Kim Jun ϟ I'm tired of feeling so numb.

Nom & Prénom : Park Kim Jun Age : 20 ans Groupe : Calice Rang : Aureus Sanguis Activité : Serveur Taille :1m72 Poids : 52 kg Nationalité : Coréen Statut : Célibataire Sexualité : Homosexuel






Je me demande encore si le ciel est réellement bleu. Si les nuages sont véritablement blancs. Et si le sang qui coule dans mes veines est bien rouge. Ou alors, si tout cela, si la vie elle-même n'est qu'une illusion. Si le bonheur si peu présent dans une seule existante n'est qu'un voile transparent destiné à recouvrir le malheur. Je n'ai pas la science infuse, mais j'ai la lucidité. J'ai compris tôt, bien trop tôt, que nous étions tous voués à souffrir. Une souffrance lente et délicate. Intense et envoûtante, reflet de l'être humain. Être humain qui n'est rien d'autre que dédaigneux, repoussant, infâme. Il se pense meilleur qu'autrui, indispensable et unique. Or c'est un simple ignorant se prenant pour Dieu, ou bien d'autres divinités. Il a réussi à se créer son monde, son environnement et par miracle il le développe. Nous devrions tous en être fier, mais entre fier et arrogant n'y a-t-il pas une différence ?

Je sais, je suis quelqu'un que l'on préfère éviter après une discussion. Ou même qu'on ne veut pas remarquer, pour la simple et bonne raison que je suis invisible. Invisible aux yeux de tous. Se faire bousculer dans la rue, se faire marcher dessus, cela est typique de l'espace urbain. Mais je vais finir par croire que l'on m'a accordé un pouvoir dit suprême, car cela arrive fréquemment. Je ne me fais pas voir par mon silence et mon regard vide. Je reste inexpressif, impassible, froid. Je n'ai pas spécialement envie de sortir du décor dans lequel je me suis si bien intégré. Tout comme je n'ai pas envie de me confronter aux autres. La commuter me fait vomir, l’entourage me débecte. Je veux être seul, simplement seul. Je ne désire rien de plus, rien de moins. La solitude a beau être étouffante, elle ne vous empêche pas de vivre. Cependant c'est impossible, je ne pourrais jamais m'enfermer définitivement dans une grotte sombre. J'en suis le premier navré.

J'ai pris l'habitude de courber l'échine, jusqu'à en laisser mon visage racler le sol. Je ne rétorque pas, je ne bronche pas, en d'autres mots je me la ferme. On pourrait également dire que je suis une brave bête bien élevée. Ce que je suis, ce que j'ai toujours été, ce que je continuerais d'être. Je n'ai pas d'autre choix. Je ne l'ai jamais eu... Oui jamais, je n'ai réussi à prendre les décisions par moi-même, on s'en charge très bien à ma place. Ma personne a donc si peu d'importance ? N'ai-je pas mon mot à dire sur le chemin qu'emprunte mon futur ? Apparemment non. Et je sais très bien que me rebeller ne servirait à rien. Que crier, râler et me plaindre n'engendreraient que des problèmes tous plus ennuyants les uns que les autres. Alors j'attends. J'attends que le temps passe. Que la pluie tombe pour la troisième fois de la journée. Et que le soleil se montre enfin. Je n'ai pas d'autre préoccupation que de regarder le temps s'écouler...

J'ai beau chercher je ne me trouve pas de qualité, en revanche les défauts viennent en nombre. Je pleure facilement en m'apitoyant sur mon pauvre sort, alors que selon eux je devrais être heureux. Mais heureux de quoi ? De me sentir manipuler ? De n'avoir d'autres choix que de suivre une route qui n'est pas la mienne et d’acquiescer bêtement ? Ce n'est pas l'idée que je me fais de la joie. Si au moins il y en a une... J'ai cessé de courir après une lumière bien trop loin pour que je puisse l'obtenir. J'ai cessé de penser que demain serait un jour meilleur. Et plus encore j'ai cessé de vivre. Bien sûr ce n'est qu'une image, pour ma plus grande peine. Oui, je suis bien trop spéciale pour mourir maintenant, sans jamais avoir servi. Je n'ai donc pas le droit d'être lâche non plus... Pourtant, tout ce que je voudrais c'est tout abandonner. Mais, l'avez-vous oublié ? On ne me demande pas ce que je veux, ce n'est pas utile, cela est secondaire, et sûrement pas dans l'ordre des choses.

L'amour... Cela n'existe pas, ce n'est pas réel. Pourquoi devrait-il avoir un sentiment aussi niais que celui-ci ? On a toujours été dans l'incapacité de me satisfaire sentimentalement, et cela ne changera pas. J'ignore ce qu'une étreinte vous procure. Ce que vous pouvez ressentir lorsqu'un corps chaud se colle contre le vôtre. Les émotions... Les sentiments... Qu'est-ce ? Pour ma part, je ne vois que le noir, que l'obscur, que la haine. Le gouffre qui me sépare de ce monde est soudainement devenu si profond, que je ne pourrais donc pas en ressentir. Cela reste grisant, je vous l'accorde, autant pour vous que pour moi. Mais quand on y a pas encore goûté, on ne peut pas ressentir un réel manque. Alors j'ai peur... Oui peur ! De découvrir des choses que je ne connais pas, que je ne veux pas connaître. De changer, d'évoluer, ou au contraire de régresser... Tout cela n'est pas pour moi, j'ai besoin de me rassurer avec ce que je sais déjà. L'inconnu est trop effrayant et incontrôlable.

Alors, je ne suis qu'une ombre sur un mur, qui passe faiblement et qui finira bien par disparaître. Je ne suis que de passage... Même si je semble tout savoir sur les vices de l'homme, je reste quelqu'un de pur et innocent. Innocent dans le sens où, disons-le, je n'ai jamais rien fait. Je n'ai pas encore touché à un verre d'alcool, à la drogue, à la cigarette. Pour finir, aucun acte sexuel n'a été commit sur ma personne. N'est-ce pas adorable ? Non en vérité, je vous l'accorde c'est barbant. Je ne fais pas partie des jeunes qui passent leur temps à rire ou à pleurer. Je dois me contenter d'être un frigo prêt à l'emploi. Et ce, jusqu'à ma mort... ( fiche )