Years couldn't erase the hate.

Years couldn't erase the hate.

« Si seulement la mort était mère de repos. »

L’aube n’allait pas tarder à pointer le bout de son nez, mais néanmoins, en l’instant, le soleil était encore bel et bien au rendez vous. Aussi, la chambre luxueuse d’un hôtel tout autant luxueux du quartier était plongée dans l’obscurité au vue de la mauvaise adaptation solaire des deux clients présents dans le but d’y dormir tout le jour.

A cette heure-ci et pour une raison bien moins agréable, à savoir une surconsommation d’alcool, la belle dormait encore, couverte de ces draps blanc et complètement nue, comme à son habitude. Tout semblait être normale, s’il on exceptait cette quantité un peu trop importante dans son sang dernièrement ingurgitée. Tout sauf le fait que son lit n’était pour commencer pas le sien, et était occupé par un autre individu à ses côtés. Gardant les yeux clos, elle se tourna vers ce corps froid prêt d’elle et glissa sa main le long de son torse. Aucune courbe mammaire et l’absence de hanches développées, sans compter le volume différent sous la ceinture. Un homme. Un homme au corps fin, froid et doux. Un corps quant à lui qui lui rappelait de bien vieux souvenir, ou tout du moins créait en elle un sentiment de nostalgie sans qu’elle ne se rappelle réellement de son passé humain. Pour la première fois depuis prêt de trois siècles, elle ne se mit pas à grogner, rejetant son amant d’une nuit hors de son lit et rapidement hors de sa vie. Au contraire, elle se blottit tout contre. Elle avait la sensation de retrouver quelque chose de précieux, de se sentir en sécurité alors qu’elle n’en avait tout simplement pas besoin le moins du monde. Le doux sentiment de retrouver une partie d’elle longtemps éloignée.

Cependant, ce sentiment de quiétude s’évapora rapidement lorsque quelques flashs désagréables de la veille lui revinrent à l’esprit, des flashs antérieurs à sa consommation excessive d’alcool. Elle l’avait vu, dans son établissement, le Lunatic. Lui, le seul homme qu’elle ait un jour aimé mais surtout l’homme qu’elle haïssait le plus. L’homme qui lui avait enlevé sa famille. C’était à sa vue qu’elle s’était mit dans son coin, à boire de nombreuses boissons alcoolisées, dans le seul but de ne pas allé le tuer et entacher son établissement.

Les autres flashs qu’elle possédait étaient quant à eux bien plus flou. Il n’avait pas d’ordre et était plutôt de l’ordre de fragments. Elle avait surtout des flashs de la nuit agréablement mouvementé qu’elle venait de vivre. Pourtant, le visage de l’homme auprès d’elle ne semblait pas vouloir y être présent, comme dans l’ombre d’une conscience qui ne souhaitait pas garder ce souvenir. Commençant à bien se connaître elle-même, elle se mit à appréhender l’idée d’ouvrir les yeux. Pourtant, tout doucement, sans bouger un petit doigt, l’un de ses yeux s’ouvrit.

S’en suivit une action rapide guidée par l’énervement, la haine. Rapidement, elle s’était trouvée à cheval sur le corps de son époux, ses fines mains agrippant son cou et faisant pression sur sa carotide. Elle ne tentait pas de l’étrangler, à proprement parlé, mais plutôt lui donner la douleur de sentir sa carotide s’enfoncer dans sa gorge. Elle n’y allait nullement de main morte, une main relâchant son cou pour lui asséner un coup de poing au visage. « Toi ! » Puis un revers de la main. « Qu’est ce que tu fiches là ?! »

Elle le haïssait, néanmoins, le tuer aussi rapidement, sans douleur, n’avait aucun intérêt pour elle. Elle voulait qu’il souffre, plus encore. Trois siècles s’étaient écoulés, mais ces trois siècles séparés ne lui avaient pas permit de se venger convenablement. Il lui avait retiré sa jeune sœur et ses parents. Elle, elle n’avait que supprimer sa vieille mère, déjà aux portes de la mort. Il n’avait pas assez souffert. A cause de lui, son humanité avait quasiment disparu. Seul son besoin de ressentir des sentiments maternels avait subsisté. L’amour, la joie créée par des événements saints et non pas malheureux, elle ne connaissait plus tout cela. Et elle le tenait pour seul et unique responsable, même à ce jour.

Premièrement, ne plus boire.

(c) AMIANTE