Amor...melody of tears will be singing our...love ? [Feat Kiki <3 ]

Le temps passe, tandis que je l’observais endormis dans mon lit, le visage paisible et pourtant, il n’y a pas si longtemps, mon calice faillit frôler la mort de peu, très peu, trop peu même. A peine quelques heures auparavant, si mon père n’était pas intervenu, Ki Seol serait mort à l’heure qu’il est et, je ne serais pas là à verser des larmes devant son corps dont le cœur pouvait battre encore. Pleurer, oui. D’inquiétude, de soulagement, de culpabilité. Je n’étais pas assez fort pour maîtriser ma soif. Je n’étais pas assez puissant pour contenir le monstre abrité en moi. Si je n’avais pas fait de lui mon calice, rien de tout cela ne serait arrivé. Et aujourd’hui, pourquoi ne puis-je donc pas me comporter comme il le mérite ? De façon normale et affectueuse ? Il ne mérite pas ce que je lui fais subir. Il ne mérite pas d’endurer tout cela.

Mon père nous a laissé seuls depuis un moment, me permettant de pouvoir te parler dans ton sommeil dans la plus grande intimité, par respect pour ce que j’avais à dire, sans doute. Je suis désolé de te faire subir tout ça, si tu savais comme je m’en veux mais comprends moi Ki Seol, je t’en prie, comprends moi et aide moi à prendre la bonne décision. J’observe un instant mes mains entrelaçant la sienne, comme s’il pouvait vraiment m’échapper, comme si ce geste l’empêcherait de me quitter, partir loin de moi et m’oublier. Me quitter, c’est ce qu’il voulait…pourtant, je préfèrerais le voir mort plutôt que d’accepter qu’il échappe à ma prise.

Je ne me rappel pas avoir ressenti pareil sentiment, le comprenant encore moins aujourd’hui et ne le comprendrais sans aucun doute, jamais. Posant mon front sur ta main, elle-même fortement retenus entre les miennes, je me laisse aller à un profonds soupire de lassitude, de par mon manque de d’humanité envers toi, si tant et si bien que je puisse en faire preuve étant vampire, chose dont je finis par douter. Invraisemblablement, j’ai comme la vague sensation de ressembler à mon ancien maître et cette prise de conscience me fait peur.

Un instant, je ferme les yeux. Préférant oublier ce que j’ai fais. Préférant oublier que j’aurais pu le tuer. Préférant oublier l’image de son visage plus pâle que la mort. Je veux simplement pouvoir trouver la force de lui dire ce que je ressens pour lui.

Et à travers mes paupières closes, une unique larme coule, seul témoin de mon chagrin…

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

Amor...melody of tears will be singing our...love ?

« L'heure n'était pas aux adieux. »

J’ignorais où je me trouvais, tant dans la réalité que dans mon rêve d’individu aux portes de la mort. Je me rappelais de ce que j’avais cru être les derniers instants de ma vie. Moi, dans les bras de Kang Dae, lui offrant avec reddition mon sang certainement brûlant à cause de l’énervement. Je me souvenais de cette envie indicible de pleurer, de hurler, de tout claquer, de cette colère si intense qu’il m’avait été rare de la ressentir. Je me souvenais également de cette lancinante douleur causée par ces crocs venues maladroitement se perdre dans la fine chair de mon cou. Et bien sûr, je me souvenais de la sensation de s’enfoncer dans des méandres inconnus, comme aspiré par des sables mouvants, accompagné de ma vue devenant aussi floue que mes pensées, que mes sentiments. J’avais petit à petit perdu conscience de moi-même, de ma propre existence. Et lorsque tout ceci prit fin, je ne sus dire si j’étais mort ou bien vivant… Le vampire à qui j’appartenais de mon vivant avait drainé tout mon être.

Dans cet inconscient que je supposais être le chemin menant à ma libération, à ce détachement inutile de l’esprit au corps humain ne devenant dés lors qu’une coquille vide, inanimée et bientôt pourrissante, il n’y avait que ténèbres. L’obscurité était tel que mon esprit en perdit tous ces repères. Etait-ce cela l’enfer ? Je m’étais joué de tant de personnes ou en avait si peu prit soin que finalement, ce ne serait pas un étonnement pour moi que de ne pas être accepté au paradis. Ou bien était-ce alors la mort à proprement parlé, sans superstition religieuse, ou nul paradis et nul enfer ne s’opposait. Malgré tout, malgré ma peur de cet inconnu, je trouvais presque cela réconfortant, de m’éloigner de cette peine grandissante en moi. Je ne voulais plus me battre. Et ce fut certainement ça qui me retint à ce monde, comme une punition. Je me sentis tombé dans ces ténèbres inconnu, je me sentis m’alourdir et je compris : je n’avais pas encore fait mon temps.

Je ressentais, j’entendais, tout ce qui se passait autour de moi, dans ce monde que j’avais cru quitté l’espace de quelques temps dont j’ignorais la durée. Enfin, ces sensations causées par mes sens étaient relativement subjectives à cause d’un manque que mon corps supportait avec difficulté. Si je savais que Kang Dae était à mes côtés à cet instant, même sans ouvrir les yeux, c’était bien parce que cette situation ne nous était pas inconnue. D’ailleurs, si je n’avais pas été si éprouvé, certainement mon cœur se serait-il serré. Car autrefois, nous nous étions rapprochés. Une étreinte passionnée, tendre et violente à la fois, bercée par nos plaintes de plaisir et nos sanglots. Mais ce rapprochement, de même que mes sentiments naissant, que j’avais tenté de croire être réciproques, nous mena à une relation dont les querelles étaient plus dures encore à vivre. Je ne voulais plus vivre ça.

Dans un effort qui me parut surhumain, j’ouvris les yeux. Mon regard se perdit dans l’observation fébrile de cette pièce. Je ne l’avais vu qu’une unique fois. Pourtant, je m’en souvenais parfaitement. Elle était le sanctuaire de souvenir que j’avais chéri longtemps avant de les maudire. Et finalement, à force de divaguer de-ci de-là de la pièce, mes yeux s’étaient posés sur lui, ce vampire que j’aimais autant que je le détestais. J’observais silencieux ce visage tiraillé par un sentiment que je ne voulais pas tenter de comprendre, pour me préserver, ce visage dont les joues furent mouillés par ses larmes, les larmes de ce vampire qui me haïssait comme la pire des nuisances. Et malgré sa détresse, je ne fis ni bruit, ni mouvements. J’étais épuisé, physiquement et psychologiquement. A quoi bon s’accrocher quand les dernières forces que vous aviez donné ont été épuisées en même tant que vos minces derniers espoirs étaient tombés en éclat. Mais parce que mes sentiments me rendaient idiots également, je sentais cette situation m’être douloureuse, alors je me concentrais sur autre chose… Ma main, dans les siennes. J’eu du mal à discerner laquelle de ces trois mains était la mienne. J’étais aussi pâle que lui, aussi pâle que la mort. Et après un temps de vide dans mon esprit, je me dis, tout en pestant contre moi-même de penser ainsi, que je ne pouvais pas lui montrer mon visage, certainement affreux à voir. Ce fut alors que, rassemblant toutes mes forces, je me faufilais plus profondément sous les couettes et que de mon visage seuls mes yeux et mon front étaient encore visibles. Bien sûr, cela ne manquerait pas de faire prendre conscience au vampire que j’étais éveillé mais pour l’heure, je m’en fichais bien. Je savais au fond de moi qu’il avait certainement quelque chose d’important à me dire, à attendre là mon réveil, alors je préférais l’entendre dans ce moment de faiblesse intense et me libérer aussi vite que possible plutôt que d’attendre et reprendre doucement du poil de la bête pour n’être qu’enfoncer à nouveau dans des tourments qui me hantaient déjà.