant –ou tout du moins, pas tant que cela- m’interpella « Pourquoi m’avoir demandé si j’étais ami avec Alan ? Ne me dit pas que tu es le calice de ce schyzo ! » Bon dieu de merde, mon pauvre Evan….

Quel plaisir de revoir mon vieille ami, et même si j’aurais préféré le revoir dans d’autres circonstances et apprendre qu’il n’était pas devenu l’esclave d’un fou furieux, je tentais tout de même de lui sourire, le cœur battant d’euphorie de ces belles retrouvailles que je ne pensais jamais possible. « Hé bien, laisse-moi te dire que le vampire de ta mère et un connard, un véritable connard car t’es pas fait pour te faire mal traiter, tu vaux bien mieux que ça tu sais et puis, j’aurais préféré que tu sois mon calice, au moins j’aurais pu te prouver que les hommes aussi c’est pas si mal » Je lui tire la langue à ces paroles, plus qu’humoristiques que sérieuses, même si, voulant un tantinet signifier que je le désirais. Des années sont passées, pas beaucoup mais suffisamment, et pourtant malgré que nous ayons changé, je ressens encore le besoin que ce type musclé me serre dans ses bras pour me protéger, prêt à jouer les victimes plus que de raisons pour obtenir son entière attention. C’est pourquoi, à la vue de sa cicatrice montrant des initiales, je ne peux que rester sous le choc, mettant une main devant ma bouche, écarquillant les yeux devant ce que j’avais sous les yeux. M’éloignant de quelques pas sans détacher mon regard de l’endroit où se trouvait cette marque, je me mords la lèvre inférieure, ne sachant pas quoi dire « Pourquoi t’as accepté ce lien ? Pourquoi tu te bas-pas, hein ?! » C’est tel l’enfant que je suis encore que je réagis, empoignant fortement son t-shirt, les yeux embués de larmes « Pourquoi alors que je viens de te retrouver ? Refuse ce lien sinon il voudra jamais qu’on se voit ! Je le connais, je sais de quoi il est capable, et je sais aussi qu’il ne t’autorisera pas à me voir » Posant par la suite, ma tête sur son épaule, je soupire de déception, fermant simplement les yeux « Je veux te garder pour moi »