La lumière du soleil passa outre la barrière des rideaux et vint éclairer mon visage, m’offrant un réveil peu agréable. Grognant, je couvre mes yeux de mon bras pour les mettre à l’abri de la lumière, lâchant un soupire de satisfaction en repensant à la soirée et à la nuit que j’avais passée. J’entendis un bruit de couverts s’entrechoquant venant de la pièce voisine, sans doute ma partenaire d’une nuit qui préparait le petit déjeuner. En y repensant, qu’elle nuit ! Qu’elle belle nuit, très…mouvementée, dois-je dire. Je souris tout en me redressant, et tenta tant bien que mal de retrouver visuellement mes affaires éparpillées de façon plus qu’étrange dans la pièce. Mon pantalon sur une table, ma chemise à l’autre bout de la pièce, accrochée au dessus d’un miroir sur pied et le reste, soit près de la porte, soit sur la seule plante verte ornant un coin de la chambre. Riant intérieurement et me frotta les yeux avec l’une de mes mains, mes affaires trouvées toujours le moyen de se retrouver dans des endroits improbables.
Baillant et m’étirant, je prends enfin la décision de me lever et recouvre mon corps de mes vêtements assez rapidement. Je n’étais pas pressé, loin de là, mais je préférais éviter de rester ici trop longtemps car le jeune homme, bien qu’il soit très beau-comment s’appelait-il déjà ? Bon, peu importe-pourrait penser que je souhaite approfondir cette « relation ». Hors, je n’étais pas encore apte pour cela. Etant encore un vampire fraichement née, il serait dangereux pour les autres que je reste au contact d’un même humain plus de quelques heures. Mon cœur est à prendre, mais il est encore trop tôt pour cela, ainsi est la vie, la destinée.
Sa voix fredonnant attira mon attention, il doit être heureux de cette nuit et de ce « pseudo-avenir » qu’il pense, sans doute, possible entre-nous. Une vraie femmelette ce mec ! Enfin, ce n’était qu’une hypothèse et pas la réalité, ce n’était pas comme s’il était venu me voir et m’avait clairement dit en gazouillant, qu’il souhaitait la moitié de mon cœur. Certains me voient comme un libertin sans peurs ni reprochent, et je ne peux leurs en vouloir, mais ils ne voient pas justes, car ceci n’est qu’une couverture servant à garder ma véritable nature secrète.
Partant en direction de la porte d’entrée de l’appartement sans oublier de prendre au passage, mes clopes, en essayant de faire le moins de bruit possible pour avoir le loisir de partir sans avoir à donner d’explications. Détrompez-vous, je n’agissais pas comme un voleur partant après avoir obtenu ce qu’il voulait, bien sur que non. J’agissais de cette façon uniquement pour que les explications soient moins difficiles à donner et moins douloureuses à entendre.
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23h40, quelque part dans le quartier de Sinchon
La nuit arriva bien vite et les gens commençaient peu à peu à déserter les alentour pour rentrer au chand dans leurs demeures ou au contraires, dans un bon restaurant. Flânant dans les rues, profitant de la tranquillité des lieux et d’une légère brise du soir, je sentie bien vite une odeur parvenant à mes narines : l’angoisse, la peur. Une proie serait-elle dans les parages ? Bifurquant dans une ruelle étroite, j’entends au loin des aboiements, puis une personne passer en un coup de vent de l’autre côté de la rue. Des chiens suivaient ce pauvre malheureux à la trace. Riant, je grimpe sur des escaliers accrochés au mur d’un des immeubles et monte sur le toit, courant également pour avoir la possibilité de suivre la chasse se déroulant sous mes yeux, en hauteur, écartant toutes possibilités de me faire attaquer.
Une course folle força la personne à courir pendant des minutes qui devaient lui paraître interminables. Le pauvre en y pensant, il doit certainement rêver d’un miracle pour le sauver de cette situation que j’aurais trouvé comique si cela ne m’étais pas déjà arrivé il y a fort longtemps. A ma plus grande surprise, il réussit à se terrer dans une impasse, caché derrière un grillage. Posté au bord du toit, je restais là, accroupi, un sourire moqueur aux lèvres, me demandant combien de temps les chiens enragés mettront pour laisser leur belle proie en paix.
Dans un élan de pure bonté qui faisait rare, je revins en une fraction de secondes au sol et siffla pour attirer l’attention des chiens. Ceci était fait, je grogne à leurs encontre et maintiens au sol celui qui se jeta sur moi, mordant sans délicatesse dans sa chaire. Le blessé émis des grognements de douleurs et des cris étouffés, effrayant ses acolytes qui prirent la fuite sans plus tarder. Je relâche ma pauvre victime, la laissant rejoindre son groupe apeuré et tremblotante. Une fois l’odeur ainsi que les bruits des chiens disparurent dans l’air, je saute pars dessus le grillage et offre un magnifique sourire au jeune homme, affalé au sol, devant moi «
Je t’ai sauvé la mise, on dirait », puis, par désir de taquinerie, je sors mon portable de l’une de mes poches et le prends en photo dans cette position peu avantageuse, c’est-à-dire : affalé dans la poussière, la sueur dégoulinant de son front et la peur inscrite sur son visage. Le tout rendais le portrait empli de fierté de prestance -ironie-.
Rangeant tout de même mon téléphone, il fallait bien rester un minimum polie, je tends ma main en sa direction «
Mise à part ça, tout va bien ? Qu’est ce qu’il s’est passé pour que ces chiens te poursuivent tel du gibier ? »