I want to eat you until the last piece ♥

Il avait besoin de lui. Il avait parfaitement conscience que désormais, il ne pourrait vivre sans Kim Jun. Avant lui avant imposer cette transformation, notre vampire avait longtemps observé ce lien si unique, pour ce donner une idée de ce que cela allait être quand il aurait un calice. Entre ceux qui sont en couple et ceux qui se détestent, il en avait vu de toutes les couleurs avec ces duos. Il y a les vampires qui laissent simplement vivre leur calice comme ceux-ci le souhaitent, ceux qui les martyrisent et les traitent comme leur objet, ceux qui refusent de boire leur sang, et bien d’autres encore. Mais ce qu’il avait surtout remarqué, c’était qu’importe la relation que les deux individus entretenaient, une réelle dépendance à l’autre se formait. Et cela c’était confirmé lorsqu’il se lia au jeune homme. Certes, il buvait son sang, qui était véritablement le meilleur qu’il avait gouté (surement car le jeune Park est un aureus sanguinis). Certes, il couchait avec lui (enfin, plutôt, il le forçait à coucher avec lui..). Mais au fond de lui, Wei Ni savait qu’il y avait bien plus que cela. Enfin, tout du moins, pour sa part. Il n’avait jamais été autant possessif qu’avec ce garçon. Il le laissait vivre sa vie, mais il n’était pas rare qu’il le suivre quelques fois, surtout le soir, ne voulant pas de des détraqués ou que d’autres vampires ne s’approchent de son calice. Il grognait aussi lorsqu’il le voyait rire avec ses amis. Jaloux ? Et oui… Mais cela doit rester secret !

Et présentement, il avait besoin de lui. Il avait soif. Vraiment soif. Mais il voulait également le voir. Le toucher. L’embrasser. Comme c’était le samedi soir, il savait que Kim Jun n’avait pas cours, et ainsi, il ne risquait pas de décliner sa demande. Allongé sur son sofa, devant la télé, le sino-coréen cherchait comment faire venir son cadet le plus rapidement possible, sachant pertinemment que ce dernier détestait son statut de « garde-manger » et objet sexuel. Mais Wei Ni n’y pouvait rien. Ce garçon le rendait véritablement fou. Dès qu’il le voyait, il voulait le faire sien. Aish… Se massant le visage, il attrapa son portable et décida d’envoyer un sms au jeune Park.

Vous avez un nouveau message !

Envoyé par " Wei Ni " à " 22h13 "

Junie… Tu peux venir… ? Je… Ca ne va pas. J’ai besoin de toi…

Une fois le sms envoyé, il attendit sagement son calice en continuant de regarder le film qui passait à la télévision, commentant par moment, se disant que les effets spéciaux étaient véritablement prodigieux face à ceux qu’il y avait lorsqu’il était humain. Ceci est l’une des choses des rares choses qu’il apprécie dans le fait d’être devenu un vampire : voir les progrès et innovations que le monde fait tous les jours. Ca l’impressionne toujours, et il ne cesse d’être impatient face à ce que le futur va encore inventer comme révolution.

Et finalement, la sonnerie de sa porte d’entrée retentit. Eteignant rapidement la télé, il se colla au mur de la porte et prononça un faible « entres… » pour continuer dans son rôle. Et une fois le garçon entré dans la pièce, il ferma brusquement la porte en le plaquant à celle-ci et vint l’embrasser, lui tenant les joues dans les mains. Constatant bien la surprise de Kim Jun, il se décolla un peu, gardant leurs corps seulement séparés de quelques petits centimètres, plongeant son regard dans le sien en souriant tout en venant fermer la porte clés. « Désolé Junie, mais je devais vraiment te voir. ». Lui volant un baiser, il vient respirer son parfum en mettant son visage dans le cou de l’humain, lui caressant une cuisse d’une main. « Tu sens bon Junie… ». Sa voix devenait sensuelle, tandis qu’il colla son bassin au sien pour le bloquer contre la porte et glissa sa langue le long de la jugulaire de son calice, ses crocs commençant déjà à sortir.

Je n'aimais pas ma vie. Je n'aimais pas ma personne. En réalité je me demande s'il y avait une chose que je pouvais apprécier dans ce monde. Mon travail ? Certainement pas ! Grâce à lui je me suis retrouvé réduit en esclavage. Ce n'est pas comme si j'étais à plaindre, mais pourtant tout ce que je voulais c'était hurler ma détresse. Montrer au monde que mon existence peut-elle aussi avoir son importance, aussi futile soit-elle. Aux yeux des gens j'ai toujours été invisible, je pensais qu'il était impossible de percevoir ma présence. Oui... Était... Depuis ce jour, ce fameux jour, je pouvais me sentir vivant, peut-être même un peu trop. On a fait de moi un objet, un vulgaire joujou qu'on finira sans doute par jeter, car devenu trop banale. Mais cela m'était égal, parce que pour une fois un sentiment me parcourrait. Certes, ce n'était pas un sentiment forcement agréable, mais je pouvais sentir des choses qui m'étaient alors inconnues jusque là. Je suis devenu ce que j'ai enfui au fond de moi, je suis devenu un être qui me répugnait, un calice. Je ne m'y attendais pas, absolument pas, et justement c'est ce qui a fait tout le charme de ce drame. Drame pour moi, mais certainement pas pour lui. Non, à présent il avait une chose à sa disposition qu'il pouvait contrôler à sa guise. J'ignore encore pourquoi il m'était impossible de lui dire non. J'ignore encore pourquoi lorsque je l'apercevais mon cœur se déchirait. A vrai dire j'aimais sa compagnie, les minutes passaient plus vite lorsque mon regard se posait dans le sien. Ma poitrine faisait un bond en avant lorsqu'il me touchait. Les parties de jambes en l'air et les saigner étaient habituelles avec lui. Mais à chaque fois malgré moi une émotion incontrôlable me prenait, de l’excitation.

Devant mon miroir je contemplais les marques de ses dernières morsures. Cela me rendait malade, nauséeux, mais à la fois pensif. Pourquoi moi ? Pourquoi pas quelqu'un d'autre ? Je n'avais rien de spécial. Rien à lui donner, simplement sang, et apparemment cela suffisait amplement. Mon doigt vaguait sur les cicatrices laissées par ses crocs. Je pensais à lui, toujours à lui, encore à lui. Mais pourquoi ? Je ne préférais ne pas le savoir... J'étais un jouet, un simple jouet, je ne pouvais pas voir autre chose. Des sentiments ? Certainement pas. Wei Ni, était le genre de gas à avoir tout ce qu'il voulait, quand il le voulait, et bien sûr où il le voulait. Je ne faisais donc pas exception à la règle. Soudain mon portable a sonné, me sortant totalement de l’enivrement sombre dans lequel je m'étais plongé.

Spoiler:

Il n'allait pas bien . Je me sentais également mal face à cette idée. Sans chercher l'origine du problème je me suis projeté hors de ma chambre, puis hors de l'appartement. Puis, j'ai sauté sur mon scooter en direction de Wei Ni. Je ne faisais attention à rien, pas même au nombre de feu rouge que j'aurais pu griller. Dans ce genre de situation j'étais sans doute excessif, mais je m’inquiétais réellement. J'avais peur pour lui, tellement peur...

Une fois devant la porte j'ai repris mon souffle, tout en essayant de paraître normal, chose impossible en fin de compte. D'une main ferme j'ai appuyé sur la sonnette, en espérant que la douleur de Wei Ni ne soit pas physique. J'ai réussi à discerner un faible, « entres », ce qui ne m'a pas vraiment rassuré. Je suis entré de manière non monotone en tremblant légèrement. Bizarrement l'ambiance de la pièce ne me plaisait pas, c'était bien trop lugubre.

Je n'ai pas compris ce qui se passait, ce qu'il m'arrivait. En une fraction de seconde je me suis retrouvé contre la porte d'entrée, Wei Ni collé sur mes lèves. Instinctivement j'ai fermé les yeux, tout en oubliant les raisons de ma présence ici. Mais une violente surprise me prit, ce qui m'a fait rouvrir les yeux. Dans ma tête c'était la 3e guère mondiale, mais qu'est-ce qu'il fait ! Devant cela, mon vampire a réduit son étreinte, en me laissant à peine assez d'espace pour le regarder l'air interdit.

-Désolé Junie, mais je devais vraiment te voir.

Pourquoi ? Encore, ce « pourquoi », qui venait me torturer l'esprit. Pour le satisfaire, pas vrai... C'est avec un regard vide, éteint, que je l'ai laissé m'embrasser une seconde fois. Me laisser faire... Je ne pouvais faire que cela. À la fin je le regrettais, j'aurais voulu pourquoi dire non. Pouvoir me rebeller, mais ce n'était pas dans ma nature. Je ne pouvais pas...

-Tu sens bon Junie…

Alors oui je l'ai laissé me toucher. Je l'ai laissé jouer avec mon cou, sentir mon odeur. Mais intérieurement c'était le néant. Chaque minute passée avec lui pouvait également se transformer en enfer. Visiblement j'étais devenu masochiste puisque je ne l'ai pas repoussé. J'ai passé une main dans ses cheveux, ce qui ressemblait à un appel à l'aide. Avec le peu de force dont j'étais constitué je lui ai fait relever la tête.

-Alors mors moi... Mors moi puisque tu aimes ça. Puisque tu ne vois que ça !

La colère fut si intense que je me suis écarté de lui avec rage. Je devais m'imposer, au moins une fois. En titubant, les yeux presque trop humides, je me suis dirigé vers son salon. Où là, la télévision était allumée. Machinalement je me suis assis par terre, placé devant l'écran. Je voulais oublier qui il était. Je voulais oublier qui j'étais. Mais je ne pouvais pas... La réalité était trop dure pour que j’espère l'éloigner. Je me suis replié sur moi-même, en me rappelant son dernier message. Finalement, il n'était pas si souffrant. C'était une bonne chose... Une larme a tranquillement glissé le long de ma joue, sans que je m'en rende trop compte.

-Tu attends quoi ? Je suis prêt. Tu veux peut-être une invitation.

Puis doucement, avec nonchalance j'ai repris :

-Je te déteste... Je te déteste... Pourquoi moi...

J'ai commencé à retirer mon pull noir, pour me retrouver torse nu. Son invitation ? Et bien la voilà.

Il ne le considérait plus comme un vulgaire objet. Non. Au fils des jours passées en compagnie du garçon, ce que Wei Ni pensait de lui et le rôle qui lui avait donné avait changé, même si, à vrai dire, il ne le faisait pas ressentir. Il savait que trop bien que son calice n’aimait pas sa vie, surtout celle actuelle. Et pour ne pas mentir, cela lui faisait mal. Il voulait que ce jeune humaine retrouve goût à vie, qu’il rit de bon cœur, qu’il rayonne de bonheur. Qu’il profite de sa vie avant qu’on ne la lui arrache sans pitié. Surtout qu’il était persuadé que Kim Jun devenait encore bien plus beau qu’il ne l’est déjà lorsque ses douces et roses lèvres s’étirent en un sourire. Secrètement, il rêvait qu’un jour, il en aurait destiné à lui, et à lui seul. Mais pour le moment, cela ne risquait pas d’arriver… Le fils Chul avait bien conscience qu’il était plus souvent violent et brutal que doux et tendre avec son cadet, mais il avait beau essayé, il ne pouvait se retenir. L’excitation. Ses nouveaux gènes. Ses pulsions vampiriques. Tout ce mélange l’empêchait de faire preuve de cette délicatesse qu’il avait pourtant. Ce qu’il détestait par-dessus tout, c’était le regard vide du jeune Park. Il voulait tellement y voir briller des étoiles de bonheur… Plus d’une fois, Wei Ni avait pensé renoncer à ce pacte qui les liait, pour tenter d’offrir une meilleure vie à son calice, avec un vampire plus gentil, chaleureux et qui le rendait heureux. Mais jamais il n’avait pu… Car l’idée de le perdre l’effrayait et lui faisait mal. L’imaginer prendre du bon temps avec un autre le rendait fou de colère, de frustration et de haine. Il était sien. Jusqu’à la sien. Personne n’avait à poser sa main sur lui.

Alors qu’il laissait sa langue regouter pour la énième fois cette peau sucrée, sa tête fut néanmoins relevée par Kim Jun qui venait de glisser sa main dans ses cheveux ébène. Plongeant son regard noir comme la nuit dans les siens, il l’écouta parler et fronça les sourcils. Yah, ça voulait dire quoi ça ? Alors qu’il allait répliquer, il se fit repousser par le garçon, qui visiblement, semblait en colère. Wei Ni pouvait le sentir, car il percevait le sang de son calice bouiller en lui faute de cette émotion forte. Le suivant donc jusqu’au salon, il s’arrêta face à lui, les sourcils toujours froncés. Pourtant, il arrêta de l’écouter lorsqu’il vit sa larme couler sur sa joue et finir par s’écraser au sol. Mon Dieu… Il venait de le faire pleurer. Lui. Pas un autre. Non non, lui. Son cœur se déchirant, ses deux « je te déteste » n’aidèrent en rien. Serrant les poings, notre vampire se mordit fortement la lèvre inférieure tout en le fixant. « Tu ne comprends vraiment rien. Oui, j’aime ton sang, mais je ne vois pas que ça. J’en ai simplement besoin pour vivre ! Toi tu as la nourriture humaine pour te garder en forme et en vie, moi elle ne fait plus rien. Seul le sang me le permet. Alors arrêtes ton délire tu veux ! ». Grognant tel un animal sauvage, il lui attrapa le bras et le poussa sur le sofa. Voyant ses beaux yeux brillant de larmes, il craqua et devint véritablement fou. Savoir qu’il était la cause de cet état de Kim Jun le mettait hors de lui. Il avait envie de s’excuser, de le serrer fort contre lui, de le rassurer, de s’excuser encore. Bref, il avait envie d’être chaleureux et doux. Pourtant, il ne fit rien de tout cela.

S’asseyant sur les cuisses de l’humain pour ainsi le tenir gardé contre le sofa, Wei ni vint lui tenir les poignets tout en plantant son regard dans le sien, plus bestial que jamais. « Tu me détestes, vraiment ? Tu préfères peut-être un vampire qui te frapperait, t’enfermerait chez lui, te priverait de vie sociable, et autres ? J’estime que tu n’as pas à te plaindre. Je te protège de ces enfoirés de vampires ancestraux, des nouveaux vampires qui sont instables, et tout le reste. A croire que tu ne réalises pas la chance que tu as. ». Ses crocs entièrement sortis, il se lécha les lèvres tout en venant dans son cou, continuant de le tenir fermement. « Pourquoi toi ? Tout simplement parce que… ». Beaucoup de phrases se bousculaient dans sa tête tandis qu’il lui couvrait le cou de baisers. Entre lui dire qu’il l’avait choisi comme une évidence, qu’il ne voulait que lui, ou encore tout simplement qu’il lui plaisait. Mais il n’y arrivait définitivement pas. Alors, il échappa un simple « … Parce que c’est toi. » d’une voix bien suave à vous en donner la chair de poule. Et sans attendre, il planta d’un coup ses crocs dans la nuque de Kim Jun, commençant à avaler son sang chaud qui le fit vibrer. Collant son corps musclé à celui plus petit de l’humain, il respirait chaudement, sa peau se mettant à chauffer. Diantre qu’il aimait ça. Pas seulement le fait de boire son sang si exquis, mais surtout le fait de ne faire qu’un avec lui. D’avoir de ce liquide qui le faisait vivre en lui. A ses yeux, c’était bien plus puissant que de se lier physiquement parlant avec l’acte sexuel. M’enfin, pour le moment, Wei Ni profitait de son repas dont il n’avait pas profité depuis quelques jours maintenant, laissant quelques gouttes tomber sur leurs vêtements.

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