Like a Hateful Day

Encore une journée ennuyeuse. Oui, je me plains tout le temps. Les journées où j’ai cours sont toujours des mauvaises journées. Ce n’est pas que j’aime pas l’école, le problème n’est pas là. Non, pire que ça. Je m’ennuie. Les heures passent lentement. Je regarde l’heure sur mon portable toutes les 10 minutes, et parfois tous les 5 MINUTES. C’est insupportable… Non seulement ça ne m’intéresse pas, mais il y aussi des leçons d’une facilité déconcertante…bon okay, celles-là ne concernent pas les maths qui sont ma matière principale et où je suis obligé de bosser un minimum. Mais tout ce qui est langues vivantes, littérature, bio, tout me saute aux yeux. Pourtant, j’ai sauté une classe, je ne devrais être mis un peu en difficulté. Je comprends maintenant pourquoi il y a des gars qui en sautent je ne sais pas combien. Ils ont eu raison. Mais je ne pense pas que mes parents accepteraient que j’en saute d’autres. Je me souviens encore quand mes professeurs ont proposés à mes parents que je saute une classe, mes beaufs n’étaient pas très chauds…ils ne niaient pas mes résultats au test de QI et ce que disaient mes profs, c’est juste qu’ils ne voulaient pas. Ils trouvaient ça dommage de « sauter » des étapes de la vie. Maintenant que je suis grand, je comprends leur avis, mais tout de même…l’école devient vite un calvaire.

Yong Nam n’était pas libre ce soir. Comme d’hab’, je l’ai textoté toute la journée. Mais même en insistant, il maintenant sa position. Trop de dossiers. J’ai lâché l’affaire, et j’ai décidé de rester un peu plus au lycée pour bosser. Pour une fois, tiens…les surveillants ont été surpris de me voir, ils ne se sont pas gênés pour me le faire remarquer. Eux non plus ne peuvent pas comprendre combien ça me met en joie de rester pour étudier ce qui m’ennuie le plus au monde. Qu’ils aillent tous se faire voir.

Je suis resté plus longtemps que je ne le pensais. Je suis sortis du lycée, il était 19h17. Bon dieu, je dois être malade aujourd’hui…rester aussi longtemps au lycée, mais qu’est-ce qui m’est arrivé ?? Puis zut, j’en ai marre de cette journée, j’ai envie de rentrer chez moi. J’ai reçu les notes de mes derniers contrôles de maths, mes notes baissent, mes parents ne vont pas tarder à s’en rendre compte…ça m’angoisse. Énerve à cette pensée, je tournai à droite au lieu d’aller tout droit. J’ai besoin de marcher. Il faut que je me vide la tête avant de rentrer, sinon je vais défoncer mon PC en perdant une vie sur CoD.. L’air était plus ou moins frais. Mais on s’en tape de l’air, c’est le soir, point.

Pour je ne sais quelle raison, mes pas m’emportèrent sur un chemin que je connaissais bien. Je suis dans les petits bois, près de Myeondong. Je ne sais pas pourquoi je vais chez lui, mais tant pis. Je ne compte pas y rester très longtemps de toute façon. Enfin…normalement, pas longtemps. Oui, parce qu’avec lui, c’est difficile de dire à quelle heure je vais rentrer. Mais en général, quand ma mère m’appelle, il est compréhensif. Me retrouvant les grilles, je les pousse sans effort. J’aime bien sa maison. Elle est exactement comme dans mes manuels d’histoire, c’est fun. Mais c’est bizarre ; lui, je ne le vois pas. Oh, il doit être dans les environs. Faisant un peu le tour, je vais dans le « jardin ». Oui, « jardin », parce que ça a dû l’être. Ca y ressemble, avec ce qui reste de chaises et de table. Je m’assis sur l’une d’elle, comme si j’étais chez moi. Je pose mon sac de cours à mes pieds. Le temps de relever la tête et le voilà qui apparut devant mon nez. Comme ça ! J’en sursaute. « T-tu m’as fais peur... » balbutiai-je, le cœur battant. Je n’aime pas quand il fait ça. Et puis, comment il arrive le faire ?? Je l’ai ni vu, ni entendu venir ! Quel idiot…

Le regardant de haut, puis en bas, je remontai vite mon regard sur lui. Bon sang, ça ne se faisait pas, mais je ne pouvais pas m’en empêcher…quand il est nu, j’ai toujours l’impression de découvrir sa manière de vivre. C’est loin d’être une nouvelle. Regardant ailleurs, ma main gratta ma nuque par réflexe. « Salut, tu vas bien ? Tu es dehors depuis longtemps..? » Oui, il me faut un peu de temps pour que je retrouve mon latin. Il doit s’en douter, mais des naturistes, je n’en croise pas des masses dans la rue… Passant les questions de formalités habituelles, je le regarde naturellement et entame la conversation. « Tu as vu aux infos, Nelson Mandela est mort dernièrement. Il était vieux, mais bon, c’est dommage. Je crois que c’est le seul homme politique qui a rétablit la paix dans son peuple sans violence, c’est ça ? » La nation arc-en-ciel, tout ça. J’aime bien ces petites infos. Et j’aime bien lui en parler, même s’il ne me suit pas toujours.