Boîte drague et alcool

Pourquoi est ce que je traînais ici moi ? Assis au bar, je sirotais un cocktail dans cet espace bruyant, envahie par une foule de gens bien trop excités à mon goût. Il devait sans aucun doute être infesté de vampires, tous aussi affamés les uns que les autres, dangereux et rusés aussi. Je n’avais pas pour habitude de passer mes soirées dans ce que l’on nommé : boite de nuit, pour être honnête je n’y avais jamais mis les pieds ne serait-ce même une seule et petite fois. Ce genre de divertissement n’était pas fait pour moi, et pourtant, je me trouvais là, ce soir, entouré de ces fêtards tous aussi alcoolisés les uns que les autres, je pouvais parfaitement observer avec clarté combien le désir mutuel les appeler et dévorer. Voilà pourquoi je préférai éviter ce genre de lieu. Les minutes s’écoulèrent, et cela fit maintenant une demi-heure que nous étions là, certains de mes collègues s’étaient jetés sur la piste de danse tandis que je restais au bar, assis seul, comme un sombre idiot qui ne souhaita pas profiter pleinement de la soirée.
J’aurai pu partir, quitter cet endroit lassant et trop bruyant pour mes tympans, mais j’avais fait la promesse de venir avec eux si nous remportions ce tournoi de danse. Pourquoi diable leur avais-je promis ?

Afin de tuer plus rapidement le temps je vidais les verres un à un et une jeune fille était soudainement venue me rejoindre avant de me proposer de boire en sa compagnie. Elle me payait des verres en sortant ses gros billets verts de 10 000 Won comme si tout cet argent ne représentait pas grand-chose. À l’observé à la longue je devinais facilement qu’elle provenait d’une famille qui ne rencontrait de difficulté financière. Ma foi, si cela lui plaisait de dépenser son argent dans ce genre de divertissement, c’était son problème, pas le mien. Je ne l’obligeais pas à dépenser autant pour moi.

Nous finissions par faire connaissance sans que je lui dévoilais trop de choses sur ma vie, j’évitais bien évidement d’évoquer les vampires, il se pouvait même qu’elle en soit une. Alors que les minutes s’écoulèrent sans même m’en rendre compte, l’alcool finit par faire son effet, commençant à me comporter différemment qu’à mon habitude.  Je décidais de stopper toute consommation et me levais en titubant avant d’attraper son bras pour éviter de tomber. « Je crois que je vais passer aux toilettes… » L’avais-je interrompu alors qu’elle me demandait si cela allait. Je n’attendis pas une seconde de plus et m’en allais en direction des toilettes sans même savoir où le lieu se trouvait. Alors que je m’enfonçais dans la foule je ne me rendis pas compte que je m’étais retrouvé sur la piste de danse en deux secondes, heurtant même parfois certaines épaules. « Pardon … » Balançais-je à n’importe qui sur mon passage.

Me sentant réellement dans un sale état, étouffé par la chaleur et bousculé de tous les cotés, je finis par cesser d’avancer et recouvris mes yeux de ma main avant de venir masser légèrement mon front, espérant faire partir ce vertige qui me submergeait que trop. Alors que je m’autorisais un instant de répit quelqu’un vint me heurter en plein fouet et je finis par tituber à nouveau, faillant presque de tomber. « Tu peux pas regarder un peu où tu vas ? » Dis-je en élevant le ton alors qu’en réalité je ne souhaitais pas le faire. « Fait chier … j’ai mal au crâne… » Ma main vint se déporter sur l’épaule de l’inconnu avant  de l’attirer à moi et d’y déposer mon menton sur sa clavicule, l’obligeant à supporter tout mon poids. Je me sentais mal et n’avait nulle l’envie de lui faire subir cet affreux spectacle, mais c’était plus fort que moi, j’avais besoin de me reposer sur quelqu’un. « Laisse-toi faire un moment. » Avais-je soufflé au creux de son oreille.    

Plus jamais. Plus jamais de la vie je m’adonnerai à ce genre de divertissement, l’alcool n’était vraiment pas bon pour moi. Peut être n’étais-je pas simplement habitué, mais il était certain que sur le coup je ne tenais absolument pas sur mes deux pieds. Je ne me souvenais d’ailleurs plus comment mon menton avait atterrit sur l’épaule de cet inconnu à peine plus grand que moi, et je voulus lui crier ma détresse mais je n’eus pas le courage de le lui souffler, à la place, mon autre main vint caresser sa deuxième clavicule avant de la compresser doucement. Il finit par comprendre très vite que j’eus le besoin de regagner les toilettes et m’y emmena à l’aide de son amie qui me guida tout en me laissant me reposer également sur elle.

Nous regagnions les toilettes sans trop de difficultés même si nous heurtions de temps à autre certaines épaules et je me précipitais vers l’un des lavabos, tête penchée au dessus de l’un des éviers, en parfaite position dans le cas où l’envie de vomir me prendrait. « Je... Ça va pas? » Il semblait inquiet à mon sujet. L’alcool, avais-je eu l’envie de lui répondre, malheureusement mon état ne me le permit pas. Chaque effort et mot prononcé me donna simplement l’envie de vomir. Qu’avait-elle bien pu nous commander pour que je me sente aussi mal et misérable ? « De quoi tu... Tu parlais quand tu me.. Disais de me laisser faire? De t'appuyer sur moi? » Pas encore. Je n’arrivais toujours pas à sortir un seul son, et à la place je me posais de dos contre le mur, sur le côté.  La tête légèrement penchée en arrière du côté du miroir j’observais le jeune homme en silence. Il était plutôt jolie garçon, grand, brun, et certainement plus âgé que moi.

Étrangement et sans même comprendre pourquoi j’agissais ainsi je me surpris à fixer ses lèvres. Ses lèvres qui devinrent subitement délicieuses et suffisamment attrayantes qu’elles me donnèrent envie de les effleurer avant de pouvoir les goûter. Des pensées qui n’avaient en rien de catholiques traversèrent mon esprit et m’obligèrent à fixer d’autres parties de son corps. Je ne pu dévier mon regard sur tout autre chose que sur sa personne, comme si, envoûté par un quelconque sortilège, il m’appelait à le désirer, maintenant.

Alors que je hissais ma tête à l’avant, je partais le rejoindre à petit pas. « C’est bien ça. De m’appuyer sur toi. » Lui dis-je alors que je ne le quittais pas une seule seconde du regard. À sa hauteur je profitais pour l’attraper par le bas de sa chemise blanche et l’attirer à moi. Mon regard finit par se déporter en direction de sa chemise trempée et j’observais sans gêne les abdominaux qui s’y dessinaient à travers. « Besoin d’aide ? » Lui demandais-je sans quitter du regard son haut.  
   

Je n’étais plus certain de ce que je faisais. Je n’étais dans la capacité de distinguer le bien du mal, le bon du mauvais, et pour être tout à fait honnête, ce que je m’apprêtais à faire, maintenant, n’était fruit que de mon désir à vouloir profiter de cette soirée, profiter de lui, de cet instant qui nous était exclusivement réservé en ce lieu. Mon corps répondait de son besoin, il n’avait pas cherché à réfléchir plus longtemps, souhaitant simplement atténuer ce désir corporel qui le succombait que trop. Je n’avais jamais connu une telle tentation aussi forte que celle-ci, sans doute était ce du à l’alcool. C’était la première fois, et j’eus la sensation que plus rien ne pouvait m’arrêter.
Peut être que s’il avait refusé, s’il m’avait repoussé, je n’aurai pas insisté, et je n’aurai certainement pas terminé la soirée chez lui, dans sa chambre à coucher. « Oui... Tu m'aide à enlever ma chemise? J'ai un peu chaud... » Un léger rictus avait étiré mes lèvres d’un côté, laissant entrevoir toute ma satisfaction. Il jouait lui aussi le jeu. Le regard qu’il m’adressait suffisait pour comprendre combien il en avait envie, à son tour.

Je n’eus le temps de répondre à sa volonté qu’il s’était approché de moi, faisant le premier pas, saisissant de ses doigts ma veste en cuir, avant de la faire glisser le long de mes épaules et de mes bras. Elle tomba à terre et je restais figé sur place, attendant simplement la suite, je ne souhaitais pas lui gâcher ce plaisir.

Dans un geste précipité, il m’attira à lui sans même que je ne m’y attende, obligeant nos corps à se heurter doucement l’un contre l’autre après qu’un léger gémissement ne put s’empêcher de s’échapper du fin fond de ma gorge. « Est-ce que tu veux bien rester avec moi ce soir? » Il n’y avait nul doute, un désir le consumait, et frissonnais faiblement sous sa requête qui venait alarmer mon bas ventre.  

Je ne pris pas peine de lui répondre avec des mots, à la place, je l’obligeais à reculer avec douceur de plusieurs pas. La paume de ma main posée contre son buste, je le poussais jusqu’à rencontrer le mur fait de carrelage derrière lui. Lorsqu’il atteint complètement ce dernier, je laissais glisser ma main vers le bas avant de la faire passer sous le tissu léger qui le couvrait. Mes doigts profitèrent de cet instant pour parcourir la peau nue du tour de sa taille. C’était doux, chaud, et curieusement agréable à caresser. J’eus la sensation que sa peau se chauffer au contact de la mienne, ou alors était-ce simplement moi qui hallucinais. Qui sait ?