we chose to survive

Il ne semble pas vouloir parler, ce n'est pas étonnant. Encore moins surprenant, il boude toujours. Je commence à en avoir marre que l'on se dispute sans cesse ... C'est pesant. Néanmoins, je ne céderai pas. Non, je ne quitterai pas la milice.

Lorsque son service touche à sa fin, je suis son conseil et vais l'attendre dehors. Il fait nuit, mais les néons de l'établissement éclairent bien l'endroit. Des gens entrent et sortent. Certains fument, d'autres boivent. Entre deux éclats de rire, on peut parfois entendre quelqu'un vomir, c'est écoeurant. Dire qu'à une époque, j'étais comme eux ... Je sortais chaque nuit, je dansais jusqu'à ne plus sentir mes pieds et buvais jusqu'à plus soif. Ca me manque ... Non pas le fait d'être saoul, non, le fait d'être humain, insouciant, mortel. Mais d'un côté, je n'aurai pas rencontré Sei si je n'avais été vampire. Je n'aurai pas pu construire une vie avec lui ...

Il arrive finalement mais ne dit rien. Je sens bien qu'il n'a pas envie de parler, mais je ne le lâche pas du regard, car moi j'ai besoin d'avoir cette discussion avec lui. Tout à coup il explose, et je n'aime vraiment pas ce que j'entends.

« Il n'y aurait pas de raison si la milice n'était pas entrain de sombrer. Elle ne sert à rien à part défendre ses propres intérêt. Il est temps qu'elle soit détruite ! »

Immédiatement, je fronce les sourcils et l'attrape par le bras pour le mener dans une petite ruelle à l'écart. Depuis quand a-t-il ce genre de pensée absurde ??
Lorsque nous arrivons où je veux, j'attrape ses deux bras et plante un regard sévère dans le sien.

« Tu te rends compte de ce que tu dis ?? Alors quoi, tu fais parti des rebelles maintenant ? Qu'est ce qui te prend ?! »

Je soupire pour tenter de me calmer, chose difficile. J'ai toujours pensé que lui laissé de l'espace lui permettrait d'apaiser sa colère et de se rendre compte que la vengeance n'était sans doute pas la meilleure solution, mais il a profité de ce temps pour faire ami-ami avec les rebelles de ce que je peux constater, et ça ne me plait pas du tout. C'est dangereux, et complètement irresponsable !

« La milice t'en veux déjà pour ta vengeance qui cause je ne sais combien de meurtre, mais ça ne te suffit pas, il faut en plus que tu t'allies avec un groupe de rebelles ? C'est n'importe quoi ! Détruire la milice est l'idée la plus stupide que tu puisses avoir, tu crois que ça mènerait à quoi ? A un monde sans conflit ? C'est tout l'inverse ! On a tous besoin de la milice, même si ça ne te plaît pas. »

Mon ton est tranchant, je ne peux pas laisser passer ça. Tout simplement parce que je m'inquiète. En réalité, je me fiche de la milice, ce qui m'importe, se sont les conséquences pour lui. Il ne se sortirait pas d'une telle histoire, et être rebelle est bien trop dangereux de nos jours.

A son tour de se montrer violent. A son tour de me crier ce qu'il en pense. J'ai l'impression qu'il interprète mal mes paroles, et je mesure encore une fois ô combien il m'en veut de m'être enrôlé dans la milice.

"Tu n'es pas stupide Sei Wong ! C'est tes idées qui le sont ! D'où tu tiens ça ? Qui t'a mis ces idées en tête ? "

Au fur et à mesure, je réalise dans quoi Sei pourrait être impliqué. Ces hommes qui s'en sont prit à mon mentor, se pourrait-il qu'ils soient des infiltrés rebelles ? Si mes suppositions s'avèrent vrai, c'est plus grave que ce que je crois. Comment a-t-il pu être entraîné là-dedans ?
Une nouvelle fois, je plaque mes mains sur ses bras, essayant ainsi de l'empêcher de gesticuler dans tous les sens. Si on ne se calme pas ça va encore dégénérer, et je n'en ai aucune envie.
J'inspire un grand coup pour me calmer et plante mon regard dans le sien.

"La milice marche comme n'importe quelle administration. Bien sur que certains n'y sont que pour servir leurs intérêts, comme partout. Mais elle s'occupe aussi des vampires dangereux pour les autres, elle tente comme elle peut de protéger les humains aussi. Rien n'est jamais parfait du premier coup, il faut du temps pour que le système convienne à tout le monde, qu'il soit adapté, etc ... Tu comprends ?
Sei, je sais que tu es intelligent, c'est pour ça que ça m'étonne que tu ais ce genre d'idées en tête. Qui t'a dit tout ça ? Et d'ailleurs pourquoi tu as rejoins un groupe de rebelles ..? Sei, j'ai besoin de comprendre là. "

J'essaye d'être le plus calme possible, même si intérieurement, je bouillonne. Je sais à présent que les cris et la violence ne résolvent jamais rien, surtout pas avec Sei, alors, une fois de plus, je prends sur moi.

J'ai beau essayer de me montrer calme, lui explose. Il ne me comprend pas, et j'ai l'impression qu'il ne fait rien pour. Non, comme d'habitude il est borné, confortablement campé sur sa position dont il ne veut pas sortir. C'est toujours à moi de céder, toujours. Il ne comprend pas que je veuille l'aider, il n'a pas la moindre idée du point auquel je me sens impuissant. Il voit simplement que j'ai décidé de faire partie de la milice et il se souvient seulement qu'un abruti lui a mis les mauvaises idées en tête. Je trouvais déjà depuis quelques années que sa vengeance devenait de plus en plus absurde, mais j'ai trouvé bien pire : son envie irrépressible et stupide de vouloir détruire la milice.

"C'est ça, tu as raison, je ne comprends jamais rien ! Mais penses-y Sei Wong, tu ne m'aides jamais à te comprendre ! Dès qu'il y a un problème tu m'éloignes, tu te fermes, et j'ai beau tout faire pour comprendre ce que tu ressens tu continues à m'écarter et à me faire porter le chapeau ! C'est toujours à moi de céder, tu ne fais quasiment jamais de concession ! Mais tu sais quoi ? Toi non plus tu ne comprends rien, et contrairement à moi tu n'essayes même pas !"

J'en ai assez, je n'en peux plus de cette conversation qui ne va nulle part. Alors sans ajouter un mot, sans un regard, je le lâche et pars. Je retourne à la voiture, mais je ne rentre pas chez nous. Je reprends les mauvaises habitudes que j'avais humain, je deviens comme ce père que je haïs de toute mon âme, je vais directement au bar, et je bois jusqu'à oublier la raison de ma présence dans ce pub rempli de personnes aussi minables que je le suis.

~~~~~

Lorsque je rentre enfin chez nous, trois jours se sont écoulés. Trois jours entiers durant lesquels je n'ai pas donné de nouvelles. Je n'étais ni chez nous, ni au garage. Je n'étais même pas en ville. J'ai fuis dans la ville la plus proche pendant trois jours, histoire de me changer les idées. J'avais besoin de m'éloigner.
J'entre dans le salon, et l'odeur de Sei se fait sentir. Fort heureusement il est ici. Je tends l'oreille. Il est sous la douche, il n'a donc aucun moyen de fuir pour le moment, tant mieux. Je me contente de l'attendre en bas, assit sur le canapé, j'attends qu'il descende, et lorsque c'est chose faite, je fais glisser une feuille de papier sur la table, dans sa direction. Il peut clairement y voir mon écriture, et le mot "démission" suivant l'objet de ma requête.

"Tu as le dernier mot, comme toujours. Je cède, encore une fois. Tu ne veux pas que je sois dans la milice ? Alors j'irai déposé cette lettre."

Faussement calme, je me lève, et lève mon regard vers lui. Bien sur, je suis en colère, mais je suis également inquiet.

"Mais après ça Sei, je ne veux plus que tu me reproches quoi que ce soit, parce que je fais tout pour toi. Peut-être que je m'y prends mal, mais si tu me parlais ne serait-ce qu'un petit peu, je ferai certainement moins d'erreurs. J'espère que tu me comprends : je fais toujours tout mon possible pour toi, pour rendre ta vie meilleure, parce que j'ai une vague idée de ce que tu as traversé. Mh, d'ailleurs, tu connais tout de moi, je t'ai tout dis sur mon passé, mais toi ... Je te connais à peine. Ca fait des années qu'on est ensemble et je ne sais toujours pas ce qui t'a poussé à être un vampire, pourquoi tu veux autant te venger. Je ne sais même pas ce que tu fais de tes journées, ni qui tu fréquentes ! Mais je l'accepte, ça fait des années que je ne dis rien et que je l'accepte, que j'attends que tu sois prêt à me parler, mais tu ne cesses de t'éloigner. "

Je soupire, là n'est pas la question. Même si j'ai besoin qu'il l'entende, ce n'est pas le sujet principal, pas aujourd'hui.

"Alors dis moi, dois-je oui ou non donner cette putain de lettre ?"

Mes yeux s'écarquillent lorsqu'il déchire la feuille d'un geste rageur. Alors là, je ne comprends plus rien. Sait-il lui même ce qu'il veut ? Mais je n'ai pas le temps de réagir qu'il m'accuse, comme s'il n'avait écouté que les reproches dans tout mon discours. Encore une fois, il n'entend que ce qui l'arrange.
Puis soudain, c'est l'explosion. Tout en criant, il me dévoile enfin les réponses à mes interrogations, du moins, à une partie d'entre elles.
J'ai l'impression qu'il n'a pas lu la feuille que je lui ai tendu.
Puis tout à coup, mon monde s'effondre.

" Mais moi je déménage d'ici !"

Il tremble de tout son corps. Ses yeux sont rougis par le sang, tout comme les miens à présent. Je n'arrive pas à croire ce que je viens d'entendre. Menace-t-il vraiment de partir ? Souhaite-t-il me quitter ? Je ne serai rien sans lui ... S'il quitte ma vie alors elle ne vaut plus la peine d'être vécu, au moment même où il partira j'y mettrai fin.

Paniqué à l'idée de le perdre, je me précipite vers lui et le prend fermement dans mes bras, le serrant peut-être un peu trop fort. Je ne veux pas qu'il parte, j'ai besoin de lui, j'ai besoin de Sei ...

" Tu n'as rien compris Sei ... Je vais quitter la milice, c'était une lettre de démission. Si je l'ai rejoins c'est pour que tu n'ais plus à travailler dans ce bar miteux, pour qu'on arrête de se disputer à ce propos. Je sais que tu ne m'as rien demandé, je voulais juste te rendre heureux Sei Wong ... Mais si tu ne l'es pas alors je vais quitter la milice, je m'en contre-fou d'y être ou non, je voulais juste améliorer nos conditions. Tu n'as pas idée d'à quel point je me sens impuissant. J'ai été végétarien trop longtemps, je n'ai ni force ni pouvoir comparer à n'importe quel autre vampire, et je me disais qu'en devenant milicien je pourrai te protéger, que plus personne ne te chercherait d'ennui. "

Ca y est, des larmes coulent sur mes joues tandis que je le serre de plus en plus fort contre moi, désespérément.

" Ne pars pas ... Je t'en supplie ne me quitte pas Sei ... Je vais quitter la milice, ok ? Mais laisse moi te corriger. Je n'ai jamais dis que tu étais un inconnu pour moi, seulement que tu ne me dis pas tout, et ça me donne l'impression que tu n'as pas confiance en moi. Tu es toute ma vie Sei Wong, tu ne trouves pas ça normal que je veuille tout connaître de toi ? Je suis sincèrement désolé pour ta famille, vraiment ... Si tu as besoin d'aide je serai ravi de t'aider, vraiment ... D'ailleurs ça m'a traversé l'esprit qu'en faisant parti de la milice je pourrai sans doute accéder à certaines informations qui joueraient en ta faveur, mais si tu ne veux pas que j'en fasse parti, alors j'irai déposer ma démission. Mais ne pars pas ... Je t'en prie ne pars pas ..."

Je respire enfin. Il ne me quittera jamais, il n'en avait pas l'intention ... C'est comme si le poids colossal qui pesait jusqu'à présent sur mes épaules s'en était allé. Je n'ai plus envie de parler, je ne veux plus qu'on s'explique, à présent il n'y a plus que lui et moi. Juste nous deux et rien d'autre autour. Le monde s'est retiré.
Je le serre fermement contre moi, murmurant sans les compter des "je t'aime" d'une sincérité absolue. Il est toute de ma vie, je serai devenu fou si je l'avais perdu pour un malentendu comme celui-ci. J'ai longtemps vécu seul, et ça ne m'a jamais dérangé, mais depuis que j'ai rencontré Sei Wong, je ne me vois pas vivre sans lui. Je ne pourrai plus vivre sans lui.

Après un long moment passé à l'étreindre, je relève finalement la tête vers lui et l'observe quelques secondes, comme si je le voyais pour la première fois. Sa peau pâle, ses lèvres fines, son nez parfaitement sculpté, ses joues ravagées par des larmes ensanglantées, et ses yeux dans lesquels je pourrai me perdre pendant des heures ... Doucement, je glisse mon pouce contre sa joue pour y chasser le sang qui y a coulé, puis, dans une infinie tendresse, je m'empare de ses lèvres, fermant les yeux dès que le contact se créé. Je l'embrasse éperdument, désespérément. Je fais passer au travers de ce baiser tout l'amour que je ressens pour lui tandis que mes mains se glissent sous ses vêtements pour être au plus près de lui, caressant son dos aux courbes parfaites. Je n'ai à présent qu'une envie : que nous ne fassions qu'un. J'aimerai fusionner avec lui, lui montrer à quel point je l'aime et à quel point je n'appartiens qu'à lui. Je ne saurai pas comment l'exprimer avec des mots, alors je l'exprime avec des gestes tendres.

" Tu es toute ma vie bébé ... Je ferai n'importe quoi pour rester avec toi, n'en doute jamais ... "

Une nouvelle fois, je l'embrasse amoureusement, près d'une minute s'écoule durant laquelle nos lèvres se mouvent en parfaite harmonie, puis, je rompt de nouveau l'échange, le temps de susurrer.

" Je suis tout à toi, et je ferai tout ce que tu voudras ... "

Mes mains parcourent inlassablement son corps tandis que mes lèvres malmènent les siennes, laissant régulièrement nos langues se rencontrer. Ca fait une éternité que nous n'avons pas fait l'amour, et ça me manque terriblement ...

" J'ai envie de toi ... "
" Prends moi.~ "

Pas de guerre pour savoir à qui reviendra la position du dessus, pas de bataille, je veux simplement le sentir en moi et qu'il ressente le plus de plaisir possible. Je sais qu'il aime me dominer, et ce soir je serai ravi qu'il le fasse.

Une longue nuit d'ébats s'en suit. Nos corps s'emboîtent parfaitement, comme s'ils avaient été conçus pour cela. Nos soupirs remplissent la pièce au fur et à mesure que la température augmente, entre nous c'est électrique. La tension entre nous est à son comble, et mon dieu ce que c'est bon !

Les premiers rayons du soleil percent au travers des rideaux tandis que le corps de Sei Wong retombe doucement sur le mien. Nos souffles sont courts, chaotiques. Je le serre contre moi du plus fort que je peux, nichant mon visage contre ses cheveux décoiffés par mes soins. Parfois, j'aimerai que l'un de nous sois le calice de l'autre, juste pour pouvoir lui partager à quel point je me sens bien dans ses bras, contre lui.
Nous restons un moment ainsi à reprendre nos respirations respectives, puis je décide d'inverser doucement les positions, me retrouvant alors au dessus de lui. Avec toute la tendresse du monde, je viens caresser sa joue tandis que mes lèvres dépose un doux baiser sur son front.

" Je t'aime bébé ... Je ne veux pas que quoi que ce soit se mette en travers de notre histoire. Mais tu peux me faire confiance, tu peux tout me dire. Alors j'attendrai que tu sois prêt mon amour, et en ce qui concerne la milice, je ferai ce que tu décideras.~ "

Je lui souris tendrement, un sourire qui signifie "ne t'inquiète pas Sei, je suis de ton côté. Prends cette décision à ma place, je m'en fiche si je dois démissionner du moment que tu es d'accord avec cela". De nouveau, mes lèvres se posent sur les siennes avec une tendresse infinie.

" Je ne poserai plus de questions, je ferai ce que tu voudras, mais laisse moi juste soigner cette vilaine brûlure .. "

Une fois encore je lui souris pour lui prouver que je suis sincère, que je ne veux plus de disputes, juste l'aider.
Bien sur que j'ai remarqué qu'il était blessé, je l'ai bien vu, et ce n'est pas par égoïsme que je n'ai rien dis. C'était pour ne pas interrompre ce moment magique, pour lui montrer que je suis prêt à cesser mes interrogations, que je suis prêt à tout pour êtreavec lui, seulement avec lui.

Lorsqu'il me donne son accord, je vais chercher de quoi le soigner, restant nu par flemme de rhabiller. Puis, une fois que j'ai ce qu'il me faut, je m'assois à côté de lui et panse sa blessure, appliquant le plus délicatement possible de la crème, essayant de ne pas lui faire mal. J'aimerai savoir comment cela s'est produit, mais je ne veux pas poser de question. Si il désire m'en parler, il le fera, sinon, tant pis. Je n'ai aucune envie de le forcer à me parler et qu'on se dispute encore une fois.
Mes soins terminés, je pose la trousse de premiers secours sur la table de nuit et me rallonge auprès de lui, posant ma tête sur son épaule tandis que mes bras enserrent sa taille. J'aime tellement ce genre de moment où il n'y a que lui et moi, tous deux blottit en une étreinte que rien ne pourrait briser ... Dans ses bras je me sens à la fois en sécurité et invincible.

"Vas y... Je te fais confiance... Mais reste mon allié.."

Doucement, je me redresse et me tient sur un coude tandis que ma main libre vient tendrement caresser ses cheveux, dérivant régulièrement sur son visage de porcelaine.

"Je serai toujours ton allié mon amour ... Rien ni personne ne pourra nous séparer, je te le promet."

Durant un instant, je pose mes lèvres sur les siennes. Le baiser est tendre, sincère. Puis, doucement, je lâche ses lèvres et l'observe de nouveau tandis que ma main caresse inlassablement sa joue de manière douce et délicate.

"Nous ne sommes pas mariés, je sais, mais toi et moi, c'est pour toujours. Quoi qu'il arrive, je ne cesserai jamais de t'aimer Sei ... Ca peut paraître cliché de dire ça, mais nous deux, c'est pour le meilleur et pour le pire. La mort ne peut plus nous séparer, alors rien ne nous séparera, ni la milice, ni rien d'autre. Je n'imagine pas ma vie sans toi bébé, depuis que je t'ai rencontré ... Tu es devenu mon univers ... "