KIBUM ♠ Délivre nous du mal...

Ses muscles semblaient prets a se déchirer et pourtant ils n’avaient pas d’autres choix que de tenir le coup alors que Kibum entamait une énieme ascension a la force de ses bras. Son visage paraissait presque détendu. Les années d’entrainement qu’il avait derriere lui avaient amené l’effort a ne plus marquer son visage d’expressions disgracieuses et tendues. Les réprimandes du grand chef avait du influer aussi sur ca. Combien de fois s’était-il entendu dire qu’il ne devait surtout pas laisser enterovir ses faiblesses face a ses ennemis ? Trop souvent. Pour les apparences alors, il avait taché de controler ses traits et de ne plus exprimer par eux une quelconque difficulté. L’air impassible. Presque a chaque instant de sa vie.

Il se laissa retomber doucement sur le sol apres la derniere traction de sa série de 50. Ses baskets couinerent légerement a l’atterrissage, dans le silence de la salle. Il souffla discretement et fit lentement rouler ses épaules pour les libérer de toute tension. Il attrapa ensuite une serviette don til se servit pour éponger sa nuque humide de perles de sueur par millier. Puis enfin se dirigea vers les douches. L’eau chaude délassa immédiatement ses chaires nouées et il en soupira d’aise a nouveau avant de venir saisir son gel douche. Sa petite croix dorée dansa autour de son cou lorsqu’il passa une main énergique sur le haut de ses pectoraux. Il ne la quittait jamais. Il l’avait obtenu de sa mere lorsqu’il avait tout juste 4 ans. Peu avant que cette derniere ne décede, le laissant aux prises de son pere et du reste de la communauté familiale. Fini des lors la douceur et le cocon tendre que sa génitrice avait construit autour du petit garcon. A grand renfort de lecons de vie, de morale et d’anecdotes toutes plus cruellement terrifiantes les unes que les autres, son pere se chargea de démantibuler le havre de paix échafaudé par sa maman. Le monde extérieur était un lieu de débauche, d’horreur, de violence et de mort…  Rien de bien accueillant donc. Passer les portes de l’immense demeure familiale, ouvrir le portail qui débouchait sur l’inconnu n’avait de ce fait rien eu de facile a réaliser. Absolument rien meme. L’angoisse avait été presque insoutenable lorsqu’il devint assez grand pour entrer au college. Jusqu’alors il avait étudié a la maison, avec un précepteur. Il allait maintenant faire la connaissance d’autres enfants, d’autres individus parmi lesquels se cachaient peut-etre des monstres. Et bien qu’il ne comprenait pas que l’on veuille tuer ces personnages terrifiants – dont ses cauchemars étaient, grace a son pere, peuplés – il n’en était pas pour autant rassuré a l’idée d’en croiser quelques uns.

Mais sa peur, il l’avait surmonté. Bien mieux qu’il n’avait surmonté le deuil. Sortant de la cabine de douche, il sécha tout d’abord son pendentif avec précaution avant de s’occuper de sa peau puis de commencer a s’habiller.  Il avait cours dans une heure. Le soleil n’était pas levé depuis longtemps et le jour avait encore ses teintes d’or et de rose. Il n’alla pas saluer son pere. Il ne souhaitait pas écouter une fois encore les remontrances de ce dernier a propos de l’une de leurs dernieres escapades nocturnes. Celle notamment durant laquelle il avait laissé échapper un de ces suppots de Satan alors qu’il le suivait de přes, au’il aurait pu et du intercepter. Ou cette nuit-la durant laquelle il s’était fait désarmer par un vampire de gabarit tres moyen, et qu’il avait manqué se faire tuer avant que la créature ne prenne les jambes a son cou. Avec son entrainement intensif, ses cours de tir, son endurance, sa force… Il aurait du etre un excellent chasseur. Pourtant il n’était qu’un pietre traceur et tueur. La vérité était en fait toute autre : Kibum était en effet capable de tout ca. Capturer, maitriser et meme tuer un vampire. Il avait largement le niveau et les compétences que tout „rebel“ expert se doit d’avoir.  Mais ce qu’il n’avait pas et n’aurait certainement jamais, c’était la volonté. Celle d’exterminer une espece, de massacrer des etres damnés, de – en bref – se prendre pour Dieu. Aui était-il pour s’octroyer le droit voire meme le devoir de servir de tels desseins ? Personne. Nul etre humain ne devrait tuer. Jamais.

Au détour d’une rue qu’il empruntait en direction de l’université, il passa devant la chapelle au’il cotoyait de facon presque hebdomadaire. Peut-etre devrait-il aller voir le pere Christophe. Il ne l‘avait plus fait depuis un moment. Peut-etre sur le chemin du retour…? Peut-etre. Il frotta ses cheveux oranges et regarda les autres étudiants entrer dans l’établissement. Combien parmi eux étaient humains ? Combien ne l’étaient déja plus ? C’était des questions qui le taraudaient parfois. Mais malgré ca, il refusait d’envisager ca comme un obstacle a ses études. Aujourd’hui il n’avait plus peur. Presque plus.