안녕 저는 춘면 입니다 ~

Je me rappelle encore de ces monstres. Ces êtres si froids et ténébreux venant du gouffre prenaient de plus en plus d’espace dans notre monde, à cette époque. Jamais je ne m’étais imaginé qu’un jour je finirai par rencontrer un des leurs. Ces créatures dont j’ignorais leur provenance dépendaient inlassablement de nous, des humains. Pourquoi ? Parce que le sang qui coulait dans nos veine leur permettait de survivre dans un monde où même eux, avait la possibilité de connaître les douleurs les plus douces, mais aussi les plus affreuses qui puissent exister. La mort en faisait partie. Pathétique n’est ce pas ? Pourquoi croire que la mort puisse les appeler, alors que leurs âmes ont déjà été vendues au diable ? Bien que ces buveurs de sang aient depuis longtemps déjà pactisé avec les ténèbres, rien ne disait non plus qu’ils en étaient pour autant immortels. Ils ont besoin de nous, des humains, pour se nourrir, pour éviter que leurs gorges ne s’enflamment sous cette addiction incontrôlable. Sans nous, ils ne sont rien.

Ma haine pour ces êtres a naquis le jour où mes parents ont sombré avec tous ces autres alors que nous partions la veille de Noël, chez grand-mère. Il eut un grave accident sur la route et nous fûmes obligés de tous nous arrêter, signalant un ralentissement avec nos feux de détresse. Nous ignorons la cause réelle du « crash ». Peut être était ce du à cette forte tempête de neige ? Pourtant je les avais prévenus. « N’y allons pas. Il y a beaucoup trop de neige. Ce serait trop dangereux, hein ? » Pourquoi père et mère ne m’avaient-ils pas écouté ? Était-ce parce que je n’étais qu’un enfant ? Pourtant on dit que la vérité sort de la bouche des enfants, alors pourquoi ? Pourquoi n’avez-vous pas fait demi-tour ? Pourquoi vous être imposés vous-même votre propre mort ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Après l’incident, certains rares humains qui avaient entendus qu’un nouvel massacre avait eu lieu s’étaient rendus sur place. Il y eut d’innombrables morts, beaucoup de corps gisaient dans leur propre sang avant que leurs âmes ne les quittaient définitivement. On me retrouva caché sous la voiture alors que j’étais recroquevillé sur moi-même. Je m’étais caché les yeux derrière mes deux petites mains, et ils durent attendre que je n’entende le son de la voix de grand-mère pour pouvoir lâcher prise. Seule sa présence m’avait rassuré ce soir là, seule sa présence m’avait été indispensable. J’ai vécus un énorme traumatisme et alors que je faisais mes adieux à ces deux êtres qui m’ont donné la vie, je jurai de retrouver les assassins et de leur faire subir le même sort. Peu importe comment, je devais y arriver.

À partir de ce jour j’ai grandis et vécus toute mon enfance et adolescence aux côtés de ma grand-mère maternelle. C’est une femme douce, aimable, généreuse, tout comme l’était maman. En grandissant je me suis forgé une personnalité forte, robuste, rebelle, et détestable, pourtant je n’étais rien de tout ça à ses côtés. Elle était la seule personne qui me connaissait comme elle m’a toujours connu depuis petit.

Grand-mère vivait à la campagne, j’avais oublié tous ces souvenirs qui se rattachés à la ville, il était préférable que je ne revienne pas sur les lieux, ni même dans cet endroit certainement infesté de buveurs de sang. Alors j’allais à l’école et au lycée le plus proche jusqu’à ce que je finisse par devoir entrer à l’Université. Grand-mère vivait seule, son époux l’avait quitté d’un cancer, alors je crois bien que ma présence à ses côtés lui redonner le sourire. Je l’aime beaucoup et c’est pourquoi j’ai préféré suspendre mes études en médecine afin de travailler lorsque j’ai appris qu’elle s’épuisait beaucoup plus chaque jour qu’il y a de longues années de cela. On n’y pouvait rien, nous ne sommes immortels, le vieillissement fait parti de la vie, personne n’y échappe, du moins, nous, humains. Alors que je fus accepté à l’Université dans laquelle j’avais postulé,  j’abandonnais mon projet de devenir médecin et commençais à travailler dans une petite supérette, en tant que vendeur. Je fus obligé de quitter la campagne et avec le peu qui restait  de l’héritage je pris un appartement sur Séoul et envoyais chaque mois une partie de mon salaire à grand-mère afin de pouvoir lui payer son traitement. Il ne m’était en réalité impossible de travailler là bas, à la campagne, la demande était largement supérieure à l’offre, alors voilà pourquoi je fus obligé de revenir sur Séoul.

Cela fait maintenant un an que je vis au cœur de la capitale du pays du matin calme. Je me fais discret et tente d’enquêter sur les vampires bien que je n’ose toujours pas m’approcher d’eux. J’essaye de me débrouiller comme je peux, pourtant je ne pu longtemps céder à la tentation et me jetais à l’aventure. Un soir, alors que je faisais la fermeture du magasin, je ne rentrais directement pas chez moi, comme j’avais pour habitude de faire. J’avais entendu une discussion entre des clients qui chuchotaient qu’une bande de jeunes vampires se baladait dans les rues de Séoul, dans le quartier de Hongdae. Intrigué, mais surtout intéressé de pouvoir collecter plus d’informations, j’avais décidé de les approcher, mais malheur à moi, j’aurai mieux fait de ne pas m’y aventurer.

Il devait être aux alentours de vingt-heures du soir et j’avais emprunté une petite ruelle afin de me diriger à l’endroit où ils avaient été aperçus. Et alors que je n’étais qu’à seulement quelques mètres de leur « territoire » on s’empara de mes bras, les tenant fermement à l’arrière et me bloquant contre le mur de tout son poids. Le visage collé à ce bloc en béton froid et usé par le temps, je sentais que mon heure était arrivé. Était-ce ces monstres qui me tenaient fermement ? Ou alors de simples voyous qui cherchaient à me soutirer de l’argent ? Qu’importe dans tous les cas je risquais ma vie. Je risquais de mourir ce soir alors que je n’avais toujours pas trouvé les meurtriers.

Alors que je sentais le visage de l’inconnu se rapprocher du mien, il laissa échapper son souffle qui se répandit dans le creux de mon oreille avant de laisser glisser ses lèvres sur ma tempe, jusqu’à ma mâchoire. Un étrange sentiment s’empara de tout mon être et ce fut comme si mon sang s’était glacé en l’espace d’une seconde, m’obligeant à fermer les yeux avec force. Il était certain. Ce ne pouvait être que ces monstres.  « Tu sembles avoir peur. Pauvre petit mortel, ne t’en fais pas, tu n’auras pas le temps de ressentir quoi que ce soit. » Alors que ses lèvres descendirent plus bas en direction de mon cou, je priais très fort que quelqu’un vienne en mon secours. Et, soudainement un bruit se fit retentir, comme si quelqu’un vagabondait dans les parages. Intrigué par le bruit il relâcha son attention et j’en profitais avec le courage qui me restait pour lui donner un coup de tête avec l’arrière de mon crâne. Pendant ce court instant avant qu’il ne réagisse, lui et ses confrères, je fuyais à toute jambes, essayant de trouver une cachette quelconque pour ne plus les avoir à ma trousse. Malheureusement pour moi, ils me rattrapèrent d’une vitesse phénoménale, et je fus encerclé sans l’ombre d’une difficulté par ces prédateurs. Que faire ? Il n’y avait plus espoir, et je savais que cette fois-ci la chance n’allait pas frapper deux fois. Et pourtant qui l’aurait cru ? J’ignore comment cela est arrivé, mais il était là et m’a sauvé. Ce type qui ne pouvait être que l’un des leurs avait réussis à me sortir de leurs griffes. Ce fut rapide et troublant.

Après cette nuit forte en émotion, nous nous revoyons à plusieurs reprises,  je désirais des réponses, me renseigner d’avantage sur les vampires, leur façon de vivre, et tout ce genre d’informations qui puissent m’aider à constituer un dossier les concernant, mais, sans m’en rendre compte je commençais à apprécier mon « nouvel ami ». Ami avec un vampire, quelle blague, et pourtant j’avais la sensation qu’il se démarquait des autres. En quoi ? Je n’en avais strictement aucune idée, mais il dégageait quelque chose qui a finit par cessé de faire naître tout soupçon en moi. Au départ je le lui permettais quelques rares fois d’user de mon sang pour abreuver sa faim, mais petit à petit, ce fut une habitude, parce que je le lui permis pour m’avoir sauvé, et surtout, parce que j’avais confiance en lui. Il était différent, j’en avais la certitude.  

Plus tard, je fis la rencontre de son jumeau alors que je pensais qu’il était Jae Jin. J’ignorai qu’il avait un frère et encore moins un jumeau. J’ai des doutes sur lui, je ne lui fais absolument pas confiance, et je suis certain qu’il serait même prêt à se « jeter » sur moi pour s’abreuver de mon sang. Ce type est vraiment étrange et à le don de me taper sur le système, j'ai la sensation qu'il ne veut pas que je me rapproche de son frère, alors il fait tout pour me provoquer par tous les moyens, et pourtant plus cette rivalité grandit, plus l'on se rapproche, plus j'ai l'impression qu'un autre sentiment né en moi. Étrange, mais heureusement que Jae Jin est là pour me sauver des griffes de son frère, je l'apprécie vraiment ... beaucoup.