" Help me to die "
Il fut un temps où j’aurai aimé qu’un homme me chérisse en me partageant un amour si fort et puissant qu’il ne m’aurait été impossible de m’en défaire. Il fut un temps où j’aurai souhaité fondé une famille, dans une grande et magnifique maison, où, chaque jour, je me serai donnée corps et âme pour faire vivre paisiblement chaque membre de cette famille. Malheureusement pour moi, le destin en a décidé autrement. Je connus une fin bien tragique, bien loin de tout ce que j’aurai pu imaginer.
Autrefois, alors que j’allais sur mes seize ans, j’entrais au lycée, un passage de ma vie dont je souhaiterai à jamais, oublier. Pour certains, le lycée représentait les plus belles années de leur scolarité, alors que pour d’autres, seul dégoût les caractérisaient. Vous devez certainement vous en douter, ces années n’avaient été en rien, emplies de souvenirs des plus gaies. Si j’avais su combien les enfants de cet âge se comportaient entre eux, j’aurai fait en sorte de quitter le pays beaucoup plus tôt, bien avant que l’incident se produise. Quel mal avais-je donc fait pour mériter châtiment pareil ? Pourquoi avais-je du autant souffrir durant toutes ces années ? Pourquoi me punissait-on ?
Bien avant de me retrouver dans cet état je menais une vie durant laquelle mes parents me chérissaient et surtout, fiers de moi, m’encourageaient vivement à poursuivre mes rêves. À cette époque alors que je terminais le collège, je fus remarquais par un producteur lors d’une compétition à laquelle je participais. Récompensé en atteignant la première place, je remportais victoire sur l’un de mes morceaux favoris. Le piano avait toujours été une passion, depuis ma tendre enfance je vivais guidé par une passion à laquelle je me dévouais chaque jour, chaque instant de ma vie en espérant pouvoir, plus tard, en faire mon métier. Ce fut un rêve parmi tant d’autres, un rêve que j’aurais aimé qu’il se réalise, et pourtant, plus tard, je ne parvenais plus à apprécier le son que pouvait émaner quelconque note de cet instrument.
La première année fut des plus paisibles, loin d’un cauchemar interminable. J’avais des amies, toute une bande de copines, nous restions scotcher l’une à l’autre parmi un groupe de cinq filles. Seulement, plus les mois défilaient, plus jalousie et rancune s’installaient dans ce cercle d’amies, et ce fut seulement au bout de la deuxième année de ma scolarité, dans ce lycée que tout commença à basculer. Qui n’aurait cru que cinq jeunes filles aux doux visages accompagnés de sourires angéliques allaient finir par commettre de pêchés irrévocables ? Pourquoi avais-je été engrainé dans de sottises pareils ?
" Feel unpretty "
Je n’ai jamais apprécié torturer les autres, les malmener comme bon me semble, les obliger à faire des choses dont je n’aimerai pas que l’on me fasse, et pourtant, pourtant je faisais partie des leurs. Je menais double jeu, passant d’un visage angélique la journée, à un celui d’un monstre le soir. Je n’aimais pas agir ainsi, mais certaines avaient le don de nous persuader que tout ce que l’on faisait était bon, et non mauvais. En y songeant encore aujourd’hui, je me disais combien j’étais stupide d’avoir agir ainsi, mené par de pauvres gamines sans cervelles, et finalement peut être m’avait-on punit pour cette raison. Tellement influençable, tellement stupide, je ne pouvais qu’accepter mon sort silencieusement.
« Allez, laisse toi faire, ça ne prendra que quelques minutes. T’en fait pas je serai doux. » Nous les observions alors qu’il tentait de lui ôter la chemise. Certaines riaient de se qui se passé, tandis que moi et quelques autres nous restions silencieuses, dégoûtées de ce que l’on nous offrait en spectacle.
« Mary, écoute … je ne suis pas certaine que c’est une bonne idée de … » « Pourquoi ça ? Tu as peur ? » Menaçait la meneuse.
« Si tu as autant les jetons, vas-y part, je t’en prie. » Au final elle s’était tue et avait simplement baissé le regard pendant que l’autre con prenait plaisir avec la victime. Mes poings s’étaient serrés et je n’osais non plus observer le spectacle. Cela me répugner, mais au fond je n’osais bouger un seul doigt, laissant simplement la jeune fille se plaindre des horribles coups de rein que lui faisait subir le voyou.
" I just want to die "
« Gao Sheng, Gao Sheng! » Je venais tout juste de me rendre à mon cours du soir que je la voyais déjà accourir en ma direction. Que pouvait-elle bien me vouloir qui soit aussi pressant ? J’ajustais mon sac à main sur mon épaule tandis que mon amie se ruait en ma direction.
« Qu’y a-t-il ? Pourquoi tu cris comme ça ? » Essoufflé elle eut du mal à reprendre son souffle, si bien que les mots prononcés se faisaient entendre dans une intonation étrange.
« La … la fille … Tu te rappelles … » La fille ? Mais de quelle fille parlait-elle ?
« Calme toi voyons … » « Elle … elle est morte … » Pardon ? Avais-je bien entendu ?
« Celle de l’autre jour … celle qui s’est faite abusée par Ricky … Elle s’est suicidée ! » Les derniers mots prononcés eurent don de faire tomber à terre les quelques bouquins que je tenais fermement contre ma poitrine. Le regard perdu dans le vide je n’arrivais toujours pas à croire ce que j’avais entendu.
« Elle … elle n’a pas pu le supporter … Elle s’est pendue dans le gymnase. » Elle finit par fondre en larme, mais une lueur autre que les regrets, semblait régner dans ses prunelles. Un sentiment de crainte, de peur effroyable. Je n’osais pas lui demander et restais paralysée, en état de choc.
« Gao Sheng j’ai peur … » « Que … où est Mary ? Où est-elle ? » Avais-je finis par hurler tandis que les regards se focalisèrent sur nous, curieux de ce que nous nous disions.
Je terminais par la secouer avec violence alors qu’elle continuait à garder le silence, laissant simplement ses larmes couler de plus belle.
« Mais vas-tu répondre à la fin ! » « Mary est morte ! » L’envie de me terrer dans un trou et ne plus jamais en ressortir avait effleuré mon esprit à ce moment là. Je laissais glisser mes doigts le long de ses épaules avant qu’ils s’éternisent dans le vide.
« On l’a assassinée … »" Death is coming "
Une à une. On finissait par retrouver leurs corps flottant dans leurs propres sangs, et à chaque fois que l’une mourait, les suivantes et restantes suppliaient ciel de les épargner, mais cela ne servit à rien, puisque, toutes, nous connaissions un châtiment horrible.
Aucune ne fut épargnée, et elle fut clairement en sorte que les sales pestes moururent en premier avant d’en venir à nous. Toutes connurent une mort atroce et différente.
Je rentrais un soir de plus à une heure tardive, sortant de mon cours du soir j’avais fait en sorte de rentrer accompagner peu importe l’endroit où je me rendais. Il n’était plus question que je pointe le nez dehors sans me faire accompagner. Trop de sang avait été coulé à cause de cet incident, d’ailleurs la police avait ouverte une enquête afin de remonter à l’origine de ces massacres.Bien évidemment on finit par me questionner, d’autres élèves avouaient que j’appartenais à la bande qui venait souvent la fréquenter, je n’eus donc le choix que de mentir auprès des autorités. Mais, peut être au fond aurait-il mieux valut pour moi, que je leur avoue la vérité réelle. Si je l’avais fait, m’aurait-elle épargné ?
Plus les jours s’écoulaient plus je restais enfermée chez moi, ne sortant que très peu j’évitai tout contact humain, de craindre qu’elle me poignarde dans le dos. Si je restais chez moi, il était quasiment certain que rien ne m’arriverait, elle n’oserait tout de même, s’aventurer dans l’enclos d’une habitation surveillée par d’innombrables caméras et gardien. Non, elle n’oserait pas.
Finissant par devenir totalement folle alliée, j’en fis des cauchemars, et en venais même jusqu’à me faire dégâts sans m’en rendre compte.
« Gao Sheng, Gao Sheng ! » Le regard perdu dans le vide je me laissais balancer sur ma chaise à bascule, tandis que d’une main je tenais fermement une paire de ciseaux, et de l’autre, quelques mèches que je laissais glisser entre mes doigts.
« Mon dieu, elle a complètement perdu la raison ! » Je ne donnais plus l’impression de faire partie de ce monde, recroquevillé sur moi-même je ne fus plus qu’une simple coquille vide.
« Ça suffit comme ça, nous allons quitter le pays et te faire suivre par un psychologue. » " New Life "
Un nouveau départ s’offrit à moi. Sans plus tarder, suite aux paroles de mon père nous quittions le pays pour nous rendre en Chine. Là bas, je pus doucement reprendre un rythme normal. Suivis de près par un psychologue ma santé finit par s’améliorer, bien qu’il ne me fût impossible d’oublier complètement le passé. Mes cheveux avaient de nouveau repoussé, et je m’ouvris doucement aux autres. Cependant les beaux jours ne perdurèrent pas, et très vite, je sombrai de nouveau. Alors que je reprenais vie, elle n’attendit pas longtemps avant de venir me rendre visite. Nous fûmes obligés de quitter la Chine et revenir dans notre pays d’origine, pour des raisons professionnelles.
Ce fut donc six ans plus tard que nous revenions dans le pays du matin calme, retrouvant notre ancienne habitation, cependant la peur continuait de m'habiter et je n'osais pas dans un premier temps, sortir au-delà des murs de ma chambre. Ce fut pénible pendant un long moment, je continuais de croire qu'elle pouvait sortir à tout moment de sa cachette et venir me faire payer le cauchemar qu'on lui avait fait subir autrefois.
Et c’est ce qui arriva. Quatre ans plus tard alors que je commençais doucement à sortir de ma tanière, je virais de nouveau au cauchemar et elle finit par me retrouver.
" No escape "
La transformation fut douloureuse, je ne me souviens pas exactement des détails, et tout ce dont je me rappelle avait été ces deux énormes crocs dans plantés dans ma chair. À ce moment là je fus pris d’une douleur atrocement crucifiante que je faillais m’évanouir. Je n’avais connu de déchirement pareil, et pensais sincèrement finir par suffoquer. On aurait dit que l’on venait planter d’innombrable lames tranchantes dans ma chair, partout dans mon corps, tandis que d’une lame de rasoir, l’on venait déchiqueter ma peau dans les moindres recoins. Ma mâchoire s’était crispée d’une telle force que je finissais par avoir mal. Je hurlais de douleur le poison qui s’infiltrait doucement en moi. Et tandis que j’atteignais l’étape finale, la mort m’appelait silencieusement. Je terminais par perdre l’ensemble de mes forces avant de sombrer dans un sommeil profond semblable à la mort. Attiré par le néant, je combattais le mal qui souhaitait s’emparait de mon âme, la dominer entièrement, mais je n’y parvenais pas, non.
" Hate my soul "
Cela fait à présent sept mois que je vis dans un cauchemar, ayant toujours des difficultés à m’habituer à ma nouvelle nature, j’ai préféré quitter le nid familial afin de prendre ma vie en main, mais surtout, éviter d’entrer en contact avec mes parents, craignant tout simplement de leur faire subir le même sort qui m’a été attribué. Pour la peine je m’obligeais à prendre mon propre appartement installé en plein cœur de Séoul, à Gangnam. Encore aujourd’hui, après neuf petits mois je ne parviens toujours pas à maîtriser ce nouveau moi qui ne cesse de me pousser à pourchasser de pauvres innocents. Je succombe, je n'y comprends rien, que quelqu'un appaise mes souffrances, par pitié.